La télégestion est devenue un outil incontournable pour optimiser la gestion des ouvrages, en eau potable comme en eaux usées. Des solutions efficaces et désormais très accessibles au plan technique comme au plan financier sont aujourd'hui proposées, y compris pour les petites installations ainsi que pour les sites isolés et/ou dépourvus d'énergie ou de moyens de communication. Les techniques et les produits ont gagné en maturité et sont capables de répondre à tous les besoins, des plus simples aux plus complexes. Parallèlement, les services d'hébergement qui permettent de se concentrer sur l'exploitation, se développent.
Pays de Cruseilles, vingt kilomètres au nord d’Annecy.
Dans ce district de Haute-Savoie, dès le début des années 1990, la Communauté de communes regroupant 13 communes et 12 400 habitants s'est dotée d’équipements de télégestion. Objectif : mieux gérer son réseau d’eau potable qui s’étend sur 280 km, et compte 50 ouvrages, dont 2 forages, 12 stations de pompage et 36 réservoirs, et son réseau d’assainissement comprenant 8 stations d’épuration, dont 1 principale de 7 500 équivalents-habitants.
Grâce au suivi permanent du fonctionnement de son réseau et à la possibilité d’une intervention rapide en cas de problème, la Communauté de communes n’a pas tardé à obtenir des résultats tangibles en termes de rendement. Équipé en postes locaux de télégestion Lacroix Sofrel, le rendement du réseau de distribution est passé de 49 % en 2006 à 72 % en 2009, principalement grâce à l’amélioration de la recherche de fuite apportée par la sectorisation.
Aujourd’hui, la Communauté de communes du pays de Cruseilles entend aller encore plus loin. Son objectif : atteindre un rendement supérieur, de l’ordre de 85 %. Utopie ? Non car
Lacroix Sofrel
Les solutions de télégestion ont encore progressé ces dernières années, avec des équipements, notamment en matière de sectorisation, plus conviviaux, plus robustes et plus simples à utiliser (liaison Bluetooth, tests de communication... etc.). Dans le même temps, la gamme des fonctionnalités offertes s'est élargie, ouvrant la télégestion au monde de la supervision. Sur le marché, Sofrel, Perax, Wit, Siréa Environnement, Schneider Electric, T-Box, Ijinus, etc. offrent des solutions globales allant des appareils d’acquisition aux outils de centralisation. D’autres sociétés sont spécialisées dans les logiciels de supervision et d’analyse de données ou dans des solutions de communication intégrant parfois des fonctionnalités diverses (alarmes, historisation,...), comme la société eWON France.
Des équipements d’acquisition toujours plus performants
Pour le contrôle des ouvrages d'eau et d’assainissement, des postes locaux standards collectant en continu des signaux TOR (tout ou rien) sur moins d’une dizaine d’informations, comme par exemple les fonctions marche/arrêt d’une pompe, sont disponibles depuis de nombreuses années. Les données sont transmises périodiquement, généralement en mode RTC, puis centralisées. Forte du succès engendré par son S50, Lacroix Sofrel a lancé il y a quelques années la gamme S500 apportant aux traditionnelles fonctions de la télégestion de nouveaux développements : exploitation par navigateur internet, serveur SMS, communication en réseau Ethernet, ADSL, GPRS... Particulièrement robuste et fiable, la gamme S500 bénéficie d’une garantie de 3 ans. Modulaire et évolutive, elle est adaptée à un large éventail de besoins allant de la télésurveillance des petites installations à la télégestion de sites importants. Elle est complétée par la gamme de postes locaux autonomes Box, développés pour répondre aux besoins de télégestion de sites dépourvus de source d’alimentation électrique, ainsi que par la gamme LS/LT, data loggers GSM/GPRS spécialement conçus pour être installés dans des regards susceptibles d’être inondés. Leur design robuste et leur connectique de raccordement de type « militaire » leur confère une étanchéité IP68. Leur bague de serrage permet à l'utilisateur d’accéder facilement sur site à la carte SIM et à la pile. Alimentés par une pile lithium, ils offrent une autonomie de fonctionnement de plusieurs années (jusqu’à 10 ans). Leurs modes de communications GSM en SMS ou GPRS reposent sur une antenne interne spécialement étudiée pour un usage en regard enterré avec une possibilité de déport