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Gestion des eaux pluviales en milieu urbain : panacher les techniques pour faire face aux enjeux

28 février 2009 Paru dans le N°319 à la page 33 ( mots)
Rédigé par : Marc MAUDUIT

L?urbanisation galopante observée ces dernières années a rendu les modes traditionnels de gestion des eaux pluviales en milieu urbain totalement obsolètes. Hérités de pratiques plus que centenaires fondées sur l'évacuation la plus rapide possible des eaux pluviales hors de la ville, ils ont conduit les aménageurs à raccorder systématiquement au réseau tout nouvel aménagement ce qui conduit à les redimensionner au fur et à mesure que la ville s'étend. Depuis quelques années se propage une autre façon de concevoir l'urbanisation en prenant en compte la maîtrise des eaux pluviales à l'amont des projets. Explications.

En France, 76 % de la population vit en zone urbaine sur 18 % du territoire. Au niveau mondial, 50 % de la population vit en zone urbaine. Ce chiffre devrait atteindre 60 % en 2025. L’urbanisation croissante qui conduit à une imperméabilisation des sols entraîne une saturation des réseaux d’assainissement qui

[Photo : ©Sinbio – Metz, Parc de la Seille : vue d’un filtre planté intégré au parc réalisé par Sinbio avec Jacques Coulon, paysagiste. Les filtres plantés de roseaux, largement utilisés pour le traitement des eaux usées, deviennent aujourd'hui une alternative intéressante pour le traitement et la rétention des eaux pluviales.]

Les anciens réseaux ne sont plus adaptés. Le développement urbain que nous connaissons depuis plusieurs décennies, et qui, à l’évidence, est loin d’être achevé, montre clairement les limites de la politique du “tout tuyau” qui a longtemps consisté à collecter un volume toujours plus important d’eaux pluviales pour les évacuer à l’aval, avec ou sans traitement. La multiplication des surfaces imperméabilisées a entraîné des saturations ponctuelles, dans certains cas chroniques, des réseaux avec, à la clé, trois conséquences. Des conséquences financières d'abord, dues aux coûts toujours élevés de construction de réseaux neufs ou encore de redimensionnement de réseaux existants devenus sous-dimensionnés qui sont bien souvent hors de portée de petites ou moyennes collectivités. Cette contrainte est clairement devenue un facteur limitant du développement urbain. En plus de son coût élevé, cette politique du “tout tuyau” a clairement montré ses limites en occasionnant des inondations, parfois très importantes, en centre urbain. Enfin, plusieurs études ont montré que les rejets urbains de temps de pluie, chargés de nombreux polluants, entraînent une dégradation des milieux récepteurs.

Ce constat n'est pas limité à la France. De nombreux autres pays ont pris conscience de l'importance de développer des modes de gestion complémentaires ou alternatifs des eaux pluviales. La plupart concourent à déconnecter aussi souvent que possible les eaux pluviales du réseau en favorisant le stockage, la récupération ou l'infiltration. Au Japon, la création d’espaces inondables en ville est monnaie courante. En Suisse, en Allemagne ou en Suède, l’infiltration est privilégiée via de fortes incitations fiscales. En Belgique, il est impossible d’obtenir un permis de construire sans qu'il ne soit prévu un dispositif de collecte et de réutilisation des eaux de pluie.

La France elle-même développe depuis plusieurs années des techniques dites “alternatives” visant à définir de nouveaux axes de gestion des eaux pluviales. Plusieurs collectivités, en pointe sur le sujet, comme Lyon, Bordeaux ou Douai, expérimentent depuis plusieurs années de nouvelles pistes constituant autant de nouvelles démarches. Mais l’expérience montre qu'il n'y a pas, en matière de gestion des eaux pluviales, de solution ou de choix technique directement transposable d’un projet à un autre. En revanche, dans la mesure où la définition d’une nouvelle politique de gestion des eaux pluviales dépasse largement l'approche purement technique de l’ingénieur et intègre bien d'autres dimensions, notamment hydrologiques, paysagères, sociales et économiques, il est possible de transposer facilement une démarche de concertation, de conception et de collaboration entre les différents acteurs d’un projet. Une chose est certaine : la maîtrise des eaux pluviales doit être prise en compte par l'ensemble des acteurs le plus en amont possible du projet et répondre à trois objectifs essentiels : limiter les risques d’inondation, limiter les risques de pollution et intégrer la gestion des eaux pluviales dans l'environnement urbain.

[Encart : Eaux pluviales : ne pas négliger le prétraitement Les eaux des terrasses ou des toitures qui peuvent être récupérées, stockées ou infiltrées sont considérées comme non polluées à l'inverse de celles qui ont ruisselé sur des routes, chaussées, caniveaux, parkings, etc. Pour limiter au maximum ces apports de pollution au milieu naturel, un dispositif de dépollution doit être mis en place entre la collecte et le rejet de ces eaux au milieu naturel. Des campagnes de mesures réalisées pour le compte des services de l'État (D.D.A.F., D.I.R.E.N…) ont permis de quantifier les principaux éléments polluants contenus dans les eaux de pluie et de ruissellement collectées sur des surfaces imperméabilisées de lotissement, parking ou Z.A.C., et de zone urbaine dense ou Z.A.C. de forte densité. Masses de polluants rejetés par an dans les eaux de ruissellement en kg/ha de surface imperméabilisée : Paramètres de pollution – Rejets pluviaux lotissement-parking-Z.A.C. – Rejets pluviaux zone urbaine dense / Z.A.C. de forte densité M.E.S. : 660 / 800 D.B.O.5 : 90 / 120 Hydrocarbures totaux : 15 / 25 Plomb : 1 / 3 Dans certains cas, les techniques alternatives peuvent être à l'origine de cette dépollution en décantant les M.E.S. ou en filtrant l'effluent. Le traitement par filtres plantés de roseaux, combiné à une décantation amont, apparaît par exemple comme un système efficace et particulièrement bien adapté pour des ruissellements de voiries ou autoroutiers avec une charge polluante variable. Dans d'autres cas, notamment lorsqu'il y a pollution avérée ou risques liés à certaines activités, le recours aux ouvrages de prétraitement s’avérera nécessaire : décanteurs, décanteurs particulaires, dessableurs, débourbeurs, déshuileurs, séparateurs d’hydrocarbures. Ces derniers, dont l'efficacité a été dans certains cas contestée, font l'objet depuis quelques années d’un suivi plus serré de leurs performances avec, notamment, la mise en application d'un marquage CE autodéclaratif obligatoire, basé sur la norme NF EN 858-4, et d’une démarche qualité NF, basée sur la XP P16-451-1/CN, engagée par certains fabricants tels que Simop ou Techneau. Lorsqu'ils sont installés à bon escient et correctement maintenus, ces ouvrages sont efficaces (voir à ce sujet notre dossier dans EIN n° 317). Dans certains cas, l'implantation d'ouvrages spécifiques de traitement peut s’avérer nécessaire pour traiter les eaux pluviales et les eaux de carénages, évitant ainsi d'importantes opérations de dépollution des vases. Techneau, qui traite de manière générale toutes les eaux de ruissellement, propose par exemple des unités de traitement spécialement conçues pour les ports et unités de carénages.]
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[Encart : texte : Quelles que soient les contraintes du site et la nature des effluents, la gamme complète de tuyaux en PRV permet de proposer des solutions étanches, résistantes et pérennes à long terme. Dans le cadre de bassins d’orages de grandes capacités, APS France a développé une offre spécifique dédiée aux colonnes de rinçage fonctionnant notamment sous vide et répondant à l’ensemble des sollicitations.]

