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JIE et ARPE : des assises applaudies debout...

30 avril 1991 Paru dans le N°145 à la page 24 ( mots)
Rédigé par : Michel MAES

Les JIE poitevins

Ce 9° congrès s'inscrit dans la bonne lignée des huit autres ! Plus de 500 participants s’y affairent en ce nouvel automne lumineux. L’Association des Anciens Elèves « Traitement des Eaux et des Nuisances » de l'Université (président : J. De Laat) fait bien les choses : au soir de la première journée, le « Futuroscope » et son écran géant détendent l'ambiance studieuse des congressistes. L'exposition annexe de matériel témoigne de réponses concrètes, tandis que le GRUTTEE (Groupe de Recherche Universitaire sur les Techniques de Traitement et d’Épuration des Eaux) présente de remarquables travaux riches en microbiologie et physico-chimie des polluants. Les thèmes abordés sont tous d'actualité, mais comment assister à tout en même temps ? Sans don d'ubiquité, il faut choisir. En particulier, les thèmes développés sur les déchets nous ont paru suffisamment mobilisateurs pour que nous leur accordions une place importante dans notre précédente étude en trois parties (1), qui mentionnait successivement les exposés de MM. Rochet (ANRED-Les Transformeurs), Vasseur (CFSP), Myrope (Cofreth), Giloux (Novergie), Mériguet (SPERI), Dorel (Thirier-Dimier), Lesage (Vidam) et Laurent (France-Déchets).

(1) « Gestion de déchets » : « New age » 1° partie, n° 142 ; 2° partie, n° 143 ; 3° partie, n° 144, Revue EIN.

Tableau I

Conditions de compostage de déchets d'espaces verts, de fientes et de graisses

Caractéristiques Déchets d'espaces verts Fientes humides Déchets graisseux
Pré-traitements Broyage-humidification Mélange avec support carbone Mélange avec support carbone
Criblage d'affinage et recyclage du refus de criblage Criblage grossier, recyclage éventuel Fonction des impératifs de production (qualité du compost) Fonction des impératifs de traitement (coût du support)
Évolution du volume brut initial très forte réduction, rendement 0,1 à 0,2 faible réduction voire augmentation faible réduction
Réduction de la masse brute modérée, rendement de 0,6-0,7 environ forte, si criblage fin, rendement de 0,5 voire 0,4 modérée à forte
Évolution du rapport C/N fort abaissement augmentation (pertes importantes) abaissement
Évolution de la teneur en eau (arrosage) augmentation forte diminution (de 75 % à 30 %) diminution importante à variable
Coût de traitement 30 - 40 F/m³ soit 300 à 400 F/t 60 - 65 F/tonne 150 à 200 F/m³ de déchets graisseux
Coût de production 400 à 500 F/t soit 200 à 250 F/m³ (suivant recyclage) 100 à 150 F/tonne non applicable

d'après J.-M. Mériillot, ANRED-Les Transformeurs, JIE 90.

