[Photo : Installation de traitement des sédiments en provenance du Port Autonome de Paris]
[Encart : texte :
EXTRACT ECOTERRES
7, rue Ernest Flammarion
ZAC du Petit Le Roy
Chevilly Larue
94659 Rungis cedex
Tél : 01 49 61 71 00
Fax : 01 49 61 71 27
E-mail : extract-ecoterres@vinci-construction.fr
Internet : www.extract-ecoterres.fr
Activités : Gestion des terres, des boues et des sédiments pollués
Chiffre d’affaires (2008) : 8 M€
Nombre de salariés : 35
]
Revue L’Eau, L’Industrie, Les Nuisances : Pouvez-vous nous présenter Extract Ecoterres en quelques mots ?
: Extract Ecoterres est une toute jeune société dont le siège social se trouve à Rungis et qui est née au mois de janvier 2007 de la fusion des sociétés Extract et Ecoterres.
Extract était une entreprise essentiellement familiale créée il y a une vingtaine d’années et dont l’activité était dès l’origine concentrée sur l’extraction et la gestion des boues de dragage. Le fondateur de l’entreprise, Rodolphe Benaddou, avait perçu très tôt l’existence d’une problématique liée à la gestion des sédiments et a su développer des techniques de dragage spécifiques ainsi que des techniques de gestion appropriées à ce type de boues.
Ecoterres Holding, de son côté, a été créé en 1990 par sa maison mère, le groupe DEME (Dredging, Environmental and Marine Engineering), un des leaders mondiaux du dragage, bien connu pour sa participation à la création de nombreux projets prestigieux tels que Port 2000 au Havre, la construction des aéroports de Doha (Qatar) et de Sydney ou la construction
d’affaires en France en moins de 5 ans
De nombreuses îles artificielles comme celles de « Pearl Qatar ». L’activité d’Ecoterres a consisté dès sa création à développer une double compétence en matière de gestion des sédiments de dragage contaminés et de gestion des terres polluées. Ces compétences multiples ont permis à Ecoterres Holding de devenir en 20 ans le numéro un européen du traitement des sédiments et des terres polluées.
E.I.N. : Quelles sont les raisons qui ont amené ces deux entreprises à se rapprocher ?
D.D. : Ecoterres Holding, filiale de Dredging, est elle-même rattachée au groupe Vinci par le biais d’une société nommée CFE. Ecoterres Holding et sa filiale Ecoterres France, qui valorisait son savoir-faire dans le domaine des sédiments et terres contaminées sur le marché français, croisait fréquemment Extract, également filiale du groupe Vinci suite à son rachat en 1998 par Sogea. L’opportunité de fusionner deux savoir-faire complémentaires est apparue naturellement avec l’idée de faire jouer des synergies évidentes.
[Photo : Zoom sur une installation de traitement de nappe contaminée par des solvants chlorés.]
E.I.N. : Quelles sont ces synergies ?
D.D. : Extract disposait depuis de longues années d’un savoir-faire reconnu dans le milieu du dragage et de la gestion des sédiments. Son expertise consistait à extraire les sédiments, à les trier granulométriquement, à séparer les sables et les graviers destinés à être valorisés et à déshydrater la fraction fine avant élimination en centre d’enfouissement technique. Donc, un processus d’extraction et de prétraitement parfaitement maîtrisé de A à Z. La fusion avec Ecoterres a permis de compléter la prestation proposée en allant au-delà du prétraitement et en proposant un traitement complet dépassant la déshydratation des sédiments. Elle a également permis à Extract de valoriser les compétences d’Ecoterres sur les problématiques de terres polluées auxquelles elle était parfois confrontée.
Bien au-delà d’une légitime rationalisation voulue par Vinci, il y avait donc un véritable intérêt industriel à fusionner ces deux entités. Les chiffres l’ont d’ailleurs amplement prouvé puisqu’en 2007, lorsque les deux sociétés ont fusionné, leur chiffre d’affaires cumulé avoisinait en France les 6,5 millions d’euros alors qu’il se situe à fin 2008 à près de 8 millions d’euros, ce qui représente une croissance de 15 à 20 % en seulement deux ans.
E.I.N. : Où en est aujourd’hui la fusion engagée il y a deux ans ?
D.D. : La fusion de deux entités culturellement différentes n’est pas une opération anodine. Extract est empreinte, pour des raisons historiques, d’une culture familiale forte alors qu’Ecoterres est plutôt imprégnée d’une culture de groupe. Or, une fusion réussie, c’est d’abord une histoire d’hommes venus d’horizons souvent très différents qui doivent mettre leurs compétences en commun pour inventer une nouvelle culture de groupe, celle d’Extract Ecoterres. Ce travail d’intégration humain et technique, mené depuis deux ans, est aujourd’hui réussi et terminé.
[Photo : Installation de traitement d'une nappe contaminée par des solvants chlorés.]
