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La station de relevage : un ouvrage à part entière

28 juillet 2000 Paru dans le N°233 à la page 47 ( mots)
Rédigé par : Jean-yves RODRIGUE et Patrick GRANDMAIRE

Depuis la nuit des temps, c'est-à-dire plusieurs milliards d'années, nous utilisons la même eau pour vivre, nous nourrir et pour nos développements industriels. C?est la même eau qui sert' Si, pendant de nombreuses années, elle a été consommée sans mesure et rejetée après usage, donc polluée dans nos sols, nos rivières et nos mers, il n?en est plus de même, et la civilisation actuelle a décidé de laisser un patrimoine propre à ses descendants. Les autorités compétentes ont légiféré, ont adopté des normes, des règlements et même des lois pour que les différents pays s'équipent des moyens et techniques appropriés pour respecter l'environnement. Cet article se rapporte aux eaux de rejet. Différentes catégories d'eaux de rejet ont été définies : les eaux pluviales ; les eaux usées domestiques ; les eaux industrielles.

Si, pendant de nombreuses années, elle a été consommée sans mesure et rejetée après usage, donc polluée dans nos sols, nos rivières et nos mers, il n’en est plus de même, et la civilisation actuelle a décidé de laisser un patrimoine propre à ses descendants.

Les autorités compétentes ont légiféré, ont adopté des normes, des règlements et même des lois pour que les différents pays s’équipent des moyens et techniques appropriés pour respecter l’environnement. Cet article se rapporte aux eaux de rejet. Différentes catégories d’eaux de rejet ont été définies : les eaux pluviales ; les eaux usées domestiques ; les eaux industrielles.

Les eaux pluviales peuvent constituer une cause de pollution importante des cours d'eau en entraînant des résidus divers déposés sur les toits, les espaces bituminés, etc...

Les eaux usées domestiques se répartissent en “eaux ménagères” en provenance des salles de bains, des cuisines, souvent chargées de graisses, détergents et débris organiques, et en “eaux vannes”, rejetées par les toilettes, chargées de matières organiques azotées et de germes fécaux et divers détritus.

Les eaux industrielles sont très différentes des autres eaux puisque leurs caractéristiques dépendent essentiellement du type d'industrie. Elles peuvent contenir des produits toxiques, des solvants, des métaux lourds ou des hydrocarbures, ainsi que des particules solides de diamètre conséquent.

Situation actuelle des réseaux en France

6000 réseaux représentant 180000 km de canalisations permettent aux eaux usées d'être collectées.

Mais si ce dispositif permet de raccorder à l'égout 88 % de la population habitant dans ces zones d'assainissement, ce ne sont que 65 % de ces eaux qui sont acheminées jusqu'à une unité de traitement.

Ceci est principalement dû à la vétusté de certains réseaux qui entraîne des fuites, aux erreurs de branchements en zone de collecte séparative et aux efforts qui restent à faire en terme de collecte.

La loi sur l’eau du 3 janvier 1992

Elle fixe le cadre global de la gestion de l'eau en France, sous tous ses aspects. Elle traduit en droit français la directive européenne sur la qualité résiduaire urbaine de 1991, généralisant l'assainissement des eaux usées (décret d’application du 3 juin 1994).

Les communes dont le territoire est compris en totalité ou en partie dans le périmètre d'une agglomération ont à respecter un certain nombre de prescriptions relatives à la collecte et au traitement des eaux usées selon l'échéancier indiqué dans le tableau

Échéances de réalisation des agglomérations

< 2 000 EH Fin 2006 : traitement approprié

2 000 à 10 000 EH Fin 1998 (eaux côtières) : réseaux + traitement approprié Fin 2000 (eaux intérieures et estuaires) : réseaux + traitement performant (pollution organique)

10 000 à 15 000 EH Fin 2000 (zone sensible) : réseau + traitement poussé (azote et phosphore) Fin 2006 (hors zone) : réseau + traitement performant

> 15 000 EH Fin 1993 (zone sensible) : réseau + traitement poussé (azote et phosphore) Fin 1998 (hors zone) : réseau + traitement performant

Ensemble des agglomérations Fin 1993 : détermination des zones sensibles

Le transport des eaux usées d’un point à un autre

Chacun sait que l'eau coule du point le plus haut au point le plus bas d'un plan sous l'effet de la gravité de la pesanteur.

