UNE NÉCESSITÉ, À LA FOIS SUR LE PLAN NATIONAL ET POUR NOTRE COMMERCE EXTÉRIEUR...
La France dispose d’un potentiel remarquable d’ingénierie et de technologie pour ce qui concerne la réalisation d’une gamme étendue d’usines de traitement, d’épuration, de détoxication des eaux. Grâce à des entreprises-phares, son image de marque est justement appréciée dans le monde entier.
Des investissements nationaux, nécessité évidente dans ce domaine, sont programmés : 6 700 MF sont inscrits au tout récent « programme en 15 ans » qui vient d’être élaboré sous l’égide des Administrations Centrales et des Agences de l’Eau. La sensibilisation actuelle du public vis-à-vis de l’environnement est le meilleur garant de l’avenir de ces industries. Notre pays disposant des matériels et des financements on peut donc, semble-t-il, se montrer optimiste pour l’avenir de notre qualité de la vie et de notre commerce extérieur pour peu que les résultats soient à la mesure des investissements.
Mais alors qu’en est-il de la gestion de ces installations ?
Que dire de l’exploitation de ces usines complexes dont les procédés modernes et les technologies élaborées font appel à des disciplines aussi variées que l’électrotechnique, la mécanique, la thermique, la chimie, la biologie, les automatismes ?
A-t-on bien pris conscience chez les maîtres d’ouvrages qu’à chacune de ces fonctions correspondent une spécialisation et une qualification bien définies ?
Est-on bien au fait que les mécanismes de l’épuration et le dépannage d’un moteur ne relèvent pas du même niveau de compétence ; que le biologiste-chimiste formé pour assurer le contrôle du fonctionnement, parfois capable de conseiller des réglages, est rarement assez bon électromécanicien pour assurer l’entretien des machines ?
Au vu des récents résultats d’exploitation et de l'avis général des responsables, combien paraîtrait optimiste ou mal informé celui qui répondrait positivement à ces différentes questions.
La résolution des problèmes de l’eau, livrée « clés en main » n’existe pas !
Alors où sont les hommes exceptionnels, à la fois électriciens, mécaniciens, chimistes, biologistes, experts en relations publiques, capables d’assumer également en exploitation des tâches aussi différentes ?
Pourquoi cette absence qui contraint les Sociétés faisant commerce de maintenance, les maîtres d’ouvrages exploitants, à être parfois très pragmatiques ? Est-ce cela une saine gestion ?
Étonnante situation française où une profession est capable d'exporter ses « règles de l'art » mais ne dispose pas toujours des techniciens chargés de les mettre en valeur, de les rentabiliser, de les faire apprécier.
Pour notre commerce extérieur, est-ce cela convaincre ? Est-ce cela défendre une place potentielle privilégiée ?
Est-ce par hasard que la plupart des ingénieurs étrangers apprécient l'originalité de nos procédés... mais partent en stage dans les universités supportées par les technologies néerlandaises, ouest-allemandes, anglo-saxonnes ou américaines ?
En vérité, les besoins sont clairs :
Il y en a d’impérieux au plan national qui concernent :
- — la formation professionnelle d‘ingénieurs et de techniciens capables d’exploiter rationnellement ces unités industrielles que sont les installations modernes de traitement et d’épuration d’eaux urbaines ou industrielles ;
- — la formation des responsables industriels susceptibles d’assister les usagers en vue de la résolution technique des problèmes de l'eau.
Les formations professionnelles ne peuvent être confondues avec les formations traditionnelles trop générales. Elles doivent être modulables pour s‘adresser « à la carte » à des personnels ayant des cultures, des bagages techniques, des motivations très variés. Elles seront axées sur l'acquisition de connaissances mais aussi sur la pratique en situation, sur les études de cas et de projets seules capables de développer l'esprit de réalisme et de décision nécessaire.
La rentabilité des investissements, la valorisation des technologies françaises seront alors conséquentes. La compétence des hommes ainsi formés permettra alors, et alors seulement, de réaliser les objectifs définis, de mettre en place des stratégies.
Au plan international la nécessité est autre bien que là encore les hommes soient au cœur du débat.
