Spécialisée dans le traitement des eaux de CSD (Centre d'Enfouissement Technique), Biome France conçoit, construit exploite et gère des procédés clés en mains. Son savoir-faire résulte de savantes associations de procédés techniques éprouvés qui débouchent sur des solutions innovantes et performantes. Considérés individuellement, les process utilisés par Biome sont plutôt classiques. Mais adaptés puis associés les uns aux autres, ils débouchent sur des solutions extrêmement efficaces. On appelle cela l'intelligence collective. Chez Biome, elle résulte d'une équipe de techniciens de haut niveau, qui n?aime rien tant que d'être confrontée à des problématiques réputées insolubles. Rencontre avec Daniel Bidon Président de Biome France.
E.I.N. : Pouvez-vous nous présenter votre entreprise en quelques mots ?
: Biome est une société à actions simplifiée, créée en janvier 1994, dont je suis le Président-fondateur.
Elle développe un savoir-faire important dans le domaine du traitement des eaux industrielles, des lixiviats et des biogaz de décharges. L’idée de sa création remonte à 1993, lorsque je suis revenu du Canada à la demande du groupe américain Waste Management pour prendre en charge conjointement l’ingénierie de la réhabilitation des 6 ou 7 sites de déchets qu’ils exploitaient alors en France. J’ai créé Biome France pour assurer cette mission. Nous étions à l’époque une petite équipe de 3 personnes et nous réalisions un chiffre d’affaires de 500 000 euros, essentiellement en prestations d’ingénierie. Nous avons travaillé sur la réhabilitation de grands sites d’enfouissement, par exemple à Saint-Maximin dans l’Oise, Pont-à-Mousson, Villeherviers, etc.
E.I.N. : Votre développement s’est amorcé progressivement...
Oui, jusqu’en 1999, date à laquelle ces sites ont fait l’objet d’une cession ce qui nous a occasionné une baisse de 80 % de notre chiffre d’affaires ! Heureusement, nous exerçons aussi une activité dans le secteur de l’agro-alimentaire pour le groupe Beghin Say, pour lequel nous assurions le suivi des plans d’eau et des programmes d’épandage de leurs effluents. Nous avions également remporté un appel d’offres sur le site de Vert-le-Grand en Essonne, sur lequel nous avons pu réaliser, pour la première fois en Europe, un système de collecte de lixiviats de sites d’enfouissement par des réseaux double peau. Ces gros contrats nous ont permis de passer sans encombre cette période de transition.
E.I.N. : Comment avez-vous réagi ?
D.B. : Pendant les 5 années qui ont précédé cette période, j’avais observé sur chacun des sites sur lesquels nous étions amenés à travailler que la gestion des effluents, aussi bien liquides que gazeux, était toujours une problématique épineuse. Ayant identifié ces problèmes comme étant des problèmes majeurs, j’ai entrepris un tour du monde des technologies de traitement des lixiviats. J’ai étudié tout ce qui existait à ce niveau aux États-Unis, en Allemagne, en Hollande et dans tous les pays scandinaves qui étaient dotés d’une réglementation bien plus stricte que la réglementation française. J’ai identifié une technologie qui m’a paru intéressante, bien que pas spécialement destinée aux lixiviats : l’évaporation sous vide.
E.I.N. : Vous avez donc adapté cette technologie au traitement des lixiviats...
D.B. : Oui. Quand j’ai constaté qu’ils étaient capables de traiter du lisier de porc avec leur technologie, j’ai fait l’acquisition d’une machine mobile qui était aussi la plus grosse unité d’évaporation mobile d’Europe. Mais en France, bien peu croyaient dans l’avenir de cette technologie et j’ai eu du mal à trouver les financements nécessaires. Nous y sommes quand même parvenus et nous avons pu, en moins de 18 mois, adapter cette technologie au trai-
tement des lixiviats. Elle est devenue très rapidement la référence au niveau des normes de rejets en Europe. Nous atteignons aujourd’hui, et grâce à cette technologie, les meilleurs résultats d’Europe grâce à l'association évaporation sous vide et osmose inverse des distillats.
E.L.N. : L'avenir de Biome était assuré.
D.B. : Oui. Les résultats étant excellents, la machine bien rodée et l'exploitation bien dominée, nous avons commencé à travailler avec de grands groupes tels que Sita, ou Onyx grâce à notre unité mobile qui était capable de traiter jusqu’à 6 tonnes/heure en débit en atteignant des résultats tout à fait exceptionnels en termes de normes de rejet au milieu naturel.