La terre est ronde, sa surface, à l’échelle « humaine », est plane excepté les reliefs montagneux !

Si rien n’était entrepris par l'homme pour corriger la nature, toutes les eaux usées qui ne s'infiltreraient pas suivraient les pentes naturelles, donc les ruisseaux, rivières et fleuves pour rejoindre la mer…

Les eaux usées étant par principe polluées et souvent nauséabondes, il est préférable de les véhiculer au travers de canalisations, souvent enterrées. Ce sont les systèmes d'égouts.

Ces canalisations sont donc inclinées légèrement pour permettre l’écoulement naturel des effluents.

Pour relier un point géographique à un autre, la canalisation doit descendre et donc s'enfoncer de plus en plus sous terre. Ceci ne peut se faire indéfiniment !

Arrivée à une profondeur raisonnable, il est nécessaire de « remonter » l'eau, mécaniquement proche de la surface, pour pouvoir recommencer à la laisser s'écouler naturellement dans une autre canalisation.

C’est cette fonction qui est celle des stations intermédiaires de relevage (SIR) ou postes de relevage. Ces stations seront donc réparties, suivant les besoins du terrain, tout au long du réseau constituant le système de collecte et d’acheminement vers les stations de traitement.

Le rôle d’une station de relevage

Son rôle consiste à récupérer les eaux usées en provenance d’une ou plusieurs habitations, commerces, exploitations agricoles ou industrie (après pré-traitement éventuel) en point bas d'une portion de réseau, de « piéger » les déchets solides de trop grande dimension et de relever, au moyen de plusieurs pompes, ces eaux en un point haut, début d’un autre tronçon de réseau.

Une grande difficulté provient du fait que les débits d’arrivée à ces stations sont très fluctuants en fonction du moment de la journée et de la nuit, des conditions climatiques ou du taux d’occupation des locaux concernés.

Des règles de dimensionnement ont donc été définies par les professionnels et régies par des DTU.

Les contraintes techniques

Les postes de relevage doivent être conçus pour répondre aux exigences des réseaux d’eaux usées : une parfaite étanchéité, même en cas de mouvements de terrain, tant pour les eaux usées évacuées (préservation de la nappe et de l'environnement) que pour les eaux d’infiltration, dont l’introduction amène une surcharge hydraulique qui nuit considérablement au procédé épuratoire de fin de réseau.

Outre ces impositions mécaniques, ils doivent répondre à un degré élevé de durabilité, en étant insensibles à l'agressivité du milieu ambiant (humidité relative élevée au-dessus du niveau de marnage mêlée à la présence constante mais plus ou moins importante d'hydrogène sulfureux « H₂S »).

Une ergonomie adaptée du poste de relevage

[Photo : Une station intermédiaire de relevage Salmson avant expédition, équipée d'une rehausse destinée à recevoir une chambre de vannes séparée. On distingue les oreilles de fixation des points d’ancrage pour installation en nappe phréatique.]
[Photo : Chambre de vannes séparée pour assurer une meilleure sécurité des exploitants ou pour les postes de grande profondeur]
[Photo : Face interne du couvercle de la SIR montrant les renforts pour passage piétonnier et les trois verrous de fermeture]

L’ouvrage (accessibilité, ouverture du couvercle, poids des pompes…) facilite les opérations de maintenance (entretien de la propreté du panier dégrilleur), ainsi que les éventuels dépannages.

Pour satisfaire à la sécurité liée à la production de méthane (CH₄) qui se génère dans les collecteurs lorsqu’on entre en phase anaérobie (due principalement au temps de séjour élevé), les pompes sont homologuées EEx d IIB T4 et les capteurs de niveau pour l’automatisme sont pneumatiques.

Enfin, l’ensemble des composants du poste doit être fiable et robuste pour assurer un fonctionnement permanent.

