Une piscine est réputée rapide lorsqu’elle permet aux nageurs des performances bien meilleures que celles qu'ils réussissent habituellement ailleurs dans les mêmes conditions physiques ; cela tient à un ensemble de caractéristiques et de critères :
- — profil de bassin très étudié : rectiligne, parois lisses et verticales, virages antidérapants ;
- — bonne profondeur d’eau (2 mètres minimum), et de préférence constante : la profondeur rend l’eau « porteuse » et sa régularité facilite le rythme du nageur ;
- — goulottes à bordures relevées (tout le long du bassin) : elles font effet de brise-lames ;
- — lignes de nage avec flotteurs jointifs et un maximum de perforations pour absorber les vaguelettes qui freinent la coulée du sportif ;
- — bonne aération et brassage de l'air au niveau de l'eau ;
[Photo : La piscine du Grand-Parc.]
- — l'espace, la luminosité, l’aspect, qui font entrer en jeu des facteurs psychologiques, de même qu’une ambiance agréable où le nageur se sent à l’aise ;
- — enfin, et surtout, la qualité de l’eau qui est un élément essentiel et primordial dans la tenue d’une piscine : la pureté, la limpidité, le maintien d'un pH idéal sont importants ; la fluidité du liquide en dépend.
Cette qualité et les avantages qui en découlent tiennent essentiellement à l’équilibre des ingrédients employés dans le traitement de l’eau, et notamment au contrôle constant des injections de chlore, de brome ou autres oxydants utilisés pour la stérilisation, et au contrôle du pH (rappelons que les normes légales en matière de qualité de l'eau imposent de maintenir le pH entre 6,9 et 7,7 pour une valeur idéale de 7,5 et le taux résiduel de chlore libre entre 0,6 et 1,4 mg/l). D’autre part, le renouvellement journalier de l'eau doit être effectué à raison de 30 litres par baigneur.
Le traitement de l'eau de la piscine du Grand Parc s'effectue en utilisant les produits suivants :
- — le sulfate d’alumine, pour coaguler les matières organiques ;
- — le sulfate de cuivre, destiné à éviter la formation d’algues ;
- — le carbonate de soude et l’acide chlorhydrique, pour régler le pH ;
- — l’hypochlorite de soude, plus communément appelé « eau de Javel », comme stérilisant.
La solution de chlore injecté est réglée en fonction du volume du bassin, des conditions atmosphériques et de la fréquentation du bassin.
Les injections de produits chlorés sont généralement effectuées au moyen de pompes doseuses réglables, constituées d'un corps de pompe métallique avec joints appropriés, entraînées par un moteur électrique. Ces appareils, onéreux à l'achat et à l’entretien, sont supplantés par un nouveau doseur qui vient d’être lancé, dont la supériorité est due à sa conception originale.
[Photo : Le Dosatron en service à la piscine du Grand-Parc.]
(il fonctionne sans énergie électrique), sa précision, son faible prix d’achat et son entretien insignifiant : il s’agit du Dosatron.
La chloration était réalisée, jusqu’en 1983, au moyen de deux injecteurs électriques d’un coût d’achat élevé et d’entretien onéreux. Devant cette situation, nous avons demandé à la société Dosatron International de procéder à des essais prolongés avec son matériel de chloration, en l’espèce le doseur proportionnel 2 % à injection extérieure, dont l’une des particularités est, comme indiqué plus haut, de fonctionner hydrauliquement sans apport d’énergie électrique. En effet, la perte de charge provoquée par le filtre sur la canalisation principale suffit au bon fonctionnement du doseur qui injecte la solution dans l’eau (figure 1).
[Photo : Schéma de l’installation de chloration.]
Le piston principal du doseur, muni de deux clapets, est ainsi entraîné alternativement par l’eau à traiter. Une petite pompe comportant un piston plongeur, fixé sous le piston principal, aspire et injecte le produit de traitement (figure 2). Le piston principal moteur et le piston plongeur qui lui est lié assurent, par la loi des diamètres et des courses, la constance du dosage. L’amorçage est automatique et l’introduction du chlore est assurée de façon homogène.
[Photo : Schéma du doseur Dosatron. Joint supérieur – Ressort de clapet commandé – Corps doseur – Clapet commandé.]
L’appareil se caractérise, indépendamment de son mode de fonctionnement, par sa simplicité, sa facilité d’installation, l’emploi du chlore liquide sans dilution préalable, la sécurité qu’il assure au personnel du fait de l’absence de liaison électrique, sa fiabilité et son faible coût d’investissement.
Après une année d’utilisation, pendant laquelle aucune panne n’a été enregistrée, aucune corrosion de l’appareil ne s’est produite. D’autre part, les opérations de maintenance ont été très réduites et les frais d’entretien n’ont pas dépassé 100 F pour 6 mois (contre 3 000 F précédemment).
Le Dosatron a donc été adopté définitivement à la piscine du Grand Parc d’abord, et ensuite dans les quatre autres piscines municipales. Cet appareil donne entière satisfaction.