Principaux rejets industriels dans l'air en Midi-Pyrénées

  • Dioxyde de soufre SOx
  • Acide chlorhydrique HCl
  • Mercure Hg
  • Cadmium Cd
  • Plomb Pb
  • Zinc Zn
  • Oxydes d'azote NOx
  • Ammoniac NH₃
  • Fluor F
  • Poussières P ou FN
[Encart : Globalement, la pollution atmosphérique en Midi-Pyrénées peut être considérée comme moyenne à l'échelle nationale et, de fait, ne constitue pas pour l'ensemble de la région un problème particulièrement préoccupant. Cette situation résulte de la faible démographie régionale, de la dispersion relative de l'habitat et du nombre réduit de grosses unités industrielles polluantes. Quelques sites apparaissent plus touchés par les pollutions et nécessitent attention. Il en est ainsi : – de l'agglomération toulousaine où se conjuguent les pollutions d'origine domestique, automobile et industrielle, – de la région d’Albi-Carmaux, – des usines d'aluminium de l'Ariège et des Hautes-Pyrénées. À cette liste, il convient d'ajouter l'ensemble des zones de concentration démographique et économique ainsi qu'une douzaine de sources ponctuelles de poussières. Le suivi des paramètres analytiques fait ressortir certains points noirs : – Rejets d’oxydes d’azote NOₓ (valeur limite CEE : 200 µg/m³). Cette valeur a été dépassée à Toulouse (années 1985 inclus à 1988 inclus). Ces polluants issus de la fabrication d'acide nitrique dans l'usine SCGP (3,8 t/j exprimé en NO) et pour les 2/3 émanent des véhicules en région toulousaine ; – Rejets d’acide chlorhydrique HCl (réglementation française pour UIOM d'une capacité sup. à 3 t/h : 100 mg/m³ N 7 % CO₂). Les rejets de HCl proviennent de la combustion des ordures ménagères de la SETMI (3 t/j en HCl + 135 kg/j en SO₂) et des ateliers de phosgénation de la SNPE (700 kg/j de HCl) ; – Rejets de plomb Pb (valeur limite 2 g/m³). Ces rejets atmosphériques sont issus d'une part de la fonderie de batteries usagées de la Ste TAM-STCM (10 kg/j de plomb), d'autre part de l'UIOM de la SETMI (15,9 kg de métaux dont 3,3 kg/j de plomb). Ces apports industriels représentent toutefois une pollution faible en regard des rejets du trafic automobile en région toulousaine, 20 fois supérieurs. Encadré n° 1 : Pollution atmosphérique en Région Midi-Pyrénées (d’après P. Puig, « Avis sur la situation de l'Environnement en Midi-Pyrénées », ARPE, Assemblée plénière, 8 octobre 1990).]

Un sujet assez épineux était aussi traité par plusieurs exposés pragmatiques : celui des boues (2) et des graisses d’épuration urbaine, ces déchets de seconde génération (figure 1).

(2) Le problème crucial des boues est constamment abordé dans la revue L'EIN. Nous avons retenu pour notre part les articles traitant les sujets suivants : Granulation : Société Stereau (n° 97) ; Valorisation agricole : Société Flygt France (n° 97) ; Filtre-presse automatisé : Société Faure (n° 106 et 124) ; Tamis-compacteur : Combustion Engineering (n° 113) ; Traitement thermique : UHDE S.A. (n° 115) ; Séchage-granulation : CCM Sulzer (n° 115) ; Décanteur Densadeg : Degrémont (n° 117) ; Essorage : IFTS-Norsolor (n° 121) ; Grille GDE : Degrémont (n° 124, 142) ; Ultrapresse : Ultrapresse S. (n° 130) ; Burger Press : Société EMO (n° 138).

Conditionnement : Stockhausen (n° 140) ; Centrifugation : Société Guinard (n° 142) ; Densification : Société PEC SIE (n° 142).

Pourquoi cette offensive sur les boues ? Parce que les boues constituent le sous-produit quantitativement le plus important de l'épuration des eaux et que le respect de la réglementation d’admission en décharge nécessite un taux de siccité (30 % MS) et des garanties d'innocuité. Deux exposés des JIE traitaient de la concentration préalable par décanteur-épaississeur (« Densadeg » de Degrémont par P. Dauthuille, G. Gelas du Centre de Recherche L. Edeg et C. Renault L. E.) et par dessiccation sous forte pression (« Burger Press » d’EMO France par M. Saulnier et J.-J. Maurel EMO). Nous retiendrons ici les travaux sur le compostage, filière agronomique de valorisation des boues résiduaires, par bioconversion aéro-anaérobie du substrat, délivrant un amendement organique pour sols cultivés.

[Photo : Des lacs de boues, dont on ne sait pas trop quoi faire...]
[Photo : Intervention du Ministre Brice Lalonde, avec Marc Censi et Dominique Baudis.]
[Photo : Remise des trophées « Filtre d’Or » aux heureux lauréats.]
[Photo : Les Assises ARPE à l’Innopole de Toulouse-Labège, 29-30 novembre 1990 photos C. Metairon & B. Cognet.]

1. Déchets urbains

Le tonnage annuel des déchets ménagers produits en Midi-Pyrénées par 2 302 400 habitants est estimé à 760 000 tonnes (soit 2 080 T/jour — 330 kg/habitant). Les déchets ménagers sont gérés de manière très inégale : 97 installations de traitement desservent les communes de Midi-Pyrénées pour la valorisation et le traitement des ordures ménagères.

