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L'eau et l'industrie de la piscine

30 juillet 1975 Paru dans le N°1 à la page 49 ( mots)

Parmi les « Industriels de l'Eau », les Pisciniers tiennent une place toujours grandissante depuis ces dix dernières années.

[Photo : M. Jacques FRIEDLAND, Président de la Chambre Syndicale des Industries de la Piscine (C.S.I.P.)]

Parmi les « Industriels de l'Eau », les Pisciniers tiennent une place toujours grandissante depuis ces dix dernières années.

La piscine de collectivité est devenue l'obligation municipale ; la piscine collective-privée et plus simplement privée et familiale tiennent aussi leur rôle social.

Il existe un véritable « phénomène piscine » comparable dans son développement à celui de la résidence secondaire, et il y a longtemps que la piscine ne fait plus d'envieux, mais des gens heureux.

Notre revue est allée s’entretenir avec M. le Président FRIEDLAND, Président de la Chambre Syndicale des Industries de la Piscine.

— M. le Président, notre nouvelle revue se fait un devoir dès le début de sa parution de venir saluer en votre personne la profession des Industries de la Piscine, dont nous vous considérons le porte-parole éclairé puisque vous êtes le Président de sa Chambre Syndicale depuis dix ans.

— Le Président : — Vous me faites grand honneur, mais je vous remercie surtout dès le départ des intentions d'intérêt que vous voulez bien manifester envers notre profession, qui le mérite bien, et qui n’a pas toujours — à mon avis — une audience industrielle suffisamment généralisée.

— Nos colonnes seront largement ouvertes aux Industriels de la Piscine, à qui nous consacrerons une rubrique périodique que justifie leur important secteur d'activité dans le domaine de l’Eau.

Mais pour l’instant, pouvez-vous nous situer, M. le Président, la position générale de la Profession des Industries de la Piscine ?

— Le Président : — Eh bien, nous avons tenu notre Salon en janvier comme d'habitude, au C.N.I.T.-Défense, jumelé avec le 14e Salon de la Navigation de Plaisance. Ce Salon était le 10e Salon de la Piscine, donc un grand anniversaire.

Pour ne pas faillir à la tradition, les surfaces exposées en 1975 furent supérieures de 12 % à celles de l’an passé. La fréquentation fut identique à celle des meilleures années, avec cette différence confirmée que de plus en plus le public de curieux est remplacé par un public de connaisseurs.

De plus, notre Salon trouve enfin une audience internationale, avec un accroissement continu de visiteurs étrangers, venant de toute l’Europe, de l’Afrique, et du Continent américain.

Bien sûr nous n’échappons pas à l’incidence des coûts de l’énergie, il est évident que le temps des eaux surchauffées est révolu, mais on se baigne très confortablement dans une eau à 22 ou 23 degrés. Et il existe des moyens de réduire les calories nécessaires au maintien de la température.

Quant aux prix, je tiens à souligner que les prix des piscines et matériels, présentés au Salon — exprimés en francs constants — ont été inférieurs à ceux de l’an passé, et ceci malgré une augmentation sérieuse de tous nos postes de prix de revient.

[Photo : M. MAZEAUD, Secrétaire d'État à la Jeunesse et aux Sports, et M. le Président FRIEDLAND (au milieu à droite) à l'inauguration du 10° Salon de la Piscine]

Ceci posé, il est évident que notre industrie doit supporter l’incidence du contexte de la situation économique générale.

— L’EAU ET L’INDUSTRIE : — Est-ce à dire, M. le Président, que les Industriels de la Piscine connaissent et vont connaître une période plus ou moins longue de morosité, et que la Piscine risque de s’engager dans un tunnel ?

— Le Président : — Certes non, car notre profession est combative, et l’essor de la Piscine participe d’une réalité irréversible des temps contemporains, laquelle est bien plus forte que toutes les incidences de crise momentanée de certains secteurs.