Inlassablement les Divisions Internationales des Sociétés Spécialisées dans les problèmes d’eaux font état des difficultés qu’entraîne pour leur représentation technico-commerciale l'absence de formation technique française de haut niveau destinée à l'étranger.
L’image de marque des technologies françaises, généralement très appréciée, est relativement peu efficace lors de la décision d’achat. Ceci est cause de la très grande influence qu’exercent sur les ingénieurs décideurs les cycles de formation que dispensent fort bien certaines universités étrangères : Delft par exemple.
Ces cycles débouchent sur un diplôme officiel. Ils apportent aux stagiaires, outre une satisfaction personnelle, la familiarisation exclusive aux seules technologies des Sociétés qui supportent très efficacement ces établissements.
Nos entreprises sont tenues à l'écart de ces formations par une sorte de protectionnisme discret sauf, évidemment, pour ce qui est de l'inscription de stagiaires. Habileté suprême !
Nos concurrents directs ont compris depuis longtemps les retombées commerciales que peuvent avoir ces formations techniques dans les pays d’origine des technologies exportées.
Il est donc urgent de créer des formations professionnelles qui porteraient sur les techniques françaises de traitement et d’épuration des eaux.
Elles étayeraient et compléteraient la répétition monotone des mosaïques de conférences et du « tourisme technologique » actuels destinés à nos visiteurs. Ces simples visites, bien que remarquables, ne peuvent à elles seules assurer l'établissement des relations humaines nécessaires.
L'ensemble des besoins, les expériences menées à partir de ces observations et depuis quelques années à Limoges ont conduit les Responsables à envisager la création d'une « Fondation de l'Eau » en France.
UN STATUT JURIDIQUE ORIGINAL...
Les objectifs définis, liés à l’acquisition des connaissances théoriques mais aussi à la pratique simultanée et in situ du « métier » appelaient une structure incompatible avec les organismes préexistants dans le domaine des Sciences de l’Environnement ou de l’Hygiène Publique.
CONSEIL D’ADMINISTRATION de la Fondation de l’Eau
Les représentants du secteur public désignés sont :
- • Ministère de la Culture et de l’Environnement : MM. SAGLIO (D.P.P.N.), LEFROU (S.P.E.), PICARD (Agence Loire-Bretagne).
- • Établissement Public Régional du Limousin : MM. CHANDERNAGOR, LAUCOURNET, LONGEQUEUE.
- • Université de Limoges : MM. FAUCHAIS (Président), TEYSSIER, CASTEIGNAU.
Les représentants du secteur privé (constructeurs, traiteurs et distributeurs d'eaux, industries satellites) sont désignés, en assemblée générale, au prorata de la participation à l’investissement des différentes Sociétés.
L’Association constitutive provisoire est présidée par Monsieur CHARBONNIERAS, Vice-Président de l’Agence de l’Eau Loire-Bretagne, Président des Industriels Riverains, Membre du Conseil Supérieur des Établissements Classés.
Le Secrétaire en est Monsieur PLANCHET, Président de la 3ᵉ Section de la Chambre Syndicale des Industries de l’Hygiène Publique.
JUIN 1977
L'idée de base — d'associer pour ce faire en gestion paritaire le secteur public et le secteur privé — a pu être menée à bien grâce à une volonté commune d’aboutir des Responsables des Sociétés spécialisées, mais aussi des autorités du Secteur Public; en particulier la direction de la Prévention des Pollutions et Nuisances du ministère de la Culture et de l'Environnement par l'intermédiaire de son Directeur Monsieur J.-F. Saglio, a pris une part déterminante dans l'aboutissement du projet.
Le précédent ministre de la Qualité de la Vie a donc pu annoncer en février dernier la création sur ces bases d'une Fondation de l'Eau. Elle sera implantée à Limoges.
Cet organisme à statut juridique original sera reconnu d'utilité publique par le Conseil d’État comme le veut le droit français, après qu'une Association constitutive en ait déposé le dossier incluant un exercice budgétaire couru.
Le principe de la parité Secteur Public — Secteur Privé est la règle pour les investissements, la gestion et le fonctionnement. Le Conseil d’Administration se compose de 18 membres (9 du Secteur Public, 9 du Secteur Privé).