Quatre moyens de traitement sont utilisés :

  • - les décharges contrôlées, qui sont au nombre de 61 (soit 62,8 % du potentiel régional),
  • - les unités d’incinération simple : on en dénombre 19 (soit 19,5 %),
  • - les usines de broyage qui sont au nombre de 15 (soit 15,4 %),
  • - les unités d’incinération avec récupération d’énergie. Il en existe 2 sur la Région (soit 2,06 %) : une à Toulouse et une à Montauban.

55 % des unités traitent moins de 3 000 T/an (13 % du tonnage annuel produit).

25 % des unités traitent entre 3 000 et 10 000 T/an (21 % du tonnage annuel produit).

20 % des unités traitent plus de 10 000 T/an (66 % du tonnage annuel produit).

À cet ensemble d’équipements s’ajoutent 15 centres de transfert.

Disparité dans les coûts également :

La collecte, suivant les cas, varie de 97 F à 464 F/t.

La décharge contrôlée, de 27,73 F à 128 F/t.

Le broyage avec décharge, de 39 F à 140 F/t.

L’incinération simple, de 92 F à 291 F/t.

L’incinération avec récupération d’énergie, de 65 F à 150 F/t.

22 % de ces unités devraient disparaître avant 1995.

Il existe toujours des décharges sauvages en Midi-Pyrénées.

Les collectes sélectives sont peu et mal développées (sauf pour la récupération du verre).

L’implantation des déchèteries piétine.

Les systèmes de collecte sont peu rationnels.

Peu de développement concerne le tri en amont.

2. Déchets industriels

Les déchets industriels produits en Midi-Pyrénées représentent environ 82 000 tonnes par an de substances nuisibles pour l’environnement, parmi lesquelles les déchets toxiques sont évalués à 20 000 tonnes, dont 2 000 tonnes seulement sont réellement recensées et traitées.

Répartition par grandes familles de ces 20 000 tonnes :

  • - déchets de synthèse et autres opérations de chimie organique : 7 000 T,
  • - déchets minéraux liquides et boues de traitement chimiques : 2 000 T,
  • - déchets de traitement de dépollution et de préparation d’eau : 3 000 T,
  • - déchets minéraux contenant des métaux en solution : 1 600 T,
  • - solvants et déchets contenant des solvants : 1 000 T,
  • - déchets liquides huileux : 1 000 T,
  • - déchets de peinture, vernis, colle : 500 T.

Ces déchets relèvent de différentes formes de traitement :

  • — les déchets inertes peuvent être déposés dans les décharges de classe III (déchets ménagers ou assimilables) avec l’accord de l’exploitant ;
  • — les déchets spéciaux sont soit incinérés, soit traités par voie physico-chimique ou encore (pour les plus toxiques) mis en décharge de classe I ou confinés.

Les principales unités de traitement en Midi-Pyrénées sont les suivantes :

31 — Gaches Chimie, Huilerie générale du Midi, SEARMIP ;

65 — SURCA et Chaux de Bigorre ;

82 — Ciments Lafarge.

Il s’agit dans l’ensemble de capacités de régénérations ou de traitements modestes qui obligent à exporter la plus grosse quantité des résidus identifiés vers des unités hors région Midi-Pyrénées. Il n’existe pas aujourd’hui en Midi-Pyrénées de décharge de classe I (déchets toxiques). Cette situation limite de fait les bonnes conditions de traitement des déchets toxiques et pèse lourdement sur les coûts d’élimination.

La solution du problème posé par l’inexistence de décharge de classe I est sans doute pour la Région une tâche primordiale.