Dans son rapport moral à notre Assemblée générale du 14 janvier, notre Conseil d’administration de la Chambre Syndicale mettait l’accent sur certains facteurs circonstanciels favorables à la piscine : l’augmentation du coût des voyages, la modération temporaire du trafic automobile, l’encombrement des bords de mer, les multiples pollutions, etc. et sur la résonance de slogans axés sur des thèmes actuels tels que :

« Choisissez : une Piscine ou une nouvelle voiture »et « Privée ou publique, la Piscine est d’abord affaire de santé »

Nos industriels doivent se montrer toujours plus imaginatifs, pour proposer sans cesse de nouvelles solutions dont l’intérêt sera technologique ou budgétaire. Sans doute faut-il aussi conseiller la clientèle pour orienter sa décision si nécessaire vers des piscines aux dimensions plus modestes, et moins coûteuses à exploiter.

Bref : une attitude offensive et imaginative.

D’autre part, 1975 est la dernière année du VIe Plan et devrait en principe voir l’achèvement de l’opération « 1 000 Piscines ». En fait, il est certain que cette opération, dont on a tant parlé, trouvera quelques prolongements et débordera sur le nouveau Plan.

Au point de vue de l’hygiène et du traitement de l’eau des Piscines publiques, nous sommes toujours régis par un arrêté du 13 juin 1969 ; nous attendons des dispositions nouvelles, en particulier une prescription d’indexation de la capacité de l’installation de traitement d’eau sur l’indice de fréquentation maximale.

Enfin le VIIe Plan donnera certainement une priorité aux « Bases de Plein Air et de Loisirs », tenant compte du désir généralisé d’un retour vers le cadre naturel. Dans ces Bases, il y aura des plans d’eau de surface importante (1 000 à 1 500 m²) et de faible profondeur qui seront des sortes de baignades pour grands et petits, pour nageurs et non-nageurs, de façon à convertir à la natation le maximum de Français en leur ouvrant le plaisir de l’eau dans un cadre naturel.

— L’EAU ET L’INDUSTRIE : M. le Président, votre Chambre Syndicale des Industries de la Piscine doit, on le sait, gouverner une Profession qui, par la force des choses, a bien tendance à se diviser en deux blocs : Piscine publique et Piscine privée. — Arrivez-vous à maintenir une convergence d’intérêts et une solidarité suffisante ?

— Le Président : L’union fait la force, vous le savez bien : deux organismes pour défendre la Piscine seraient d’un poids total très réduit. Nos ressortissants sentent bien que l’unification dans une seule Chambre Syndicale permet la cohésion résolue de plus d’une centaine d’entreprises industrielles, la plupart d’importance moyenne, ce qui explique qu’elles n’échappent pas aux problèmes du jour des petites et moyennes entreprises.

— L’EAU ET L’INDUSTRIE : M. le Président, peut-on vous demander quelques chiffres permettant de positionner le marché de la Piscine à l’heure 75 ?

— Le Président : Très volontiers. D’abord il y aurait en France actuellement — c’est une estimation, avec des réserves d’usage — environ 30 000 Piscines privées familiales et environ 4 000 Piscines publiques ou collectives privées (c’est-à-dire « de collectivité »)…

Ceci correspond à une période de réalisation relativement courte : mettons les quinze dernières années et logiquement ces chiffres devraient doubler dans les dix années qui vont suivre.

Le marché annuel de la Piscine en France représente très globalement un chiffre d’affaires de l’ordre de 100 millions de francs.

— L’EAU ET L’INDUSTRIE : M. le Président, pouvez-vous nous indiquer, pour terminer, les prochaines manifestations de votre Profession ?

— Le Président : Outre la manifestation devenue traditionnelle du Salon de la Piscine privée et publique (avec sa « Journée des Maires »), la Piscine a été présente à « BATIMAT » en 1971 et 1973, à « EXPOBAT » en 1973, et je vous donne rendez-vous au mois de novembre prochain à « BATIMAT 75 », où un certain nombre de nos confrères vont représenter collectivement notre industrie en stands groupés et, pour la troisième fois, sous l’égide de notre Chambre Syndicale.

— L’EAU ET L’INDUSTRIE : Merci, M. le Président, nous transmettons votre convocation à nos lecteurs, et nous souhaitons que les Industries de la Piscine — privée et publique — qui constituent une branche active des industries de l’eau, reçoivent en 1975 comme les années précédentes, et malgré la conjoncture préoccupante, la récompense due à leur dynamisme offensif et imaginatif.

A.W.

[Photo : La Piscine ne fait plus d’envieux, mais des gens heureux...]
[Publicité : Editions Pierre JOHANET et ses Fils]
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