Les éléments fondamentaux d’une station

Une station de pompage est constituée par :

  • une bâche de reprise des effluents ;
  • un système de dégrillage ;
  • dans la grande majorité des cas, de deux groupes motopompes (normal / secours) ;
  • un ensemble hydraulique composé par pompe :
    • d’un pied d’assise ;
    • d’un clapet anti-retour ;
    • d’une vanne d’isolement ;
    • d’un ensemble de tuyauteries assurant la continuité hydraulique ;
    • d’une tuyauterie équipée d’une vanne manuelle destinée au brassage et au curage de fond de poste ;
    • de la possibilité d’une chambre de vannes séparée ;
  • un ensemble de contrôle-commande composé :
    • de capteurs ou sondes de niveaux ;
    • d’un coffret de commande assurant l’automatisme ;
    • éventuellement, et de plus en plus souvent pour des raisons évidentes de facilité de gestion, d’un module de télésurveillance / télégestion.

La bâche de reprise

Elle doit être étanche, imputrescible, d’une excellente tenue à la corrosion, pouvoir supporter des mouvements de terrain sans amorce de rupture, comporter des anneaux de levage pour les opérations de manutention et de mise en place, des dispositifs de fixation de la bâche sur le radier (sans perte de l’étanchéité) pour l’implantation en présence de nappe phréatique. La bâche doit pouvoir s’adapter aux contraintes de l’environnement, fil d’eau d’arrivée des effluents, terrain naturel.

La bâche doit être conçue pour conserver la meilleure accessibilité aux équipements internes et pour que la fixation de ceux-ci n’altère pas l’étanchéité.

Les accessoires positionnés sont : les pieds d’assise, le support haut des barres de guidage, le support du panier dégrilleur et son rail de guidage, le support des contacteurs ou de la sonde de détection de niveau. La bâche doit pouvoir, selon les exigences des marchés, être associée à une chambre de vannes séparée.

La bâche doit comporter un couvercle cadenassable (fermeture à clef) d’ouverture et de manipulation aisées, pouvoir supporter le passage piétonnier et être étanche aux gaz H₂S (nuisance olfactive), et comporter un piquage destiné à recevoir un évent, lui-même pouvant être antidéflagrant EEx d IIB T4.

[Photo : Panier dégrilleur à mailles carrées dimensionnées au passage libre des pompes de la station]
[Photo : Contacteur de niveau pneumatique analogique et son convertisseur : pour commander les pompes en respectant la future norme européenne « antidéflagrant » EEx d IIB T4]
[Photo : Coffret de contrôle et commande équipé d'un microprocesseur]

Équipé d’un filtre à charbons actifs neutralisant les gaz à composés soufrés.

Le profil de fond de bâche doit être conçu de manière à éviter toute zone de sédimentation et de canaliser les matières dans les flux hydrauliques des aspirations respectives de chaque pompe.

Pour l’adaptabilité des bâches aux contraintes du terrain, un système de rehausses modulaires de longueur 1 mètre peut être utilisé par simple emboîtement et superposition des éléments positionnés dans la gorge du joint hydraulique du sommet de poste et de chaque rehausse. Dans ce cas présent, l'apport d'un joint silicone permet de préserver l’étanchéité.

Système de dégrillage

Chaque bâche est conçue pour recevoir un panier dégrilleur à mailles carrées, dont la section est déterminée en fonction du passage libre des pompes retenues. La manœuvre du panier dégrilleur se fait dans le poste par rail de guidage et, pour l’opérateur, par chaîne de levage.

Groupe motopompe

Le pompage des eaux chargées risque de provoquer l’obstruction de la pompe par des matières solides et filamenteuses qui s’accrochent aux aubages. La solution est l'utilisation de roues comportant un nombre d'aubes limité (une ou deux ; roue monocanal ou bicanal).

Généralement, les roues monocanal sont utilisées pour les eaux résiduaires chargées mais à fibres courtes, alors que les roues à vortex sont réservées pour les liquides contenant des solides, des fibres, des matières épaisses ainsi que des inclusions d’air.

Les avantages de la roue à vortex sont les suivants :

  • - l'absence de vibrations ; la roue vortex est symétrique et ne se déséquilibre pas à l'usure ;
  • - une bonne résistance à l'abrasion ;
  • - un passage libre important évitant l'obstruction de la roue ;
  • - un coût d’entretien réduit, en raison des trois avantages cités ci-dessus.

Cependant, la roue à vortex a un rendement inférieur à celui de la roue monocanal : le rendement hydraulique maximal de la roue vortex est de l'ordre de 0,5 alors que celui de la roue canal est de l'ordre de 0,75.

