La famille de MONTGOLFIER a bien voulu nous communiquer les renseignements suivants sur l'origine de cette précieuse invention :
« Ce fut Joseph de MONTGOLFIER, le célèbre inventeur des aérostats, qui créa, en 1792, le bélier hydraulique.
« Le premier de ces appareils fonctionna dans sa papeterie de Voiron (Isère), en 1792. Joseph de Montgolfier a relaté ses études sur le bélier dans une brochure éditée en 1806, intitulée « Notes sur le Bélier hydraulique ». Dans ces notes, il établit et pose en principe : que la force dont est pourvu un corps ne peut, en aucun cas être annihilée.
« Il aperçut ainsi clairement comme une conséquence de ce principe un moyen bien simple de faire monter d'elle-même une partie d'une chute d’eau à une hauteur bien plus grande et théoriquement presque illimitée.
« Cette invention qui renversait toutes les théories considérées jusque-là comme immuables, avait révolutionné le monde des savants, beaucoup plus que l'invention des aérostats.
« Joseph de Montgolfier fut aussi l'inventeur de la presse hydraulique. »
M. ERNEST BOLLÉE, inventeur génial et créateur de nombreuses industries, perfectionna vers 1842 le bélier primitif de Montgolfier.
Il créa un nouvel appareil pouvant élever l'eau à de grandes hauteurs, grâce à l'étude rationnelle de ses organes mobiles, l'alimentation automatique en air de la cloche, etc.
Ce bélier fut encore rendu plus parfait par son fils et successeur M. ERNEST BOLLÉE qui répandit et généralisa l'emploi de cet appareil et inventa le bélier à deux eaux dont nous parlons plus loin. Dans les nombreuses expositions internationales où il participa, M. ERNEST BOLLÉE Fils y obtint toujours les plus hautes récompenses décernées à l'Hydraulique.
Actuellement plus de 2000 Béliers « Bollée » sont en service tant en France qu’à l’étranger.
N.D.L.R. — Nous sommes en 1927.
De l’emploi du Bélier hydraulique et de ses avantages…
Quelques Références sur les Béliers « Bollée » parmi de nombreuses reçues
COMMUNE DE Beaumont-s/-Vingeanne (Côte-d’Or)
Le 5 août 1921.
Monsieur André Leboeuf,
En réponse à votre honorée du 3 août dernier, le Maire de Beaumont-sur-Vingeanne (Côte-d’Or) est heureux de vous adresser ses félicitations pour vos installations de béliers hydrauliques.
L’installation de ma commune date de 1879 et, après 42 ans de services, les béliers marchent aussi bien qu’aux premiers jours de l’installation. Ce système, comparé à ceux installés dans les communes voisines de la nôtre, tels que moteurs à pétrole, machines à vapeur, etc., est dix fois plus économique, car ces moteurs et machines à vapeur installés dans ces localités depuis moins de vingt ans sont déjà remplacés tandis que nos béliers hydrauliques, qui durent depuis quarante-deux ans, ne donnent encore aucun signe de défaillance. À ajouter également l’économie qui résulte du non-emploi, pour les béliers, du charbon ou du pétrole et encore de l’électricité pour les autres systèmes.
Agréez, Monsieur André Leboeuf, l’assurance de mes meilleurs sentiments.
Le Maire de Beaumont, E. BARBIER.
AG. SPATHARIS Château des Coteaux, par Saints (Seine-et-Marne)
Le 31 janvier 1927.
Messieurs,
J’ai l’honneur de vous accuser réception de votre lettre du 14 décembre et porte à votre connaissance qu’en feuilletant les anciens dossiers, j’ai retrouvé la correspondance et le devis de votre maison en date du 23 décembre 1880 pour l’installation d’un bélier hydraulique devant fournir 24 mètres cubes en 24 heures.
Ce bélier a été installé les premiers mois de l’année 1881 et il fonctionne encore, malgré le manque total de toute surveillance. La propriété a même été complètement abandonnée plus de 15 ans et ce bélier a survécu à cet abandon total.
Je trouve cela très beau et vous autorise à faire usage de ce qui précède.
Son rendement est, bien entendu, diminué. Il donne ses 24 mètres cubes dans 60 heures environ. Peut-être une révision de votre part pourra remédier à cela et, quand un de vos monteurs viendra dans la région, je vous prierai de lui faire visiter ce bélier. Il pourra venir en autobus de Coulommiers.
