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Désinfectants et techniques de dosage

30 avril 1986 Paru dans le N°100 à la page 48 ( mots)
Rédigé par : J. BOUVIER

Henkel France — Dosatron International

Le nettoyage est une opération visant à la propreté physique des surfaces et cela en éliminant les souillures chimiques diverses telles que les graisses, les protéines, les glucides, les sels minéraux, les colorants... C’est un préalable nécessaire à une désinfection efficace, car on évacue déjà la majeure partie des germes présents en grand nombre dans les salissures. Le désinfectant peut alors agir sans risque d’inactivation par les souillures.

La désinfection n’est pas une stérilisation

La stérilisation détruit toute forme de vie : elle exige des artifices empêchant la recontamination (notamment des emballages étanches). Elle n’est utilisée que sur des volumes limités : instruments chirurgicaux, denrées alimentaires... Elle est souvent associée à l’utilisation d’un autoclave dont le barème d’emploi le plus fréquent est de l’ordre de 20 mn de fonctionnement à 121 °C.

Cette opération provoque une destruction aussi complète que possible des micro-organismes, et avant tout des germes pathogènes. La norme AFNOR NF T 72-101 la définit comme « une opération, au résultat momentané, permettant d’éliminer ou de tuer les micro-organismes portés par des milieux inertes contaminés ». Expérimentalement, on considère souvent que le résultat recherché est atteint quand on a réduit d’un facteur 100 000 le nombre initial de germes présents dans le milieu traité.

La désinfection mécanique et physique

Les techniques utilisées sont très variées et mettent en œuvre des phénomènes chimiques, physiques ou mécaniques : ainsi la microfiltration de l’air ou de l’eau peut être considérée comme une désinfection dans la mesure où il y a élimination de micro-organismes.

Les procédés physiques sont surtout la chaleur et l’utilisation des rayonnements germicides : UV, rayons gamma.

Les désinfectants chimiques

Actuellement, ce sont les procédés chimiques de désinfection qui sont les plus répandus. Ils sont utilisés principalement dans les domaines hospitaliers, dans l’agriculture, l’industrie alimentaire, la restauration.

L’efficacité du désinfectant

Cette efficacité caractérise l’activité bactéricide, fongicide ou virucide du produit ; les fabricants de désinfectants se réfèrent habituellement à des tests définissant l’activité germicide de leur produit, tels que les normes AFNOR. Elle est liée à différents paramètres : la température d’utilisation, le temps de contact, l’influence de substances chimiques étrangères, la puissance d’action du principe actif.

D’une façon générale, la température de 20 °C est utilisée au cours des tests ; néanmoins dans certaines applications telles que le lavage de la vaisselle en machine, le nettoyage des sols, il faudra déterminer son action dans l’eau chaude à 40 ou 60 °C.

Le temps de contact avec les germes est une notion importante : il faut respecter un temps minimum pour permettre aux substances chimiques d’agir sur les micro-organismes. Les normes AFNOR préconisent un temps de contact de 5 minutes.

L’efficacité des agents actifs peut être considérablement atténuée par certaines substances étrangères : ainsi certains principes actifs perdent leur action en présence de protéines (albumine), de calcaire contenu dans l’eau de dilution, ou en présence de traces de détergents. Il est donc impératif d’assurer un nettoyage préalable suivi d’un parfait rinçage avant leur emploi.

Enfin les principes actifs mis en jeu sont nombreux et variés ; retenons les principales familles chimiques suivantes : dérivés halogénés : hypochlorites, chlorocyanurates, iodophores, aldéhydes (dont le principal est le formol), phénols, crésols, ozone, eau oxygénée, oxyde d’éthylène, alcools, chlorhexidine, agents tensioactifs : ammoniums quaternaires, sels de minéraux lourds.

À partir de ces familles, les fabricants proposent des préparations commerciales nombreuses : l’activité désinfectante du produit fini peut ainsi être optimisée par effet de synergie entre les principes actifs contenus. De plus, la préparation permet de s’adapter à l’objet à désinfecter : cet aspect est très important car un produit très performant peut présenter des inconvénients sur le support traité : corrosivité, toxicité, rinçage difficile, fixation de taches colorées...

Le choix du désinfectant

Il doit répondre aux questions :

— quel matériel traite-t-on ? (état des surfaces, sensibilité à la corrosion, présence éventuelle de souillures et de quel type ?) ; - quelle méthode de désinfection utilise-t-on ? (à chaud, à froid, en pulvérisation, en machine...) ; - de combien de temps dispose-t-on ? - combien de germes élimine-t-on ?

