L'extension du système de distribution d'eau potable de Caracas

CARACAS

La capitale du Venezuela s’agrandissant inlassablement, la nécessité de la construction ou de l’extension de l’infrastructure s’impose, en particulier pour ce qui se rapporte à l’approvisionnement suffisant en eau potable de la ville.

Déjà vers 1600, alors que Caracas ne comptait que 2 000 habitants, l’adduction de l’eau potable devait se faire à partir des sources captées dans les environs immédiats jusqu’à un réservoir situé en ville. Par la suite furent utilisées les eaux pluviales collectées dans des lacs artificiels aménagés dans les montagnes environnantes. Le développement à un rythme rapide de la population de 350 000 à plus d’un million dans les années 1940 et la fondation de l’Instituto Nacional de Obras Sanitarias « INOS » conduisirent à une conception globale de l’alimentation en eau potable embrassant tout le pays. La planification s’étendit donc sur tout le Venezuela, étant donné qu’à cette époque les ressources en eau disponibles aux alentours des grandes villes ne suffisaient déjà plus à leur alimentation.

SYSTÈME ACTUEL DE DISTRIBUTION D’EAU

La station de distribution d’eau inaugurée il y a 25 ans, et qui était alors la plus grande en Amérique du Sud (aujourd’hui système partiel Tuy I), comportait une prise d’eau brute exécutée au Rio Tuy qui coule aux environs de Caracas.

Quatre groupes de pompes en série formant chacun une unité de pompage refoulent l'eau sur plus de 954 m de hauteur géodésique. La conduite forcée en tube d’acier, d'une longueur de près de 29 km, amène au bassin d'accumulation de Mariposa près de 4,4 m³/s d'eau brute.

Les stations équipées de ces pompes (Figure 1) ont une puissance absorbée de 44 000 kW.

La puissance d’entraînement du système partiel Tuy II mis en service au milieu des années 1960 s’élève déjà à un total de 730 000 kW, puissance portée à 170 MW lors de la mise en marche du système partiel Tuy III en 1980 (Figure 2). En deux étages de pompage comprenant chacun six pompes, 18 m³/s d'eau potable traitée sont ainsi refoulés à 752 m de hauteur géodésique (Figure 3).

Avec son système actuel d’approvisionnement en eau, comprenant les systèmes partiels Tuy I, II et III munis de deux lignes de pompage, la ville de Caracas est pleinement en mesure de satisfaire au moins jusqu’en 1985 les besoins en eau des quatre millions d’habitants qu'elle compte actuellement.

EXTENSION DU SYSTÈME TUY IV

Nonobstant l'envergure unique au monde de la capacité de pompage du système d'approvisionnement en eau, les responsables vénézuéliens se préoccupent d’ores et déjà des besoins futurs de la capitale, qui continuent de s'accroître.

S'appuyant sur les plans établis à gros traits il y a une trentaine d'années, des plans détaillés ont maintenant été élaborés pour la phase d’extension du système Tuy IV (Figure 4).

Le système Tuy IV sert essentiellement à l’amenée aux systèmes Tuy I, Tuy II et Tuy III déjà en exploitation (Figure 5). Les stations de pompage Tuy IV refouleront l'eau dans la conduite commune d’amenée, d'une longueur de 54,7 km environ, allant jusqu’à la station de traitement de Caujarito. De ces stations de pompage, deux se trouvent déjà en construction, soit celles de Taguaza et de Taguacito.

Pour Taguaza, au lac artificiel du même nom (puissance totale d’entraînement environ 129 MW), la Société s’est vu confier l’ensemble de la livraison et du montage, et pour Taguacito, sur le lac du même nom, la fourniture de quatre pompes HP 86E totalisant une puissance d’entraînement de près de 12,4 MW (Figure 5).

LA STATION DE POMPAGE DE TAGUAZA

Dans la station de Taguaza, sept groupes de pompes sont prévus au total, dont six se trouveront en service ininterrompu et un sera tenu en réserve. Chaque pompe présente une puissance d'entraînement de 18,5 MW et refoule 4 m³/s à une hauteur manométrique de 350 m. Les pompes à volute à trois étages de 6,5 m de longueur marchent à la vitesse de 720 tr/mn. Leur corps partagé dans le plan axial rend leurs parties intérieures facilement accessibles pour les inspections et les révisions (Figure 6).

C'est la filiale du Venezuela, chef de file de ce projet, qui a pris la responsabilité de la partie hydromécanique tels que pompes, robinetterie, répartiteurs et conduites collectrices, grue, et de la partie électrique tels que moteurs, 115 kV d'alimentation, transformateurs, installations de commande et de réglage, de même que d’un groupe électrogène de secours de 450 kW.