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Corona : nouveau compteur d'eau à turbine

30 juillet 1984 Paru dans le N°84 à la page 28 ( mots)
Rédigé par : D ROY

La turbine des compteurs de première prise de ce type tourne généralement à l’intérieur d’une boîte cylindrique, laquelle est percée d’une dizaine de trous à sa partie inférieure, comme à sa partie supérieure. L’eau traversant le compteur est injectée dans la partie inférieure de la boîte, tangentiellement à sa surface interne, ce qui provoque un courant circulaire périphérique, courant qui prend un mouvement hélicoïdal ascendant et trouve sur la périphérie supérieure les orifices de sortie.

La turbine subit aux forts débits une accélération inopportune, que l’on contrarie en créant des turbulences dans les plans supérieur et inférieur de la boîte ; cependant, la rotation de la turbine dans un tel dispositif entraîne un certain nombre de perturbations, le courant moteur périphérique étant plus ou moins perturbé par les turbulences. Nous avons voulu remédier à cet inconvénient, l’idée directrice des recherches de notre société étant de respecter l’équilibre dynamique créé à l’intérieur de la boîte, en étudiant une turbine qui en subirait judicieusement les effets sans en perturber l’efficacité. Il s’agissait d’apporter aux matériels classiques les améliorations métrologiques de nature à satisfaire les exigences les plus sévères.

L’option retenue a été de concentrer les recherches sur le principe hydraulique de la turbine. Il apparaissait, en effet, que cet élément moteur du compteur n’avait pas subi d’évolution remarquable depuis de nombreuses années.

La turbine à disque

Dans cet esprit, nous avons mis au point une turbine à disque baptisée « Corona ». Elle comprend cinq pales verticales immergées dans la zone motrice et qui sont fixées sur un disque tournant dans la partie supérieure de la boîte, au-delà des trous de sortie. Cette disposition évite au système de subir l’influence de turbulences parasites incontrôlées. Un certain nombre d’aménagements complémentaires et un profilage adéquat des pales permettent de tirer parti du système dit « à jets multiples » avec le maximum d’efficacité.

La figure 1 permet de visualiser le parcours de l’eau dans son mouvement d’entraînement de la turbine. On y voit que l’eau injectée à la base du boîtier d’injection est animée d’un mouvement hélicoïdal ascendant (1). Cette veine liquide, sous l’effet de la force centrifuge, est maintenue sur la périphérie du boîtier d’injection jusqu’au moment où elle trouve un orifice de sortie pour s’échapper. Le boîtier d’injection comportant dix orifices d’entrée et dix orifices de sortie, la superposition de dix veines liquides constitue une zone hydraulique motrice qui va entraîner, en rotation sur elle-même, une zone hydraulique turbulente (2), cette turbulence de la zone 2 étant d’ailleurs provoquée par des nervures afin de créer une force antagoniste de freinage. L’équilibre délicat de la force motrice de la zone 1 et de la force antagoniste de la zone 3 donne finalement au compteur une courbe d’erreurs la plus linéaire possible.

[Photo : Parcours des veines liquides dans le compteur Corona.]

Pratiquement ces dispositions permettent d’obtenir une courbe extrêmement plate sur la quasi-totalité des débits en classe B. (En fait, les turbines classiques ne sont pas de nature à respecter suffisamment cet équilibre dynamique pour garantir une bonne linéarité de leurs courbes d’erreurs ; elles comportent généralement, en effet, une masse intérieure importante de matière qui nuit à cet équilibre). D’autres efforts visent à diminuer les frottements, en permettant d’autre part d’améliorer considérablement les performances du compteur aux petits débits, le conduisant à approcher la classe C.

Les recherches ont parallèlement porté sur la protection de ce compteur contre les risques d’ensablage pouvant accidentellement survenir dans certaines conditions d’exploitation.

[Photo : Coupe du compteur Corona.]

Courbe d’exactitude

La courbe d’exactitude reproduite ici (figure 2) est la courbe typique du compteur Corona. Elle résulte des essais exécutés sous contrôle du Service des Instruments de Mesure pour l’homologation de l’appareil.

La courbe de perte de charge (figure 3) s’est trouvée elle aussi améliorée, le Kvs passant de 1 sur un compteur d’ancienne génération à 0,9 pour le Corona, écart dû à l’amélioration du rendement de la turbine.

La fabrication de série du compteur Corona a maintenant commencé dans les calibres 15 à 20 mm.

[Photo : Courbe de perte de charge.]

Rencontre avec Joucomatic

La Société Joucomatic a organisé le 19 avril dernier une conférence destinée à présenter à la Presse, dans le cadre de son usine de Chartres-Lucé et de son laboratoire de Nanterre, ses procédés de fabrication, ses produits et ses objectifs.

Qu’est-ce que Joucomatic ?

C'est une société, créée en 1928 sous le nom de Jouvenel et Cordier, qui a pris sa dénomination actuelle en 1983, dirigée par son P.-D.G. M. Alain Yaouanc, et son directeur général adjoint M. J.-P. Yaouannic ; c’est aussi un groupe (Joucomatic International) réunissant onze filiales (dont dix étrangères réparties sur quatre continents).

Les unités de production sont implantées à Chartres-Lucé et Nazelles en France, en Espagne, en Grande-Bretagne, au Japon et en Nouvelle-Zélande.

La société est spécialisée dans le contrôle et la transmission automatique des fluides ; ses produits se répartissent en électrovannes et vannes télécommandées (de 20 à 150 mm de diamètre), composants pneumatiques : vérins, distributeurs et accessoires pour l'automatisation de machines d’assemblage, le conditionnement, la manutention, les servo-moteurs (motorisation de vannes utilisées en adduction d'eau, raffineries, centrales thermiques et nucléaires).

Les effectifs de la société sont de 780 personnes en France et de 1 100 pour le groupe.

Les chiffres d’affaires sont de 235 MF en 1983 pour la société (dont 24 % à l'exportation) et de 337 MF pour le groupe (dont 47 % à l'exportation), en progression constante, correspondant à un doublement tous les cinq ans.

L'usine de Chartres-Lucé

Installée dans la zone d’activités de la banlieue de Chartres, avec une surface couverte de 12 000 m², dans des bâtiments modernes, l’usine de Lucé est spécialisée dans la fabrication des distributeurs pneumatiques et de la plupart des vannes et électrovannes ; elle possède également un atelier de réalisation d'ensembles d’automation et un atelier de réalisation de vérins à la demande. Elle produit chaque année plus de 2 millions d’appareils. Son parc-machine qui fait l'objet d'un effort de modernisation constant comporte un certain nombre d’équipements de pointe et notamment :

  • - 13 machines à commande numérique, capables d’effectuer un très grand nombre d’opérations différentes ; ces machines « polyvalentes », qui réduisent considérablement les
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