AG. SPATHARIS.
COMMUNE DE LA BOSSE (Doubs)
Le 6 août 1921.
Nous, soussigné, Maire de La Bosse, canton du Roussey (Doubs), certifions que les deux béliers hydrauliques établis en 1868 par la maison Bollée, du Mans, nous ont donné toute satisfaction et qu’ils n’ont nécessité depuis cette date que le remplacement de pièces usées par le fonctionnement.
Le Maire, A. GAURY.
COMMUNE DE FLORENVILLE Province de Luxembourg
Le 5 août 1921.
Nous, soussigné, Échevin f.f. de Bourgmestre de la commune de Florenville, certifions que la maison Ernest Bollée, du Mans, a installé ici, en 1880, une distribution d’eau au moyen de trois béliers hydrauliques et que depuis lors le service fonctionne régulièrement, à la satisfaction de toute la population.
BISSOT.
Le BÉLIER HYDRAULIQUE
Le BÉLIER HYDRAULIQUE est un appareil à fonction automatique permettant d’employer la puissance d’une chute d’eau pour élever une partie du volume utilisé à une certaine hauteur au-dessus du niveau supérieur de cette chute.
Pour la fonction d’un bélier il faut donc, comme pour une roue ou une turbine hydraulique, un cours d’eau avec barrage ou pente, ou une différence de niveau entre deux surfaces d’eau, même très éloignées et même sans contact, permettant de créer une chute (voir fig. 7).
Il faut toutefois remarquer que, pour une roue ou une turbine, même de faible puissance, il faut déjà un cours d’eau assez important pour l’actionner.
Le bélier, au contraire, peut fonctionner sur les plus petits cours d’eau : sources, étangs, puits artésiens, etc.
Si l’on compare le bélier hydraulique « Bollée » aux autres machines élévatoires connues, il présente les nombreux avantages suivants :
- Fonction absolument automatique ;
- Aucune surveillance, aucun entretien autre que les soins de propreté ;
- Aucun graissage ;
- Très longue durée : certains fonctionnent depuis plus de soixante-dix ans sans arrêt ;
- Réparations peu fréquentes et nécessaires seulement par l’usure normale des pièces mobiles ;
- Rendement maximum, atteignant dans certains cas jusqu’à un coefficient de 80 %, le bélier fonctionnant sans transmission de mouvement ;
- Frais de première installation peu coûteux, sans qu’il soit nécessaire de prévoir des frais accessoires annuels.
Avec une pompe, au contraire (qu’elle soit actionnée par un moteur hydraulique, à vapeur, à explosion : gaz ou pétrole, ou même électrique), il faut inévitablement prévoir :
- Une sujétion de mise en marche, d’arrêt et de surveillance ;
- Une dépense annuelle de combustible importante ;
- Des risques plus considérables de réparations puisqu’il y a deux machines, moteur et pompe, nécessitant toutes les deux des vérifications fréquentes.
En outre, le rendement, dans des conditions identiques, est forcément plus faible qu’avec un bélier puisqu’il y a transmission de mouvement. Enfin, si une pompe est encore susceptible d’un long usage, il n’en est pas de même du moteur l’actionnant, qui a toujours une durée forcément limitée.
De ce qui précède, il résulte que l'installation d'un groupe moteur-pompe ne doit être envisagée que lorsque les conditions locales ne permettent pas l'emploi d'un bélier.
Au contraire, toutes les fois que cela sera possible, le bélier « Bollée » doit être préféré : par les propriétaires, agriculteurs, administrations et communes, qui veulent bien consentir à faire une dépense de première installation, mais ne désirent pas grever en outre le budget de frais annuels d'entretien.
Le bélier « Bollée » s'impose comme machine élévatoire la plus économique pour l'alimentation des communes, châteaux, villas, exploitations agricoles ou industrielles, gares de chemins de fer, etc.
Enfin, les béliers de grandes dimensions conviennent également pour irrigations, tant en France qu'à l'étranger et surtout aux colonies, où souvent l'approvisionnement en combustible est très difficile ou trop onéreux.
Quelques grands châteaux français et étrangers et d'importantes exploitations agricoles alimentés par des béliers « Bollée » sont représentés dans cette brochure.