UNE RÉALISATION TECHNIQUE EXCEPTIONNELLE...
La Fondation réalise ses actions sur :
1. — L’Institut de l’Eau, centre scientifique installé sur 5 000 m² près du Campus Universitaire de Limoges (Haute-Vienne). Le choix du site est justifié par la proximité des installations de recherches lourdes de l’Université : centre de calcul, microscopie électronique, etc., des installations pédagogiques : amphithéâtres, salles de conférences, T.P., etc., des installations socio-culturelles : cité et restaurant universitaires, stades, etc.
2. — Un Centre d’Essais Industriels de 18 000 m² aménagé sur la Zone Industrielle de la Souterraine (Creuse). La mise en place de ce Centre d’Essais a pour but de doter la Fondation d’un outil pédagogique et de démonstration original. Le secteur d’activités de ce Centre d’Essais recouvre les problèmes liés à l’exploitation des installations de traitement et d’épuration des eaux usées ou potables, urbaines ou industrielles. Il est destiné : — soit à la formation professionnelle, — soit à la mise en valeur des technologies françaises.
Le Centre se démarque donc dans la finalité de la plateforme d’essais mise en place à Colombes par l’Agence de l’Eau Seine-Normandie ou d’un éventuel banc d’essais dont la vocation serait de délivrer des labels de qualité à des matériels testés.
Ce Centre d’Essais situé à 45 km au Nord de Limoges, à proximité de la RN 20 (Toulouse-Paris) jouxte la route à grande circulation Centre-Europe-Océan.
Le choix de l'implantation a été fait selon deux séries de critères :
— Critères techniques : possibilité d’obtention au choix, spécifiquement ou simultanément : ° d'effluents urbains, ° d’effluents industriels (traitements de surface, cartonnerie, abattoir), ° d'eau naturelle et agressive.
— Critères économiques : La Souterraine possède des possibilités d'hébergement individuel en période hors saison touristique utilisables à des prix de séjour très abordables.
La desserte de cette ville à partir de Paris ne pose aucun problème (trains rapides (3 h) dans les deux sens quatre fois par jour; aller-retour possible dans la journée).
L’Institut de l’Eau (situé à 45 mn de trajet) assure le support scientifique indispensable pour le développement de recherches complémentaires s’il en est besoin et l'apport de connaissances théoriques et générales nécessaires.
Le Centre d’Essais est aménagé pour les véhicules gros porteurs. Il est équipé de bâtiments techniques. Une galerie technique surélevée destinée aux expérimentations sur les pilotes en fait l'originalité.
Les Formations Professionnelles
Remplacer le « tourisme technologique » par l'apprentissage sur pièces...
Ce dispositif assure l'adaptabilité immédiate des files de traitement mais aussi des technologies et des appareils aux formations souhaitées. La plateforme est équipée de files de traitement de base (eaux potables et eaux usées) (débit 10 m³/h) sur lesquelles peuvent s'adjoindre des unités mobiles, pilotes industriels ou matériels de démonstration.
Le banc-titre de notre article présente le schéma perspectif de ce Centre d’Essais.
Son originalité peut soutenir la comparaison avec la remarquable plateforme de Coleshill que la Grande-Bretagne a mise en place à Birmingham en 1976 grâce au Water Research Center. Celle-ci était jusqu’alors la seule réalisation mondiale de cette qualité. Aucune technologie française n'y est présente.
3. — Un Centre de valorisation des technologies françaises qui s’appuie sur les deux sites préalablement décrits.
La première vocation de ce Centre est d’être destiné aux élèves et stagiaires étrangers de tous niveaux. Il est le lieu de travail privilégié des ingénieurs étrangers venant se spécialiser dans notre pays et acquérir un diplôme délivré par la France, susceptible de concurrencer les formations identiques développées avec succès par d'autres pays (Grande-Bretagne, Hollande, U.S.A.).