d’une antenne externe dans les cas de réception difficile du signal GSM (installations souterraines comme les déversoirs d’orage ou des chambres de comptage, par exemple). « Très pratique, la liaison Bluetooth permet au technicien d'intervenir sur la configuration, éventuellement, en dehors du regard. Il est possible également d’effectuer des tests de communication GSM (recherche de l’opérateur offrant la meilleure couverture, test de positionnement du LS dans le regard...) », précise Benoit Quinquenel, Lacroix Sofrel. « Nos data loggers LS, bien que soumis à un environnement des plus difficile, sont eux aussi garantis 3 ans. Ils sont particulièrement indiqués pour la télérelève de compteurs de sectorisation et la détection de fuites dans les réseaux de distribution d'eau potable. »
Dans la continuité du LS qui connaît un franc succès en France comme à l'étranger, Lacroix Sofrel vient de lancer la commercialisation du data logger LT. « Il possède les performances et la robustesse du LS, note Benoît Quinquenel, avec, en plus, des fonctions d’archivage élaborées (logiciel embarqué étoffé par rapport à celui du LS), permettant de télé-gérer les déversoirs d’orage, de diagnostiquer les réseaux d’eaux usées et pluviales et de fournir aux exploitants les données relatives à l’autosurveillance ». Un progrès car jusqu’alors pour les petits déversoirs d’orage, les solutions étaient encore peu satisfaisantes. « Proposant 4 entrées digitales (DI) pour la signalisation d’évènements comme les passages en surverse et 2 entrées analogiques (AI) pour la mesure de niveau, le data logger LT est relié à des capteurs de surverse et peut mesurer le niveau via des capteurs à ultrasons 4-20 mA, souligne Benoît Quinquenel, qui sont alimentés uniquement en cas de surverse, ce qui permet une économie de la pile ». Les data loggers LT constituent ainsi des outils clé pour le suivi des rejets et de l’autosurveillance des réseaux d’eaux usées. Ils devraient répondre à une nouvelle demande, sachant que la pression réglementaire (Grenelle II) est désormais plus contraignante en matière de surveillance.
Le T-BOX Lite embarque un serveur Web, un automate programmable et toutes les fonctions de télégestion. Il supporte l’envoi et la réception de SMS, ainsi que des fonctions de surveillance des eaux usées, y compris pour les petites collectivités.
Développé spécifiquement pour l’auto-surveillance réglementaire des déversoirs d’orages, en partenariat avec Veolia Drôme Ardèche et Ponsel, le Perax P16XT SMS DO associe le savoir-faire de plusieurs spécialistes de l’assainissement. Le principe de mesure repose sur l’utilisation d’une sonde à ultrasons autonome asservie à un détecteur de surverses. Le Perax P16XT SMS DO permet l’acquisition et la transmission des hauteurs d’eau, converties in situ en débits déversés ou transités, à partir de tables d’interpolations linéaires paramétrables par l’utilisateur. Ces dernières s’adaptent à tous les profils de déversoirs, à tout calcul de débit et à tout type de capteur, avec une précision optimale.
Il permet de piloter en local un préleveur autonome en fonction du volume écoulé et dispose de plusieurs entrées analogiques et tables de linéarisation, permettant également de connecter des capteurs de type H₂S ou qualité.
L’enregistrement de la durée de surverse est réalisé à la seconde près ; le débit déversé est échantillonné sur un pas de temps ajustable jusqu’à deux minutes. Un contrôle d’intégrité est effectué quotidiennement entre la sonde ultrasons et le détecteur de surverses. Ses piles, remplaçables par l’utilisateur, assurent une autonomie de cinq ans et 80 000 mesures pendant les surverses. Étanche IP68 et adapté aux contraintes parfois difficiles des mises en service, le P16XT SMS DO choisit le meilleur réseau GSM disponible sans carte SIM, réalise des campagnes de mesure de qualité réseau et reste entièrement consultable et paramétrable à distance par SMS.
Par ailleurs, inVentia, fournisseur de produits de télémesure basés sur les technologies GSM/GPRS, propose son module d’enregistrement et de transmission de données sur Internet MT-723. Équipé d’une mémoire flash et d’un modem GSM/GPRS d’automatisme et de contrôle à distance dans un encombrement réduit, il vise prioritairement les projets de volume où le rapport qualité/performance/prix est crucial.