De très nombreuses communes françaises et étrangères, la Compagnie Française du Canal de Suez et de grandes sociétés coloniales emploient également nos appareils pour l'alimentation de leurs importants services d'eau, dans tous les pays du monde.
Conditions d'installationet description des Béliers hydrauliquesBOLLÉE
DEBIT MINIMUM UTILISABLE
Pour actionner le plus petit de ces 15 numéros de béliers, il suffit d'un débit moteur de 15 litres par minute, soit 1/4 de litre par seconde.
Le plus grand appareil, surtout destiné aux grandes hauteurs de refoulement nécessitant l'emploi de béliers conjugués et aux irrigations agricoles, peut absorber un volume moteur de 100 litres par seconde soit 6 000 litres par minute.
CHUTE MINIMUM
La plus petite chute utilisable doit avoir au minimum cinquante centimètres de hauteur.
Plus la chute est haute, plus le bélier peut être petit, moins il dépensera d'eau motrice et moins il coûtera pour une même quantité refoulée à une hauteur donnée.
D'après ce principe on conçoit qu'il y a les plus grands avantages à obtenir le maximum possible de hauteur de chute.
Une chute motrice peut ne pas se composer seulement, comme le croient beaucoup de personnes, d'une nappe d'eau tombant en cascade d'un barrage, mais bien d'une succession de barrages, dont on totalise toutes les différences de niveaux.
De sorte que pour un bélier, la hauteur de chute disponible, c'est toute la différence de niveaux entre deux surfaces d'eau, plus ou moins éloignées, ET CELA QUELLE QUE SOIT LA DISTANCE QUI SÉPARE CES DEUX POINTS.
HAUTEUR MAXIMUM D'ÉLÉVATION D'EAU
On compte en général qu'un bélier hydraulique de dimension normale peut élever directement l'eau au maximum à vingt-cinq fois la hauteur de la chute motrice sous laquelle il est installé.
Si donc l'on dispose d'une chute de 1 mètre, la plus grande hauteur de refoulement, en employant un seul bélier, sera de 25 mètres au-dessus du niveau supérieur de cette chute ; avec 4 mètres de chute = 100 mètres élévatoires maximum, etc.
Nous avons plusieurs béliers fonctionnant depuis longtemps et élevant l'eau à plus de 100 mètres de hauteur. Le maximum atteint a été de 126 mètres de hauteur à 8 kilomètres de distance (Alimentation de la ville de Saint-Romain-de-Colbosc, Seine-Inférieure, 1896).
Les hauteurs de chute et de refoulement se mesurent précisément avec un niveau d'eau — que possède tout géomètre ou ingénieur.
BELIERS « BOLLÉE » DITS « SUPERPOSÉS »
Il peut arriver que l’on dispose d’un grand débit, mais d’une chute trop faible pour élever l’eau directement avec un seul bélier à la hauteur désirée. C’est le cas lorsque cette hauteur est supérieure à vingt-cinq fois la chute disponible.
On peut résoudre le problème en employant deux béliers, un gros et un petit. Le plus gros, fonctionnant sous la chute initiale, sert simplement à constituer la hauteur de chute nécessaire pour actionner le second et petit bélier qui élèvera l’eau à la hauteur demandée.
Deux appareils ainsi groupés sont appelés « béliers superposés ».
Ce genre d’installation, très simple et fort répandu, a toujours donné les meilleurs résultats.
Description :
Le bélier hydraulique « Bollée » est constitué par :
- 1° Un corps en fonte recevant les organes mobiles : clapet et soupape, etc., etc. (fig. 13) ;
- 2° Une cloche à air, en fonte (fig. 14) ;
- 3° Une colonne en fonte supportant la pompe à air.
Les deux brides « b-b », sous la cloche, permettent d’orienter convenablement le départ de la conduite de refoulement et de placer une soupape de sûreté sur un raccord spécial en fonte.
La cloche à air est solidement boulonnée au corps du bélier. Dans les grandes hauteurs de refoulement, il est nécessaire d’augmenter le volume d’air formant matelas élastique. On interpose alors entre le bélier et la cloche un cylindre en fonte formant une « hausse de cloche ».
Le sommet de la cloche, excepté dans les tout petits béliers, est terminé par un palier à rainures recevant un balancier équilibrateur « B ».
