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Enregistreurs autonomes : l'eau sous haute surveillance

31 mars 2010 Paru dans le N°330 à la page 53 ( mots)
Rédigé par : Corinne DRAULT-PEZARD

Les dataloggers ou enregistreurs autonomes sont des outils issus des avancées des TIC et de l'informatique embarquée utilisés pour enregistrer des données issues d'un ou de plusieurs capteurs, les stocker et les conditionner. Ces données sont ensuite télétransmises ou récupérées lors d'un relevé in situ par un technicien. Pression, débit, niveaux de bruit, hauteur de niveau,? sont ainsi surveillés en continu ce qui permet d'optimiser les rendements des réseaux de distribution et la gestion des ouvrages de gestion de l'eau. Les mesures en environnement ? température, salinité, pH - permettent quant à elles de surveiller la qualité de l'eau.

Surveillance des réseaux d’eau potable, recherche de fuites, suivi des rejets industriels, des réseaux d'assainissement, fonctionnement des ouvrages, eaux pluviales, événements de surverse, suivi de la qualité des eaux souterraines, forages...

Pour toutes ses applications de surveillance, de multiples mesures sont nécessaires en permanence au plus près des équipements ou en pleine nature sur des sites isolés, sans possibilité d'alimentation énergétique.

Pour répondre à ces besoins, l'arrivée des dataloggers, voici une quinzaine d'années, a véritablement changé la donne.

De fait, ces "petites boîtes noires", alimentées par une pile,

[Photo : Les enregistreurs de données Octopus LX d’Hydreka répondent aux nombreuses applications du domaine de l'eau telles que diagnostic et sectorisation de réseau, enregistrement de débit et index sur compteur (télérelève), débit de nuit (aide à la recherche de fuites), mesure de niveau et de pression sur réseaux, nappes phréatiques, etc.]

et donc autonomes sur le plan énergétique, ont pour finalité de recevoir des signaux d’un ou plusieurs capteurs, de les conditionner, de les mémoriser et de les transmettre. Des mesures de pression, débit, niveaux de bruit, niveaux d'eau, acoustique... de même que différents paramètres physicochimiques – température, pH ou conductivité – peuvent ainsi être collectées via les capteurs. Les informations sont ensuite télétransmises régulièrement à un poste de gestion ou un poste central de supervision, ou encore récupérées sur place par un technicien via son PC, par Bluetooth®, infrarouge ou encore par liaison physique (câble). Les données obtenues peuvent ainsi être analysées au quotidien. Ce qui permet aux exploitants notamment de connaître l'état de l'ensemble des installations et de reporter les alarmes vers les agents d’astreintes.

Si ces appareils se doivent, bien entendu, d’être étanches, robustes, et capables de supporter des conditions extrêmes d'utilisation (humidité, corrosion, amplitudes de température, etc.), la technologie des dataloggers a, par ailleurs, beaucoup évolué ces dernières années, profitant de l’essor du numérique, de la téléphonie “sans fil” et des progrès dans le domaine de l’autonomie en énergie des équipements. Ainsi, leur autonomie peut dépasser les 10 ans, tandis que leur mémoire peut stocker plusieurs milliers de données. Il s’agit là d'un progrès fondamental, le stockage conditionnant la fréquence des relevés d’informations lorsque la télétransmission ne peut être envisagée. Côté télétransmission, les avancées ont également été déterminantes. Au départ conçus en mode RTC (réseau téléphonique commuté) avec pour corollaire une ligne téléphonique ainsi qu’un abonnement, des enregistreurs connectés via des liaisons GSM data et SMS ont été développés plus récemment, jusqu’à ce que, dernière innovation, les enregistreurs en mode GPRS arrivent sur le marché.

