Pour se débarrasser du sulfure d’hydrogène (H2S), la solution miracle n’existe pas. Principalement parce que chaque réseau d’assainissement et station d’épuration est différent et que la qualité des effluents pourra varier tout au long du parcours. Mais certains procédés s’en rapprochent, le principe étant d’agir le plus tôt possible sur le processus de fermentation lorsque c’est possible. Ces traitements dits réactifs agiront tels des procédés d’absorption ou d’inhibition selon le cas, tout dépend si l’on intervient sur le problème en amont, en aval, sur de l’air ou dans la masse.
À haute concentration, au-delà
de 700 ppm, le sulfure d’hydrogène (H2S) est un gaz mortel et
sa toxicité débute à 5 ppm en ambiance
de travail. En limitant la concentration
d’H2S entre 3 et 5 ppm, le gestionnaire
du réseau d’assainissement en limitera
largement les effets sur la sécurité des
personnes, la corrosion des ouvrages
(corrosion biogénique) et les nuisances
olfactives. «Plusieurs entreprises proposent des traitements réactifs chimiques
ou biologiques qui répondront à ces effets.
Encore faut-il savoir choisir le bon produit, le bon dosage qui doit être aussi
le plus faible possible pour une réduction
des coûts, tout en assurant une performance de qualité», explique Micr’Eau
dont les compétences lui permettent
de fournir une prestation complète, du
diagnostic du réseau jusqu’à la mise en
œuvre des traitements. Parmi les traitements préventifs du H2
S, l’utilisation de
nitrate de calcium qui limitera sa formation est souvent privilégiée, et dans une
approche plus «curative» du traitement,
l’utilisation des sels ferreux est aussi largement répandue. Enfin, la couverture
des stations d’épuration reste également
une méthode utilisée pour piéger les
gaz rejetés et traiter l’air emprisonné.
CARACTÉRISER POUR MIEUX TRAITER
Particulièrement présent dans les effluents urbains, le sulfure d’hydrogène est la forme gazeuse du soufre qui en présence d’eau pourra prendre la forme d’H2 S, gaz très soluble mais aussi très volatile et donc difficile à capter. Pour sa mesure, plusieurs solutions existent notamment chez AQUA MS, MSA, Ijinus, Equipements Scientifiques, Moineau Instruments ou encore Teledyne. Du côté des solutions préventives, composées de nitrate de calcium, le procédé naturel Nutriox développé par Yara il y a une trentaine d’années, est aujourd’hui l’une des solutions préventives les plus pertinentes s’il est injecté dans le réseau, avant la formation du gaz en maintenant les effluents à l’état d’anoxie, bloquant ainsi le processus de fermentation anaérobie, à l’origine de la formation d’H2 S. «Plus l’injection de Nutriox sera réalisée en amont dans le réseau, plus le produit sera efficace, et plus les quantités de produit nécessaires seront faibles», explique Clément Mahe, directeur commercial France chez Yara. Pour cibler et mieux gérer les injections du précieux nitrate de calcium, Yara a mis au point un logiciel de calcul basé sur des algorithmes. «Les algorithmes correspondent à des paramètres physicochimiques mesurés dans les effluents et qui vont nous permettre de caractériser la septicité des effluents et ainsi, d’adapter la bonne quantité», poursuit Clément Mahe.
Dans cette course à l’optimisation demandée pas les gestionnaires, Yara a également développé un logiciel de simulation, le N-Simulator, un outil dynamique qui va permettre de réaliser un premier dimensionnement. En parallèle, Yara pourra également réaliser un diagnostic H2 S grâce à des capteurs placés là où «théoriquement» il y a le plus d’H2 S, afin de caractériser, de manière «réelle» cette-fois-ci, la quantité d’H2 S dans l’air, dans le réseau ou dans l’air ambiant. De son côté, la société Kemira développe depuis 2011 des solutions de traitement et outils d’aide à l’exploitation afin de permettre aux utilisateurs de «doser juste ce qu’il faut» et de contrôler en temps réel l’H2 S depuis son point de formation.
«En tant que producteur engagé dans le
développement durable, nous attachons
une importance toute particulière à aider
les utilisateurs à bien travailler avec
nos produits et à les doser de manière
optimale. En 2011, nous avons développé la sonde de mesure KemConnect
OCC qui grâce à l’algorithme d’injection
offre une injection régulée des réactifs
PIX» explique Pierre Coadic, Directeur
Commercial Eau et Industrie.