Ce balancier a pour but :
- 1° D'équilibrer plus ou moins le poids du clapet (fig. 14) en vue d'obtenir un rendement maximum de l'appareil ;
- 2° De permettre facilement le réglage et l'absorption d'eau du bélier suivant les fluctuations du débit moteur : source ou ruisseau.
Organes mobiles.
— Les organes mobiles du bélier comprennent deux pièces principales :
- 1° Le clapet ;
- 2° La soupape intérieure ;
et deux pièces secondaires, mais très importantes, à mouvement presque insensible :
- — La pompe à air ;
- — Le balancier équilibrateur dans les moyens et gros béliers.
Toutes ces pièces mobiles, à l'exception du balancier équilibrateur en fonte, sont en très bon bronze mécanique, et même phosphoreux dans les béliers fonctionnant sous des hautes pressions. Ces pièces, par leur forme et leur composition, résistent très bien aux chocs et aux attaques corrosives de certaines eaux.
Tous ces organes mobiles sont très facilement accessibles, pour leur nettoyage ou leur réparation.
Nous allons dire quelques mots de ces principales pièces pour mieux faire comprendre la fonction du bélier expliquée plus loin.
Clapet et boite à clapet.
— Le clapet, formé d'un disque plat surmonté d'un cylindre percé de lumières et coulissant de bas en haut dans sa boite, joue le rôle principal dans la marche de l'appareil. Il peut être comparé à une valve qui se fermerait brusquement sous la poussée produite par la vitesse croissante de l'eau dans une conduite sous pression (la conduite de batterie dans ce cas), ou encore au tiroir-distributeur d'une machine à vapeur.
Ce clapet très bien étudié permet l'emploi du bélier « Bollée » sous de hautes chutes et pour de grandes hauteurs de refoulement, sans crainte de rupture de cet important organe mobile. Des modèles de clapets spéciaux sont d'ailleurs employés pour résister aux grandes pressions.
Un réglage très simple du nombre de fermetures ou coups frappés et de la course du clapet suffit pour permettre la fonction du bélier malgré la diminution, soit de la hauteur de chute, soit du débit moteur.
On dit que le clapet est fermé quand, sous la pression de l'eau, il est rendu en haut de sa course montante et qu'une partie du liquide absorbée à la prise d'eau peut, en s'échappant par les lumières de la boite à clapet, former la mise en vitesse de la masse d'eau contenue dans la conduite d'amenée d'eau dite « de batterie ».
Il est au contraire ouvert quand il est au bas de sa course descendante et que les eaux motrices s'échappent par l'aval.
Tige de suspension et ressort de balancier.
— Le clapet est relié au balancier par une tige en fer forgé et un ressort en acier et cuivre (fig. 12), celui-ci destiné à amortir les chocs dans cette transmission de mouvement.
Soupape intérieure.
— Cette soupape, de système soit à charnières (fig. 17), soit à guides (fig. 18), est d'une grande robustesse et indéréglable.
L'épaisseur de ses contacts ou « portées » permet de les rectifier plusieurs fois, soit au tour, soit en les rodant simplement sur place lorsque le besoin s'en fait sentir au bout d’un certain nombre d'années de fonction.
La fermeture de cette soupape doit être absolument parfaite et hermétique, car d'elle dépendent la bonne fonction et surtout le rendement du bélier.
STERILISATION DES EAUX
Une dernière création, brevetée, permet automatiquement, par la seule fonction du bélier, de stériliser les eaux utilisées et de se prémunir ainsi, même avec des eaux de sources toujours contaminables accidentellement, contre les effets de la typhoïde, etc.
Le typhus peut être communiqué soit par l'absorption des eaux directement, soit par celle de légumes crus, salades, fraises, etc., arrosés ou lavés avec des eaux impures.
Cette stérilisation est assurée automatiquement par l'injection à très faible dose de chlore, ou eau de Javel, suivant les dernières découvertes scientifiques et leurs applications diverses. Les eaux élevées sont donc sans danger pour la santé, que ce soit des eaux de rivière, d’étang ou de source, que toujours nous conseillons de « javelliser ».
La couleur et la saveur de l'eau ne sont pas modifiées, et la dépense de solution javellisée est insignifiante, quelques centimes par jour.
Explications de la Fonction du Bélier Hydraulique « Bollée »
Supposons le bélier au repos, la conduite de batterie étant vide, et la vanne de prise d'eau fermée à son origine. À ce moment, le clapet C est à sa position basse, c’est-à-dire ouvert, comme le représente le dessin ci-dessus.