Les pompes de la nouvelle génération possèdent un moteur antidéflagrant, supprimant tout risque accidentel en milieu explosif ; la carcasse moteur est en inox 304 ou 316 L, et le corps de pompe ainsi que les roues sont en matériau composite.

Cet ensemble de matériaux assure une inaltérabilité dans le temps et une grande facilité de nettoyage.

Un ensemble hydraulique

Le poste de relevage composé de la bâche et des pompes décrites ci-dessus est un ensemble compact prêt à l'emploi après raccordement sur site du collecteur d’alimentation et du collecteur de refoulement.

Ceci implique que les pompes à l’intérieur du poste soient connectées par l’ensemble hydraulique, composé, par pompe, d’un pied d’assise, d’un clapet anti-retour à boule, d’une vanne d’isolement à passage direct. Ces deux refoulements identiques sont raccordés en une sortie commune. Sur cette partie commune, un piquage est réalisé comportant une vanne manuelle d'isolement et une tuyauterie plongeante orientée en fond de bâche, permettant un curage de fond de poste par by-pass du débit de refoulement à l’occasion de la vidange du panier dégrilleur.

Afin de préserver la sécurité des exploitants et personnels d'intervention, les vannes, les chaînes de relevage des pompes et du panier dégrilleur sont positionnées en partie haute du poste.

Ensemble de régulateurs ou sonde de niveaux

Pour commander l'automatisme du coffret, des contacteurs de niveau piriformes, ou, pour préserver la protection antidéflagrante de l'ensemble du poste, un capteur de niveau est employé.

[Photo : Pompe Inox/composite 4 pôles pour eaux claires et eaux chargées, roue vortex, monocanal ou bicanal, anti-déflagrant Eex d IIB T4. Passage libre : 80 ou 100 mm, double enveloppe pour fonctionnement en fosse sèche ou immergée]
[Photo : Pompes Inox/composite 2 pôles pour eaux claires ou chargées avec système de dégazage automatique, roues vortex ou canal, anti-déflagrant Eex d IIB T4]

Matériaux

Béton

Points forts

- Robustesse mécanique statique

- Ne nécessite pas de compétences particulières

- Permet des formes diverses

- Se travaille facilement

Points faibles

- Étanchéité

- Ne supporte pas les déformations

- Tenue aux acides

- Mauvaise tenue à l'abrasion

- Cassant/fissurant

Fibre de verre

Points forts

- Bonne étanchéité

- Légèreté du matériau

- Tenue aux acides et aux solvants

- Tenue aux huiles et hydrocarbures

Points faibles

- Nécessite un fournisseur spécialisé

- Fragile cassant (supporte de légères déformations)

- Tenue à l'abrasion (moins que le polyéthylène)

Polyéthylène

Points forts

- Étanchéité absolue

- Se travaille facilement

- Incassable

- Tenue aux acides et aux solvants

- Tenue aux huiles et hydrocarbures

- Tenue à l'abrasion

Points faibles

- Légèrement déformable (selon épaisseur)

- Nécessite un fournisseur spécialisé

- Limité en dimensions (technique de rotomoulage)

Concept

Construits sur place

Points forts

- Souplesse dans l’adaptation au problème

- Pas de transport hors gabarit

- Robustesse à la demande (renforts possibles)

Points faibles

- Nécessitent présence de plusieurs corps de métier

- Temps plus long

- Entretien des composants spécifique à chaque station

Préfabriqués

Points forts

- Sont “pensées” par des spécialistes

- Rapidité de montage

- Kits complets d’assemblage

- Ne nécessitent pas de qualification spéciale

- Faciles à entretenir

- Pièces de rechange standard

- Sont décrites dans des catalogues (BE)

- Plus faciles à prescrire

Points faibles

- Limitées à des dimensions “standard”

- Transport délicat

- Nécessitent moyens de manutention

- Plus fragiles à la manipulation

- Nécessitent une bonne rigueur au montage

[Photo : Éléments fondamentaux d'une station SIR 2500 de Salmson vue du dessus]

Pneumatique analogique sont installés. Pour un fonctionnement standard du poste, quatre contacteurs piriformes sont installés (arrêt pompe(s), marche pompe 1, marche pompe 2, alarme niveau très haut).