En termes de réactif, Kemira travaille à
base d’un chlorure ferreux qui est très
concentré à 12,5% de Fer et qui d’un
point de vue technique avec des petites
quantités a une double action: la neutralisation des sulfures formés en digestion
et la déphosphatation sur les bassins
biologiques.
PRÉVENIR ET GUÉRIR : LES PRODUITS DU TYPE SELS DE FER
Face à la hausse du prix du nitrate de
calcium qui présente aussi l’avantage de
moins dégrader les ouvrages, pompes,
coudes et autres conduites réduisant
de la même manière les coûts d’exploitation, d’autres alternatives comme
les produits du type sels de fer, le fer ferrique et le fer ferreux se sont développées même si leur pouvoir corrosif
est plus important. Le fer ferrique, principalement utilisé en station d’épuration dans le processus de sédimentation
des boues, a donc un effet de fixation
des sulfures, sans en empêcher toute
fois la formation. Par ailleurs, le fer ferrique se transforme en fer ferreux dans
l’eau et produit par réaction sur les sulfures un composé insoluble, le sulfure
de fer. «Résultat, le soufre fixé par réaction chimique dans l’eau ne ressortira
plus sous forme d’H2
S. Le traitement au
chlorure ferreux, fer ferreux, présent
dans l’eau y restera jusqu’à ce qu’il réagisse avec les sulfures», souligne encore
Micr’Eau. Les traitements au sel tirent
toutefois leur épingle du jeu grâce à
leur durée de vie dans le réseau, environ 24 h, contre en moyenne 6 h pour
le nitrate de calcium avant d’être digéré
par des bactéries sulfato-réductrices ou
des bactéries dénitrifiantes aérobies qui
transforment le nitrate en azote.
TENIR COMPTE DE LA CONCEPTION DU RÉSEAU
La prise en compte de tous les paramètres du réseau, en théorie gravitaire
où les échanges entre eau et air pourront toutefois être importants, sera
essentielle avant de choisir le réactif.
«Dans les canalisations gravitaires, l’eau
ne devient jamais septique parce qu’elle
solubilise toujours suffisamment d’oxygène pour éviter des conditions d’anaérobie, favorables au développement des
BSR. Par contre, dans les tuyaux de refoulement en charge où il n’y a pas d’air et où
le peu d’oxygène qui rentre au départ est
vite consommé par les bactéries aérobies
encore présentes dans les eaux usées, on
passe alors à des conditions anaérobies
avec le développement des BSR», explique
Micr’eau. Si les distances de gravitaire ne
sont pas suffisamment longues pour tout
réoxyder avant la station d’épuration, ces
eaux arriveront alors plus chargées en
H2
S, notamment en cas de climat chaud.
LE CHOIX DU RÉACTIF OXYDANT
Il existe toute une palette de réactifs.
Certains augmentent le pH de l’eau
(jusqu’à 8,5-9) de manière à conserver les
sulfures sous forme dissoute, non volatiles. Les eaux gravitaires avant d’arriver
au poste de relevage sont souvent des
eaux non septiques qui ne contiennent
pas de sulfures parce qu’elles sont riches
en oxygène, et la moindre forme de sulfure va être oxydée par l’oxygène présent. Dans les zones aériennes d’un
réseau comme en station d’épuration,
dans les postes de relevage ou certains
gravitaires, un biofilm pourra se former.
Au contact de ce film composé de bactéries qui est dans un milieu totalement
anaérobie tout en étant dans l’air, l’H2
S va
se solubiliser et là il va être métabolisé
par des bactéries cette fois-ci sulfatooxydantes présentes dans ce milieu
aérobie qui vont réoxyder l’H2
S. Mais
cet hydrogène sulfuré qui a été oxydé
en acide sulfurique est particulièrement
corrosif pour le béton, en particulier la
chaux qui le compose.
PRÉVENIR L’USURE DES RÉSEAUX
Certains mortiers composés à 100% d’aluminates comme le SewperCoat d’Imerys empêcheront la formation du biofilm et résisteront à la corrosion pour plusieurs dizaines années. La société Hermes Technologie propose son enduit de mortier ERGELIT KS2b-L pour protéger le support dans la masse contre la bio-corrosion par H2S mais aussi pour le reprofiler, le restructurer mécaniquement et le rendre imperméable. Chez Kemica Coatings, la résine bicomposants Kemistatif sans solvant à durcissement rapide et polymérisable à froid et certifiée ACS, est particulièrement bien adaptée aux conduites de fort diamètre, et se prête bien au tubage. Dans le cadre d’ouvrages neufs, les produits Xypex permettent de garantir l’imperméabilisation ainsi qu’une protection contre les agressions chimiques comme l’H2 S.
