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Histoire d'eau : L'eau de Séville à l'époque d'Al Andaluz (2ème partie)

30 avril 1997 Paru dans le N°201 à la page 60 ( mots)
Rédigé par : José-lama HALCóN

La région de Los Alcores est située dans la zone méridionale de la plaine du Guadalquivir, en Andalousie occidentale, à une vingtaine de kilomètres à l'Est de Séville. Son identité régionale vient de sa structure topographique et géologique qui la distingue fortement de la «Campiña», zone intermédiaire entre la vallée alluviale du Guadalquivir et le piémont de la sierra de Morón. Sa particularité a induit depuis au moins le néolithique son développement historique, social, culturel et politico-administratif (Sancho Royo 1993). Dans cet article, on prendra l'eau de Los Alcores, l'un des quatre éléments de la création (Lacomba, Calvo 1993), comme fil conducteur pour nous rapprocher de la connaissance du lieu.

La région de Los Alcores est située dans la zone méridionale de la plaine du Guadalquivir, en Andalousie occidentale, à une vingtaine de kilomètres à l’Est de Séville. Son identité régionale vient de sa structure topographique et géologique qui la distingue fortement de la « Campiña », zone intermédiaire entre la vallée alluviale du Guadalquivir et le piémont de la sierra de Morón. Sa particularité a induit depuis au moins le néolithique son développement historique, social, culturel et politico-administratif (Sancho Royo 1993). Dans cet article, on prendra l’eau de Los Alcores, l’un des quatre éléments de la création (Lacomba, Calvo 1993), comme fil conducteur pour nous rapprocher de la connaissance du lieu.

[Photo : Plan des galeries drainantes et de l’ensemble des moulins d’Alcaudete : 1 : les galeries drainantes (« minas de agua ») ; 2 : collecteur des galeries ; 3 : l’ermitage et le premier moulin ; 4, 5, 6 : les moulins suivants ; 7 : l’abreuvoir ; 8 : le Cortijo ; 9 : la motilla (butte ou tumulus)]

Sur le plan (fig. 11) de l’origine des galeries qui alimentent les moulins de Alcaudete, donné par Francisco Vázquez de Viso del Alcor, on observe qu’elles constituent un système de drainage dans l’Alcor, concentrant l’eau de la nappe phréatique de cette zone jusqu’aux écluses des moulins (fig. 12-13). Les galeries les plus profondes ont des puits lumineux qui servaient pour l’éclairage et la ventilation et l’évacuation des déblais lors de leur creusement.

Par , architecte, Université de Séville, traduit de l’espagnol.

Ce texte est l’introduction d’un ouvrage auquel travaille l’auteur sur le rôle architectural et socio-culturel des patios dans l’habitat andalou et particulièrement sévillan.

L’opinion locale dit que l’approvisionnement de Carmona en eau, qui se faisait de cette manière dans l’Antiquité, venait de cette partie de Alcaudete, l’un des points de Los Alcores les plus riches en eau. Actuellement, le contrôle du débit peut être effectué depuis un édifice situé près de l’ermitage. L’eau est pompée mécaniquement pour l’utilisation agricole et pour remplir un barrage construit très récemment. Dans un climat sec, le transport souterrain de l’eau, en réduisant l’évaporation de manière significative, représente une économie certaine. À tel point que dans d’autres galeries de Alcalá, il existe encore des vestiges de moulins souterrains (Valor et Romero, 1995). Ainsi d’un moulin à l’autre, l’eau ne court pas à la surface mais dans des galeries souterraines qui sont visibles aujourd’hui en partie à cause du délabrement alarmant de l’ensemble.

* Ces puits dont les orifices à la surface du sol, entourés d’un bourrelet de déblais, sont caractéristiques des qanats iraniens. Les Arabes ont diffusé la technique perse vers l’ouest, jusqu’au Maghreb (foggaras) et en Espagne.