[Encart : texte : Gestion des déchets en Région Midi-Pyrénées (d’après P. Puig, Assemblée plénière du 8 octobre 1990, et B. Bonnefoy, Conseiller Technique ARPE, Assises 30 novembre 1990). La station d’épuration d’Achères donne le ton : desservant la région parisienne pour une capacité actuelle de 2,1 Mm³/jour, la station d’Achères évacue en déshydratation les boues fraîches de décantation primaire et les boues activées excédentaires digérées. Cette déshydratation comporte un essorage sur filtres-presses après conditionnement thermique par procédé « Porteous », la filtration des boues par pressage étant facilitée par leur thermocoagulation préalable (conditionnement de 45 mn à 200 °C et sous 18 bars de pression). La mise à disposition finale correspond à 120 kt/an de boues contenant 50 % MS. Ces boues représentent un fertilisant de fond en phosphore apportant 31 kg de P₂O₅ total/t de MS (avec N : 6,5 kg/t, CaO : 80 kg/t, MgO : 6 kg/t, K₂O : 1 kg/t et des oligo-éléments) ; par ailleurs, l’épandage de 3 t du fertilisant fournit environ 30 kg de carbone sous forme humique, soit l’équivalent de 1 t de fumier (B. Pommel, INRA et INA Paris-Grignon, 1989). Pratiquement, à Achères, une zone de stockage de trois mois des boues essorées permet d’absorber les inégalités de qualité et de procéder au chargement par deux engins « Caterpillar » d’un convoi pouvant représenter 80 camions en pointe journalière. L’amendement dénommé « Fertifond P » est géré par la société SEDE (chargement, transport, commercialisation « rendu racine », suivi agronomique). Un contrat de partenariat lie le SIAAP, Syndicat Interdépartemental de l’Agglomération Parisienne, à la SEDE, qui contribue pour environ 40 F/t de boue au fonctionnement (coût nettement inférieur au tarif de mise en décharge), tandis que les agriculteurs utilisateurs participent également pour 40 F/t de boue aux frais de transport (C. Avalli et D. André, SIAAP, JIE 90). Dans la plupart des pays industrialisés, le compostage des déchets se banalise. Le compostage se développe sous l’impulsion de l’augmentation des coûts de mise en décharge et d’une recherche corrélative d’un recyclage plus intégral. L’incitation de l’ANRED-Les Transformeurs au compostage des déchets d’espaces verts urbains, des fientes grasses de poules pondeuses et des déchets graisseux de restauration est significatif (tableau I). Le Centre de compostage d’Ensuès-Châteauneuf, entre Marseille et Fos-sur-Mer, pratique un véritable compostage aérobie (sur aire bétonnée ventilée à 50 °-65 °C durant un mois, puis sur aire après broyage durant trois mois) sur un mélange de boues de stations d’épuration et de divers substrats résiduaires carbonés, copeaux de bois, paille et écorces de pin broyées. Ainsi la Sté Biotechna gère 3,5 kt MS/an de boues des stations de la SEM (Société des Eaux de Marseille), et en tire un compost de première qualité (P. Boudouresque, Y. Garro, SEM et M. Cuchet, Biotechna, JIE 90). À noter que le compostage des graisses mélangées à des déchets de bois est entrepris non seulement au Centre d’Ensuès mais aussi à la station d’épuration de Locminé (de 90 000 Éq-Hb avec 4 m³ de graisses/semaine à 25 % MS), ne produisant pourtant que 8 m³/semaine de compost en andains, suivant la technique de la SAUR (V. Texier, J.-Y. Rougelot, JIE 90). ]

Les Assises Midi-Pyrénées

L’image-symbole des Assises Régionales de l’Environnement Région Midi-Pyrénées restera longtemps en mémoire : celle de cet enfant vu de dos, torse nu dans son débardeur bleu azur, coupe de cheveux au carré,

qui gambade par un sentier bucolique. Lan­cées par le Conseil Régional de Midi-Pyré­nées (président : Marc Censi) et organisées remarquablement par l’ARPE (Agence Régionale Pour l’Environnement de Toulouse, dont le président est Louis Saltarocchi), ces premières Assises ont rassemblé les 29 et 30 novembre quelque 1000 participants venus débattre, comme on les y invitait, en l’Innopole de Toulouse-Labège, des nouvelles orientations à adopter en vue de garantir une qualité de vie compatible avec l’expansion socio-économique.

Sitôt l’ouverture, chacun allait se trouver impliqué dans les débats grâce à l’animation enthousiaste créée par les présidents, les intervenants, les journalistes (Henri Amar de la « Dépêche du Midi », Alain Bougrain-Dubourg d’Antenne 2…, malgré la grogne de quelques chasseurs inconditionnels) et les associations de défense (Didier Houi du COPRAE en particulier). Que réclame le Midi-pyrénéen ? De l’air pur ! (encadré n° 1) en priorité révèle le sondage « La Dépêche-Citymétrie-ARPE » (27 % des personnes interrogées, en précisant que le plus gros risque de pollution atmosphérique provient pour 35 % des fumées industrielles). Mais on veut également une bonne gestion des déchets (encadré n° 2) (23 % des interviewés au sondage, en précisant, pour 40 %, l’urgence du recyclage), bien que le problème de la pollution de l’eau reste préoccupant (17 % des personnes interrogées, avec pour 55 % une crainte majoritaire vis-à-vis des déversements industriels).