Quatre bandes (850, 900, 1800 et 1900 MHz), le MT-723 d’inVentia se distingue des autres modules de communication machine-to-machine (M2M) par ses nombreuses possibilités d’alimentation électrique. « Il peut être alimenté en filaire par le secteur ou par des panneaux solaires, mais il peut aussi fonctionner de manière autonome sur piles ou sur batteries », explique Rémi Guilbert, responsable commercial chez 2AR, distributeur en France d’inVentia. « Et surtout, il peut effectuer des relevés de mesure pendant dix ans à raison d’une communication GPRS par jour ». Cette autonomie, relativement inhabituelle pour un système fonctionnant sur batteries, est obtenue grâce à une gestion optimisée des phases de veille et de réveil de l’appareil. « Contrairement à d’autres équipements de télécollecte de données, le MT-723 n’a pas besoin de sortir totalement du mode “veille” pour lire des données et les enregistrer dans sa mémoire, poursuit Rémi Guilbert. Il n’entre réellement en phase “réveil” que pour la connexion à Internet, et cette connexion ne dure jamais plus de quelques secondes ». Le MT-723 bénéficie en outre d’un indice de protection IP68. Son paramétrage est réalisé entièrement à distance. Doté de neuf voies d’entrée (six numériques et trois analogiques) et de deux sorties numériques, le module est particulièrement indiqué pour toutes les applications de relevé de mesures en extérieur ou en milieu humide. « On pense bien sûr à la mesure de niveau ou de pression dans les réseaux d’approvisionnement en eau », indique Rémi Guilbert. « Mais le MT-723 peut être utilisé aussi bien dans des installations industrielles que pour la surveillance de sites naturels dans le secteur agricole, par exemple ».
Pour la télégestion des petites stations d’épuration, Schneider Electric offre un dispositif simple et économique : Rio Phénix. Cet automate de télégestion intègre le logiciel Xflow qui automatise le relèvement, l’aération et la recirculation des
Son serveur web est exploitable par un simple navigateur internet. Les Rio Phénix détectent les anomalies de fonctionnement de la STEP et informent les agents de maintenance sur téléphone portable. Complétés par les Brio (alimentation par piles et communication GSM), ils ont également leur place dans les installations de distribution d'eau (station de pompage/réservoir).
W@de (water application and distributed equipment) conçue et distribuée par Schneider Electric sous la marque Telemecanique est une gamme de produits standards du groupe, dédiée au marché de l'eau. Elle permet un accès facile aux informations (surveillance et contrôle continu) d’installations géographiquement réparties ou isolées dans lesquelles la communication n’est pas permanente avec le personnel d’astreinte. Les produits de cette gamme trouvent leurs applications sur les ouvrages liés aux réseaux d’eaux usées et d’eau potable.
Perax propose de son côté le P400Xi, un automate paramétrable complet convivial et puissant, intégrant les dernières technologies ; logiciel de paramétrage et exploitation, unité centrale, modem, ports série, interfaces d’entrées/sorties et l'alimentation 230 Vac avec le chargeur de batterie 12 Vdc. Sa mise en service reste facile grâce à son logiciel de configuration. Son interface Web permet une connexion en toute liberté vers les installations via PC, PDA, SmartPhone, aussi bien que par minitel encore d’actualité en milieu rural. Les alarmes sont communiquées par e-mails, messages vocaux, SMS...
Chez Wit, la gamme e@sy constitue également une solution globale, modulaire et évolutive, complétée par TwinY, dédié à la gestion à distance des sites dépourvus d’énergie et de moyens de communications. Il est désormais équipé d'un modem GPRS permettant de s'affranchir de la contrainte technique liée à la réception de plusieurs appels GSM simultanés et de mieux maîtriser les coûts de communication. TwinY cube 6240 peut être installé partout grâce à son modem GSM/GPRS intégré et sa pile interne remplaçable sur site. Dans un boîtier IP65 de faible encombrement, sa configuration 6240 (6 DI, 2 DO et 4 AI) répond bien aux besoins des petites collectivités.
Les solutions spécifiques, c’est-à-dire dédiées à des besoins particuliers, se développent également. STS France propose par exemple un système d’acquisition intégré dans une sonde immergée incluant les mesures de niveau, température et conductivité. Entièrement autonome, communiquant par réseau GSM ou RTC, le produit (de faible dimension) est utilisé pour la surveillance des ressources en eau sur lacs, rivières, canaux, châteaux d'eau. Employé également pour la prévention d’inondations ou les alertes de fuites, le dispositif existe aussi en version transmetteur de pression avec raccord process pour connexion en fond de cuve ou sur canalisation pour la télégestion des eaux usées ou potables.