Pour ces raisons, il est impératif que le fabricant établisse les conditions d'emploi précises de son produit.

L'utilisation des désinfectants

Les techniques varient en fonction des supports à traiter. C’est ainsi que les locaux fermés peuvent être traités par nébulisation de produits chimiques volatils sous forme de brouillard ; des objets à volume limité peuvent être désinfectés dans des compartiments où l'on injecte du formol gazeux. Néanmoins, la plupart des désinfectants regroupent des préparations concentrées à diluer dans l'eau et que l'utilisateur emploiera à l'aide de gaze, éponges, brosse...

L'efficacité de l’opération ne sera atteinte que si l’utilisateur respecte précisément la concentration d'emploi du produit ; or un dosage manuel est dépendant de facteurs humains qui vont influencer la précision de la solution diluée. Cette précision étant primordiale, il a fallu mettre au point des appareils doseurs précis ; ils se classent en deux catégories : électriques et hydrauliques.

Les appareils électriques sont constitués d'une pompe fonctionnant si possible en tension de sécurité (tension de 24 volts) et permettent d’ajouter un désinfectant à un volume d’eau donné : le réglage de la concentration désirée s’effectue alors en fonction du temps de fonctionnement de la pompe à un débit donné. Ce type d’appareil est fréquemment utilisé pour la désinfection en machines à laver.

Néanmoins, les appareils hydrauliques restent les plus intéressants dans les cas de désinfection par aspersion.

Les postes de désinfection par aspiration (Figures 1 et 2).

Leur utilisation est très répandue dans le milieu alimentaire : industrie agro-alimentaire, restauration... Dans ce domaine, on utilise fréquemment des produits détergents-désinfectants qui présentent l'avantage d’être peu sensibles aux salissures interférentes en comparaison des désinfectants classiques. Ces produits sont souvent des préparations alcalines et chlorées, acides et iodées, ou bien des mélanges de tensio-actifs bactéricides (ammonium quaternaire) et de détergents. Leur utilisation optimale est réalisée en eau chaude à 60 °C.

Si le désir de l’utilisateur est d’obtenir un lavage et une désinfection rapide de surfaces importantes : sol, matériel, murs, véhicules... la technique d’aspersion de la solution active s’avère très intéressante. Le poste est alors constitué d'un système de dosage relié hydrauliquement au réseau d'eau chaude. À la sortie de l’appareil, un tuyau en caoutchouc muni d'un pistolet pulvérisateur donne à l'utilisateur une autonomie de travail appréciable. Pour des raisons sanitaires, ce type d’appareil sera installé sur le réseau d’eau potable par l'intermédiaire d'un disconnecteur anti-retour supprimant tout risque de contamination de l'eau par le produit chimique.

[Photo : Poste de dosage automatique des produits désinfectants et détergents-désinfectants. Fig. 1 – Vue extérieure.]
[Photo : Fig. 2 – Vue intérieure.]
[Photo : Poste de dosage automatique adapté à un véhicule de nettoyage.]
[Photo : Un poste à usage domestique.]

Le système de dosage hydraulique peut être composé d’un venturi qui injecte le produit par dépression, ou bien mieux d'une pompe volumétrique comme la pompe doseuse Dosatron, dont les avantages sont les suivants :

  • — sécurité totale (en raison de l’absence d’un branchement électrique) ;
  • — fonctionnement assuré, même en cas de coupure du réseau d’alimentation électrique ;
  • — insensibilité aux variations de pression d’eau observées généralement sur les réseaux ;
  • — dosage d'une grande fiabilité et possibilité de régler aisément les proportions du mélange ;
  • — coûts de fonctionnement et d’entretien pratiquement nuls.

CONCLUSION

Retenons que la désinfection ne pourra être efficace que si elle est méthodique : le concept produit-appareil doseur permet d’offrir à l'utilisateur un système prêt à l'emploi. La réduction du temps consacré à cette opération ainsi que la facilité d'emploi des produits contribuent aussi à l'obtention de meilleurs résultats.

Ce système de lavage-désinfection par pompe doseuse hydraulique peut être appliqué aussi bien à la désinfection des locaux (collectivités, locaux hospitaliers...) qu’à celle des voies publiques (figure 3) et à tout problème de nettoyage-désinfection chez le particulier (figure 4).

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