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La maintenance des installations de production ou d'épuration d'eaux industrielles

30 octobre 1991 Paru dans le N°149 à la page 76 ( mots)
Rédigé par : François FÉVRIER

Le monde industriel a entamé ces dernières années une profonde réflexion stratégique concernant le recentrage de ses activités sur son outil de production. Choisissant clairement entre faire et faire faire, afin d’éviter les investissements dans les spécialités où les sous-traitants possèdent les capacités techniques et financières suffisantes, l’industriel considère le prestataire de service comme un authentique spécialiste de sa technologie, à ce titre irremplaçable, lui permettant de compléter de façon modulable ses équipes internes.

Spécificité du traitement des eaux

Les considérations qui précèdent s’appliquent particulièrement à la maintenance des stations de production ou d’épuration d’eaux industrielles. En effet, par la complexité des procédés mis en œuvre et des matériels utilisés, les installations de traitement d’eau sont aujourd’hui des outils de production industrielle.

Le respect des spécifications, la qualité du traitement, de la fiabilité, la tenue des coûts d’exploitation, sont les qualités minimales que doit présenter une station moderne ; l’absence de l’une d’entre elles peut conduire à des dérives de fonctionnement se traduisant en termes techniques, économiques et réglementaires (perte ou arrêt de production, dégradation de l’outil, coût de fonctionnement prohibitif ou pollution).

La maintenance de telles installations doit donc être réalisée en osmose avec le procédé concerné, et pour cela confiée à des spécialistes de ces procédés non plus alors chargés de prestations d’exécution, mais axés sur la prise en charge de sous-ensembles globaux comprenant la gestion complète des pièces de rechange et intégrant des prestations de conseil en organisation ou de planification.

La mise en œuvre de technologies de haut niveau, la conjonction des métiers d’électromécanicien, d’automaticien, d’instrumentiste et de chimiste, exigent de la part des intervenants de multiples compétences tant dans le domaine technique que financier.

La réponse

La maintenance définie de façon générale est « l’ensemble des actions permettant de maintenir ou de rétablir un bien dans un état spécifié ou en mesure d’assurer un service déterminé », c’est donc effectuer des opérations (dépannage, graissage, visite, réparation, amélioration, etc.) qui permettent de conserver le potentiel du matériel pour assurer la continuité et la qualité de la production ou de l’épuration.

La chaîne des opérations de maintenance peut se décomposer de la façon suivante :

  • — Prestations de main-d’œuvre : fabrication ou réparation en atelier — gestion de pièces de rechange, de documentation technique — participation aux expertises, aux planifications.
  • — Intégration à l’exploitation des unités

et, en simplifiant, se séparer en trois types principaux :

  • — La maintenance curative : intervention lorsqu’un défaut grave, ou une panne, a été constaté. L’action est déclenchée en fonction des événements. L’impact sur l’installation et la production est maximum car la panne survient à n’importe quel moment, y compris pendant les périodes les plus critiques.
  • — La maintenance préventive : intervention à intervalles réguliers selon une

fréquence déduite de l’expérience. Ce type de maintenance diminue le nombre de pannes. Le respect de critères très stricts permet même de les supprimer.

— La maintenance conditionnelle : l’intervention est déclenchée à la suite d'une information qui traduit une dégradation dont la gravité fait craindre la panne.

Pour répondre aux besoins des industriels, nous avons développé nos compétences dans le domaine de la maintenance en vue de proposer des solutions appropriées à chaque industriel, telles que nous les évoquons ci-après.

Installations neuves

Dès la conception d’une installation, les responsables d’exploitation et de maintenance de nos différents sites opérationnels sont intégrés au projet, afin de cerner au mieux les contraintes de maintenance liées au processus, de définir les stocks optimum de pièces détachées de première et seconde urgence, la qualité des matériaux employés, les sécurités, les accès, la conception générale et les besoins prévisibles en équipes de maintenance sur les plans quantitatif et qualitatif (horaire, composition d’équipe, ...), et ceci afin d’optimiser les plans de maintenance et les coûts de fonctionnement.

Cela a déjà été réalisé avec succès dans les industries pétrochimique et textile de l’est de la France.

Installations anciennes

Dans le cas d'une station ayant déjà fonctionné quelques années, l’optimisation de la maintenance demande une bonne imprégnation du contexte et l’acquisition d'une bonne connaissance de plusieurs facteurs :

— caractéristiques techniques de l’installation (elles ont pu évoluer),

— procédé concerné,

— organisation de l’industriel et ses contraintes spécifiques,

— moyens disponibles.