La deuxième vocation de ce Centre est de faire connaître in situ les technologies françaises aux maîtres d'œuvre français. En effet les Collectivités locales, par le biais de leur organisme chargé de la formation continue : le Centre de Formation des Personnels Communaux (C.F.P.C.), ont choisi Limoges comme Centre National de Formation au niveau Ingénieurs et Adjoints Techniques ; c'est-à-dire que, depuis 1975 et régulièrement, 150 Adjoints Techniques et 40 Ingénieurs de la totalité des villes de France viennent, chaque année, en stage à Limoges pour des cycles de premier, deuxième degré ou de spécialisation sur les problèmes d’épuration des eaux ou de traitement des boues.
Le ministère de l'Éducation nationale vient d’ouvrir aussi à Limoges une formation expérimentale d’ouvriers professionnels conducteurs de stations.
Ce Centre a donc vocation de mettre en valeur les technologies françaises grâce à la manipulation en vraie grandeur ou en pilote industriel des réalisations originales ou à caractère technologique de pointe mises sur le marché national ou international.
L'implantation de ce Centre est réalisée :
- — en partie à l’Institut de l’Eau de Limoges (pour ce qui concerne préférentiellement les appareils à faible débit ou à technologie de pointe dont la mise en valeur demande un suivi élaboré),
- — en partie sur l’aire d’essais de La Souterraine (pour ce qui concerne préférentiellement les matériels encombrants à caractère de technologie industrielle lourde et nécessitant de forts débits d'eaux usées, potabilisables ou industrielles),
- — en partie, in situ, sur des sites industriels ou de collectivités locales contrôlés et suivis par les techniciens de la Fondation de l’Eau. Ces sites, choisis de préférence à proximité de l’Institut de l’Eau, peuvent cependant, pour des actions spécifiques, être établis sur l'ensemble du territoire national. Ces sites sont alors valorisés au même titre que ceux du Limousin et pris en compte dans les plannings de formation des spécialistes étrangers.
Le Centre de valorisation assure aux appareils présentés et aux nouveaux procédés le suivi, la maintenance, les essais nécessaires à leur mise en valeur grâce aux équipes techniques de la Fondation ou à des équipes privées sous contrat, mais placées alors sous l'autorité de la Fondation.
Son fonctionnement peut avoir plusieurs finalités :
- — soit la sensibilisation ou la formation de spécialistes étrangers en stage à la Fondation,
- — soit la formation de formateurs chargés de la diffusion des technologies,
- — soit la sensibilisation ou la formation de spécialistes français en stage à la Fondation,
- — soit des recherches appliquées menées en vue de l’amélioration des technologies et conduites par la Fondation elle-même ou sous contrat,
- — soit la formation initiale de jeunes techniciens français en stage à l'Université de Limoges ou dans d’autres organismes,
- — soit la démonstration dynamique à des maîtres d'œuvre potentiels.
Le choix des appareils ou des procédés présentés par le Centre est élaboré sur des critères liés :
- — aux nécessités imposées par la concurrence étrangère concernant le commerce extérieur,
- — à la propre stratégie de la Fondation.
— aux nécessités pédagogiques qui s’imposent aux équipes de formateurs de la Fondation.
UN FINANCEMENT DIVERSIFIÉ...
Le plan de financement de la Fondation prévoit l’étalement sur 5 ans d’un investissement total de 10 MF à répartition 50/50 secteur public – secteur privé.
Ces investissements sont programmés de telle façon que les diverses unités soient opérationnelles dans les plus brefs délais (Institut 1977, Centre d’Essais 1978, Centre de Valorisation des Technologies 1978).
Les points forts du programme font apparaître :
— que l’Institut (qui représente 43 % de l’investissement total de la Fondation) est financé à concurrence de : = 21 % par la profession, + 27 % par les organismes régionaux, + 42 % par le ministère de la Culture et de l’Environnement. — que le Centre d’Essais revient à 2,75 MF, dont : + 53 % à la charge de l’Établissement Public Régional, + 40 % à la charge de la profession, + 7 % à la charge du ministère de la Culture et de l’Environnement. — que le Centre de Valorisation des Technologies Françaises représente 30 % des investissements totaux. Il est pris en charge, au niveau des investissements, par le secteur professionnel exclusivement.
POURQUOI PAS À LIMOGES ?
La création de la « Fondation de l’Eau » liée aux besoins technologiques et professionnels ou aux besoins du commerce extérieur ne préjugeait pas a priori du lieu de son implantation.