[Photo : Figure 12 : Vues des galeries drainantes]

À côté du dernier moulin on a fait un potager. L’eau qui entraînait les dernières roues sert à l'irriguer. On trouve aussi un abreuvoir pour le bétail (fig. 10). L’eau passe par l'abreuvoir et retourne à la nature, ce qui rappelle le rapport typique entre les ruisseaux et les monastères cisterciens qui, de la même manière, étaient situés à côté de cours d’eau dont un bras était dévié vers les constructions, les traversait, et l'eau était destinée successivement à être bue, aux jardins, aux cuisines, aux bains et latrines, pour être restituée ensuite à la nature.

Avant de courir complètement libre dans la vega, le ruisseau passe encore par la ferme qui porte aussi le nom de Alcaudete. Au Moyen-Âge, les règlements de Carmona fixaient la quantité d’eau que la ferme pouvait détourner pour ses besoins. Aujourd’hui un jardin, qui prend une place imposante dans le paysage, compense l’abandon des moulins. Son créateur est l'un des paysagistes les plus importants de notre époque, le Français Forestier, qui a dessiné entre autres le parc Maria Luisa à Séville et celui de Monjuich à Barcelone, mais aussi d'autres jardins dans les alentours de Carmona. Les moulins étaient utilisés pour moudre le blé et produire la farine. C’était une opération qu'il fallait faire quotidiennement car « tandis que le blé peut s’emmagasiner presque indéfiniment, la durée de la farine est d’à peine un jour » (Braudel). Pour cela, ils devaient faire partie d’un système de productivité et d’économie complexe.

La ferme (cortijo) de Alcaudete est située au point de jonction de tous les chemins de la plaine fertile. C’était le lieu de confluence de toutes les récoltes de la zone. Depuis ses silos, on transportait quotidiennement le grain aux moulins. Ils se situent tous du même côté du chemin, à peu de distance de celui-ci. Les moulins d’Alcaudete ne sont pas une exception mais les plus en vue d’une série que nous avons trouvée dans Los Alcores. Mais ils disparaîtront sans doute en peu de temps si l'on ne remédie pas à leur détérioration accélérée. On trouve des ensembles de moulins à Alcalá de Guadaira, appuyés à la rivière. Encore deux à Gandul, quatre à Mairena, dont un possède un superbe aqueduc ; à El Viso et à l'entrée de Carmona, au port de Brenes. Apparemment il y a là, grâce au spectaculaire débit d'eau, des thermes romains (Sancho Corbacho). Aujourd’hui, l’eau refroidit le serpentin d'une fabrique de la merveilleuse liqueur artisanale, une relique ethnographique : l'anis « Los Hermanos ».

On pourrait restaurer tous ces endroits extraordinaires, en faire des parcs, afin que la population et les touristes puissent en profiter.

[Photo : Figure 10 : L'abreuvoir à l'aval du dernier moulin, avant le rejet dans l'arroyo Alcaudete. Au fond le cortijo (la ferme) de Alcaudete où était stocké le grain à moudre]
[Photo : Figure 13 : Vues des galeries drainantes]

Le transfert de l’eau

Les caños de Carmona

Presque jusqu’à l’époque contemporaine, Séville était approvisionnée en eau de quatre façons : par le Guadalquivir, par des puits creusés dans le sous-sol de la ville, par des citernes d'eau de pluie et enfin par les sources de Carmona (Valor 1996). La qualité de leur eau était de loin la meilleure.

Bien que sur les fontaines anciennes on puisse lire que les sources viennent du Guadaira, au niveau d’Alcalá, la réalité est en fait qu’il s'agit d'une eau souterraine de l'aquifère de Los Alcores. L’inclinaison longitudinale, vers l’extrémité sud des Alcores, des strates de calcarénites où s'accumule l’eau, fait que le débit est maximal et que l’on a cru à un río souterrain, tel que Sancho Royo a estimé qu'il se situait aux environs de 8000 à 12000 m³ par jour.

Les sources de Carmona en fait se situent dans cette zone basse sud d’Alcalá, à l’opposé de Carmona et sont mal nommées. Les évidences archéologiques donnent à penser que l’aqueduc qui transportait leur eau doit dater de l’époque romaine.

