[Photo : Le château d'eau de Talla.]
Bien qu’entièrement construit en tôle d’acier de 9,5 mm rivetée à la main, et alors qu’il n’avait reçu pour tout entretien pendant 72 ans que des soudures par points (pour obturer des joints qui fuyaient ou réparer une tôle piquée), on constata en 1976 une corrosion généralisée. Le fond était le plus touché : de nombreuses plaques étaient fortement piquées et la rouille avait considérablement réduit leur épaisseur. Souder de nouvelles plaques à l’intérieur était la solution évidente à l’exception des zones marginales de 3 m de large occupées par les tirants très rapprochés qui assurent la fixation des parois verticales au fond du réservoir. Les seules solutions économiquement acceptables ici étaient la métallisation ou la pose d’un revêtement épais à base de résine.
À l’issue d’entretiens entre les instances administratives concernées, Ciba-Geigy et l’entreprise Jessops & Co Ltd, des essais ont été pratiqués avec des systèmes époxydes. Des tôles d’acier de 90 x 15 cm et de 12,5 mm d’épaisseur ont été poncées, dégraissées au trichloréthylène, enduites d’une couche primaire à base d’Araldite puis revêtues soit d’une formulation époxyde Ciba-Geigy, soit d’un mortier Araldite chargé de sable de silice.
[Photo : L'intérieur du réservoir.]
Une semaine plus tard, on a pratiqué un essai de flexion (75 mm) sur les échantillons, puis on les a immergés pendant 24 h dans de l’eau contenant 0,6 ppm de chlore (l’eau potable de Calcutta est chlorée à raison de 0,35 ppm). Aucune fissure ni altération du mortier ou de l’enduit n’ont pu être décelées. En juin 1977, ces résultats ont donc amené les responsables à choisir ce mortier pour la réhabilitation des tôles de liaison.
Outre la fourniture de la résine et des durcisseurs, nous nous étions engagés à former les ingénieurs et techniciens des services officiels et de l’entreprise à la préparation et à l’application de l’enduit et du mortier.
Sur le chantier, le déroulement des opérations était le suivant : décapage des tôles à l’aide de ponceuses mécaniques portables, dégraissage puis application d’un revêtement ayant jusqu’à 6 mm d’épaisseur. Aucune difficulté n’est apparue, en dépit de températures variant entre +7 °C et 40 °C et d’une humidité relative atteignant parfois 95 %.
La première livraison de l’Araldite et des durcisseurs a eu lieu au début de 1978 et la remise en état du premier des quatre compartiments a été achevée à la fin de la même année. Ce compartiment n’a subi depuis lors aucune interruption de service et le revêtement se comporte comme prévu. Le traitement d’un second compartiment s’est terminé à l’automne 1983.
D’après la revue « Aspects » de la Société Ciba-Geigy