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La réhabilitation de l'aqueduc de la Vanne

28 mars 1997 Paru dans le N°200 à la page 42 ( mots)
Rédigé par : Alain RENAUD

Plus que les parties enterrées, ce sont les parties aériennes de l'ouvrage qui se sont dégradées avec le temps. Pour pallier un éventuel défaut d'étanchéité et une pollution toujours possible, la réhabilitation des parties visibles de l'ouvrage, et le chemisage des parois intérieures de l'ouvrage a été décidé.

Construit il y a environ 110 ans, l’aqueduc de la Vanne conduit gravitairement sur 120 kilomètres des eaux de source depuis Sens, dans le département de l’Yonne, jusqu’au réservoir de Montsouris à Paris, fournissant ainsi en eau potable une part très importante de la capitale. Différentes parties de l’ouvrage sont aériennes et implantées sur arcades en maçonnerie. Elles ont subi, davantage que les parties enterrées, de nombreuses dégradations dues en particulier aux chocs thermiques. Craignant à la fois un manque d’étanchéité de l’aqueduc et une possible pollution, la SAGEP, gérante des eaux de Paris, a décidé de réhabiliter en priorité les parties visibles de l’ouvrage.

Les travaux doivent impérativement être exécutés pendant la période annuelle de chômage et s’inscrire sans dépassement dans le délai convenu à l’avance. L’ouvrage, en béton Coignet, est assimilable, dans la zone concernée, à une conduite de 2 000 mm de diamètre. Son radier est sensiblement plat et donne à la section une forme de fer à cheval. Complément indispensable à un traitement global, la terrasse de l’ouvrage est étanchée de manière traditionnelle et les joints de maçonnerie des parois latérales repiqués et ragréés.

Considérant que l’aqueduc a conservé toutes ses caractéristiques mécaniques, la S.A.G.E.P. choisissait de chemiser la paroi intérieure au moyen de feuilles Bekaplast en polyéthylène haute densité (PEHD). Sur ces feuilles, de 8 mm d’épaisseur, sont soudés des picots de même matériau, de 15 mm de hauteur et espacés de 10 cm environ ; ils assurent la liaison mécanique de la plaque avec le coulis ou le béton injecté entre la feuille et l’ouvrage existant. Dans le cas des travaux de l’aqueduc, seule une injection est prévue en radier afin de permettre une meilleure stabilité du chemisage lors des visites des agents d’entretien.

L’espace non rempli dans le reste de la sec-

[Photo : Aqueduc de la Vanne : recheminage des parois intérieures]

L’opération permettra la collecte des eaux de condensation et leur évacuation vers l'extérieur, au moyen de drains traversant l’épaisseur de l’ouvrage. La réduction de section sera d'environ 50 mm, largement compensée sur le plan hydraulique par l’amélioration du coefficient de frottement.

Les plaques de Bekaplast, fournies par la société Steuler-France, ont été livrées présoudées aux dimensions de 6,40 mètres, correspondant au périmètre intérieur de l’ouvrage, par 3 mètres de longueur. La SADE, adjudicataire du marché, a utilisé pour la pose la méthode brevetée par le fournisseur. Celle-ci consiste à rapprocher les deux côtés longitudinaux de la plaque, les mettre sous tension par un système de vérins, exerçant ainsi une précontrainte dans le matériau, puis à effectuer la soudure avec extrusion de cordon de PEHD.

Cette méthode a permis de chemiser sur 860 mètres les arcades supportant l’aqueduc, dans un site somptueux protégé de la forêt de Fontainebleau, près de Moret-sur-Loing.

Cette opération a été réalisée en trois phases : en 1993, 100 mètres ont été chemisés en quatre semaines. En 1994, 200 mètres supplémentaires ont été traités dans le même délai, et en 1996, les 560 derniers mètres ont été réhabilités en cinq semaines. La dernière opération, conduite durant l’été 1996, a été effectuée sous Plan d’Assurance Qualité (P.A.Q), avec contrôle systématique au balai électrique de l'ensemble des soudures (1 600 m environ).

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