Il est difficile de traduire caños par sources : en effet, caños veut dire roseaux ou cannes creuses. On peut penser que les sources de Carmona sont un ensemble de tubes drainant une zone de suintements dans l'affleurement des calcarénites au-dessus des terrasses ou sous-sol imperméable.

[Photo : Arrivée à Séville de l’Aqueduc de Carmona (iconographie de Séville)]

quand Séville s’appelait encore Hispalis. On peut dire ainsi que Los Alcores n’était pas seulement le grenier de Séville, mais aussi sa fontaine.

Vicente Romero, de Alcalá de Guadaira, a récemment démontré (Valor & Romero 1995) que les sources viennent, tout comme l’eau de Alcaudete, d’un système de galeries souterraines, creusées dans la colline et dont le point de départ se situe près de l’ermitage, aujourd’hui disparu de Santa Lucia, au nord de Alcalá de Guadaira, connu aussi au temps de l’Islam comme « ermitage des boulangers » (Amores 1995), à cause de la qualité de son blé, de son eau et de ses moulins. La confusion toponymique vient de ce que ces galeries furent creusées avec la même technique que les tombes de la nécropole de Carmona. Les galeries sillonnaient le sous-sol de Alcalá, alimentant ses maisons par des puits et des escaliers d’accès (bocaminas), puis, avant d’atteindre Séville, débouchaient à la surface vers l’ancienne ferme La Red, aujourd’hui zone industrielle La Red. De là, les eaux s’écoulaient en canal ouvert qui, à la Cruz del Campo, devenait un aqueduc qui entrait dans la ville par la porte de Carmona, ainsi qu’on peut le voir dans l’iconographie importante de ce point de la ville (Valor, 1995). (fig. 14)

La documentation historique la plus connue actuellement est celle qui fait référence aux sources de Carmona aux XIIe et XIIIe siècles. Le calife almohade Abu Yacub Yusuf, décidé à donner à Séville la notoriété d’une ville impériale, a commencé de grands travaux urbains, parmi lesquels la Giralda, la nouvelle mosquée, la transformation des alcázares, l’agrandissement des remparts de la ville, avec la Torre del Oro et le Castillo Triana, entre autres, que l’on peut encore voir. On lui doit aussi la reconstruction de l’adduction d’eau de Alcalá. Le professeur Rafael Manzano rapporte la chronique de l’époque dans laquelle Ahmad Sahib-al-Sala raconte comment en 1171 : « Il y avait sur le chemin de Carmona des vestiges anciens, qui avaient été recouverts par la construction d’un canal. La terre le recouvrait et il y avait une rangée de pierres dont on ne connaissait pas le sens. L’ingénieur al-Hays-Yals alla jusqu’à elle et le tracé d’un aqueduc est apparu, par lequel l’eau passait pour arriver jusqu’à Séville, œuvre des premiers rois romains, des époques passées, de gens disparus… »

La recherche, selon ce qu’a expliqué le professeur Manzano, a conduit l’ingénieur jusqu’à la fontaine de al Gabar, qui n’était rien d’autre que la rupture de l’ancienne conduite d’eau, souterraine à cet endroit. En la suivant, ils arrivèrent à la prise d’eau, au bord du Guadaira, près de Alcalá (Manzano, 1995).

[Photo : Palais de la Buhaira : reconstitution hypothétique de la façade du pavillon et plan avec les canalillos, les fontaines et le grand bassin]

La Buhaira : une villa impériale approvisionnée par les sources de Carmona

Avant d’arriver à Séville, une partie de l’eau était déviée vers le sud afin d’approvisionner une maison de campagne que les rois almohades s’étaient fait construire pour leurs loisirs. Elle s’appelait La Buhaira, qui veut dire lagune en arabe, à cause du bassin où était stockée l’eau qui arrivait de Los Alcores. Des recherches récentes (1971, 1989 et 1995) ont permis de montrer comment était cette maison de campagne, dans laquelle loisir et production s’intégraient, dans la plus pure tradition méditerranéenne, depuis la Grèce en passant par l’Asie mineure et Rome, ensuite l’Islam, jusqu’à la Renaissance et au Baroque.