On peut donc aujourd’hui se poser la question : pourquoi Limoges ? En réalité la formulation fut la suivante : pourquoi pas Limoges ?
Il ne pouvait être question de choisir une implantation à partir de simples considérations géographiques (proximité de Paris, par exemple) ou sur des critères conjoncturels parfois très subjectifs.
Sans négliger cela la « logique » du choix, si elle n’avait procédé que d’eux, n’aurait accordé qu’une place insignifiante au primordial :
— l’absence d’obstacle technique majeur (manque d’eaux spécifiques pour les essais, par exemple), — la présence dans la région d’accueil d’une expérience antérieure ayant fait ses preuves et garantissant les chances de succès.
Le souci de réalisme et d’efficacité conduisait donc à choisir un « lieu d’impact » qui devait s’appuyer sur autre chose que des propositions futuristes.
Que peut-on dire alors de la Région Limousin vue sous cet angle ?
— qu’au plan géographique, elle n’est pas plus mal traitée que les autres régions de France (banlieues parisiennes comprises), (Paris à 2 h 45 par le train, 55 mn par l’avion). Elle n’est pas non plus mieux traitée : le choix des effluents y est aussi varié qu’ailleurs, leur charge polluante compétitive ! — qu’au plan des réalisations de traitement et d’épuration elle possède aussi des installations modèles, exemplaires au plan industriel et au plan international ; — que ses activités universitaires, plus modestes parfois que celles de certaines régions phares de notre pays, n’en sont pas moins dynamiques et surtout (pour abandonner le domaine des généralités) l’expérience menée par les équipes et les stagiaires de la M.E.P.E. depuis plusieurs années fait des idées pédagogiques et scientifiques déjà exprimées auparavant autre chose qu’un catalogue de buts à atteindre.
Qu’est-ce donc que la M.E.P.E. et ses expériences ?
LA M.E.P.E. DE L’UNIVERSITÉ DE LIMOGES...
L’Université de Limoges s’est engagée depuis l’année 1971 dans l’étude du Traitement et de l’Épuration des Eaux.
Sa Mission pour l’Étude des Problèmes de l’Eau (M.E.P.E.), organisme chargé de ces études, est placée sous l’autorité d’un Chargé de Mission : Monsieur Guy CASTEIGNAU, Docteur ès Sciences.
Son rôle est d’animer et de coordonner les actions susceptibles d’être menées dans ce domaine ; celles-ci devant répondre aux besoins actuels, préparer des engagements futurs d’enseignements professionnels, de recherches appliquées et industrielles.
Le plus grand soin est apporté au réalisme des travaux et à l’efficacité des structures afin d’assurer l’adaptation des activités universitaires aux réalités du secteur professionnel ou des collectivités.
La méthodologie utilisée pour l’approche et l’analyse des besoins, les études de marchés, les rencontres et collaborations entre les universitaires, les professionnels et les administrations font que les options dégagées par la Mission répondent aux critères de réalisme et d’adaptabilité exprimés ci-dessus.
Les travaux engagés avec les industriels et les maîtres d’ouvrages sont conformes à la double vocation de l’Université : missions de formations et missions de recherches.
En ce qui concerne les missions de formation, elles se présentent :
— sous la forme d’une filière professionnelle de formation initiale d’Assistants Techniques Spécialistes des traitements des eaux. Cette formation initiale s’adresse à des techniciens supérieurs. Elle concerne la gestion et la maintenance des installations de traitement des eaux potables et l’épuration des eaux usées et industrielles. Elle débouche sur la profession. — sous la forme de collaborations étroites avec la Fondation de l’Eau.
Pour ce qui est des missions de recherches, les options prises par l’Université dans le domaine de la formation des personnels l’ont contrainte à envisager simultanément un investissement intellectuel et matériel dans l’approche et la résolution des problèmes techniques et technologiques que pose la production de l’eau. Ces points sont indispensables pour mener à bien un enseignement professionnel de qualité. Ils constituent la deuxième vocation de la M.E.P.E.
