Les logiciels se développent pour apporter une solution globale à la gestion des données environnementales. Les outils présentés sont capables d'extraire des différentes bases de données de l'entreprise les informations pertinentes mesurées par les capteurs et de les présenter aux responsables pour qu'ils prennent leurs décisions en toute connaissance de cause.
L'évolution des normes, l'augmentation des coûts de traitement et la responsabilité juridique grandissante du chef d'entreprise rendent la gestion environnementale de l'unité de production toujours plus complexe. Il ne s'agit plus, pour le dirigeant, d'afficher une volonté de réduction des nuisances ; il lui faut aussi aujourd'hui démontrer que les mesures mises en place ont un bon impact sur l'environnement et que le bilan global est positif.
Dans ce cadre, les entreprises se lancent de plus en plus dans des procédures de management environnemental. Celles-ci visent à prendre en compte de façon systématique l'impact des activités de l'entreprise sur l'environnement (dans l'eau, dans l'air, dans les sols...), à évaluer cet impact et à le réduire. Elles mettent en œuvre des méthodes de gestion et d'organisation de l'entreprise. Celles-ci peuvent être poussées à différents stades, jusqu'à la reconnaissance éventuelle.
d'un système de management environnemental (S.M.E.) au travers de diverses approches comme les normes ISO 14000 et le règlement communautaire EMAS (Environmental Management and Audit System) également dénommé Ecoaudit. Dans le cas de l’EMAS, l’élaboration et la diffusion au public d’une déclaration environnementale présentant les impacts sur l’environnement et les actions planifiées pour les prévenir sont également nécessaires.
Toutes ces approches impliquent la mise en place, par l’entreprise elle-même, d’une organisation interne efficace permettant de gérer les questions de sécurité et d’environnement. Ces instruments ne se substituent en aucun cas aux obligations réglementaires, mais ils contribuent fortement à la prévention des pollutions et des risques.
La mise en place du management de l’environnement commence toujours par un diagnostic des aspects environnementaux de l’activité. Celle-ci peut être approfondie et nécessite une bonne connaissance du procédé. Le bilan dressé, il reste à améliorer le processus de fabrication pour se mettre si besoin est en conformité avec la loi sur les rejets. Ceci passe le plus souvent par une optimisation du fonctionnement des machines et une chasse aux gaspillages… Elle se poursuit ensuite par la surveillance de nombreuses données liées à la production (bilans d’exploitation, rendements de production, données de process, mesures d’autosurveillance des rejets…). Toute la difficulté consiste alors à rassembler et à exploiter toutes ces informations réparties dans les différentes bases de données de l’entreprise (process, autosurveillance, laboratoire d’analyse…).
Rassembler les données
Quand il est réalisé, ce travail est encore fait manuellement dans de nombreuses entreprises. Il consiste à réunir dans un même endroit et dans un format informatique cohérent des informations provenant de différentes sources : notamment du système de supervision du process, des capteurs d’autosurveillance, du laboratoire d’analyses, mais aussi du système de gestion (états de production par exemple). Ce travail, long et fastidieux, est source d’erreur. De plus, ces synthèses ne sont pas faites en temps réel et il faut parfois attendre plusieurs heures, si ce n’est plusieurs jours, pour avoir connaissance des éléments pertinents capables de gérer en toute connaissance de cause une situation de crise. Conséquence : le risque de pollution incontrôlée est important. Et c’est bien là aujourd’hui un des points faibles du système.
Or, à ce jour les outils informatiques sont là. Les technologies web, comme par exemple IPDB (Internet Plant Data Bank) de MCII, collectent, référencent, organisent les données avant de les historiser puis de les stocker. Toutes ces informations sont ensuite exploitées et organisées en fonction de l’application que l’on veut en faire. Une fois traitées, elles sont mises à la disposition des personnes autorisées, via l’intranet de l’entreprise.
La présentation des données environnementales intéresse de nombreuses entreprises. Une première approche consiste à rassembler toutes ces données sur l’écran du superviseur. Des tableaux permettent ainsi de fournir des courbes de tendance et visualisent les alarmes. Cependant, sur les sites importants, cela ne suffit pas. Il faut alors faire appel à des logiciels spécifiques développés pour la gestion des données environnementales. Seuls ces outils prennent en
Les procédures de management environnemental visent à prendre en compte de façon systématique l’impact des activités de l’entreprise sur l’environnement, dans l’eau, l’air, les sols etc.