L’aménagement de l’espace urbain.

La prise en compte du risque inondation est sans aucun doute l'élément qui a le plus concouru à promouvoir les solutions alternatives au “tout tuyau”. Pour autant, ces solutions alternatives ne se substituent bien évidemment pas au réseau qui reste une pièce maîtresse de la gestion des eaux pluviales.

Le réseau : une pièce maîtresse de la gestion des eaux pluviales

Optimiser la gestion d’un réseau d’assainissement permet de limiter considérablement les risques d’inondation. Une première solution consiste à jouer sur ses capacités hydrauliques pour stocker temporairement les eaux pluviales et retarder leur arrivée vers les ouvrages d’épuration. C’est aussi un bon moyen de satisfaire les nombreuses collectivités qui ont fixé des seuils de ruissellement pour les ouvrages qui se construisent sur leurs territoires. Il peut s'agir de bassins de stockage à ciel ouvert ou enterrés construits par des prestataires tels que Cimentub, Bonna Sabla, Graf, Sade ou Stradal qui permettent de retenir l'eau pendant l’épisode pluvieux pour la restituer après en contrôlant et régulant le débit.

Pour abaisser les coûts et gagner en rapidité de pose, plusieurs fournisseurs comme Stradal-Prefaest, Chapsol, Aquavalor ou Sotralentz proposent des éléments modulaires, le plus souvent en béton, qui, une fois assemblés, peuvent stocker plusieurs milliers de mètres cubes. Une autre solution consiste à émailler le réseau d’ouvrages de rétention constitués de canalisations gros diamètres équipés de régulateurs de débit. Hobas France et APS France (PRV Flowtite) proposent ainsi des systèmes réservoirs en PRV parfaitement étanches. À Cholet (49), Hobas France a par exemple fourni 2 200 mètres linéaires de tubes en PRV DN 1 600 et 2 400 mm pour constituer un ouvrage de rétention (quatre bassins) représentant un volume total de 4 868 m³.

APS France, quant à lui, a réalisé à ce jour plus d'une dizaine de chantiers en France, pour des capacités installées allant de 30 à plus de 1 500 m³. Tous ces chantiers ont été possibles grâce à la modularité du PRV, la facilité de pose et l'inertie totale du matériau à toute forme de corrosion. Quelles que soient les contraintes du site et la nature des effluents, la gamme complète de tuyaux en PRV Flowtite (DN 100 à DN 3 200) permet de proposer des solutions étanches, résistantes et pérennes à long terme. D’autre part, dans le cadre de bassins d’orages de grandes capacités, APS France a développé une offre spécifique dédiée aux colonnes de rinçage fonctionnant notamment sous vide et répondant à l’ensemble des sollicitations.

Polypipe Hydrotub propose de son côté Weholite, un système complet de canalisations PEHD double paroi étanche, gravitaires basse pression, de faible poids, offrant une bonne résistance aux charges avec des diamètres intérieurs allant jusqu’à 3 000 mm.

[Photo : Réalisation d’un bassin pour la récupération des eaux pluviales pour l’arrosage de la pelouse du stade Salomon à Rouen. (Réalisation Chapsol).]
[Photo : Une autre solution consiste à émailler le réseau d’ouvrages de rétention constitués de canalisations gros diamètres équipés de régulateurs de débit. Polypipe Hydrotub propose Weholite, un système de canalisations PEHD double paroi étanche, gravitaires basse pression, de faible poids, offrant une bonne résistance aux charges avec des diamètres intérieurs allant jusqu’à 3 000 mm.]
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[Photo : Les réservoirs visitables clé en main de Tubosider allient lutte contre les inondations et développement durable en permettant la réutilisation d’une partie de l'eau stockée pour des activités humaines.]

Très basse pression, de faible poids, offrant une bonne résistance aux charges avec des diamètres intérieurs allant jusqu’à 3 000 mm. Par l’assemblage d’éléments jusqu’à 15 mètres de long, il est possible de créer tout type de réservoir étanche et visitable.

À Orléans Sarrans, Polypipe Hydrotub a réalisé trois bassins de rétention dont l’un de plus de 2 000 m³. Dans le cadre d’un programme de remise à niveau de la RD 940 lancé par le Conseil général du Pas-de-Calais, Polypipe Hydrotub a fourni une canalisation réservoir de 900 m³ destinée à récupérer les eaux pluviales et à faire office de zone tampon.

L’emplacement et le rayon de courbure de la route ont nécessité la fabrication d’éléments spécifiques. Ce dispositif était composé de 41 éléments en DN 1 350 mm (82 kg/ml) dont certains étaient coudés, permettant ainsi d’angler le réseau pour suivre le rayon de courbure de la route.

Tubosider propose de son côté des systèmes de rétentions visitables clé en main tout équipés en acier galvanisé pour répondre aux risques d'inondations avec intégration de régulateur de débit, pompes de relevage, bac à sable, décanteurs… etc. Mais aussi et surtout, Tubosider joue la carte du développement durable, grâce à l'étanchéité de ses structures 100 % recyclables, en partitionnant ses conceptions de bassins en partie de stockage d’eau pour réutilisation (arrosage, lavage, incendie…) grâce à des systèmes de surverses et une partie rétention ou rejet via des régulations de débits.

Bonna Sabla propose une offre de tuyaux en béton à âme en tôle allant jusqu’à 4,00 mètres de diamètres intérieurs. Ce concept garantit une étanchéité parfaite et une bonne résistance mécanique de l’ouvrage. Le matériau béton permet en outre d’en garantir la pérennité. Ce type de tuyaux permet, par assemblages de plusieurs éléments, de créer des réservoirs d’eaux pluviales.