Autre exemple, dans le secteur des eaux usées, ITT France propose sous marque Flygt ses automates de télégestion FGC 300, APP 500 et APP 700 pour le pompage et l’agitation. Ces automates permettent la remontée jusqu'à l'utilisateur d'informations clé sur les équipements et leur fonctionnement. D’où la possibilité d'une maintenance prédictive, l’exploitation des données permettant de déclencher des actions de réparation et d’intervenir avant l'arrêt de l’équipement pour cause de panne.
Mesures & Signaux a développé une gamme de petits flotteurs (volume de 2,5 litres) radio équipés de sondes baptisée AquaMésus qui prend la forme de modules d’acquisition autonomes. Il y a trois sondes différentes par flotteurs permettant des combinaisons complexes. Les sondes et capteurs équipant ce système sont celles du marché, ce qui permet à l'utilisateur de conserver ses habitudes et connaissances.
La conception est basée sur la robustesse, la compatibilité des pièces, une autonomie de plusieurs mois (6 mois pour 3 mesures toutes les 15 minutes via GPRS), la discrétion et une mise en service, sur le site, la plus simple possible. Un système breveté et écologique de nettoyage des sondes peut être installé en option.
Pour les collectivités qui ne souhaitent pas investir ou qui ne disposent pas de compétences particulières en informatique, le service hébergé de supervision peut constituer une solution de choix. Alyane a le premier proposé un service hébergé.
Satmos propose la communication par satellite au service de la télégestion
Très récente, cette technologie est désormais proposée sur la base de forfaits mensuels proches du niveau des abonnements GSM. Elle rend abordable la fiabilité et la disponibilité du satellite tant sur le plan technique que financier et permet de relier tout point un peu délicat sans avoir à mettre en place une infrastructure lourde et coûteuse. Proposée par Satmos, cette solution permet de n'utiliser qu'une petite bande passante seulement du satellite, largement suffisante pour des besoins de télégestion. Les satellites utilisés sont géostationnaires, donc disponibles 24 h/24. Une communication par satellite est fiable à 99,99 %, totalement cryptée et protégée. Cette solution bidirectionnelle permet donc également la prise de contrôle à distance et une réelle interactivité avec l’équipement distant. Le service peut être adapté sur mesure.
L'architecture logique est basée sur le temps réel et la fourniture d’informations permanentes : données, historique journalier, courbes instantanées et état du flotteur sont disponibles via une base de données sécurisée accessible par tout ordinateur distant autorisé.
Le système radio est de type Zigbee et le GPRS est au standard du marché local. Les produits sont conçus pour fonctionner en espace ouvert avec ou sans accès difficiles. Les champs d’application sont particulièrement vastes : qualité des eaux de baignade (projet développé avec la Saur), détection des composés chlorés, pollution par hydrocarbures, détermination d’apparition des cyanobactéries, qualité des captages d'eau en situation d'urgence, turbidité, etc.
Différents types de besoins : télégestion simple, données prioritaires, voix sur IP, vidéos de surveillance et levées de doute, petits volumes réguliers ou gros volumes séquencés, etc.
Les applications sont nombreuses : gestion de l'eau, surveillance de barrages, alertes de crues et d'inondations, etc. « Loin d’être “exotique” ce moyen de communication est tout à fait compatible et s'intègre parfaitement avec les postes locaux de télégestion Sofrel, Perax, Wit, Sirea, Schneider, Rockwell, etc. » explique Odile Corbon, Satmos. Sur le terrain, la technologie a fait ses preuves notamment à Saint-Alban (31) pour la télégestion d'un réservoir principal et de ses points de captage associés avec du matériel Sirea, ou encore pour la gestion d'un réseau de distribution d'eau potable d’une grande ville des Landes équipé de matériel Perax.
Supervision : des outils qui évoluent et collent aux besoins des exploitants
L’offre en matière de logiciel de supervision est également diversifiée et donc capable de répondre à un éventail de besoins très large. Elle se compose de solutions généralistes ouvertes vendues sous forme de licence (Topkapi d’Aréal, Panorama de Codra, PC Vue d’Arc Informatique, ControlMaestro d’Elutions et Intouch de Wonderware).
Quoique non dédiés, ces outils savent bien s’adapter aux besoins et aux contraintes des exploitants du secteur de l'eau. Topkapi TG permet ainsi de répondre aux applications de télégestion mono-protocole à un coût attractif pour les exploitants souhaitant contrôler et/ou commander à distance leurs équipements et centraliser leurs données d’exploitation.