Proposés sous forme d’adjuvants qui,
ajoutés au mélange béton lors de sa préparation, vont venir renforcer l’imperméabilisation et ainsi sur le long terme,
réduire le coût de la maintenance. En
y ajoutant le Xypex Biosan, la protection complète de l’ouvrage est garantie
grâce à ses molécules chimiques. «Avec
le Biosan, on s’affranchit de l’H2
S qui est
l’un des problèmes majeurs sur la pérennité des bétons», explique Gilbert Tiezzi
en charge du développement des produits sur le marché français. Enfin, faire
le choix de canalisations dans un matériau totalement inerte comme polypropylène (PP), pourra également être une
solution technique face au problème de
corrosion, comme le propose DYKA,
PUM, Poloplast ou encore Wavin.
RÉDUIRE LA CORROSION… ET LES ODEURS
«Biothys a développé un complexe de neutralisants d’odeurs à forte rémanence et à large spectre d’action contenu dans les plaques Gelactiv», explique Michael Luccisano, gérant de Biothys. Les actifs relargués sous forme de gaz par les plaques Gelactiv se combinent aux groupements malodorants pour les neutraliser. Simples à utiliser et économiques, elles permettront de diminuer et de retarder les effets de corrosions engendrés par l’H2 S. La plaque se présente sous la forme d’une matrice polymérique suspendue au sein du réseau ou d’un avaloir a une efficacité qui s’étend sur 3 à 4 mois en fonction des conditions climatiques qui pourront réduire ses effets (chaleur, vent). En fonction de la quantité de la quantité de gaz, de 1 à 3 plaques pourront être installées. Après utilisation, celles-ci seront traitées comme des déchets standards.
Enfin, des acteurs comme Olentica, Klearios ou Groupe VTA proposent des solutions de traitement des odeurs qui s’adaptent à ces situations. De son coté, PUM propose les solutions R Net Solutions permettant de neutraliser toutes les odeurs spécifiques, et un gel aqueux, à placer dans un regard permettant d'abaisser immédiatement d'un facteur 2 à 3 la concentration en H2S. Pour lutter contre les odeurs, la société américaine Moleaer conçoit et produit des générateurs de «nanobulles». Une solution notamment utilisée au Danemark par TECHRAS Nano, son partenaire local de distribution, pour la STEP de Stavnsholt. La société y a installé une unité mobile de génération de nanobulles dans le décanteur primaire.
Les eaux usées du canal de rejet
du décanteur primaire y sont aspirées à
l’admission du générateur de nanobulles
de Moleaer et rejetées dans la chambre
d’alimentation. L’injection de ces «nanobulles» ne requiert pas de système de
diffusion complexe: les générateurs de
Moleaer peuvent s’adapter sans difficulté
à des installations existantes. Le procédé
a notamment permis de constater une
réduction significative des plaintes du
voisinage pendant les mois d’été.
Le groupe VTA propose également
sa solution de nitrates concentrée
Calcoferrit, avec adjonction de composants de fer ; une combinaison visant à
supprimer les mauvaises odeurs existantes par liaison et neutralise celles-ci
grâce aux conditions oxydantes. «Elle
parvient en outre à éviter un milieu
anoxique afin de prévenir la réapparition
de mauvaises odeurs. La teneur importante de calcium soutient de surcroit les
processus biologiques de la station d’épuration et stabilise les flocs», précise VTA.
CAPTER L’H2S DANS L’AIR
Pour traiter l’H2
S aérien, la solution du
confinement des réseaux, des bassins ou
des bâtiments sera requise afin d’extraire
l’air et le traiter grâce à des filtres à charbon actif. La société Micr’Eau pourra
prendre en charge l’ingénierie complète
de l’installation, le dimensionnement des
filtres, des charges, des ventilateurs pour
l’extraction,… Sachant que l’utilisation de
charbon actif sur les postes de refoulement reste complémentaire à l’utilisation de réactifs chimiques injectés
sur le réseau. «Nous avons à la fois la connaissance des solutions disponibles
sur le marché, et nous nous adaptons systématiquement au cas du client pour être
au plus près de ses besoins mais aussi de
ses moyens ! Plus on aura étudié la solution par rapport à son problème, plus on
aura des coûts de fonctionnement et d’investissement réduits», précise Micr’Eau.