Dans le cas du capteur pneumatique on bénéficie d’un signal analogique sur lequel on crée des seuils, d'où un niveau supplémentaire de sécurité (arrêt marche à sec).

Coffret de commande

Pour gérer l’automatisme du poste il existe trois types de coffrets :

- un coffret électronique ;

- un coffret électromécanique à relayage traditionnel avec les options suivantes :

* voltmètre général ;

* ampèremètre par pompe ;

* éclairage intérieur ;

* prises 220 V, 24 V, avec protection 32 mA ;

* bornier de report pour supervision ;

* coffret antivandalisme ;

* module de télégestion, téléalarme ;

* une résistance de chauffage (contre la condensation pour montage extérieur ou dans local non chauffé) ;

- un coffret à microprocesseur.

Les différents types de stations

Au niveau des matériaux

Les premières stations ont été, bien sûr, construites en ciment ou béton, puisque la plupart du temps réalisées par les professionnels du BTP.

L'arrivée relativement récente des nouveaux matériaux de synthèse a permis de développer des techniques de moulage en fibre de verre ou de rotomoulage en polyéthylène.

Au niveau du concept

Deux concepts principaux co-existent aujourd'hui sur le marché.

Le concept de la construction sur site d’une cuve qui sera équipée ultérieurement des pompes et accessoires nécessaires au bon fonctionnement de la station.

Le concept de la fabrication en atelier et par des professionnels, de cuves pré-équipées et “prêtes à poser”.

Chaque matériau et chaque concept possède ses avantages et ses inconvénients.

À chaque application, le maître d’ouvrage ou le maître d’œuvre aura à déterminer son choix.

Les tableaux ci-contre permettent une vue synthétique de ces éléments de choix.

La mise en œuvre et la pose des postes de relevage

Étant donné que les stations de relevage sont en grande majorité enterrées, il est primordial de connaître la nature du sol avant toute détermination de poste.

Même enterrée, une station peut être soumise à des contraintes importantes dues aux petits mouvements de terrain inévitables ou à la pression de l'eau présente partout dans les sous-sols.

Quel que soit le type de station, un terrassement initial est obligatoire avant toute pose de poste enterré.

Terrassement

Génie civil en terrain sans nappe phréatique

La nature du terrain conduit à deux alternatives de pose conseillée :

La pression admissible au sol est supérieure à 1 MPa, avec une structure homogène, à drainage naturel ; dans ce cas, un lit de sable compacté de 0,20 m convient.

Dans tous les autres cas, il est conseillé la mise en place d'une dalle en béton armé, coulée en pleine fouille, afin d’éviter les risques de déformation et de rupture des structures en polyester.

La dalle est composée d'un béton dosé à

[Photo : SIR Delta en fibre de verre en cours d’installation sur un radier béton après terrassement. Diamètre 1850 mm, hauteur 2000 mm]

250 kg/m³, sur une épaisseur variant de 0,20 m à 0,30 m en fonction des dimensions, et dans lequel sont placés deux treillis métalliques, en début et en fin de coulée.

Génie civil en terrain en présence de nappe phréatique

Quelle que soit la nature du terrain, en présence de nappe phréatique, il est recommandé de réaliser un radier en béton armé, coulé en pleine fouille, sur lequel la cuve est accrochée, afin d’éliminer les risques de déformation.

Le radier est composé d’un béton dosé à 350 kg/m³ armé selon les règles de l’art, avec une épaisseur de 0,30 m.

Pose du poste

Les postes de relevage possèdent des anneaux de levage, prévus en fonction des efforts de traction ou de flexion pouvant leur être appliqués, et des points d’ancrage renforcés, pour leur accrochage sur la dalle.

Descendre le poste verticalement à l’aide de sangles fixées aux anneaux de levage. Faire les niveaux et calages, réaliser les accrochages. Procéder au raccordement des canalisations d’arrivée et de refoulement, ainsi qu’au positionnement des fourreaux, pour le raccordement électrique du poste à son coffret de contrôle/commande.

Ne pas oublier de “caler” les tuyauteries de refoulement à la sortie du poste, pour éviter le phénomène “d’effet de fond” (réaction de la tuyauterie par rapport à l’écoulement du fluide). On termine par le remblayage au sable, en prenant soin de ne pas y inclure de roches susceptibles d’endommager la structure du poste.