L'outil intègre l’ensemble de fonctions dédiées à la télégestion : gestion native des modems et des liaisons IP pour la communication, gestion des données horodatées à la source, auto-paramétrage pour la configuration des applications compatibles avec la plupart des automates du marché, etc.
Il complète l’outil Topkapi Vision qui permet pour sa part de gérer simultanément plusieurs protocoles de communication distincts et qui propose des architectures multipostes redondantes et client/serveur.
L'architecture logicielle de Panorama E² développée par Codra repose quant à elle sur la mise en œuvre d’objets informatiques au sein d’une infrastructure de type « bus logiciel » utilisant exclusivement des standards informatiques pour faciliter l’intégration et assurer la pérennité de l’application.
Ces objets, fonctions standards de supervision fournies par le progiciel ou des objets utilisateurs permettant d’étendre les fonctionnalités, représentent les fonctions élémentaires ou complexes qui permettent à l’outil de s’adapter parfaitement aux besoins de l’exploitant.
Pour accélérer le développement des applications de télégestion Panorama E², et ainsi réduire la facture des coûts des exploitants du secteur de l'eau, des objets métiers génériques et configurables sont fournis par Codra : objets fonctionnels dédiés au
[Encart :traitement de l'eau (process, acquisition, archivage, alarmes…) et d’exploitations (synoptiques, courbes…). Ces objets distribués sont indépendants du protocole utilisé et possèdent la configuration automatique des propriétés. Notamment, aux protocoles Sofrel (Softbus, Lacbus, SMS, GPRS) disponibles depuis lors viennent s’ajouter, avec la version 4, le protocole TBS II pour la gamme des automates Wit de type Clip et Easy ainsi que le protocole SMS pour les équipements Ijinus.
ControlMaestro 2010 d’Elutions a également bénéficié d'un nouveau pilote de communication pour permettre le dialogue avec la gamme S500 de Lacroix Sofrel pour les applications de contrôle, automatismes et gestion à distance d'installations techniques : réseaux d'eau potable, d’assainissement, ouvrages de gestion de l’eau, etc.
Les logiciels dédiés ou propriétaires, issus des années de savoir-faire de certains opérateurs, se développent également. Ces outils, plus simples et donc souvent plus adaptés aux petites collectivités, sont proposés par les grands de la télégestion comme Lacroix Sofrel qui a développé PCWin, un poste central de télégestion fonctionnant sous environnement Windows. PCWin offre des synoptiques graphiques multimédia, une gestion totalement intégrée d’Excel (tableaux, courbes…), une base de données, un report d’alarmes, un serveur Web.
De son côté, Perax propose la suite logicielle Arlequin et son extension Arlequin Web® qui permet d’assurer son exploitation depuis un nombre illimité de postes clients équipés d'un navigateur web sur réseau privé Intranet ou public Internet.
Wit se démarque avec ses automates (TwinY et e@sy) ayant des capacités de supervision pour des petites installations. L’automate de télégestion e@sy, équipé d’un serveur web intégré, dispose maintenant de fonctions d’aide au pilotage complètes permettant de suivre le rendement des réseaux et de contrôler les indicateurs de l’exploitation : consommation, ILP, ILC… La nouvelle gamme de produits Ultra Low Power Semaphore commercialisée par T-Box allie à la fois des fonctions de surveillance et d’automatisme en embarquant un serveur web complet. Le T-BOX Lite, l'un des produits phares de cette gamme, prend la forme d’un boîtier « tout-en-un » embarquant un serveur Web, un automate programmable et toutes les fonctions de type télégestion. Il supporte l’envoi et la réception de SMS, les fonctions d’automatisme les plus sophistiquées et le contrôle à distance dans un encombrement réduit. Il vise prioritairement les projets de volume où le rapport qualité/performance/prix est crucial.
La gamme de produits To-Pass® de Wago permet également l’acquisition, le stockage (en local ou délocalisé) et la supervision de données techniques dans les industries de process. Les données sont ensuite visibles à partir d'un navigateur Internet. Parallèlement, des automates programmables industriels commencent à faire leur apparition dans le secteur de l'eau. Ils offrent des possibilités de traitement de données locales avec une certaine capacité de stockage.