Si nous ouvrons la vanne, l'eau remplira la conduite de batterie et s'écoulera dans le bief d'aval par les orifices O O du clapet C (voir figure ci-dessus).
La vitesse de l'eau croissant dans la conduite de batterie depuis zéro jusqu'à un maximum correspondant à la hauteur de chute, le cube d'eau sortant par ces orifices sera de plus en plus considérable.
D'autre part, la section de la conduite de batterie étant un peu supérieure à la section totalisée des orifices O O, ceux-ci, lorsque la vitesse de l'eau sera sur le point d’atteindre son maximum, deviendront insuffisants pour laisser écouler librement toute l'eau amenée, et il y aura alors pression sous le fond plat du clapet qui tendra à se soulever, aidé par le contrepoids équilibrateur P. Avec l'accélération de vitesse, le clapet se soulèvera donc brusquement et viendra s'appuyer sur sa boîte B, interrompant ainsi tout échappement d'eau au dehors.
Les chocs énormes que supporte le clapet sont atténués, sans diminution de rendement, par la compression d'une partie de l'eau motrice qui, pendant le temps de la course montante du clapet, se trouve surpressée entre le fond du cylindre et le fond de sa boîte. Le choc est donc « freiné », ce qui évite toute rupture ou usure trop rapide du clapet.
La veine d'eau contenue dans la conduite de batterie, animée par la puissance vive acquise, continuera son mouvement en avant et viendra ouvrir la soupape S, laissant pénétrer une certaine quantité d'eau dans la cloche en comprimant le cube d'air qu'elle contenait.
À ce moment, la puissance vive étant épuisée, le cube d’air comprimé tendra à reprendre son volume primitif ; la soupape S se fermera brusquement, emprisonnant la quantité d'eau propulsée dans la cloche par le coup de bélier précédent : cette quantité sera chassée par la détente de l'air dans la conduite de refoulement R.
Le coup de bélier que nous venons de décrire peut être comparé au choc d'un marteau frappant un corps dur. Ce choc est suivi d’un mouvement de recul et c'est ce qui se produit également pour la veine d'eau après le coup frappé dans la cloche.
Ce recul ou dépression provoque la retombée du clapet, ouvrant ainsi les orifices O O communiquant avec l'extérieur. L'eau recommence donc, en accroissant sa vitesse, à s'écouler dans le bief d’aval, et le même phénomène précédemment décrit se renouvellera automatiquement.
La puissance utilisée par un bélier « Bollée » est composée : 1° De la hauteur de chute H ; 2° Du débit absorbé Q, dans l'unité de temps.
La résistance à vaincre comprend : 1° La hauteur manométrique de refoulement h, mesurée verticalement depuis le bas de la chute ou niveau d’aval, jusqu'au point culminant d'élévation, frottements ou pertes de charge dans la canalisation comprise ; 2° La quantité à élever dans l’unité de temps.
Pour qu'il y ait toujours équilibre, il faut donc que : Q × H = q × h
Mais, ainsi que nous venons de l’expliquer, le bélier étant un élévateur utilisant le choc d'une masse d’eau, le produit moteur QH est donc transformé ou utilisé sous la forme de « puissance vive » qui peut être représentée par la formule : P = 1/2 M V², dans laquelle : M = poids total de la masse d’eau contenue dans la conduite de batterie,
NOTA. — La maçonnerie devra être faite avec du bon mortier de chaux hydraulique et sable maigre, puis elle sera, après le passage du bélier et en présence du poseur, enduite intérieurement avec du ciment de Portland ou tout autre non gélif au moins sur toutes les surfaces en contact avec l’eau.
Les parties hachées en noir représentent les ouvertures à ménager dans la maçonnerie pour le passage des tuyaux et manchons à empellement qui s’y trouveront scellés après posage en remplissant les vides autour de ces pièces avec du bon blocage de maçonnerie.
NOTA. — La maçonnerie devra être faite avec du bon mortier de chaux hydraulique et sable maigre, puis elle sera, après le posage du bélier et en présence du poseur, enduite intérieurement avec du ciment de Portland ou tout autre non gélif au moins sur toutes les surfaces en contact avec l’eau.