Toutes ces infrastructures sont indispensables pour faire face aux épisodes pluvieux. Mais elles ne suffisent pas toujours. Ainsi, à Paris, le SIAAP a construit 8 bassins et 3 tunnels de stockage pour une capacité totale de 833 200 m³. En y associant les grands émissaires de transport, il peut stocker ponctuellement près de 1,8 million de m³, un chiffre à rapprocher de 2,5 millions de m³ transportés et traités chaque jour. Mais le niveau d’imperméabilisation des sols est tel que les eaux de pluie ne sont plus absorbées lors d’épisodes pluvieux importants. La quantité d’eau qui circule dans les réseaux peut alors atteindre 300 m³/seconde, soit 1,5 fois le débit moyen de la Seine à Paris ! D’où l’importance de superviser les flux transitant dans les réseaux et les ouvrages de traitement afin de gérer…

[Encart : texte : Un nouveau capteur de surverse pour le suivi de la qualité des déversoirs d’orage Le capteur détecteur de surverse permet de détecter la présence d'eau et délivre une information sous forme de contact sec non polarisé. Il permet d’assurer un suivi qualitatif des déversoirs d’orages par détection de présence d’eau. Ce nouveau détecteur de surverse, présenté par Ponsel, est composé de 2 boîtiers étanches et robustes : capteur et boîtier électronique cylindrique. Le capteur, en PVC, contient 2 électrodes en inox et peut être installé facilement en position horizontale ou latérale grâce à ses 2 points d’ancrage (vis M5x40). Le câble de 9 mètres est raccordé au boîtier électronique qui est lui-même alimenté par une pile lithium interne. Il est doté d'un anneau d'accrochage afin de faciliter son installation. Les 2 câbles de 1 mètre peuvent être connectés à un préleveur automatique, à un enregistreur ou encore à un poste local de télégestion.]
[Photo : MAGES (Modèle d’Aide à la Gestion des Effluents du SIAAP), un système-expert permettant, grâce à une meilleure coordination entre les acteurs départementaux et le SIAAP, d’optimiser la régulation des flux du réseau d’assainissement de l’agglomération parisienne, notamment en cas de forte pluie.]

Gestion alternative des eaux pluviales : le Douaisis innove

Parmi les techniques alternatives de gestion des eaux pluviales, figurent les chaussées à structure réservoir. Lorsque celles-ci sont réalisées avec des enrobés ordinaires, il est nécessaire, pour y introduire les eaux s’écoulant sur les surfaces imperméabilisées (chaussées, trottoirs) de faire appel à des ouvrages spécifiques, appelés bouches d'injection.

Ces bouches d'injection remplacent les bouches d'égout, lesquelles ne sont plus connectées au réseau public d'assainissement mais assurent l'injection de l'eau recueillie dans le corps de la chaussée à structure réservoir.

Pour protéger les structures réservoirs de tout risque de colmatage et retenir tous flottants indésirables (papiers gras, bouteilles de soda, plastiques…), il est nécessaire d'assurer un prétraitement des eaux pluviales ayant ruisselé, avant qu’elles ne soient introduites dans ce type de structure.

C'est l'objectif du système de filtre positionné dans la bouche d'injection et développé dans le Douaisis via une collaboration entre deux acteurs : l'Adopta (Association Douaisienne pour la Promotion des Techniques Alternatives en matière d'eaux pluviales) et la Société Constru, société privée, implantée à Douai. Cette bouche d’injection (commercialisée dans tous les distributeurs du BTP) est composée de deux éléments :

  • une bouche d’égout ordinaire, en béton, avec une partie décantation d'une capacité de 240 litres minimum
  • un porte-filtre et un filtre (remplaçant la lame siphoïde) qui assure la fonction de traitement par deux actions complémentaires : la filtration qui retient les flottants et hydrocarbures et accroît la fonction décantation des matières en suspension (MES) qui ne peuvent pas franchir le filtre.

La Communauté d’Agglomération du Douaisis, par son service assainissement, a mis en place, à ce jour, un parc de plus d'un millier de bouches d'injection sur son territoire, au travers de ses très nombreuses réalisations d’assainissement par techniques alternatives (plus de 500 réalisations soit 15 % de son territoire).

Fort d'un recul d'une dizaine d'années sur ces dispositifs, l'Adopta s’associe à de nombreux partenaires pour établir scientifiquement l’efficacité de ce dispositif de traitement.

Autour de l’Adopta et de la Communauté d’Agglomération du Douaisis, l’Agence de l’Eau Artois-Picardie, le Département du Nord (dans le cadre de son programme « Route Durable »), la Région Nord-Pas-de-Calais, le Centre d'Études Techniques de l’Équipement (CETE) Nord Picardie et la Société Veolia Eau se regroupent pour conduire une étude de terrain qui va consister, sur trois sites différents, à caractériser la qualité des eaux pluviales à l'amont et à l'aval de la bouche d'injection. Une aide de l'Europe est par ailleurs sollicitée.

Les trois sites choisis caractérisent un trafic routier différent : un secteur à trafic supérieur à 10 000 véhicules/jour, un quartier périurbain et une route départementale en campagne.

Chacun des trois sites sera équipé en dispositifs de mesure de débit et de prises d’échantillons pour analyses et d’une sonde de conductivité. Six campagnes de prélèvements serviront à caler les courbes de référence de la conductivité, pour, à la suite, ne suivre que ces paramètres pendant six mois pour deux sites et un an pour le site à trafic important.

Des bilans massiques seront établis en prenant en compte les matières décantées dans la bouche d'injection qui sera curée une fois tous les six mois. Ainsi seront établis les rendements épuratoires de cette bouche d’injection sur la base des paramètres principaux : MES – DCO – Hydrocarbures totaux – Zinc – Plomb.

Persuadée des résultats probants qui ressortiront de cette étude, la Communauté d’Agglomération du Douaisis envisage déjà d'utiliser ce système de filtre créé pour la gestion des techniques alternatives, dans les réseaux existants. En effet, il est tout à fait possible d’équiper les bouches d’égout alimentant les réseaux séparatifs pluviaux avec ces filtres. Cet équipement permettrait d’assurer un traitement efficace de ces eaux pluviales avant qu’elles ne rejoignent le réseau pluvial. Fini le besoin de mettre en œuvre un dispositif de traitement au bout des collecteurs pluviaux, avant le rejet au milieu naturel. Fini le besoin de dispositifs générant des boues qu'il faut ensuite gérer. Fini le besoin d'avoir des réactifs prêts à l'emploi, attendant la pluie.

Le simple entretien des bouches d’égout par les moyens et le personnel ordinaire d'un service d’assainissement, deux fois par an, suffira pour garantir les performances attendues.

L’équipement des bouches d’égout pourra se faire au fur et à mesure du temps, à faible coût, au rythme défini par chaque collectivité. Belles perspectives pour un gain d’efficacité et une élévation du niveau de protection des milieux naturels tout en maîtrisant les finances publiques. Adopta : Tél. 03 27 94 42 10

[Photo : Exemple d'un équipement de site]
[Photo : Nidaplast Waters propose une gamme de trois produits qui se différencient par leur résistance à la compression pour répondre à tous types d’applications, sous espaces verts ou pour tous types de chaussées.]

