Les millions de tonnes de déchets organiques produites chaque année en France sont, le plus souvent, peu ou pas valorisées, entraînant des nuisances pour l'homme et son environnement et une méfiance du monde agricole et agroalimentaire vis-à-vis de ces pratiques.
Dans le même temps, les sols sont en déficits chroniques de matière organique, avec pour conséquences des baisses de rendement et des impacts négatifs sur l’environnement : érosion, pollution des nappes, contaminations...
La mise en place d'une filière de compostage sécurisée et de qualité permet de faire le lien entre ces deux cultures et de sceller ainsi la boucle du développement durable.
La société Pena Environnement a expérimenté la production de compost à base de boues et de déchets verts sur son site de compostage de Saint-Jean d'Illac en Gironde (33), premier site français certifié ISO 14001. Cet apprentissage, combiné au développement d'un procédé de compostage novateur Adonis™ Evoluteam®, a montré qu'il est possible de transformer l’état et l'image de la boue et, par répercussion, celle du producteur de boues, par la mise en place d'un véritable objectif de qualité pour le compost : il n'y a plus de fin de vie de la boue, mais une fin d'état. Elle accède par sa transformation à une fonction, l’amendement des sols, et perd ainsi son statut de déchet, validé par une démarche d’homologation du compost.
[Photo : Il est possible de transformer l'état et l'image de la boue et par répercussion celle du producteur de boues, grâce à la mise en place d'un véritable objectif de qualité pour le compost.]
Le produit.
Le process développé permet de considérablement réduire la durée du compostage, d’optimiser la surface nécessaire et les coûts d'exploitation. Il apporte les conditions nécessaires à l'hygiénisation totale du compost et à la maîtrise complète des nuisances. Il se déroule en 5 étapes, au cours desquelles toutes les données et informations obtenues sont enregistrées grâce au système de traçabilité :
- - La réception des matières entrantes (boues ou autres matières organiques et coproduits type déchets verts) au cours de laquelle la qualité est contrôlée ;
- - La préparation des matières comprend le broyage éventuel, le dosage des différents composants, le mélange, qui se doit d’être très homogène et réalisé pour cela au moyen d'un mélangeur adapté, et enfin la correction de l'humidité ;
- - La fermentation est la première phase de transformation : elle dure de 7 à 15 jours et se déroule en enceintes béton hermétiquement closes, permettant de s’affranchir totalement des conditions météorologiques (température et humidité). Sont intégrés un système très performant de circulation de l’air et un contrôle en continu de tous les paramètres (température, humidité, taux d'oxygène), permettant un pilotage précis des populations de micro-organismes adaptés et une montée en température homogène, point incontournable pour garantir l’hygiénisation des produits ; les retournements ne sont ainsi pas nécessaires ;
- - La maturation voit les matières dégradées lors de la fermentation se recomposer et se stabiliser : elle dure de 15 à 30 jours suivant les matières entrantes et se déroule dans des couloirs ventilés afin de poursuivre le pilotage des paramètres ;
- - Enfin, le criblage permet de séparer le compost arrivé à maturité (la fraction fine) de la fraction fibreuse (les refus), qui sont réintégrés dans le mélange lors de la deuxième étape ; un échantillon de compost est alors prélevé et envoyé en analyses pour contrôler la conformité des différents paramètres. Le compost validé est ensuite commercialisé.
Voyons quelles sont les modalités de la mise en place de cette logique “produit”.
Les attentes du client sur le compost
Les retours des utilisateurs de compost permettent de définir leurs principales exigences en matière de qualité et de sécurité. Elles sont au nombre de trois :
- - un compost sain, sans indésirables (plastiques, verres, métaux lourds...), hygiénisé et inodore ;
- - un compost efficace, aux effets démontrés, et facile à stocker et utiliser ;
- - un compost homogène, dont la composition et les caractéristiques ne varient pas dans le temps.
Plusieurs expérimentations en laboratoire et essais agronomiques ont permis de décrire les effets observés et définir les intérêts du compost :
- - effets sur la plante : effet “flash” la première année grâce à la partie fertilisante du compost et ensuite libération progressive, apport d’oligo-éléments ;
- - effet sur le sol : mieux structuré, plus drainant dans le cas de sols lourds ou permettant une rétention d’eau plus importante dans les sols sableux, pH plus équilibré, mobilisation des réserves du sol jusque-là bloquées, optimisation de l'utilisation des engrais minéraux, vie microbienne intense protégeant la plante des attaques de pathogènes ;
- - effet sur l’environnement : faible lixiviation et ainsi protection des nappes phréatiques, économies d’eau et d’engrais chimiques, parfois de traitements phytosanitaires, lutte contre l’érosion.
L’objectif de qualité
Il nécessite la mise en place d'un système
[Photo : Plusieurs expérimentations en laboratoire et essais agronomiques ont permis de décrire les effets observés et définir les intérêts du compost.]
qualité et d'une organisation sécurité inspirés de l'agroalimentaire et totalement orientés vers l'utilisateur de compost. Sont formalisés les différents risques potentiels sur le produit, le personnel et le process, ce qui permet de les contrer dès la conception, puis au niveau de l'exploitation. Une traçabilité est mise en place, regroupant toutes les informations concernant l'origine, la transformation et les caractéristiques liées à un lot.
Un process de compostage intensif, contrôlé et dirigé
Il permet d’apporter les garanties nécessaires à la réalisation de cet objectif de qualité, à savoir :
- - l'homogénéité des mélanges ;
- - la maîtrise des paramètres par la gestion des fermentations en enceintes closes garantissant l'hygiénisation et une durée de fermentation réduite ;
- - la fiabilité des installations ;
- - la maîtrise des nuisances.
Le respect des hommes et de l'environnement
La mise en place d’un produit compost de haute qualité contribue bien sûr fortement à l'image du producteur de boues. Mais elle ne peut se faire sans prendre en compte les hommes et l'environnement, et notamment :
- - des conditions de travail optimisées : peu de contact avec les matières odorantes, pilotage à distance, entretien et nettoyage facilité ;
- - un environnement protégé : eaux de process en faible quantité et réutilisées, pas de déchets générés, les refus de criblage repassent en tête de compostage ;
- - des riverains respectés (pas d’odeurs) et impliqués (association dans la communication et utilisateurs de compost).
Au final, une amélioration possible de la qualité des boues
Étape ultime dans la mise en œuvre de l’objectif de qualité, les caractéristiques des boues peuvent être souvent améliorées par des modifications simples chez le producteur de boues. Cette démarche entraîne une réhabilitation de ce dernier auprès des utilisateurs de compost, mais également un changement d’image de la boue en interne : en effet, celle-ci devient initiatrice d’un produit de qualité à haute valeur ajoutée environnementale, et non plus un déchet. L’ensemble de cette démarche de qualité, appuyée par un process performant, assure ainsi la pérennité des projets de transformation de boues par compostage, en garantissant des débouchés commerciaux pour le compost intéressants et rentables.
[Photo : Le procédé de compostage Adonis' Evoluteram' permet d'apporter les garanties nécessaires à la réalisation de l'objectif de qualité.]
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