Les missions de recherches couvrent un secteur dont les points forts concernent des recherches appliquées et de développement :
— transferts et cheminements des produits dans les systèmes de traitement ; — définition, conception, mise au point de techniques les plus performantes ayant trait à la réduction ou l’élimination des effets de pollutions et nuisances.
Elles se font soit sur des pilotes industriels, soit sur les installations en vraie grandeur.
Les recherches s’attachent à démontrer la fiabilité des procédés de traitement des eaux et des boues tant au plan technique qu’économique, en portant une attention particulière aux traitements physico-chimiques et aux variations de charge.
En particulier, l'accent est mis sur l'adéquation à l'industrie des processus développés par la recherche fondamentale. Cette étape se situe en amont des recherches technologiques faites par la profession.
CONCLUSION
La Fondation de l'Eau issue en partie de propositions faites à la suite des expériences de la M.E.P.E. à Limoges va donc constituer dans l'avenir l'apport indispensable qui va permettre aux maîtres d'ouvrages de disposer d'un potentiel de techniciens de valeur.
Ce Centre Technique, qui doit être complété dans un avenir proche par un Centre de Gestion qui sera implanté à Nice (Centre Français de Formation Internationale à la Gestion des Ressources en Eau, le C.E.F.I.G.R.E.) constitue de plus un atout précieux pour les technologies françaises. Elles en ont besoin vis-à-vis de leurs concurrents étrangers.
Les deux centres dont la complémentarité est parfaite apparaissent aux yeux de beaucoup comme une réalisation primordiale qui place la France dans le peloton de tête des pays engagés dans l'étude et la résolution des problèmes de l'Eau.
G. CASTEIGNAU
DIPLÔME D'UNIVERSITÉ : ASSISTANT TECHNIQUE SPÉCIALISTE DU TRAITEMENT ET DE L'ÉPURATION DES EAUX
BUT ET QUALITÉS REQUISES
C'est une formation professionnelle de spécialistes qui peuvent avoir la responsabilité de la conduite, de la gestion, de la maintenance et de l'optimisation des réseaux, des stations d'eaux d'alimentation ou d'effluents urbains et industriels. Ce métier qui se déroule pour une grande part sur le terrain nécessite une vie de plein air, parfois aux intempéries, la manipulation d'appareils industriels, parfois des interventions de nuit. Les initiatives personnelles et la prise de responsabilités sont tout particulièrement appréciées.
CONDITIONS D'ADMISSION — INSCRIPTIONS
Sur titres : DUT, DEUG, BTS scientifique ; ou sur dossier jugé équivalent par la commission d'examen des candidatures.
Le nombre des places est limité à 15. Des bourses d'enseignement supérieur et éventuellement des allocations dans le cadre des reconversions d'emploi peuvent être attribuées. Certains stages sont rémunérés.
Les dossiers de candidature doivent parvenir au secrétariat de la M.E.P.E. : 123, rue Albert-Thomas — 87060 LIMOGES Cedex, avant le 1ᵉʳ juillet. Tél. (55) 79.46.22.
FORMATION
1. Du début septembre à mars : formation de base (30 heures par semaine) :
- • Aspects généraux du traitement et de l'épuration biologique et physico-chimique des eaux (propres usées, urbaines, industrielles).
- • Éléments de mécanique, transfert de fluides, électrotechnique, automatismes, thermodynamique appliquée, génie mécanique, microbiologie, hydrogéologie, génie chimique et biologique, calculs de projets d'installations.
- • Assistance-Technique-École en situation sur les installations de la région Limousin.
- • Stages pratiques d'analyses bactériologiques et physico-chimiques, de chaudronnerie, d'automatismes et asservissements, de mécanique et d'électricité industrielle.
2. De mars à fin août : stages d'adaptation à la profession (40 heures par semaine).
Stages de longue durée, sur les unités de traitement et de détoxication de collectivités, d'industries, permettant une meilleure insertion dans la vie professionnelle.
DÉBOUCHÉS
Un effort particulier est fait en ce qui concerne le placement des diplômés en collaboration avec divers organismes :
- — du secteur privé (sociétés spécialisées, industries utilisatrices d'eau, laboratoires) ;
- — du secteur public (collectivités locales, administrations s'occupant des problèmes de l'eau), etc.