Les capacités d'accueil des eaux pluviales excédentaires.

Pour être à même de gérer son réseau en temps réel et optimiser son fonctionnement, le SIAAP a développé, en partenariat avec Eau et Force (filiale de Lyonnaise des Eaux) et Satelec (groupe Fayat), MAGES (Modèle d’Aide à la Gestion des Effluents du SIAAP), un système expert permettant, grâce à une meilleure coordination entre les acteurs départementaux et le SIAAP, d’optimiser la régulation des flux du réseau d’assainissement de l’agglomération parisienne, notamment en cas de forte pluie. Un poste central, baptisé Saphyrs et situé au siège du SIAAP à Paris, permet à MAGES de remplir sa première fonction : recueillir l'ensemble des informations en provenance du réseau francilien : débit, état du réseau, fonctionnement des usines… puis à y intégrer les prévisions fournies par Météo France. Renseigné sur une dizaine de points stratégiques, MAGES est alors en mesure de livrer une photographie instantanée de la situation du réseau. Le système analyse ces informations en temps réel et propose alors les scénarii les plus adaptés en fonction des informations recueillies. Mais son rôle ne s’arrête pas là. MAGES est également doté d’une capacité d’anticipation grâce à un modèle mathématique capable de s’adapter aux situations occasionnées par l'intensité des précipitations. Une modélisation des données recueillies permet d’évaluer la situation.

[Photo : Hamon Thermal Europe répond aux critères de l’éco-conception avec le GEOlight® dont la matière première, élaborée par D4R, est composée à 80 % de PVC recyclé de fin de vie. La structure s’adapte à tout type de trafic, à toute hauteur et forme de bassin.]

des 6 prochaines heures et d’établir en 15 minutes un scénario de gestion optimisé pour les 2 heures à venir. Et comme il a été installé sur l'ensemble du territoire couvert par le SIAAP, il est possible de délivrer des consignes d’exploitation à l’échelle inter-départementale. Tous les exploitants disposent donc de l'ensemble des informations pour choisir, sur la portion qui leur incombe, d’actionner ou non les vannes, de rediriger les flux vers les ouvrages de stockage, de les retenir dans les réseaux pour retarder l’arrivée de débits trop importants dans les usines d’épuration. Un outil précieux pour éviter les inondations et les déversements intempestifs d’eaux non traitées qui illustre bien la nécessité absolue d’optimiser la gestion des réseaux d’assainissement.

Reste que ces solutions ne dispensent pas de mettre en place des solutions de gestion alternatives, bien souvent moins onéreuses en investissement que les solutions traditionnelles. Le fait de soulager les réseaux de collecte permet également de limiter les investissements en station d’épuration et de réduire l'importance des dégâts liés aux débordements. L'une de ces solutions consiste à privilégier l'infiltration.

Privilégier l’infiltration

L’infiltration permet, sinon de s'affranchir d'un réseau de collecte, au moins d’en limiter le dimensionnement. Mise en œuvre très en amont, elle permet de limiter les risques de pollution et de colmatage des ouvrages. Puits ou bassins d’infiltration, chaussées à structure réservoirs, tranchées ou noues permettent de déconnecter une partie des eaux pluviales du réseau. De plus, en milieu urbain, les bassins à ciel ouvert peuvent être conçus comme des espaces multi-usages, favorisant leur intégration dans le site et leur bon fonctionnement. Ils participent ainsi à l’amélioration du cadre de vie : bassins d’agrément, espaces verts, terrains de jeux, etc.

Certains paramètres doivent toutefois être préalablement pris en compte comme la capacité d’infiltration du sol, la qualité des eaux de ruissellement à évacuer ou encore la vulnérabilité du milieu récepteur (nappe ou sol). Ils nécessitent également de disposer de disponibilités foncières parfois importantes.

Les structures alvéolaires ultralégères (SAUL) utilisées depuis une vingtaine d’années en assainissement pluvial constituent une solution technique adaptée au coût et à la rareté du foncier en milieu urbain. Elles se présentent sous forme de blocs en matériaux thermoplastiques manuportables constitués de 95 % de vide, ce qui limite le volume et la durée de terrassement. Leur mise en œuvre est ainsi rapide, de l’ordre de 10 m³ par heure. Sur le marché, l’offre est abondante. Hamon Thermal Europe répond aux critères de l’éco-conception avec le GEOlight® dont la matière première, élaborée par D4R, est composée à 80 % de PVC recyclé de fin de vie. La structure s’adapte à tout type de trafic, à toute hauteur et forme de bassin (même triangulaire). En synergie avec son système d’alimentation par diffuseur latéral fonctionnant en by-pass systématique, seul un événement pluvieux exceptionnel sollicitera le bassin, limitant au maximum la pollution, les fentes uniquement en partie haute du diffuseur ne laissant passer aucun détritus.

Quant aux cellules Sogebox de Sogemap, elles sont en polypropylène, nettoyables, visitables, et totalement modulables pour s'adapter aux configurations spécifiques de chaque chantier, de 10 m³ à plus de 1 500 m³ d'un seul tenant. Elles peuvent être installées sous espace vert, sous voirie ou sous parking VL et PL ceci sous le contrôle d'une personne de la Sogemap.

Q-Bic, de Wavin est un module en polypro-

[Photo : À La Ville du Bois (91), la société Graf a réalisé deux bassins de rétention dont un de 1 800 m³.]
[Publicité : CGRD]
[Publicité : chapsol]
[Publicité : kipo pluie]
[Publicité : GRAF]
[Photo : Eaux de France a équipé les serres municipales de Roubaix, le Collège Françoise Dolto de Pont À Marcq et bien d’autres sites collectifs ou industriels.]

Eaux de France a équipé les serres municipales de Roubaix, le Collège Françoise Dolto de Pont À Marcq et bien d’autres sites collectifs ou industriels.