En termes de marché, dans un contexte où de fortes tensions pèsent sur la ressource en eau, les ventes de ces outils de surveillance n'ont cessé de grimper, en France mais aussi à l’étranger. L’offre est abondante, proposée par de nombreuses sociétés comme Hydreka, Distec, Primayer, Sewerin, TH Industrie, Lacroix Sofrel, Hitec, Perax, Sdec, WIT, OTT, Neotek, Jumo, STS, Hydrologic etc. Le choix des appareils dépend des besoins des clients : collectivités locales, syndicats d'eau, exploitants privés de réseaux, bureaux d'études,

[Encart : De nouveaux systèmes d’hébergement de données La surveillance des réseaux d'eau et leur sectorisation ne concernent pas uniquement d’importants exploitants ou “gros” industriels disposant d'un centre de supervision pour analyser les données télétransmises, mais aussi des petites collectivités ou autres structures (agricoles, industrielles etc.), pour lesquelles un système de télégestion ne serait pas justifié au plan financier. Afin de répondre à leur besoin, plusieurs entreprises commencent à développer des services d'hébergement de données. « Nous proposons un serveur internet dénommé WEB LS qui héberge les données de nos clients. Ce service leur permet de consulter de façon tout à fait sécurisée les données de sectorisation du réseau, de tracer des courbes et d’éditer des rapports Excel tout en évitant d’avoir à gérer et administrer un poste central de télégestion », indique Benoit Quinquenel, Lacroix Sofrel. Une solution est également proposée par la société Distec qui commercialise un enregistreur de données (Frog RX) prescrit notamment pour la surveillance des réseaux d'eau potable. « Notre service à raison d'un forfait de 90 €/an est un moyen pour les petits exploitants de s’affranchir des contraintes de logiciel d’exploitation des données et de tout problème de maintenance », souligne Michel Yonnet, PDG de Distec. « L’utilisateur qui accède au serveur grâce à son code d’accès peut changer dès qu’il le souhaite les seuils d’alarme sur son PC ».]
[Encart : Nappes souterraines : privilégier la densité des mesures Les eaux souterraines sont trop souvent mal connues en raison d'un manque notoire de données. Les enregistreurs autonomes ont permis d'obtenir une densité de mesures importante en couvrant plusieurs années pour un très faible coût. « Un pays comme les Pays-Bas, par exemple, a une densité moyenne de un datalogger par km² pour un coût de l'ordre de quelques euros par mois et par piézomètre de monitoring pour une chaîne complète de mesure » explique Didier Largeau, directeur Produit & Technologie chez Schlumberger Water Services. « Toutes les données sont périodiquement mises à la disposition d’utilisateurs potentiels : hydrogéologues, industries, municipalités... ce qui leur permet de mener des études fiables sur leurs ressources en eau ». Dans ce cas précis, l'utilisation de systèmes de télémétrie SMS ou GPRS n’apporte que peu d’avantages, en augmentant de façon importante le coût par piézomètre. La conséquence directe est généralement de limiter le nombre de points de mesure pour un budget fixe et donc d’appauvrir la connaissance sur les nappes. « Beaucoup de pays ont de très belles stations de contrôle fonctionnant en temps réel mais en quantité trop faible pour être d’une quelconque utilité, souligne Didier Largeau. Le niveau des nappes varie peu sur de courtes périodes et il est donc beaucoup plus important de se focaliser sur la densité de mesure tout en essayant d’en réduire le coût. C’est l’approche de Schlumberger Water Services depuis une dizaine d’années et mise en pratique dans les quelque 70 pays où nos instruments sont déployés. Notre savoir interne, que ce soit en instrumentations, communications et logiciels, et l'apport de nos experts hydrogéologues nous permettent, comme dans le cas de DiverNetz, d'intégrer tous ces éléments dans une chaîne de décision ».]
[Photo : Composée des appareils LS42, LS42EA, et de LS10, la gamme LS de Lacroix Sofrel a été spécialement conçue pour être installée en regard. Leur robustesse et leur connectique de raccordement de type militaire leur garantissent une étanchéité IP68. Leurs modes de communication GSM en SMS ou GPRS reposent sur une antenne spécifiquement étudiée pour une installation souterraine.]
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Eaux usées, eauxpluviales : des besoinsimportants