E.I.N. : Quelles sont les prestations proposées par la nouvelle entité ?
D.D. : Les différents savoir-faire d’Extract-Ecoterres résultent d’abord de l’intégration des compétences respectives des deux entités originelles. Extract a développé une expertise reconnue en matière d’unités mobiles d’extraction, de séparation granulométrique et de déshydratation des sédiments. Ce savoir-faire incontesté est la marque de fabrique d’Extract. Il est mis en œuvre sur le terrain par des techniciens très pointus dans ce domaine. Il est complété par bien d’autres compétences moins connues mais toutes aussi bien maîtrisées, comme par exemple la vidange de digesteurs ou le traitement des fluides de forage.
Ecoterres s’est toujours intéressé à des projets techniques et complexes présentant des pollutions multiples et difficiles (PCB, pesticides, goudrons acides, métaux lourds, projet conception/construction, …). Les savoir-faire d’Ecoterres résident dès lors dans des techniques orientées sur la biologie et la chimie combinées à du terrassement, à l’image du lavage physico-chimique que
Ce qui permet à l’entreprise d’être leader au niveau européen sur ces deux marchés. Sur le marché français, nous sommes numéro un en matière de gestion et de traitement de sédiments de dragage, ce qui n’est pas le cas dans le domaine de la dépollution des sols.
Nous mettons actuellement en œuvre cette technique sur le futur site des jeux olympiques de Londres en 2012. Ce chantier gigantesque concerne 700 000 tonnes de terres polluées aux métaux lourds et aux hydrocarbures pour un montant de 25 millions d’euros. Avec l’inertage, le lavage physico-chimique est une technique dans laquelle Extract Ecoterres dispose d’une avance technologique certaine, matérialisée par le fait que nous sommes les seuls à disposer de cinq machines en Europe. C’est une technique assez semblable à celle développée par Extract dans le domaine des sédiments de dragage : elle consiste à cribler les matériaux, à concentrer la pollution et à déshydrater les résidus contaminés. Ce qui explique qu’au plan technique, les procédés soient déjà parfaitement intégrés.
E.I.N. : Quelle place occupe Extract Ecoterres sur ces différents marchés ?
D.D. : Aujourd’hui, Extract Ecoterres maîtrise l’ensemble des technologies liées à la dépollution des sédiments de dragage et aux terres polluées.
Cependant, ce n’est pas encore le cas dans le domaine de la dépollution des sols. Ceci s’explique par le fait que les techniques développées par Ecoterres ne sont pas toujours parfaitement adaptées aux spécificités du marché français.
E.I.N. : Pour quelles raisons ?
D.D. : Dans les pays du nord de l’Europe, c’est-à-dire aux Pays-Bas, en Suède, en Belgique et même en Grande-Bretagne, les approches définies par le législateur conduisent à considérer qu’un matériau traité est susceptible d’avoir une deuxième vie. Malgré le fait que l’Union européenne indique qu’un déchet reste un déchet, certains États estiment qu’il peut avoir une seconde vie. Partant de ce constat, des entreprises telles qu’Ecoterres ont développé des techniques qui permettent de décontaminer les matériaux en vue de les réutiliser conformément aux législations en vigueur dans ces pays. Le plus souvent, les terres traitées sont réutilisées en matériau de remblai pour couvrir des décharges, réhabiliter des friches industrielles ou encore utilisées en remblais routiers, moyennant, bien sûr, le respect d’un certain nombre de conditions liées à la qualité du matériau traité. Dans ces pays-là, nous ne sommes pas tenus d’éliminer les matériaux après traitement dans des centres d’enfouissement et restons libres de les valoriser dans des filières de travaux publics ou privés à des niveaux de prix attractifs.
En France, la législation ne permet pas d’agir de la sorte et le fait de ne pas gérer de centre d’enfouissement constitue pour nous un handicap.
E.I.N. : Une opération de croissance externe ne permettrait-elle pas de contourner cet obstacle ?
D.D. : C’est une possibilité qui n’est pas, me semble-t-il, à l’ordre du jour. Si la question devait être examinée, elle devrait nécessairement s’inscrire dans une stratégie de groupe.
E.I.N. : Quels sont vos objectifs en France et quelle est votre stratégie pour les atteindre ?
D.D. : Nous avons défini une stratégie très structurée qui doit nous permettre, au minimum, de doubler notre chiffre d’affaires en cinq ans dans le domaine de la dépollution des sols en France et de la gestion des sédiments de dragage. C’est un objectif qui me paraît raisonnable même si nous évoluons dans un contexte législatif qui ne nous est pas favorable et dans un contexte économique qui ne l’est pas non plus !
Mais Extract Ecoterres dispose de nombreux atouts, au premier rang desquels une palette complète de procédés parfaitement maîtrisés et un professionnalisme qui nous permet d’être numéro un sur nos métiers en Europe.