Polyéthylène visitable et nettoyable, d’un volume de stockage de 432 litres, simple et rapide à mettre en œuvre. Rehau insiste de son côté sur le canal de curage présent sur le Rausikko®-Box qui permet l’entretien de l’ouvrage. Ce canal constitue le réseau de diffusion des eaux au sein de la structure. Il limite la diffusion des fines et petites particules solides en suspension et prévient le risque de colmatage ou de dépôt. Le système D-Raintank de Funke est visitable caméra, hydrocurable, nettoyable. Les caissons peuvent être enveloppés de géotextile pour infiltration dans le sol ou équipés d'une géomembrane pour stockage étanche avant évacuation vers un exutoire avec un débit régulé. Ils peuvent être installés de façon modulable en fonction de l’espace disponible. Le système Polystorm de Polypipe Hydrotub se décline sous deux versions : Polystorm 40 T, conçu pour un usage en excavation profonde (jusqu'à 3,70 m selon la nature géologique du sol), ou Polystorm Lite, conçu pour un usage en excavation peu profonde (jusqu'à 2,00 m). Pour le stockage en grand volume, les nouveaux blocs Nidaplast® EP de Nidaplast Waters, les plus gros disponibles sur le marché, sont désormais proposés en trois qualités pour s’adapter au mieux aux sollicitations des différents trafics. Les modules proposés par Graf peuvent également être posés sous voirie ou sous espace vert. Le module vert supporte une charge permanente de 3,5 tonnes au m². Le module noir peut supporter une charge allant jusqu'à 60 tonnes. Sur le module inspectable de Graf, un canal permet l'insertion d'une caméra de visite. Le canal d’inspection est prémonté dans le module d’inspection, il suffit d’installer le module inspectable en fond de bassin. Avec son canal de visite DN150, ce module est conçu pour permettre l’inspection d’un bassin à l'aide d’une caméra et ainsi évaluer l’état de propreté de l’ouvrage. Le croisement de canaux à l’intérieur du module est également possible.

Waterloc de Nicoll, présenté à Pollutec 2008, est en quelque sorte le dernier né du marché. La conception modulaire originale de ces blocs, empilables par encastrement, permet une livraison facilitée par palette de dix blocs (soit un volume de stockage correspondant de 2,5 m³), tout en résolvant les contraintes de stockage. En outre, la légèreté des blocs, moins de 12 kg, assure une manipulation aisée et un montage facile et rapide sur site. Enfin, très résistants et stables, les blocs Waterloc garantissent la durabilité des bassins de stockage, même implantés sous des zones circulables.

Sitinao, marque de Bonna Sabla spécialisée dans l’aménagement urbain, propose deux solutions alternatives pour l'infiltration immédiate des eaux pluviales :

  • - Aqua Modul, un concept qui associe une surface de gazon (ou de sable) variable selon la largeur de joint et la densification de pavage Modul’Roche ;
  • - La dalle absorbante : développée en collaboration avec l’unité de recherche de l'INSA de Lyon (URGC), la dalle absorbante est une solution esthétique pour l'absorption et l’infiltration immédiate de l'eau (perméabilité : 0,1 cm/s).

Aquae Environnement propose quant à elle un système de chambres modulaires enterré totalement visitable baptisé « Stormtech » dont la structure permet l’usage sous voirie possédant les avis techniques CSTB et CSTBAT. Ce concept peut être utilisé pour la rétention ou l'infiltration. En fonction du dimensionnement des besoins, le système peut également comporter une zone spécifique munie d’un filtre en aval qui permettra le stockage des eaux pluviales de toitures, afin de les utiliser pour l’ar-

[Photo : Graf propose de son côté une large gamme d’équipements permettant de récupérer et de réutiliser les eaux pluviales, des cuves de stockage ou de rétention jusqu'à la centrale de gestion automatisée en passant par les filtres permettant de préserver la qualité des eaux recueillies sans oublier les pompes, collecteurs et coffrets d'alimentation.]
[Encart : Surveiller les bassins de retenues d’eaux pluviales Le système OILSPY développé par Néréides est un dispositif de détection des pollutions par des hydrocarbures flottants et immergés comme les solvants chlorés. En présence d’hydrocarbures, une membrane polymère se dissout et déclenche une alarme, tel un fusible. L'alarme est transmise en général par un câble électrique à une unité de traitement. Une transmission sans fil est envisageable lorsque la distance entre le détecteur et l'unité de traitement est supérieure à plusieurs centaines de mètres. OILSPY est un détecteur sélectif et rapide. À partir d'un film de 0,4 mm d’épaisseur, les temps de réaction sont extrêmement courts : de l'ordre de 4 secondes pour l'essence, 2 minutes pour le pétrole brut. La technologie par membrane évite les fausses alertes et consomme une quantité infime d’énergie (le système est alimenté par l'unité de traitement). La mise en œuvre est simple : ni étalonnage, ni réglage. Le système suit automatiquement les variations du niveau d'eau. Le OILSPY est déjà utilisé par de nombreuses entreprises privées et acteurs publics au niveau national et international qui ont souhaité mettre en œuvre un système fiable de détection de polluants. Le détecteur OILSPY est un système modulable permettant de nombreuses applications : réseaux d’assainissement, eaux pluviales, rejets industriels, milieu naturel... etc.]

rosage, le lavage, les toilettes... etc.

Ces outils permettent de favoriser les stratégies d'infiltration en évitant le lessivage des surfaces polluées. En stockant les eaux pluviales et en les restituant ensuite à débit limité, ils soulagent les infrastructures situées à l’aval, à commencer par le réseau.

Une autre solution qui bénéficie d'un intérêt croissant consiste à éviter la collecte en récupérant les eaux pluviales.

Éviter la collecte en récupérant les eaux pluviales

La gestion sur la parcelle des eaux pluviales, c’est-à-dire là où elles tombent, diminue les risques d’inondation et limite la pollution due à des rejets mal maîtrisés. De plus, les eaux collectées peuvent être réutilisées. Longtemps à la traîne par rapport à ses voisins européens, la France s'est récemment dotée d’un corpus réglementaire. La publication de l’arrêté du 21 août 2008 (JO du 29 août) met fin aux incertitudes et aux interprétations contradictoires qui pesaient sur l'utilisation des eaux de pluie à l'intérieur des bâtiments. Le texte précise également les conditions dans lesquelles les équipements de récupération doivent être conçus et installés. Le vote de mesures fiscales incitatives à destination des particuliers (Arrêté du 3 octobre 2008) et le succès de la démarche Haute Qualité Environnementale (HQE) qui recommande cette pratique participe aussi au développement de ce type d'installation dans les nouvelles constructions. Du coup, c’est tout un marché qui décolle autour de dispositifs conçus pour des usages domestiques, collectifs ou semi-collectifs mais aussi industriels.

Pour Olivier Roussel, Responsable Prescription et Formation chez Wilo France, le potentiel est important, même si le marché ne fait que démarrer : « En France, nous sommes toujours un peu en retard par rapport à nos voisins sur ce type de pratiques. Mais nous observons une prise de conscience très nette motivée par des raisons économiques mais aussi écologiques. Le développement de ces marchés dans les pays qui nous ont précédés comme l'Allemagne ou la Belgique permet de prévoir sans trop de risque d’erreur ce que sera celui du marché français ». Les industriels, en tout cas, sont prêts avec une offre produits complète : cuves de stockage ou de rétention, filtres, dégrilleurs, clapets anti-retour, pompes, surpresseurs, gestionnaires d'eau, traitements UV et ozoneurs.