En raison des nombreux incidents provoqués par des inondations et débordements des réseaux d'eaux pluviales, les communes se doivent de gérer de plus en plus finement les eaux de pluie. D'où une demande en instrumentation importante pour la gestion en continu des niveaux d'eau (mesures de débit, niveaux, et pluviométrie). Pour la Communauté d'Agglomération de La Rochelle, à titre d’exemple, un système de gestion des eaux pluviales au niveau des stations de pompage, des écluses et des barrages sur 15 sites distants avec supervision Web a récemment été mis en place par Wit, très actif dans le secteur des eaux pluviales, comme Perax, Lacroix Sofrel ou d'autres encore.

Le marché des enregistreurs pour l'assainissement est également en plein développement. De plus en plus de communes se regroupent pour traiter leurs effluents en commun. Leur contribution financière variant avec les volumes rejetés dans la Step, chaque commune doit donc procéder à la mesure du volume de ses rejets. Pour les industriels également, le contrôle des eaux de rejets est réglementé. Ainsi, l'usine agro-alimentaire Hénaff dispose d'un système de pilotage et de contrôle de sa Step pour le traitement des eaux de process, avec relevés et analyse des volumes et débits. Système mis en place par Wit (Cf. photo ci-dessous).

[Photo : Dernier né de la gamme, le Phocus SMS de Primayer est un enregistreur acoustique intelligent qui détecte le bruit généré par une fuite d'eau sur réseaux de distribution d’eau.]

Là encore, d'autres sociétés, comme Hydreka, Hydrologic, Lacroix Sofrel ou Primayer répondent aux besoins de contrôle des volumes et des débits transitant dans les réseaux d’eaux usées. Sur le plan technique, « pour mesurer les débits de rejets des eaux usées, le meilleur moyen reste encore la mesure de niveau », précise Jacques Bouchinet, PDG d'Hitec qui développe elle aussi depuis plusieurs années toute une gamme d’instruments dédiés à la mesure de niveau et de la pression. Dans ce domaine, Hitec a acquis une expertise incontestée, l'entreprise ayant reçu en 2001 le premier prix des trophées de l'innovation pour son Pic 40, un système de pression compact directement raccordable sur les poteaux d’incendie.

Industriels... Comme toujours, ce choix est dicté par les problématiques du terrain.

Eau potable etsectorisation

Les obligations contractuelles et la recherche permanente de gisements d’économies font que la surveillance des réseaux et leur sectorisation sont devenues incontournables pour les grands exploitants (Voir notre dossier page 37). De même, pour les collectivités de taille plus modeste, aujourd’hui confrontées à des problématiques réglementaires comme la surveillance des ouvrages (conformément aux exigences du plan Vigipirate), la connaissance des volumes prélevés et distribués, l’autosurveillance et la sectorisation sont primordiales. Pression, débit, acoustique sont les trois principaux paramètres permettant de suivre le fonctionnement d’un réseau d'eau potable, détecter des fuites et ainsi améliorer son rendement.

Depuis plus de 20 ans, Hydreka, spécialisée dans les chaînes de mesure autonomes pour le cycle de l'eau, conçoit et commercialise une large gamme d’enregistreurs (IP68, autonomie de 5 ans avec pile de lithium). Les appareils (Octopus 4, Vista plus, Lolog, Multilog LX-P, Multilog LX, Octoplus LX) se différencient sur leur nombre de voies (1 à 4), leur type (analogique, digitale), ainsi que leurs modes de relève : local, RTC, GSM data, SMS. « Nous allons proposer des solutions prochainement avec transfert de données par GPRS », précise Philippe Jolivet. « Ce type de communication est plus avantageux que le SMS en termes de coûts d’exploitation, de souplesse d’utilisation, de capacité de réception d'information et de volume des données transmises ».

