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La récupération d'eau de pluie : une solution participative à la transition écologique

30 novembre 2018 Paru dans le N°416 à la page 66 ( mots)
Rédigé par : Jérémie STEININGER de IFAA

En compléments des démarches locales engagées par certaines collectivités, le Syndicat des Industriels Français de l’Eau de Pluie (IFEP), souhaite ouvrir une réflexion quant à l’obligation réglementaire d’installer une cuve de récupération d’eau de pluie pour toute nouvelle construction soumise à permis de construire. Objectif : répondre au défi de la transition écologique et de la gestion raisonnée des ressources en eau potable.

Plus personne ne peut aujourd’hui ignorer la problématique du changement climatique et son impact au quotidien sur notre vie. Une problématique qui donne tout son sens à l’expression populaire : « Il n’y a plus de saisons ».

En effet, les périodes de sécheresse conduisant à des restrictions d’utilisation de l’eau potable alternent avec les épisodes pluvieux de plus en plus intenses conduisant à la multiplication des sinistres liés aux inondations.


En France le changement climatique et ses impacts sont chiffrés

Les statistiques de la Fédération Française des Assurances concernant les sinistres climatiques sont en augmentation sur la période 2009-2017 avec une multiplication par deux des dommages aux biens concernant les catastrophes naturelles (inondations et sécheresses).
De plus, le baromètre 2017 du Centre d'Information sur l'Eau1 indique que pour les Français, les changements climatiques ont un impact plus limité sur la qualité de l'eau du robinet, qu'en termes de manque d'eau, d'augmentation du niveau de la mer ou de dégradation du milieu aquatique. Les récents épisodes de 2018 confirment cette tendance.

Face au changement climatique, des solutions existent

Un premier Plan National d’Adaptation au Changement Climatique2 a vu le jour en 2011, prévoyant notamment une baisse de 20 % des prélèvements à l’horizon 2020. Cet objectif passe par un changement d’habitude (Eco-responsabilité) pour économiser l’eau potable (par exemple, prendre une douche plutôt qu’un bain) et il est spécifiquement prévu une incitation à la valorisation de l’eau de pluie.

A ce jour, aucune action concrète n’a vu le jour pour l’atteinte de cet objectif, qui demeure d’actualité au regard des récentes initiatives sur le sujet

(ci-dessous une liste non-exhaustive) :
  • 9 août 2017 : Communiqué de presse de Nicolas Hulot, Ministère de la Transition écologique et solidaire,
  • 30 août 2017 : 88 départements métropolitains concernés par un arrêté de restriction d’usages de l’eau (et encore 60 départements concernés au 30 octobre 2017),
  • 22 mars 2018 : Adoption du plan « Paris Pluie3 ».
La mise en œuvre d’un système de récupération d’eau de pluie est très bien encadrée en France par des dispositions réglementaires (Arrêté du 21 août 2008) et normatives ; mais aussi par une structuration de la profession notamment au travers de l’IFEP, Syndicat des Industriels Français de l’Eau de Pluie (Voir Bibliographie).
La gestion des eaux pluviales a pour objectif une maîtrise du ruissellement, phénomène allant croissant avec le développement des activités humaines et leurs aménagements. Elle se traduit par des obligations réglementaires inscrites dans les Plans Locaux d’Urbanisme (P.L.U.). Il existe plusieurs solutions de récupération des eaux de pluie pour participer à la gestion des eaux pluviales :

La récupération d'eau de pluie : solution participative à la gestion des eaux pluviales

  • Un stockage simple qui jouera un rôle tampon en fonction de son remplissage au regard de l’utilisation de l’eau de pluie.
  • Un stockage dit à « double fonction » comportant deux volumes de stockage superposés (volume de valorisation et volume de régulation) qui permettra d’avoir un volume supplémentaire dédié à la contribution à la gestion des eaux pluviales.
  • Un raccordement du trop-plein du stockage à un ouvrage de gestion des eaux pluviales.
  • Une vidange préventive de la cuve de stockage pour permettre un accueil de tout ou partie d’un épisode pluvieux à venir.
Un ouvrage du CEREMA4 est paru au mois de mai 2018 concernant « L’intérêt de l’utilisation de l’eau de pluie dans la maîtrise du ruissellement urbain ».
La valorisation d'eau de pluie : une solution participative à la gestion de la ressource en eau

Pourquoi valoriser l'eau de pluie à l'échelle de la parcelle ?

  • Parce que les épisodes de sécheresse sont de plus en plus longs et sévères (cf. nappes profondes) ;
  • Pour bénéficier de l’effet de "tamponnement" lors des évènements pluvieux intenses (effet rétention) ;
  • Pour bénéficier de certifications de performance environnementale des bâtiments (BREAM/LED/HQE) ;
  • Pour améliorer le bilan énergétique de la distribution de l'eau (vs consommation in situ) ;
  • Pour remédier au problème de la qualité de l'eau dans les nappes profondes : "eau à réserver aux usages nobles" ;
  • Parce que c’est une réponse partielle aux problématiques budgétaires des collectivités devant rénover leurs réseaux (adduction et évacuation).

Au-delà des démarches locales d’urbanisme portées par certaines collectivités, et à l’instar de ce qu’il se faut chez certains de nos voisins européens, l’IFEP, Syndicat des Industriels Français de l’Eau de Pluie, souhaite aujourd’hui ouvrir une réflexion quant à l’obligation réglementaire d’installer une cuve de récupération d’eau de pluie pour toute nouvelle construction soumise à permis de construire, afin de répondre au défi de la transition écologique et de la gestion raisonnée de notre ressource en eau potable. 











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