Un bassin de 43 × 43 m était l’élément central de l’ensemble. Le fond était revêtu de mortier de chaux peint en rouge. Sur tout le côté oriental du bassin, un pavillon à portiques ombrageait trois salons. Un pavillon carré, couvert d’une coupole, occupait le côté sud du bassin ; cette « qubba », salon ouvert caractéristique de l’Islam, était propre à la méditation et à la contemplation. Le périmètre du bassin et des pavillons était parcouru par des « canalillos ». Leur bruissement et les reflets sur l’eau du bassin, par les chaudes nuits d’été, devaient donner un avant-goût du paradis. (fig. 15)

Après la reconquête catholique, la Buhaira est connue comme le verger du roi pour ensuite devenir la propriété des Ribera à la fin du XVe siècle. C’est une

[Photo : vue des fouilles de la Buhaira avec la reconstruction du grand bassin (alberca)]

des familles d’avant-garde qui ont été à l'origine de l'introduction de la Renaissance à Séville. Fadrique Enriquez de Ribera, marquis de Tarifa, a voyagé en terre sainte, en Italie chez Laurent de Medicis en sa villa de Poggio a Caiano. Il est revenu profondément imprégné du nouvel esprit.

En même temps que la propriété, les Ribera ont acquis le droit à l'eau. Le fameux ambassadeur de Venise, Andrea Navaggiero, qui vint aux noces de Charles Ier et découvrit le Potager du Roi entre autres lieux, se souvint : « un beau palais avec un grand bassin... dans ce jardin-là et dans d'autres à Séville, j'ai vu des orangers aussi hauts que nos noyers ». (Gerencia Municipal de Urbanismo, 1992).

Depuis lors et jusqu’à aujourd'hui, cet endroit eut à souffrir de la croissance urbaine et de l’abandon des sources de Carmona, quand les systèmes modernes ont remplacé vers la fin du XIXe siècle l'ancien approvisionnement en eau.

Non seulement les constructions et les potagers avaient disparu dans les années 70, mais leur trace était presque perdue. Par chance, la mairie de Séville acheta le sol, fit les recherches archéologiques susmentionnées et un chantier a commencé, dans lequel il est prévu la reconstruction du bassin et d'une partie des vergers. Ce sera bientôt un jardin archéologique qui gardera le souvenir d’épisodes importants de l’histoire de la ville.

La Casa de Pilatos (fig. 17)

Ribera, a acquis en même temps que le Verger du Roi sa maison principale au centre de Séville, près de la Porte de Carmona. Une des raisons principales de son acquisition fut qu’avec la maison il acquérait un droit d’accès à l'eau venant des sources de Carmona et qui allait vers un puits près de la cathédrale. Seules les maisons importantes, les couvents et les fontaines publiques possédaient un propre accès à l’eau courante.

L’eau de Carmona s’emmagasinait dans une citerne où est aujourd’hui le Petit Jardin. De ce bassin, élevée par une noria, l'eau était distribuée aux fontaines du patio principal et du Grand Jardin.

[Photo : Photo du bassin dans le petit jardin de la Casa Pilatos]

La maison de Pilate a subi au cours du temps bien des changements dont deux transformations importantes au XVIe siècle : la conception du portail et du jardin intérieur principal et la transformation de l’ancien verger en parc archéologique.

[Photo : La Casa Pilatos (dans le barrio Santa Cruz) plan de Montserrat Mejías Delgado]

C’est une construction renaissance sévillane typique. La maison est une succession d’espaces ouverts entre lesquels se situent les pièces et les dépendances. On peut inclure la Casa Pilatos dans la catégorie des villas de grande tradition méditerranéenne. Selon la tradition locale, la maison principale comprend pour l'été, le rez-de-chaussée frais, à l’ombre des galeries et jardins et pour l’hiver, l’étage hors d'humidité et plus ensoleillé.