Déployés depuis moins de 2 ans, « les Multilog LX ont été installés à grande échelle pour la mesure de pression et débit comme en Algérie, à Alger, Oran et Constantine, mais aussi à Ryadh et Jeddah en Arabie Saoudite », indique Philippe Jolivet. « À plus petite échelle, nous avons mis en place un système de diagnostic permanent pour Saint-Étienne les Orgues, dans les Alpes ».

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[Encart : SDEC propose une gamme complète de sondes qui aujourd’hui sont les plus petites au monde pour la mesure et l’enregistrement de niveau et de température dans les eaux souterraines. Compte tenu de sa taille, le Micro Diver (longueur 90 mm, diamètre 18 mm) peut être utilisé dans n’importe quel piézomètre.]
[Photo : Micro Diver (SDEC)]

De Haute-Provence, avec les contraintes d’une collectivité ayant une forte variation saisonnière de population ». De son côté, Lacroix Sofrel propose une gamme d’enregistreurs autonomes (jusqu’à 10 ans) également adaptés au diagnostic de réseaux et à la détection de fuites. « Composée des appareils LS42, LS42EA et de LS10, la gamme Sofrel LS a été spécialement conçue pour être installée en regard », indique Benoît Quinquenel. « Leur design robuste et leur connectique de raccordement de type militaire leur garantissent une totale étanchéité (IP68). Leurs modes de communication GSM en SMS ou GPRS se basent par ailleurs sur une antenne très performante que nous avons spécifiquement étudiée pour une installation souterraine. Grâce à ces modes de communication et à la qualité de son antenne, la transmission des données de LS est efficace, même en limite de couverture du réseau GSM. Autre point important, pour optimiser la mise en place de nos appareils, les LS intègrent un logiciel qui permet d’effectuer des tests de communication GSM in situ et ainsi de

Nappes souterraines, irrigation, forages : les normes boostent le marché

Les normes européennes nécessitent un contrôle permanent des forages et de leur influence sur les nappes phréatiques à proximité. De même, les agriculteurs ne peuvent plus pomper dans le sous-sol comme ils le veulent. Ils doivent absolument maintenir un niveau quasiment constant de la nappe phréatique. Ces nouvelles contraintes ont ouvert un marché très important qui n’existait pas il y a seulement quelques années. Un contexte évidemment favorable pour les fabricants d’enregistreurs qui diversifient leurs offres.

Distec propose par exemple un nouvel enregistreur spécifiquement conçu pour les conditions hostiles : le Frog RX, disponible en mode GSM/GPRS. Fabriqué par Isodaq Technology, le Frog RX est un enregistreur de données de télémétrie IP68, qui peut être facilement installé à l’intérieur d’un tube de 100 mm, sanglé dans un piézomètre sans nécessiter d’autre protection. « C’est la solution idéale pour la mesure et la télétransmission des mesures de niveaux et de la qualité des nappes phréatiques », estime Michel Yonnet, PDG de Distec, en dehors des autres applications du Frog RX : niveau de rivière, débit et pression dans les réseaux d’eau potable. Le Frog RX utilise la norme SDI42 qui permet de multiplexer les signaux capteurs de niveau et température ainsi que de qualité d’eau. Ainsi les données sont transférées sur un seul câble. Un atout incontestable pour les mesures

[Photo : Frog RX GSM/GPRS (Distec)]

un enregistreur de données, le Multilog LXP, pour la surveillance des nappes phréatiques.

Le Multilog LXP, de forme cylindrique, d’un diamètre de 60 mm et facilement intégrable dans un tube piézométrique, transmet les données par SMS et a une capacité mémoire de 48 750 données.