Des logiciels développés pour l’environnement
Non seulement, ils assurent l’acquisition, le tri et la présentation des données, mais certains d’entre eux autorisent aussi le déclenchement d’alarmes temps réel en cas de dépassement des seuils fixés. Autant d’informations clés qui sont mises rapidement à la disposition des décideurs. Aloatec, Axéda, Siriatech, Tennaxia sont des entreprises qui travaillent sur ce sujet. Par exemple Aloatec, cette entreprise implantée à Calais offre une double expertise en environnement et en informatique. Spécialisée dans la mesure et la surveillance des rejets de poussières sur un site industriel, l’entreprise a développé voici quelques années une solution de vidéosurveillance des émissions polluantes diffuses (air ou eau) qui s’adapte aux modifications de luminosité liées aux changements météo. Les images recueillies par la caméra de surveillance sont traitées en fonction de différents critères de gravité. En cas de problème détecté, une alarme est déclenchée en salle de contrôle et une séquence de 16 à 32 images est archivée. Actuellement, l’entreprise développe une solution de surveillance et de management des données environnementales répondant aux dernières réglementations de la gestion des risques et aux normes environnementales ISO 14000. Christophe Boutin, ingénieur commercial chez Aloatec, explique : « Notre solution regroupe l’ensemble des données environnementales sur l’eau et sur l’air d’un site industriel. Les informations sont des données capteurs ou des analyses, qui sont récupérées puis mises à la disposition des décideurs sous forme d’un tableau de bord. »
Il en est de même pour la suite D&F EMIS de Siriatech qui optimise la gestion des flux d’informations environnementales. Celle-ci rassemble cinq modules standards à regrouper en fonction des besoins. Comme le module reporting est conçu pour optimiser les flux d’informations, il identifie aussi les meilleures pratiques, maîtrise les flux de données et met à disposition des informations fiables à l’échelle du groupe avec le meilleur niveau de traçabilité. Il peut être complété par d’autres briques destinées au traitement des données (pour faire des requêtes sur base de données, réaliser un traitement statistique, une cartographie), à l’étude d’impact (pour…
Pour être répondu à la réglementation ou à la politique environnementale de l'entreprise), à la documentation et à l’édition de rapport, ou encore à la planification de tâches. L’objectif étant de simplifier, de centraliser et d'améliorer la gestion des données.
Centraliser et simplifier la gestion des données
« Notre solution rassemble sur un des serveurs web de l'intranet toutes les données environnementales en provenance des capteurs et analyseurs de pollution situés sur les cheminées, dans l'environnement, sur les procédés de traitement. Nous pouvons même intégrer les données d'un prestataire extérieur, s’il vient renseigner notre site internet, explique Philippe Bourrier PDG d’Aloatec. Nous pouvons coupler ces données avec les données météorologiques du site, ce qui nous permet de dresser des tableaux d’émission moyenne en fonction de la direction du vent, puis de dresser un rapport formaté en pdf pour les besoins de la DRIRE ». En cas d’événement, un dépassement de seuil, par exemple, une alarme est émise en temps réel.
Actuellement, Aloatec travaille sur une modélisation probabiliste des pollutions. Il s'agit à partir des données mesurées par un réseau de surveillance de remonter jusqu'à la source de pollution. Il faut pour cela créer un modèle de comportement pour chacun des capteurs du réseau de mesure. Ce modèle prend en compte les données météorologiques, notamment le vent (intensité et direction).
Pour ceci, le logiciel se base sur les nombreuses mesures acquises et mémorisées depuis plusieurs années par les capteurs. Une fois le modèle établi, il est comparé en temps réel avec la mesure et, s'il y a une différence, il ne reste plus que deux cas à départager : la panne capteur ou l'arrivée d'un événement remarquable. De telles analyses ont été jusqu'ici peu exploitées faute d'outil adapté. Dès qu'elles seront disponibles, elles permettront aux industriels de mieux connaître l'impact de ses productions sur son environnement, comme le demande d’ailleurs l'ISO 14000.
Si les produits développés par Aloatec ou Siriatech ne se préoccupent pour l'instant que des données relatives à l’air et à l'eau, certaines solutions comme celles de Tennaxia se penchent aussi sur le devenir des déchets.
Prendre en compte aussi les déchets
Pour les déchets, l’entreprise doit assurer la traçabilité de la production jusqu’aux filières d'élimination et la rédaction des différentes déclarations réglementaires. Elle doit encore optimiser les coûts et gérer toute la logistique touchant à cette filière. Aujourd'hui, l'important pour le chef d’entreprise est de connaître la quantité produite de déchets, les sous-traitants chargés de les éliminer, le coût de cette opération pour établir les déclarations légales et réglementaires. Ces nouveaux outils permettent, à partir des renseignements fournis par l'entreprise : qualité et quantité des déchets, filière d’évacuation retenue, coût..., de pouvoir gérer plus simplement toutes ces données, tout en optimisant les coûts puisqu’il est possible de comparer les prestations fournies par les différents prestataires.
Ainsi, Tennaxia, une entreprise spécialisée dans le conseil et le développement de logiciels pour l'environnement et la sécurité, a conçu pour sa suite logicielle « bureau environnement virtuel », un module de gestion de déchets simple d'utilisation. Il garantit la traçabilité des flux, le suivi analytique plus précis des coûts, l'édition des tableaux de bord et des documents réglementaires comme les déclarations DRIRE. Ce module s'intègre dans une suite plus vaste regroupant dans un même ensemble les outils nécessaires à la gestion environnementale de l'entreprise. « Le Bureau environnement virtuel », c'est son nom, intègre différentes fonctionnalités en complément du module « déchets » :
- * La fonction « autodiagnostic » effectue et met à jour les autodiagnostics environnementaux et met à disposition les résultats de façon dynamique.
- * Un logiciel « d’autoveille réglementaire » maintient à jour la base de données des textes qui concernent l’entreprise et son domaine d'activité. Un accès dynamique aux résumés est possible. Ce module développé en partenariat avec les Apave assure une autoveille environnement.
- * Le module « conformité » gère la conformité des installations et partage ses données au sein de l'entreprise.
- * Le logiciel « Indicateurs » assure une gestion personnalisée de l'ensemble des indicateurs environnementaux de l'entreprise.
Ce logiciel est accessible sur internet de manière sécurisée, sans obligation d’achat. Il est paramétré à distance en fonction des besoins de l’entreprise qui en loue son service. Pour faciliter la diffusion du logiciel, Tennaxia vient de signer, avec Labo-Services, un contrat exclusif de commercialisation à compter du 1er décembre 2002.