Les parties hachées en noir représentent les ouvertures à ménager dans la maçonnerie pour le passage des tuyaux et manchons à empellement qui s’y trouveront scellés après posage en remplissant les vides autour de ces pièces avec du bon blocage de maçonnerie.
V² = Vitesse élevée au carré de cette masse.
Cette vitesse étant donnée par la hauteur de chute ou charge par mètre dans la conduite, frottements ou pertes de charge déduits.
D'après ces explications on comprend le rôle important que remplit la conduite de batterie dans une installation d’élévation d'eau par bélier.
C'est en effet dans cette conduite que se transforme en « puissance vive » la puissance réelle utilisée. Cette conduite doit donc avoir pour chaque cas — jamais exactement semblable — un diamètre et une longueur exactement proportionnés au débit employé et surtout à la hauteur de chute et à la hauteur de refoulement. Si, en effet, cette conduite était mal calculée, trop longue ou trop courte, la puissance vive n'y atteindrait pas le maximum nécessaire et le rendement utile serait de beaucoup diminué.
Il faut donc que dans chaque projet, cette conduite de batterie soit très exactement déterminée comme DIAMÈTRE, LONGUEUR ET PROFIL, afin d'être proportionnelle à la puissance absorbée et à la résistance à vaincre. Sans cette condition le fonctionnement et le résultat seraient très mauvais.
On peut dire que la conduite de batterie est au bélier ce que la chaudière est à une machine à vapeur.
Une telle comparaison fera mieux comprendre l'importance de cette question dans une installation d’élévation d'eau par bélier.
Spécialisés dans ces études et dans ces installations depuis plus de 70 ans, nous y avons acquis des enseignements techniques et pratiques qui nous ont permis d’établir des calculs très précis relatifs à cette importante question. Ces formules demeurent notre propriété industrielle.
Enfin, cette conduite de batterie supportant les chocs continuels de la masse d'eau, parfois énorme qu'elle renferme, les tuyaux qui la composent doivent être d’une résistance convenable et leurs joints tout particulièrement soignés suivant le mode de confection que nous avons adopté après de multiples expériences. GÉNÉRALEMENT CES TUYAUX SONT EN FONTE OU EN ACIER d'une épaisseur plus ou moins importante et quelquefois, sur une certaine longueur et pour de grandes hauteurs de refoulement, en cuivre rouge pur.
En résumé, pour obtenir un fonctionnement parfait et durable, un rendement maximum, enfin satisfaction complète, résultats qui dépendent autant de l'étude technique du projet, des qualités de l'appareil proprement dit que de la perfection du posage,
NOUS ENGAGEONS NOS FUTURS CLIENTS À CONFIER L’ENTREPRISE GÉNÉRALE DE LEUR INSTALLATION À NOTRE SERVICE D'ÉTUDES ET À NOTRE PERSONNEL DE MONTEURS TRÈS EXERCÉ.
Cette façon de procéder a fait la réputation de notre ancienne maison qui a pris et conserve, sans contredit, la première place dans la construction et l'installation des Béliers hydrauliques.
Pour les installations lointaines — à l'étranger et au-delà des mers — nous fournissons tous les plans, renseignements et documentation précise pour le posage parfait de l'ensemble : béliers, accessoires et canalisations de batterie et de refoulement. Les résultats obtenus ont toujours été parfaits.
CALCUL DU RENDEMENT D’UN BÉLIER « BOLLEE »
Il est facile de se rendre compte approximativement de la quantité d’eau que peut élever un bélier, sachant que le coefficient de rendement est en moyenne de 65 à 70 % dans le cas où il faut élever l’eau à une hauteur de cinq à dix fois la chute, ce qui est le plus fréquent.
Le problème se pose donc ainsi :
Q représentant le débit moteur à employer ; H représentant la hauteur de chute ; h représentant la hauteur d’ascension, entre le sommet de cette chute et le point culminant d’élévation d’eau ; c coefficient de rendement.
La quantité élevée est : q = c × (Q H / h)
Premier exemple. — Supposons :
Q = 10 litres par seconde H = 2 mètres h = 20 mètres rapport = 1/10 c = 0,65 Quantité élevée q = 0,65 l, soit 65 centilitres par seconde.
Deuxième exemple. — Supposons :
Q = 10 litres par seconde H = 2 mètres h = 10 mètres rapport = 1/5 c = 0,70 Quantité élevée q = 1 l, 400 par seconde.