Chez OTT, l’enregistreur de niveau de nappes souterraines Orpheus Mini, basé sur une sonde de pression à membrane céramique, a été spécialement conçu pour assurer le suivi fiable du niveau et de la température de nappes, notamment dans des tubes de forages de faible diamètre ainsi que dans des puits, et permet également la mesure de niveau des eaux de surface ou dans des réservoirs. OTT Orpheus Mini est équipé d’une cellule de mesure à membrane céramique capacitive, ainsi que d’une sonde de température très précise. Un enregistreur configurable individuellement mémorise et contrôle les valeurs mesurées dans une mémoire importante, non volatile, d’une capacité d’environ 500 000 mesures. L’unité de communication sert à établir la connexion lors de la lecture des données et la mise en service, ainsi qu’à alimenter l’enregistreur OTT Orpheus Mini. Le câble de la sonde avec

Orpheus Mini et CTD (mesure simultanée du niveau, de la conductivité, de la salinité et de la température de l’eau), l’ITC permet de gérer la surveillance de seuils et le déclenchement d’alarmes. Créée en 1994, la société SDEC, partenaire de Schlumberger Water Service, propose quant à elle une gamme complète de sondes, qui aujourd’hui sont les plus petites au monde pour la mesure et l’enregistrement de niveau et de température dans les eaux souterraines. Compte tenu de sa taille, le Micro Diver (longueur 90 mm, diamètre 18 mm) peut être utilisé dans n’importe quel piézomètre. Cet instrument dispose d’une capacité de mémoire de 48 000 mesures par paramètre, ce qui permet de réaliser des mesures toutes les 10 minutes pendant presque 12 mois. En plus des capteurs de pression et de température, le CTDDiver est muni d’un capteur pour mesurer la conductivité. « Il est destiné aux personnes qui, outre le niveau des nappes phréatiques, désirent mesurer la salinisation, l’intrusion d’eau salée dans les nappes à proximité des côtes par exemple, surveiller la qualité des eaux souterraines aux abords d’un site industriel ou agricole, ou en cas de travaux d’assainissement du sol ».

Le datalogger autonome de STS mesure et enregistre le niveau, la température et la conductivité d’un liquide de 0 à 250 m de hauteur. Grâce aux différentes méthodes de récupération des données (USB, RADIO, GSM, GPRS) l’exploitant a la possibilité d’administrer et de superviser ses sondes enregistreuses n’importe où et n’importe quand, ou de laisser gérer les données par STS afin de pouvoir simplement les consulter sur

effectuées au sein des nappes souterraines. Le datalogger autonome de STS mesure et enregistre le niveau, la température et la conductivité d’un liquide de 0 à 250 m de hauteur. Grâce aux différentes méthodes de récupération des données (USB, RADIO, GSM, GPRS) l’exploitant a la possibilité d’administrer et de superviser ses sondes enregistreuses n’importe où et n’importe quand, ou

capillaire de mise à l’air libre associé à une capsule déshydratante empêche, de manière fiable, l’apparition d’erreurs de mesure grâce à la compensation des variations barométriques », indique Raphaël Peno-Mazzarino. Un système de télémétrie en mode GSM dénommé e-Sense permet de transmettre les données de mesure ou des signaux d’alarme vers une base de données.

« Nos appareils, très appréciés dans le monde de la recherche (CNRS, Cemagref, etc.), sont de plus en plus utilisés comme outils de monitoring par les bureaux d’études. Il y a dix ans, nous en vendions une dizaine par an. Aujourd’hui nous en commercialisons près de 100 fois plus », rapporte Raphaël Peno-Mazzarino. Un marché en pleine expansion donc, d’autant que d’autres applications se profilent déjà, notamment pour le suivi des pesticides ou des nitrates. Un marché d’autant plus dynamique que l’ingénierie informatique avance à grands pas, permettant la mise au point de nouveaux loggers toujours plus performants. Ainsi, MSR 160, conçu par la société suisse MSR, commercialisé en France par TH Industrie, possède une capacité de mémoire de plus de 2 000 000 mesures, avec pour particularité de pouvoir intégrer une carte mémoire de plus de 1 milliard de données. Un vrai bijou technologique pour mesurer la qualité de l’eau.