[Photo : Vue interne de la SIR Delta pompes et systèmes de relevage]

Mise en service

Quelques précautions doivent être observées lors de la mise en route de l’installation :

- La libre rotation des pompes ; - La fixation des pompes et notamment l’enclenchement sur leur pied d’assise ; - Le sens de montage des clapets anti-retour ; - Le réglage et l’appairage des contacteurs de niveau ; - Les tensions d’alimentation et couplage des moteurs ; - Mise en eau ; - Vérifier le sens de rotation ; - Réaliser un essai de performance des pompes.

[Photo : Coffret de contrôle/commande YN6000 avec compteurs de temps de marche]

Il porte sur une mesure du débit ainsi que sur la mesure énergétique de chaque pompe.

Pour les groupes dont la puissance nominale unitaire est inférieure à 3 kW, le débit mesuré et la consommation spécifique ne doivent pas être supérieurs de plus de 15 % au débit annoncé.

Pour les groupes dont la puissance nominale unitaire est supérieure à 3 kW, le débit mesuré et la consommation spécifique ne doivent pas être supérieurs de plus

de 10 % au débit annoncé.

D’autre part on ne doit constater ni bruit ni vibration anormale, ni échauffement pendant la période des essais limitée à 2 heures. Un procès-verbal de mise en service sera établi.

[Photo : Exemple d'une station préfabriquée en polyéthylène avec ses renforts circulaires]

L’exploitation des postes de relevage

La gestion technique centralisée des postes peut se concevoir avec plusieurs degrés de sophistication, les objectifs étant toujours d'améliorer :

  • la disponibilité et la fiabilité des postes ;
  • la rentabilité de l'exploitant ;
  • la sécurité de fonctionnement.

Les outils sont :

La téléalarme

La téléalarme qui est un système dit « appelant » et donc unidirectionnel, qui n'est activé qu'à l'apparition d’un problème sur le poste.

La télésurveillance

La télésurveillance est un système d’information bidirectionnel. Elle permet à tous moments des informations sur le fonctionnement du poste. Celles-ci peuvent être du type logique (tout ou rien) ou analogiques :

  • niveau ;
  • temps de marche ;
  • état des contacteurs.

La télécommande

La télécommande est une fonction qui peut être intégrée dans les appareils de télésurveillance. Elle permet par exemple la commande de marche des pompes, leur réarmement après un défaut.

La télégestion

La télégestion permet l’acquisition et l’archivage des informations de gestion.

L’automate intégré dans ces équipements gère le fonctionnement du poste. Parmi les fonctions possibles citons :

  • la commande simple des pompes en fonction du niveau liquide dans la bâche ;
  • la permutation automatique de marche ;
  • le réarmement des thermiques ;
  • le comptage des temps de marche et des démarrages ;
  • la gestion du temps de marche des pompes ;
  • les calculs des volumes pompés (horaires et journaliers) ;
  • le calcul du débit pompé jour/nuit ;
  • le calcul du débit moyen par pompes ;
  • la gestion du défaut sur une pompe (détection – permutation – téléalarme) ;
  • etc.

L’exploitant pourra ainsi bâtir sa propre stratégie en ne perdant pas de vue que toutes ses actions seront décidées en fonction des informations reçues.

La maintenance

La maintenance permet d'assurer la continuité de la fonction de pompage. En effet les équipements se dégradent au cours du temps. Cette dégradation est due à leur utilisation. C'est le cas par exemple des roulements qui sont des pièces d'usure. D’autres composants se détériorent sans fonctionner ; c'est le cas par exemple de l’huile ou de certaines pièces contenant du caoutchouc (joints, gaines électriques) qui s'oxydent lentement au contact du milieu ambiant. Réaliser la maintenance c’est donc continuer à assurer une fonction qui permet le relevage des eaux usées.

On peut classer la maintenance en trois grandes familles :

  • la maintenance curative ;
  • la maintenance préventive ;
  • la maintenance améliorative.

La maintenance curative

Elle consiste à n’intervenir sur l’équipement qu’après un dysfonctionnement. Après détection et localisation de la défaillance un diagnostic doit être réalisé qui en déterminera la cause.