UN TRAITEMENT BIOLOGIQUE EN STATION D’ÉPURATION
Disponible sous la forme d’un support à
bactéries, suffisamment humidifié afin
de transférer au passage de l’air, certaines molécules présentes au niveau des
grains comme l’H2
S. Les bactéries ainsi
présentes sur ces grains vont ensuite
pouvoir digérer l’hydrogène sulfuré en
acide sulfurique qui lui va rester dans
l’eau. «Le filtre coûte certes plus cher,
mais sa durée de vie est de l’ordre de
10 ans, alors que pour le charbon actif,
c’est tous les 6 mois à 1 an avec à chaque
changement, des coûts d’intervention
et de gestion en déchets dangereux du
charbon», explique Micr’Eau. Plus avantageuse au niveau environnemental, la
solution biologique, matériau inerte sans
danger et recyclable, issue d’une production française, donc locale, peine à s’imposer sur les marchés publics où le calcul
du rendement se fait à court terme.
UNE GESTION STRATÉGIQUE
Certaines technologies mises en place dès la conception des réseaux d’assainissement, permettent d’éviter la formation de conditions propices à la formation d’H2 S. «Utilisés pour équiper les stations d’épurations, nos analyseurs sont utiles à la fois dans le cadre de la prévention mais aussi du curatif afin de contrôler en permanence l’efficacité des mesures mises en place, explique le fabricant français Chromatotec. Nos instruments sont autonomes et fonctionnent en continu et pourront être équipés d’alarmes, programmées pour alerter en cas de détection d’une concentration d’H2S supérieure à une valeur seuil.»
Ces analyseurs, disponibles pour
la basse ou la haute teneur, fonctionnent
sur le principe de la chromatographie en
phase gazeuse. L’échantillon (généralement en légère surpression) est envoyé
vers l’analyseur et remplit une boucle
d’injection de volume donné. Ensuite,
de l’azote produit en continu grâce au
générateur va entraîner le contenu de
cette boucle vers une colonne analytique
qui permet de séparer l’H2
S des autres
composés. L’H2
S est ensuite envoyé vers
une cellule électrochimique spécifique
des composés soufrés capable de détecter ce composé jusqu’à des teneurs de
l’ordre de la dizaine de µg/m3
.
DES VÉRIFICATIONS PONCTUELLES DE LA QUALITÉ DE L’AIR
Spécialiste des instruments de mesure pour tout le cycle de l’eau, Hydreka propose des solutions autonomes en énergies (sur piles) disponibles à la vente mais surtout, à la location. «Notre gamme de la marque Odalog est dédiée à l’H2 S, avec des capteurs équipés soit d’un enregistrement local soit en version connectée, pour une connexion à un serveur à distance pour des informations en semi-temps réel lorsque cela sera possible. Notre parc de location important nous permet de répondre à la demande des bureaux d’études, des entreprises en charge de la mise en œuvre de traitements réactifs, ou des exploitants, pour une location courte durée ou longue durée de ces produits spécifiques dans le cadre de campagnes d’études. Des équipements entretenus, calibrés et mis en conformité avant toute location», explique Korentin Jolivet, responsable marketing & communication d’Hydreka. Une solution qui permet aux utilisateurs de s’affranchir de la maintenance et qui reste abordable.
Dans cette optique, des bureaux d’études indépendants spécialisés dans l’H2 S, à l’instar d’ATHEO SOLUTIONS, accompagnent les collectivités et les exploitants, en apportant leur expertise de la conception à l’exploitation des systèmes d’eaux usées. La société Datalink Instruments a quant à elle développé l’analyseur SU200, afin de servir la plupart des applications nécessitant une détection continue de la concentration d’H2S. Le SU200 se distingue par la mise en œuvre de la spectrométrie UV, méthode fiable et sélective indépendamment des variations du pH qui ne présente ni l’inconvénient du vieillissement de l’électrode en eau chargée, ni l’emploi de réactifs onéreux et polluants. Insensible à la turbidité et à la coloration de l’eau grâce à sa méthode exclusive de mesure en phase gazeuse, il offre aussi un système de nettoyage automatique qui rend la mesure fiable dans le temps (la gamme de mesure s’étend de 0 à 200 mg/l et peut-être exprimée en mg/l H2S ou mg/l S).