[Photo : SePem 01 GSM]
[Encart : Sewerin propose, en matière de prélocalisation acoustique à poste fixe, le SePem 01 GSM. La durée des piles est garantie quatre ans et une autonomie de six à huit années est espérée pour rechercher l’opérateur offrant la meilleure couverture.]

Également présent sur le marché du diagnostic réseau et de la sectorisation, Wit conçoit et propose des enregistreurs pour les mesures de niveau et de pression, notamment. « Dernier né de notre gamme, TwinY possède six entrées tout ou rien, quatre entrées analogiques et deux voies de sorties », indique Jean-François Trap, responsable du projet TwinY. « Il permet l’acquisition et le transfert des données grâce à un modem GSM/GPRS intégré et leur exploitation à distance via le logiciel TwinY-Tool accessible par navigateur web, avec un envoi hebdomadaire des mesures. À titre d’exemple d’application, nos produits ont été installés dernièrement pour la surveillance d’intrusion dans les regards d’aqueducs (réseau d’eau potable) de la communauté urbaine de Bordeaux, gérés par la Lyonnaise des Eaux. »

[Encart : Une alternative : les bouées de mesures autonomes Plus récemment introduites sur le marché, elles permettent une récupération, en temps réel, des mesures, sans se déplacer. Une solution telle que celle présentée par Mesures & Signaux au travers de sa gamme Aquamesus apporte également l’avantage, en passant par le GPRS, de ne stocker aucune donnée dans la bouée. Les données sont enregistrées dans le serveur Aquamesus et le client peut y accéder au travers d’un code d’accès personnalisé. Avantages : pas ou peu de données perdues en cas de perte ou de dégradation du matériel, notamment en sites naturels, et une capacité de stockage quasi illimitée (fonction du serveur). Il est possible de paramétrer des alertes (mini ou maxi par paramètre mesuré). Les points de mesures radio autonomes permettent de mesurer trois paramètres en simultané. Les prix désormais compétitifs de ces matériels (environ 5 000 euros) ainsi qu’une mise en œuvre aisée permettent la mise en place de véritables réseaux de mesures en temps réel.]

Se démarquant de ses concurrents, Primayer est le seul fabricant à proposer des enregistreurs SMS (IP68, cinq ans d’autonomie), qui assurent sur des canaux bidirectionnels l’acquisition de données (débit, pression, niveau, collecte des compteurs) pour la gestion et la distribution de l’eau. « Ce qui permet à l’utilisateur de recevoir mais aussi d’envoyer des informations », souligne Stéphane Paire, chef des ventes Primayer.

Dernier né de la gamme, le Phocus SMS est un enregistreur acoustique intelligent qui détecte le bruit généré par une fuite d’eau sur réseaux de distribution. Il échantillonne le niveau sonore des canalisations à intervalle d’une seconde pendant chacune des trois périodes programmées durant la nuit, lorsque les bruits parasites sont les plus faibles. « La mesure acoustique qui permet de localiser les fuites est complémentaire de la mesure des débits qui, elle, permet de les quantifier », indique Stéphane Paire. Primayer vient de fournir 260 appareils à la ville de Mulhouse pour la surveillance acoustique de ses réseaux. La Lyonnaise des Eaux à Libourne a également déployé cet équipement pour une meilleure réactivité en cas de fuite.

D’autres enregistreurs comme les Permalog +, dits intelligents, installés aussi bien en transitoire qu’en poste fixe sur les réseaux d’eau potable, enregistrent et analysent les bruits générés par les fuites pour aboutir à un message « Fuite / Non fuite ».

[Encart : Le nouvel enregistreur de données Sebalog D de SebaKMT International a été spécialement conçu pour répondre aux exigences des compagnies fermières. Il peut fonctionner pendant cinq ans avec une batterie interne et un modem GSM intégré.]
[Photo : Sebalog D]
[Photo : L’EPR40, de Hitec, est un datalogger pour réseau domestique permettant l’enregistrement de la pression sur le réseau d’eau, par exemple chez le particulier en cas de litige.]