Troisième exemple. — Supposons :
q = 1 litre 400 par seconde H = 2 mètres h = 10 mètres rapport = 1/5 c = 0,70
q × h 1 ,400 × 10 Quantité absorbée Q = —— = 10 litres par seconde. 0,70 H 0,70 × 2
Ces indications sont naturellement très approchées ; sur nos devis nous indiquons dans chaque cas la quantité minimum élevée et rigoureusement garantie.
CONDUITE DE REFOULEMENT
Cette conduite doit aller, autant que possible, en ligne droite en partant du bélier jusqu’au réservoir et en évitant toute contre-pente ou « dos d’âne » où se localiseraient des accumulations d’air obstruant le passage de l’eau. Une ventouse ou purgeur d’air remédierait à ce défaut de la contre-pente si elle était inévitable.
Le diamètre intérieur de cette conduite est proportionnel à la quantité à élever et nous l’indiquons dans chaque cas.
Nous conseillons l’emploi des tuyaux de fonte, type Ville de Paris à emboîtement et cordon, à joints au plomb coulé et maté, qui donnent le maximum de durée et la plus parfaite étanchéité.
Toutefois, dans les pays où leur prix est avantageux, nous employons les tuyaux en acier étirés, sans soudure, type Mannesmann, à joints au plomb coulé et maté, qui offrent une très grande résistance aux chocs et vibrations.
La profondeur moyenne de la tranchée recevant cette conduite est généralement de 60 centimètres et la largeur au fond de 50 centimètres.
Nous fournissons cette conduite au gré de nos clients et le posage en est effectué par nos monteurs spécialistes.
Les terrassements et ouvrages de maçonnerie demeurent toujours à la charge de nos clients qui les font exécuter sous leurs ordres ou par des entrepreneurs de métier, suivant nos plans et indications.
BÉLIERS HYDRAULIQUES « BOLLEE » À DEUX EAUX
Ce bélier hydraulique, inventé par M. Ernest Bollée fils, en 1888, est qualifié de bélier à deux eaux, parce qu’il fonctionne au moyen d’un cours d’eau bourbeuse ou salie, qui lui sert de force motrice, pour élever directement de l’eau limpide, potable, de source, de puits artésien ou d’une autre nature, prise à proximité.
L’établissement du bélier à deux eaux doit être préféré à celui du bélier simple, chaque fois qu’il est désirable ou utile de propulser presque tout le volume disponible d’eau potable, quand, à proximité, une autre force motrice hydraulique, formée d’eau impure, et d’un débit plus important peut être utilisée pour la mise en jeu de ce bélier.
Sa fonction est semblable à celle du bélier ordinaire, dont il ne diffère que par des modifications très simples apportées dans ses organes mobiles.
L’installation d’un bélier à deux eaux est identique comme disposition et maçonneries à celle d’un bélier simple. Il doit être seulement prévu en plus l’établissement d’une conduite en fonte, poterie ou ciment pour amener jusqu’au bélier la quantité d’eau pure qu’il doit élever.
N.D.L.R. — Nous remercions la Société ETERNIT d’avoir mis à notre disposition ce document d’archives, et M. Gérard Bollée, arrière-arrière-petit-fils du fondateur : M. Ernest-Sylvain Bollée (1842-1880), de nous avoir autorisés à le publier, la Société des BÉLIERS HYDRAULIQUES BOLLEE ayant disparu entre-temps.
TABLE DES ANNONCEURS
DE L'EAU ET L'INDUSTRIE exceptionnellement ce mois-ci, voir page 16
PETITES ANNONCES
50 F + T.V.A. le centimètre sur une colonne (minimum 2 cm)
INGENIEUR, responsable serv. traitement effluents industriels cherche création service ou département similaire dans société spécialisée ou non – Références de premier ordre. Écrire à la revue n° 8558.
DEA Hydrogéologie et Géochimie des Eaux – 27 ans – 2 ans exp. enseignement – Recherche poste hydrogéologie France ou O.-M. – dispon. imméd. – Écrire à la revue n° 8526.
Société d’épuration recherche technicien 30-35 ans expérimenté dans les traitements des eaux usées, les relations clients, la conduite des chantiers pour Agence Nord et Paris. Écrire à Revue n° 8499.