[Photo : Aquaveil.]

Il faut également effectuer un enregistrement exhaustif des données d’entretien permettant de mettre en évidence les dérives, les objectifs et les résultats à obtenir, cela afin de définir la hiérarchie des actions à mener, concevoir la programmation des tâches à accomplir (type et fréquence d’intervention, niveau de compétence), organiser la gestion des travaux et bâtir des gammes de maintenance, permettant d’optimiser à nouveau les équipes et les budgets.

Ce type d’approche a été réalisé en brasserie dans le nord de la France et en traitement de surfaces dans le sud.

[Photo : Aquamaint.]

Outils à la disposition des techniciens

Outre la conception générale du projet, qui permet aux futurs utilisateurs de prendre en considération la maintenance, dans son étude comme dans son appréciation des offres, se développent depuis quelques années, y compris pour les installations moyennes, des outils facilitant le contrôle, l’analyse et la prise de décision.

Ces outils que nous mettons systématiquement à la disposition de nos techniciens peuvent être :

La télésurveillance

Le système Aquaveil et ses dérivés permet d’effectuer un contrôle 24 h/24 des installations, de mémoriser les événements importants, d’alerter sélectivement par téléphone le personnel d’astreinte, lequel peut alors par Minitel juger de la gravité de la panne et intervenir à bon escient.

L’utilisation d'une telle unité permet de réaliser un gain en personnel de 50 %, en évitant de maintenir sur l’installation des agents d’entretien, tout en ayant l'assurance d’une intervention dans un laps de temps minimum.

La gestion technique centralisée permet de dialoguer avec les automates de l’installation, de gérer les journaux de marche, les courbes de mesure, les bilans, et de télécommander les automates depuis une console ergonomique.

La maintenance assistée par ordinateur

Le logiciel Aquamaint mis en œuvre lors de la construction, à partir d’éléments informatifs émis du bureau d'études concepteur, apporte une aide dans la maîtrise de la maintenance préventive, permettant une relation complète, sans cesse réactualisée, entre l’exploitant et son installation, de prévoir et de programmer les interventions préventives, de gérer les stocks, etc.

La maintenance assistée par ordinateur n’est nullement réservée aux installations importantes, et d’ailleurs nous la développons systématiquement lorsque notre partenaire nous associe à l’exploitation.

La maintenance conditionnelle

Nous développons sur certaines installations très sensibles (notamment en eau de procédé) l'utilisation de techniques permettant l’établissement d’un diagnostic réalisé à partir de l’étude

[Publicité : CIR]

Quantitative de l'évolution d’un certain nombre de paramètres caractéristiques de l’état de fonctionnement de l'installation. Ces pratiques permettent de ne changer un élément que lorsqu’il présente des signes de vieillissement ou d’usure tels qu’ils mettent en cause à brève échéance ses performances. Les opérations sont ainsi programmées en tenant compte des impératifs de la production.

Nous pouvons à cet effet utiliser des techniques avancées :

  • — l’analyse vibratoire : pratique, rapide et peu onéreuse, elle est souvent utilisée en surveillance continue pour des machines tournant très rapidement ;
  • — l’analyse d’huile : l’état d’avancement de l’usure étant donné par la répartition granulométrique des particules dans l’échantillon, l’analyse de ces particules détermine le point d’origine de l’usure ;
  • — la thermographie : l’écart de température détecté à l’aide de thermocouples peut donner des renseignements aussi divers que l’état d’échauffement d’une pièce, la mise en évidence d’un défaut électrique, la signalisation d’un défaut de calorifuge.

Conclusion

Cette maîtrise technique nécessite, comme nous le précisions, de véritables spécialistes du procédé de traitement d’eaux industrielles concerné, aboutissant à une maîtrise financière complète des installations.

Concepteur et utilisateur ont un intérêt commun : la pérennité des performances, l’optimisation de l'installation, a fortiori si celle-ci a été conçue et réalisée en partenariat construction/exploitation. Ce type de relations qui a été établi entre notre société et une quinzaine d’industriels tend à se développer.

Dans cette logique industrielle, l’optimisation technico-économique des installations peut conduire à nous confier la gestion d’un produit global incluant la construction, l’exploitation, la maintenance, voire le financement des installations.

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