C'est le cas de Sotralentz qui figure déjà parmi les leaders en matière de réservoirs intérieurs et extérieurs de stockage aériens et enterrés et qui vient d’étoffer encore sa gamme de produits “Stockage d’eau”. L’entreprise vient de réceptionner un nouveau moule permettant la coextrusion-soufflage de nouvelles cuves à enterrer destinées à récupérer les eaux pluviales. Ces deux nouvelles cuves de 2 500 et 3 500 litres complètent une famille de produits aériens et enterrés déjà importante.

C'est le cas de Graf, leader européen sur le marché de la cuve de récupération d'eau de pluie avec sa gamme de cuves à enterrer Carat. Le seul fabricant en mesure de produire des cuves de gros volumes par injection. Un procédé de fabrication qui garantit qualité et résistance à cette toute nouvelle génération de cuve. Grâce à la précision et à la performance de ses presses à injection, Graf met sur le marché des cuves garanties 25 ans.

De 200 à 66 000 litres, APC & Calona Purflo proposent de multiples ouvrages de stockage, de récupération et régulation des eaux pluviales. Selon le volume et le modèle souhaités, ces ouvrages existent dans des versions aériennes (de 200 à 15 000 L) et enterrées (de 3 000 à 66 000 L), en PEHD ou en PRV. Avantage de ces ouvrages en plastiques : une forte résistance mécanique couplée à une relative légèreté du produit. Cela facilite grandement la mise en œuvre des ouvrages, évite d’avoir à utiliser des engins de manutention et de pose de forte capacité.

[Photo : Sebico vient d’étoffer sa gamme Pack’eau en sortant de nouvelles cuves en polyéthylène grands volumes (de 3 à 10 m³), qui combinent la récupération, le stockage pour la réutilisation de l'eau de pluie, et la rétention pour réguler le rejet vers le réseau.]
[Photo : Symbiose a présenté à Pollutec une gamme de collecteurs filtrants autonettoyants Vertimax adaptés à des descentes industrielles de diamètre 100 à 200 mm. Ces collecteurs sont particulièrement adaptés à du stockage en citernes aériennes (notamment en citernes souples). Cette solution évite le terrassement, est très facilement transportable, et la durée de mise en place est réduite au minimum.]
[Encart : Hitec met son expertise dans la mesure de niveau au service de la gestion des eaux pluviales Les principaux besoins dans ce domaine sont, d'une part une mesure de niveau simple et fiable, d'autre part des automates souples et évolutifs permettant de s'adapter aux besoins des divers utilisateurs. Hitec propose en la matière différentes solutions : - Gestion des automatismes (pompes, électrovannes) en fonction du niveau d'eau dans les cuves ; - Gestion de la pluviométrie et affichage des hauteurs d'eau tombées ; - Détection et évacuation des premières pluies servant de prélavage des toits pour éviter toute pollution des eaux pluviales stockées ; - Acquisition des données des différents compteurs d'eau nécessaires et obligatoires en cas d'utilisation de l'eau pluviale pour les besoins domestiques. Hitec est en mesure de développer des unités allant du simple automate jusqu'au superviseur multiparamètres consultable de n'importe quel terminal internet. Plusieurs acteurs de la gestion des eaux pluviales ont déjà contacté Hitec afin d'être partenaire dans cette nouvelle aventure industrielle qu’est la gestion des eaux pluviales.]

…cité, limite les coûts et démocratise de fait la profession d’installateur. Compléments indispensables de ces récupérateurs et régulateurs d’eau de pluie, APC & Calona Purflo propose également :

  • des regards de filtration déportés à enterrer : cela permet de filtrer les eaux pluviales pour des cuves enterrées déjà existantes (ou pas…) et non pourvues de dispositifs adéquats ;
  • des dispositifs de pompage pilotés, permettant l’alimentation en continu en eau des installations domestiques et le basculement automatique eau du robinet/eau pluviale.

Même démarche chez Simop avec les familles Aquamop et CSR2, R2-eaux, Boralit, Plasteau, Remosa et APC et Indray qui proposent une large gamme de cuves de récupération, de stockage ou de rétention. Sebico vient également d’étoffer sa gamme Pack’eau en sortant de nouvelles cuves en polyéthylène grands volumes (de 3 à 10 m³), qui combinent la récupération, le stockage pour la réutilisation de l'eau de pluie, et la rétention pour réguler le rejet vers le réseau. Trois matériaux sont disponibles : le béton, le polyéthylène et le polyester. Dunex propose une solution en cuve béton, Oduciel, permettant le stockage, la récupération (par un système de pompage disponible dans son offre) et la régulation (si nécessaire) des eaux pluviales avant rejet dans le réseau d’assainissement public. La cuve Oduciel est disponible en 4.000 et 6.000 litres, ce qui permet d'obtenir jusqu’à 12.000 litres de stockage par couplage des cuves. Le matériau béton a la particularité de neutraliser le pH de l’eau (qui est naturellement acide) et de résister aux efforts liés aux remplissages et pompages successifs. Dunex propose également une gamme complète de cuves de stockage monoblocs en béton de grandes dimensions et aménageable sur demande. Graf propose de son côté une large gamme d’équipements permettant de récupérer et de réutiliser les eaux pluviales, des cuves de stockage ou de rétention jusqu’à la centrale de gestion automatisée en passant par les filtres permettant de préserver la qualité des eaux recueillies sans oublier les pompes, collecteurs et coffrets d’alimentation. Agriline propose également l’ensemble des composants requis pour la consti...

[Photo : Agriline fournit également les cuves enterrables et carrossables les plus plates du marché (Gamme Fine). L’avantage ? Éviter de creuser dans la roche quand la terre est très peu profonde (coût de terrassement réduit) mais aussi de pouvoir faire le trou avec une petite pelle mécanique.]
[Photo : Le module de gestion “HyaRain” de KSB redistribue l’eau de pluie à l’aide d’une pompe auto-amorçante tout en assurant un basculement automatique sur l’eau de ville lorsque la citerne d’eau de pluie est vide.]

Le module de gestion “HyaRain” de KSB redistribue l'eau de pluie à l'aide d'une pompe auto-amorçante tout en assurant un basculement automatique sur l'eau de ville lorsque la citerne d'eau de pluie est vide.