ABB implante logger et télécommunication GSM au cœur de sa gamme « Aquamaster »

ABB vient intégrer la technologie GSM et enregistreur de données dans ses compteurs d'eau électromagnétiques « FieldIT AquaMaster » autorisant ainsi la collecte des données à distance où que soient installés ces débitmètres. L’accès distant immédiat via le GSM permet notamment de réduire les coûts associés à l'exploitation traditionnelle des débitmètres et compteurs en réduisant les temps d'accès ainsi que les erreurs potentielles de saisie des classiques collectes manuelles d’informations sur les compteurs. Utilisant la même technologie que les téléphones cellulaires, les compteurs Aquamaster d’ABB sont désormais joignables à partir d'un ordinateur de bureau ou portable, et aussi par messagerie SMS.

Les utilisateurs ont donc un accès total aux trois enregistreurs de données internes du débitmètre, deux d’entre eux archivant les informations de débit et pression en ligne et le troisième les cumuls de débit ou totalisations journalières. Les données téléchargeables depuis les enregistreurs de données de débit et pression sont disponibles sous deux bases de temps réglables de 15 minutes jusqu’à une haute résolution d’une minute, permettant ainsi d’identifier avec précision les fluctuations du procédé et de repérer aisément tout problème potentiel sur les réseaux d’eau.

En plus du téléchargement à distance des enregistreurs de données internes, l'opérateur est aussi en mesure de pouvoir modifier la configuration des instruments et de lancer des investigations à des fins de maintenance en ligne via le GSM. Les coûts de déplacement sont désormais réduits à leur plus simple expression puisqu'il n’est plus nécessaire de dépêcher de technicien sur place.

[Photo : Le MSR 145, mini-enregistreur multifonctions de TH Industrie permet de mesurer et sauvegarder différentes valeurs de mesures physiques. Il est doté de capteurs de température, humidité, pression, accélération triaxiale (par ex : détermination de la position) chocs, tension, courant… Les données enregistrées sont transmises à un PC en simultané.]

C’est le capteur le plus sensible grâce à l’optimisation du nombre de capteurs au kilomètre de réseau à surveiller. La durée des piles est garantie 4 ans et une autonomie de 6 à 8 années est espérée pour un envoi hebdomadaire des mesures. « Depuis 5 ans, nous disposons du plus grand parc de ce matériel installé avec plus de 5 000 capteurs. L’ensemble des distributeurs d’eau privés ou publics utilisent avec succès ce concept. Nous développons des solutions de sectorisation acoustique et proposons toute une gamme de prestations de services associés à cette technologie, comme l’étude des points de mesures sur plan, l’étude de la qualité des points de mesures sur le terrain pour définir l’opérateur le plus performant, l’installation des équipements sur site ainsi que la formation des opérateurs à la recherche de fuite (Sewerin est centre de formation agréé). Cette palette de produits et de services permet à Sewerin d’être leader sur le marché de la sectorisation acoustique avec des prélocalisateurs GSM en particulier et du matériel de détection de fuites en général ».

TH Industrie

et un modem GSM intégré. Le Sebalog D est disponible en différentes variantes dotées de capteurs de pression intégrés et de différents canaux d’entrée afin de satisfaire au mieux les besoins. Parmi ses points forts : une programmation et lecture par radio, un port USB rapide, une mémoire importante (extensible jusqu’à 1 Go), un écran d’affichage radio mobile (ReaderBox). À noter que l’enregistrement n’est pas interrompu, même lors de la phase de lecture.

De son côté, Sewerin propose en matière de prélocalisation acoustique à poste fixe (couramment appelée sectorisation acoustique), le SePem 01 GSM, le premier prélocalisateur acoustique GSM de seconde génération. « Ce produit à maturité, lancé il y a 2 ans, a subi les tests de la Lyonnaise des Eaux et de Veolia », précise Maxime Kieffer, responsable commercial et marketing chez Sewerin.

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