Après les premiers travaux en ateliers « Gestion de l’Espace », « Risques majeurs et Pollutions », « Formation-Tourisme-Recherche », l’assistance était conviée au Palmarès du concours régional « Pour un meilleur environnement industriel ». Il se soldait par la remise du « Filtre d’Or » attribué à des opérations originales et performantes :

• prix des Technologies Antipollution : à la SARL Délainage de la Bernussarié, pour le traitement physico-chimique des effluents de délainage (gérant : D. Sirven) et à l’entreprise Gaches Chimie (M. Gaches), pour la collecte et l’élimination des résidus de pressing par incinération ; • prix des Technologies Propres : à l’Alliance Agroalimentaire 3A (J.-P. Vert) pour l’ultrafiltration des eaux blanches en laiterie-fromagerie avec récupération des produits du lait ; • prix Ecoproduits : à la Sopave pour la fabrication de sacs en PE régénéré, à partir du retraitement des films et bâches de « plasticulture » ; • prix de la Recherche : au Laboratoire de Chimie des Agroressources de l’ENSC de Toulouse (F. Silvestre et A. Gaset), pour le procédé d’optimisation de la fixation du chrome en tannage ; • Grand prix de la Région Midi-Pyrénées pour la restauration d’une rivière (la Petite Baïse) : attribué à l’usine Atochem de Lannemezan (M. Sabo).

La ville des capitouls, « Ville rose à l’aube, ville rouge au soleil cru, ville mauve au crépuscule », Toulouse, accueillait les participants pour une réception à l’Hôtel de Ville (député-maire : Dominique Baudis)… un moment fort de ces Assises, d’émotion collective, en ces hauts lieux d’Histoire…

Plan Vert

Le Plan Vert Régional, qui repose sur six axes de travail concerté, dont la mise en œuvre d’une politique de communication entre tous les acteurs, le développement de programmes de recherche et d’innovation, avec l’accent sur la formation professionnelle, met en exergue la priorité du contrôle des déchets pour trois d’entre eux :

• élaboration d’un schéma régional d’implantation de déchetteries ; • réhabilitation des décharges contrôlées et des centres de traitement au niveau régional ; • création d’un Fonds Régional de Maîtrise des Résidus (FRMR) alimenté au travers des conventions de partenaires publics et par la taxe parafiscale perçue à la tonne de déchets ménagers et industriels banals.

Mais deux ombres écologiques s’agitent au tableau vert tendre du Plan : Golfech et Montech.

Golfech est la centrale électronucléaire dont le réacteur n° 1 REP 1300 MWe vient en septembre 90 d’être couplé au réseau. Récriminations des militants, bien que le Conseil Général de Tarn-et-Garonne se soit doté d’un système de surveillance de la radio-activité de l’environnement par balises atmosphériques sur Golfech et Montauban.

Montech est un site de décharge en région toulousaine qui fait scandale en acceptant des ordures ménagères en provenance d’Allemagne (comme les décharges de Pontailler-sur-Saône en Côte-d’Or et de Montois-la-Montagne en Moselle).

Tandis que les ateliers en débattent à l’intérieur (3), l’association écologique « Planète en danger » fait déverser devant l’Innopole un camion de 30 t de déchets d’Outre-Rhin, histoire de dénoncer « l’internationale des déchets qui sillonne l’Europe en tous sens » ! Cette manifestation montre aussi le refus tout net de la région Midi-Pyrénées de devenir une poubelle économique, et témoigne d’ambitions légitimes de progrès tout en restant, pays de violettes, de bastides et de rugby, assurément l’une des plus belles régions de France.

Les prochaines Assises ? On a déjà pris rendez-vous !

(3) On reviendra en détail, au cours des articles ultérieurs de cette rubrique, sur les exposés des Assises 90 de l’ARPE, en particulier au sujet de la maîtrise du risque majeur industriel

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