Agriline fournit plusieurs packs livrés complets (cuve, couvercle sécurité enfant, filtre, pompe…) : en utilisation jardin avec une pompe immergée dotée d'un démarrage automatique dans la cuve et un branchement pour le tuyau d’arrosage intégré au couvercle, et en utilisation maison avec une centrale de gestion qui aspire l'eau de pluie de la cuve ou bascule sur l’eau de ville automatiquement en cas de manque. Ce pack respecte les préconisations de l’arrêté du 21 août 2008. Agriline propose également les cuves enterrables et carrossables les plus plates du marché (gamme F-line). L'avantage ? Éviter de creuser dans la roche quand la terre est très peu profonde (coût de terrassement réduit) mais aussi pouvoir réaliser le trou avec une petite pelle mécanique de 1 m de largeur (besoin d’un bras court pour la profondeur). La gamme va de 1 500 à 5 000 l et sera complétée au printemps par une cuve de 7 500 l. La profondeur de la cuve de 3 000 l est de 73,5 cm, soit un trou pour une cuve en utilisation jardin et passage piétons de 119 cm seulement. Wavin, qui se définit en tant qu’intégrateur en eaux pluviales, assortit son offre d’un accompagnement technique sur chantier, d’un agrément poseur et d’une garantie de 15 ans.

Du côté des pompes, surpresseurs et gestionnaires d'eau, KSB fait figure de précurseur. Les origines allemandes du groupe lui ont permis de proposer très tôt une mini-station complète de distribution d’eau de pluie. Cet ensemble mural de dimension modeste (41 × 63 × 36 cm) est capable de se greffer sur tous types de cuves, dont il va gérer l’asservissement. Le module “HyaRain” redistribue l'eau de pluie à l'aide d’une pompe auto-amorçante tout en assurant un basculement automatique sur l'eau de ville lorsque la citerne d'eau de pluie est vide. La station complète se compose d'une pompe multicellulaire à moteur monophasé (230 V/50 Hz), d’un automate de commande et de surveillance, d’un réservoir muni d’un flotteur mécanique à rupture de charge.

Eloy confie la distribution de sa gamme Waterfix C90 à CGRD SAS

Eloy, fabricant de cuves en béton pour la récupération des eaux de pluie, vient de confier la distribution de sa gamme Waterfix C90 à la société normande CGRD SAS.

Déjà bien implantée sur le quart nord-ouest du pays, CGRD, également distributeur de la marque Ozelo, entend développer son activité au niveau national grâce à ce partenariat. « L’expertise que nous avons mise en place a révélé depuis deux ans que le produit Waterfix C90 de la société Eloy était, de loin, l'un des plus performants du marché, explique Valéry Jimonet, Président Directeur Général de CGRD et Président du Syndicat national des acteurs de la récupération d'eau pluviale (Snarep). Compte tenu du développement de ce marché, nous attendons une forte croissance sur 2009. Après une vingtaine d’emplois créés en 2008, nous comptons sur la distribution de ce produit pour prouver, si besoin est, que les énergies renouvelables sont un facteur de croissance et de développement durable. »

CGRD SAS assurera la distribution tant à l'unité qu’en gros volumes. En plus des cinq points de stockage existants, une dizaine d'autres vont être mis en place sur le territoire afin de se rapprocher au plus près des revendeurs spécialisés.

La gamme de cuves préfabriquées en béton fibré (et non vibré) démarre à 2 000 litres et s'étend jusqu'à 20 000 litres. Elles sont pré-équipées selon les exigences de l’arrêté sur l'eau de pluie.

CGRD est également en mesure de fournir tout l'environnement nécessaire à la mise en œuvre d’un système complet de récupération des eaux de pluie.

[Encart : Un exemple de récupération d’eau de pluie en zone industrielle À l’instar des bâtiments producteurs d’énergie, les surfaces de couvertures des bâtiments industriels, qu’ils soient de stockage ou de production, constituent un potentiel considérable en matière de récupération d'eau de pluie. L’entreprise Blachère Illumination, implantée dans la zone industrielle d’Apt (84), l'a bien compris en décidant une politique de grande envergure en matière de récupération des eaux de pluie et en dotant chacun de ses 10 hangars de cuves Capteco de Bonna Sabla La Nive. Après avoir équipé le premier hangar de cuves d'une capacité de 20 000 litres et à peine achevé l'équipement du second hangar où les 1 500 m² de toitures se voient desservir 15 cuves de 4 m³, soit 60 000 litres, le chantier pour équiper le troisième hangar d'une série de 12 cuves de 5 m³ a démarré en août 2007 durant la fermeture annuelle… en attendant les autres. Hormis l'envergure et l'exemplarité de la démarche, c’est aussi la volonté et les moyens mis en place pour une réutilisation maximum qu'il faut saluer. En effet, l'eau ainsi récupérée est non seulement destinée à l'arrosage des espaces extérieurs mais également à un usage sanitaire. Dans cette logique, dès le départ le choix du type de cuve a son importance car les cuves en béton ont la particularité et la qualité d’abaisser et de neutraliser le pH naturellement élevé de l'eau de pluie. Pour atteindre le niveau de potabilité, le système comprend un premier niveau de filtration fourni par Bonna Sabla La Nive en complément des cuves puis un traitement aux UV détruisant les bactéries et différents organismes. Les zones industrielles sont en effet des espaces urbanisés où les volumes d'eau de pluie récupérables sont importants en raison des superficies des constructions et généralement faciles à équiper, même a posteriori.]
[Photo : La gamme Rain System, proposée par Wilo, démarre avec l’AF 14 destiné à une utilisation domestique. Elle inclut un système de pompage intégré dans une cuve, une sonde de niveau qui va informer l'utilisateur sur le volume d’eau disponible tout en sécurisant la pompe en cas de manque d’eau et en basculant le système sur l’eau de ville.]

(avant déversement) et d’une vanne trois voies. Cette dernière assure une commutation manuelle ou automatique de l’alimentation de l’eau de pluie ou de l’eau de ville. Le débit, suivant les modèles, est de 4 ou 5 m³/h pour une hauteur de refoulement de 15 à 40 mètres avec une HMT allant jusqu’à 7 mètres. Ceci pour une pression de 6 bar en refoulement et de 1 bar en aspiration. En plus d’être compact, le module Hya-Rain est également silencieux : 50 dB. Économe en énergie, il s'inscrit dans la famille des produits HQE.