De grands industriels comme Schneider Electric, Siemens, Rockwell Automation… ont pressenti l’avantage d’équiper leurs automates de telles solutions informatiques avec des projets en cours dans certains sites industriels qu’ils équipent. Enfin, fait notoire, entre le monde industriel et le monde internet, de nouveaux acteurs font leur apparition dans le domaine de la télégestion. Ainsi, la société eWON propose une gamme de produits facilitateurs de communication entre les automates, machines, capteurs et les superviseurs, serveurs, sites distants, à travers des liaisons série Ethernet, Profibus, MPI, RTC, RNIS, GSM, GPRS et simplement grâce à la « box de télégestion » eWON. « Elle intègre dans un seul boîtier passerelles modem, routeur, ainsi que des services embarqués comme un IHM web, la notification d’alarmes, l’historisation et Talk2M, un service de collecte de données et de connexion sécurisée par Internet pour des applications de télégestion en station d’épuration par exemple », précise Rémi Guilbert, responsable eWON-France. « Avec eWON associé à un automate de votre choix, vous conservez vos habitudes et outils de programmation, vous profitez d'un automatisme dédié et d’une solution de télégestion et de communication efficace, ouverte et adaptée à chaque site ».
Services d’hébergement : l’offre s’élargit
Pour les collectivités qui ne souhaitent pas investir ou qui ne disposent pas de compétences particulières en informatique, le service hébergé de supervision peut constituer une solution de choix. Alyane a le premier proposé un service hébergé. « Notre système peut collecter toutes les informations, sur le fonctionnement qualitatif et quantitatif d’un réseau, à partir d’automates télé-transmetteurs », explique Bruno Guigue, Alyane. « Les données sont remontées sur notre serveur, mises en forme…»
et à disposition de nos clients, via Internet. Elles sont exploitées pour la conduite et la sécurité de l'exploitation au quotidien avec des synoptiques, courbes, suivi des alarmes en cours. Notre architecture qui inclut logiciel de supervision et base de données permet aussi d'afficher dans la supervision les consommations temps réel les secteurs, calculées à partir des flux entrants et sortants des compteurs divisionnaires qui délimitent un secteur. Les données peuvent également être remontées pour le suivi à plus long terme, avec des extraits de données pour le suivi des alarmes, du fonctionnement, des consommations... Des tableaux statistiques dont vous avez besoin pour la gestion du service, la maintenance, le suivi des fuites et du rendement et les déclarations administratives. Dans le cas d'une sectorisation, ces tableaux permettent de suivre l'évolution quotidienne des consommations et des débits minimaux par secteur, gage d'une identification immédiate des apparitions de fuites ».
Pour les applications de sectorisation, Sofrel propose également depuis fin 2010 un service d’hébergement de données : Web LS. « Il s’agit d'une solution internet de centralisation et consultation de nos data loggers LS et LT GPRS », précise Benoit Quinquenel. « Les informations de ces data loggers, sont centralisées sur un serveur internet dédié totalement sécurisé. Les données, entièrement confidentielles sont consultables par l'exploitant à l'aide d’un simple navigateur internet. Cette solution répond à une demande des petites collectivités ne souhaitant pas investir dans des systèmes de centralisation trop complexes à gérer (pas de licence logiciel, pas de maintenance, aucune formation requise) ».
Alyane continue cependant d’innover. La société vient en effet de lancer un système d’aide à la validation de données dédié principalement aux sectorisations importantes ou pour l’auto-surveillance : Diagbox. « Ce système permet de simplifier et de raccourcir considérablement la validation des données, pour générer une base de données “métrologiques” pour l'auto-surveillance et la gestion patrimoniale par le service de métrologie, les responsables de services, les élus », indique Bruno Guigue. « La base de données de mesures, s’alimente directement dans les télétransmetteurs, en parallèle d'une supervision pour l'exploitation, destinée à suivre d'autres informations que les flux, comme les marches d’organes, mais souvent avec un pas d'enregistrement plus long ». Cette base de données est alors qualifiée avec les règles de pré-validation programmées préalablement. L'opérateur de validation de la collectivité peut ensuite, en se connectant aux serveurs d’Alyane, valider ces données à l’aide d’un outil graphique, pour créer une seconde base de données permettant de générer tous les rapports nécessaires aux déclarations et aux prises de décisions.
Notons également que d'autres prestataires comme Sirea Environnement ou Fordiatec proposent également un service d’hébergement permettant à l’exploitant de se concentrer sur la gestion de ses ouvrages sans se soucier de la sécurisation ou de l'évolution de son parc d'équipements de télégestion.