Avantages

Aucune intervention sur un équipement en bon état.

Inconvénients

Lié à l'apparition inopinée de la panne.

Le temps de réparation est long car les moyens humains et matériels sont longs à mobiliser.

Le process peut être interrompu pour une période indésirable.

La maintenance préventive

Elle consiste à prévenir les pannes par réalisation d’un certain nombre d’opérations déclenchées systématiquement comme par exemple :

  • des visites ;
  • des contrôles ;
  • des réglages ;
[Photo : Roue Vortex]
[Photo : Roue monocanal (vue de face)]
  • - Des opérations de lubrification ;
  • - Des changements de pièces d’usure.

Elle pourra aboutir à des renouvellements programmés des équipements.

Avantages

C’est une technique sécurisante pour l’exploitant car :

  • - Elle est supposée prévenir des pannes ;
  • - Elle permet une budgétisation facile car les moyens humains et matériels sont prédéfinis.

Cette méthode est particulièrement indiquée pour les opérations de nettoyage des postes qui constituent la maintenance de premier niveau.

Inconvénients

C’est une méthode qui, même optimisée, reste assez onéreuse.

Le fait d’intervenir sur du matériel en bon état de fonctionnement peut ne pas être compris par le personnel chargé de la réalisation de cette maintenance, elle peut être mal réalisée et les informations recueillies peuvent être erronées.

La maintenance améliorative

Elle a pour principaux objectifs :

  • - de réduire les coûts de maintenance ou d’exploitation ;
  • - d’améliorer la fiabilité ou la qualité d’un service rendu.

Elle s’attache à l’analyse comparative d’une solution alternative à celle en vigueur. On peut par exemple évaluer le bien-fondé du remplacement de pompe à roue monocanal

[Photo : Roue bi-canal (vue arrière)]

par des pompes à roue vortex.

Avantages

Cette méthode peut permettre des gains parfois insoupçonnés (fiabilité – coût). Amélioration possible de la sécurité des personnes.

Inconvénients

Nécessité d’avoir mesuré au préalable les paramètres de fonctionnement de la solution actuelle. Nécessité de pouvoir évaluer avec précision les paramètres de la solution alternative. Nécessité de s’investir dans une étude qui peut ne pas déboucher.

En conclusion

Pour réaliser une maintenance optimum de stations de pompage, il faut souvent faire appel à toutes ces techniques qui, appliquées à bon escient sur chaque équipement, doivent conduire à l’excellence. Il faut se rappeler que :

  • - Surveillance et nettoyage sont les fondements d’une maintenance préventive ;
  • - Il est inutile de suivre l’évolution de la vibration d’un roulement si sa lubrification n’est pas assurée.

En résumé le bon fonctionnement d’un poste de relevage repose sur l’adéquation des 6 éléments suivants :

  1. 1. une cuve adaptée (volume utile ; temps de séjour ; profil du fond) ;
  2. 2. un groupe motopompe adapté (passage libre ; choix des roues ; point de fonctionnement) ;
  3. 3. un automatisme adapté (type de capteur ; fixation ; positionnement par rapport à l’arrivée) ;
  4. 4. un génie civil de qualité (terrassement, mise en place des éléments, remblaiements) ;
  5. 5. une installation/mise en route rigoureuse (connexions, raccordements, mise en eau, démarrages, test) ;
  6. 6. un exploitant (entretien du panier dégrilleur ; visites périodiques ; intervention en cas de problème ; maintenance).

Ce n’est que lorsque ces 6 éléments ont été correctement réalisés, que la principale fonction du poste qui est de véhiculer des eaux extrêmement polluées sans atteinte à la nature, prend tout son sens…

L’avenir proche

Il est clair que l’application de la loi sur l’eau nécessite des installations multiples de ce genre de produit, tant dans les communes et villes pour nos eaux usées, que dans les industries, soumises de plus en plus à des normes et règlements draconiens en termes de pollution.

L’ensemble des constructeurs l’a bien compris et de nombreuses ressources ont été investies pour développer au mieux ces techniques.

N’oublions pas que la France a, dans le domaine de l’eau, une forte image mondiale de spécialiste grâce au rayonnement de nos entreprises géantes qui gèrent ce bien de la nature.

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