Les galeries et les jardins sont peuplés de sculptures antiques et les parements sont couverts de peintures délicates aux couleurs variées. Au temps de sa splendeur, ses salons furent le lieu de réunions d'une académie d’artistes et d’humanistes patronnée par ses hôtes.

Les jardins, de tradition hispano-mau-

« A Martin Pastor »

[Photo : Axonométrie du patio principal de la casa Pilatos]
[Photo : Intérieur d'un café turc à Istanbul]

Presque ont un tracé géométrique rigoureux, mais dont chaque plate-bande est librement plantée, participant à l’aspect très distingué de la Casa. Ce tracé provient de la structure que les premiers systèmes d’irrigation imposaient (Rubió i Tuduri, 1981).

À travers les grilles qui laissent passer la brise, on peut voir, de chaque côté du patio principal, le Grand Jardin et le Petit Jardin. Le jardin est, pendant la période de l’Islam à la Renaissance, synonyme de privilège, un lieu pour les loisirs et le repos, ainsi que pour la méditation. Comme le rappelle Melville dans Moby Dick « la méditation et l’eau sont unies pour toujours » (« Meditation and water are wedded for ever »).

Le salon principal et la salle à manger d’été (fig. 19)

Léon B. Alberti, dans son traité d’architecture, écrit au sujet des différentes dépendances des villas : « Du patio de la maison on aura accès aux salles à manger… pour les salles à manger d’été il est conseillé, en premier lieu, l’eau, et aussi la verdure des jardins ».

Sur une illustration du XVIIᵉ siècle du palais de Topkapi, recueillie par Fernand Braudel, on voit des Turcs assis autour d’une fontaine dans un salon ouvert, de mêmes proportions que ceux de Pilatos (fig. 20).

Au centre de la qubba de Pilatos, à l’autre bout de la Méditerranée, il y a aussi une petite fontaine d’où l’eau jaillit, silencieuse, suave et fraîche. C’est l’eau des Alcores à la fin de son trajet (fig. 21).

[Photo : Patio principal de la Casa Pilatos]

Remerciements à José Vázquez del « Colectivo Ecopacifista Solano » de El Viso del Alcor, qui a aimablement fourni les photographies et le plan des galeries aquifères de Alcaudete pour l’élaboration de cet article.

Références bibliographiques

– Alberti L.B., De re aedificatoria (Ed. Akal) 1991

– Amores Carredano F., « El poblamiento histórico de los Alcores » en El Paisaje de Los Alcores, inédito (1993)

– « Al-Buhaira / Huerta del Rey », en El último siglo de la Sevilla islámica, 1995.

– Braudel F. (Ed.), El Mediterráneo, 1988 – Civilización material, economía y capitalismo, 1984.

– Braunfels W., La arquitectura monacal en occidente, 1974.

– Calvo Laula A. & Lacomba J.F., « Carmona motor de sensaciones » en Carmona ciudad y monumentos, 1993.

– Dickie J., « Los palacios de La Alhambra » en Al-Andalus, 1994.

– FCDM, Guía de la Casa de Pilatos, s.f.

– Gerencia Municipal de Urbanismo Ayuntamiento de Sevilla, Plan especial de la Buhaira, 1992.

– Grabar O., La Alhambra, iconografía, formas y valores, 1988.

– Lleó Cañal V., Nueva Roma, 1979.

– Manzano Martos R., « El Alcázar de Sevilla : Los palacios almohades », en El último siglo de la Sevilla islámica, 1995.

– Mayer J., Los orígenes de los estudios prehistóricos y arqueológicos en los Alcores y Don Jorge Bonsor, inédito (1992).

– Pérez de Lama Haledn J., Biografía del patio mediterráneo, inédito (1996).

– Romero de Solís P. (Ed.), Carmona, catálogo arqueológico y artístico, 1943.

– Sancho Royo F., « Evolución del paisaje de Los Alcores » en El Paisaje de Los Alcores, inédito (1993).

– Valor Piechotta M. & Romero V., « El abastecimiento de agua » en El último siglo de la Sevilla islámica, 1995.

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