De la même façon Wilo France bénéficie de la nationalité allemande du groupe Wilo et propose une offre pompage complète intégrant une substitution d’eau de ville disconnectée sous la norme NF1717 conformément à la réglementation. « Notre mode de distribution s’appuie sur un rés

[Photo : Pour chaque projet, Skywater réalise une étude de faisabilité et de rentabilité. Afin d'optimiser l’installation, le bureau d’étude calibre le volume de stockage, les dimensions, le débit et la pression de l'eau distribuée. Skywater produit les citernes sur mesure pour livrer à ses clients des solutions clés en main, de l’étude de cas à l’installation finale du système conforme à la norme européenne en vigueur (EN 1717 / séparation des réseaux) et à l’arrêté du 21 août 2008.]
[Encart : Concilier les dimensions environnementales et économiques des projets Groupement national d’experts en gestion des eaux pluviales (récupération, rétention, réserve incendie, réutilisation), France Pluie rassemble aujourd'hui huit entreprises dont un bureau d'études spécialisé dans le domaine de l'eau, qui proposent leur savoir-faire en matière de récupération et de valorisation des eaux de pluie. Nouveau venu sur un marché potentiellement important mais jugé encore embryonnaire, France Pluie ambitionne de devenir un acteur de référence sur ce secteur en apportant des réponses concrètes aux enjeux économiques et environnementaux d'une gestion globale, responsable et durable de la ressource en eau. Jean-Philippe Soleau, consultant associé et l'un des membres du groupement France Pluie, participe aux travaux du comité développement durable de la conférence des grandes écoles où il s'intéresse plus particulièrement aux nouveaux métiers du développement durable. Il explique : « L'objectif de France Pluie est de promouvoir une gestion plus responsable et plus durable de la ressource en eau. Car, que ce soit à l’échelle d'une maison, d’une usine, d’un lotissement, d’un centre technique municipal, voire d’une ville, le cycle interne de l’eau est toujours le même avec, en amont, une alimentation en eau potable et en aval, un système de collecte des eaux usées. Et entre les deux, personne jusqu’ici ne s’est vraiment préoccupé de ce qui se passe... Alors même qu'il existe de multiples solutions pour exploiter des ressources en eau renouvelables comme l’eau de pluie ou encore recycler et réutiliser les eaux usées ou les eaux de process ». Pour ce faire, le groupement a construit une offre globale à destination des industriels, des collectivités locales, des aménageurs et des particuliers en soignant tout particulièrement les aspects techniques et économiques des solutions proposées. « Une offre composée de solutions techniques simples, fiables, éprouvées et surtout adaptées au contexte considéré ce qui permet de créer les conditions d'une réelle crédibilité économique » souligne Jean-Philippe Soleau. Il insiste sur le fait que le principe de développement durable intègre entièrement les impératifs économiques dans ses préoccupations essentielles. Mieux, ainsi que l’explique Jean-Philippe Soleau, « Plus que le levier réglementaire, c’est la notion de rentabilité économique, sous réserve qu’elle soit appréhendée sous l’angle des coûts globaux, qui dopera les démarches de développement durable ». France Pluie s'attache donc à promouvoir des solutions durables mais aussi rentables en intégrant simultanément les dimensions environnementales et économiques du projet. Un exemple ? « Une réserve incendie dans une zone industrielle, un projet facile à réaliser en récupérant les eaux de pluie mais non rentable. En surdimensionnant légèrement le projet de manière à coupler la fonction réserve incendie avec d’autres usages, vous lui conférez dans bien des cas une véritable pertinence économique ». La démarche en tout cas séduit. France Pluie multiplie les références du côté des industriels, de la grande distribution et des collectivités locales qui considèrent de plus en plus fréquemment la récupération des eaux de pluie comme la composante essentielle d'une bonne gestion des eaux pluviales en milieu urbain. France Pluie vient ainsi d’équiper un lotissement sur la commune de Cluny (71) de 54 citernes de 3 000 litres destinées à gérer les eaux de pluie à la parcelle.]
[Photo : Lycée Saint Hippolyte de Jonzac (17) - Chantier Kipopluie.]

de distributeurs spécialisés qui maîtrisent l'ensemble du process comme par exemple la mise en place d’une cuve qui génère des contraintes de logistique ou de terrassement qui ne font pas partie de notre métier » souligne Olivier Roussel. La gamme proposée par Wilo, dénommée Rain System, démarre avec l’AF 11 destiné à une utilisation domestique. Elle inclut un système de pompage intégré dans une cuve, une sonde de niveau qui va informer l'utilisateur sur le volume d'eau disponible tout en sécurisant la pompe en cas de manque d’eau et en basculant le système sur l’eau de ville.

Pour des utilisations collectives ou semi-collectives, l’AF150 dispose d'une cuve de 150 litres pour la substitution eau de cuve/eau de ville et intègre deux pompes pour des besoins additionnels qui pourraient aller jusqu’à 4 000 ou 5 000 litres par heure ou pour sécuriser l'installation, la seconde pompe venant, en cas de panne, prendre le relais de la première. L’AF 400, conçu sur le même type d’architecture est dédié aux besoins encore plus importants.

Sur le terrain, les réalisations se multiplient. « Nous avons équipé avec la gamme Rain System plusieurs aires de repos d’autoroutes dans le sud de la France qui récupèrent les eaux pluviales pour alimenter les réservoirs de chasse d'eau et les urinoirs » souligne Olivier Roussel. « En Bretagne, plusieurs magasins de la chaîne U ont équipé leurs installations de lavage avec cet équipement pour récupérer et réutiliser les eaux de pluie ». Le système Hya®-Rain de KSB est également à l’origine de nombreuses réalisations : Eaux de France, qui a opté pour cet équipement, en a équipé les serres municipales de Roubaix, le Collège Françoise Dolto de Pont-à-Marcq (voir EIN n° 305) et bien d’autres sites collectifs ou industriels.

À Saint-Nolff (56), l'installateur Technocéan s'est également appuyé sur cet équipement pour récupérer les eaux de pluie et alimenter les toilettes publiques et de la bibliothèque ainsi que pour l'arrosage des espaces verts de la commune (voir à ce sujet p. 8). Le retour sur investissement du projet, validé par la DDASS, est estimé à 8 ans.

Certains prestataires spécialisés sur ce marché comme Eaux de France, Skywater ou Kipopluie sont à même de proposer la fourniture et l’installation de solutions complètes et « clé en mains » de récupération des eaux pluviales de toiture à destination des collectivités locales, industriels et particuliers.

Le panel de solutions proposées permet de répondre aux contingences techniques et géologiques de chaque chantier.

Kipopluie avec ses 7 agences couvre l’ensemble du territoire, en particulier Paris Ile-de-France et Rhône-Alpes, pour répondre spécifiquement au recueil des eaux pluviales, de l'ingénierie à la mise en service. La spécificité de cette entreprise est de proposer la maîtrise d’œuvre complète de la solution de recueil et de rétention des eaux pluviales, de la descente à l’exutoire, aux industriels, collectivités locales, grands constructeurs, entreprises TP, bâtiment tertiaire et industriel, entreprises de la grande distribution, aménageurs, etc. L’entreprise compte de nombreuses références parmi lesquelles Kaufmann and Broad avec l’équipement d’un collectif important à Montpellier, la SNCF avec DG Construction, l’équipement d’une rétention pour le tronçon TGV Bourg-en-Bresse, le siège de Suez Elyo à Pessac (32 toilettes + arrosage), l’équipement complet de centres techniques et serres municipales à Ermont (95), Villeneuve-d’Ascq (59), Floirac (33), Portes-lès-Valence (26), le lycée Saint Hippolyte de Jonzac (17), la salle Omnisports d’Eysines (38), etc.

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