PILOTAGE AUTOMATIQUE OPTIMISÉ
La digitalisation de l’exploitation des réseaux d’eau est la spécialité de Greencityzen. «Pour l’assainissement, nous proposons une solution de monitoring en continu de l’H2 S présent dans l’air qui permet d’établir une véritable gestion dynamique des effets, Les données et alertes sont transmises immédiatement sur l'application», explique Guy Lecurieux Lafayette, directeur du développement commercial Eau, Greencityzen groupe Simpliciti. La solution, un capteur connecté autonome (sur pile) disponible dans une version fortes concentrations d’H2 S (0-1000 ppm) et dans une version pour de très faibles concentrations (0-2300 ppb, particules par milliard) à l’origine d’odeurs perceptibles au de-là de 50 ppb.
Les
données peuvent être aussi corrélées avec les données météo de façon
à mieux les anticiper. Ces données sont
aussi interopérables et peuvent servir
à alimenter un modèle de panache.
«Aujourd’hui déployée sur le réseau d’assainissement de Marseille et à Nice en
amont de la station d’épuration Haliotis,
notre solution leur permet d’identifier et
d’optimiser rapidement les problèmes de
traitement des eaux usées, d’objectiver et
d’anticiper les plaintes des riverains, et de
préserver le plus possible le patrimoine de
la corrosion», souligne le responsable.
SURVEILLANCE DE L’H2S : PHASE LIQUIDE VS PHASE GAZEUSE
En matière de surveillance de l’H2 S, Hach a mis sur le marché un capteur capable de mesurer l’H2 S en phase liquide ou gazeuse. «Si la plupart des exploitants utilisent aujourd’hui des capteurs en phase gazeuse pour surveiller les concentrations d’H2 S dans leurs systèmes de traitement et/ou pour piloter les éventuels traitements curatifs ou préventifs mis en place, le capteur Hach GS1440 de surveillance de l’H2 S, permet également une mesure en phase liquide plus cohérente et plus fiable qu’en phase gazeuse », explique Marie Inizan, responsable du développement d’applications chez Hach. En effet, l’emplacement du capteur en phase gaz, la ventilation du ciel gazeux et les turbulences hydrauliques potentielles (induisant un dégazage plus ou moins important de l’H2 S) sont quelques-uns des facteurs clés influençant grandement les concentrations en H2 S dans l’air.
«Une
mesure en phase liquide permet de s’affranchir de ces facteurs et ainsi, de mieux
évaluer le risque H2
S, les points sensibles
et les performances de potentielles solutions de traitement », poursuit-elle.
En phase liquide, la sonde GS1440 se
positionne en immersion dans l’écoulement et permettra la mesure de
concentrations comprises entre 0 et
5 mg/L. «Sur une installation réseau,
une localisation en un point en amont de
turbulences et avec une vitesse de passage permettant un autonettoyage de la
sonde est idéale. Sur un site avec traitement curatif de l’H2
S au sulfate ferreux,
la mise en place du capteur en phase
liquide avec asservissement du dosage
en lien avec la concentration en H2
S a
permis de réduire la consommation de
sels métalliques de 50% mais aussi la
teneur en H2
S lors des pics de production», explique encore Marie Inizan.
VERS DES TRAITEMENTS PLUS ÉCOLOGIQUES
Tout comme le nitrate de calcium, l’hydroxyde de magnésium est un réactif
très intéressant au niveau environnemental. Il a tendance à augmenter le
pH de l’eau et ainsi fixer le soufre dans
l’eau qui ne s’évapore plus. Ce produit est
absolument non dangereux. Au niveau
environnemental, le principal levier
du secteur reste la proximité avec les
fournisseurs français ou européens
des produits réactifs utilisés. Excepté
le charbon vierge qui lui vient d’Asie.
«Avec les périodes de sécheresse de plus
en plus fréquentes qui s’annoncent, la
consommation d’eau se réduira et de ce
fait, les débits dans les canalisations aussi,
alors même qu’elles auront été dimensionnées pour des débits plus importants.
La stagnation sera plus importante et la
formation d’H2
S avec», souligne encore
Micr’Eau.