Nous avons ensuite constaté qu’il existait un véritable marché du mobile dans le domaine du traitement des effluents, notamment industriels. Car cette unité, nous ne l’avons pas seulement testée que sur les lixiviats. Nous l'avons testée sur plusieurs types d’effluents, par exemple sur des effluents de Palmolive Colgate, de Laurent Perrier... Les résultats obtenus nous ont démontré le formidable potentiel de la séparation par voie thermique en matière de traitement. L'évaporation sous vide que nous avons développée, c’est une séparation de phases très économique en énergie qui nous permet d’atteindre des normes de rejets assez exceptionnelles.
E.L.N. : À ce moment-là, c’est une nouvelle période d’expansion qui commence.
D.B. : Absolument. Mais il a fallu structurer Biome au niveau humain. Car de deux à trois personnes, nous sommes très rapidement passés à 10, 15 puis 20 personnes. J'ai recruté en l’espace de quelques mois, 4 BTS traitement de l'eau, 3 BTS automaticiennes, un DESS innovations technologiques avec une formation en biochimie et une ingénieure environnement qui travaille sur notre procédure ISO 14001. Pour la partie chimique, nous nous sommes attachés les services de Christian Tschécke, qui dirige le Laboratoire d'Écologie Appliquée de Septfonds (LEA). En supervisant tous les process développés par Biome, il est rapidement devenu un partenaire précieux, notamment en matière de validation tant sur le plan du résultat chimique et de la validation des filières, que sur le plan de leur création et de leur exploitation quotidienne.
E.L.N. : Et aujourd’hui ?
D.B. : Aujourd’hui, nous sommes 20 personnes et réalisons un chiffre d'affaires de 3,5 millions d’euros. Dans le domaine des lixiviats, Biome a développé des solutions qui ont fait leurs preuves à des conditions financières très intéressantes. Je pense pouvoir dire que nous avons fait la preuve que nous pouvions traiter les lixiviats de façon économique et avec obligation de résultats. D’ailleurs, en France, nous sommes leader en termes de nombre de mètres cubes traités par unités mobiles sur les sites d’enfouissement. Parallèlement, nous avons développé des savoir-faire spécifiques au broyage (techniques de brûlage à 1200 degrés, techniques de valorisation des gaz par turbines pour faire de la cogénération, techniques de réutilisation des gaz d’échappement pour faire du séchage de boues), et d’une manière générale toute l’ingénierie des sites d’enfouissement sur lesquels nous intervenons en conseil autant qu’en « pompiers ».
E.L.N. : Quelles sont les solutions techniques que vous avez développées ?
D.B. : Chez Biome, nous n’avons rien inventé ! Par contre nous avons su associer avec succès des technologies qui ne l’avaient jamais été. Prenons l’exemple de l’évaporation sous vide (ESV). Jusqu’à ce que nous intervenions sur cette technique, l'on faisait de l’évaporation sous vide multi-étages et on arrivait à une norme de rejet donnée. L'apport de Biome a été de faire une seule passe en évaporation, et de terminer par osmose des distillats, les saumures étant redirigées en tête de traitement. Nous avons donc associé des technologies entre elles, qui sont devenues mobiles par la force des choses dans la mesure où personne ne voulait nous accepter en installation fixe tant que nous n’avions pas fait nos preuves ! Nos clients se sont alors aperçus qu’ils n’avaient pas besoin d’investir dans une unité opérationnelle toute l'année. L’ESV, entièrement autonome sur site, permet d'atteindre des normes de rejets au milieu naturel très sévères, et ce quelles que soient les variations de charges polluantes en entrée. C’est aussi une solution très économique en énergie : songez que nous sommes capables, avec seulement 25 kW de traiter 1 mètre cube d’effluents industriels !
Nous avons ensuite mis au point une nouvelle unité mobile capable de s'adapter au traitement de tous les types d’effluents moyennement
ENTREPRISE DU MOIS
Chargés. Quadr’o, c'est son nom, associe 4 process de traitement sur une unité mobile : physico-chimique, filtration sur sable autonettoyante, ultrafiltration, osmose inverse. Là encore, l'association de ces technologies éprouvées permet de respecter largement les normes de rejets, ou, éventuellement, de diriger les effluents vers des stations d’épuration urbaines.
E.L.N. : Quels types de prestations proposez-vous ?
D.B. : Ce qui fait notre force commerciale, c'est la mobilité de nos unités de traitement. Nous proposons aux exploitants une solution toute simple, qui consiste à stocker leurs effluents, puis à intervenir de façon ponctuelle sur leur site pendant 1 ou maximum 2 mois pour assurer un traitement qui leur garantit le respect des normes les plus sévères. Pour l’exploitant, l'avantage est évident : il n'a pas à investir tout en étant certain d’atteindre les normes les plus performantes.
Nous disposons en effet de plusieurs types de matériels mobiles qui permettent de s’adapter à la plupart des charges polluantes que nous avons à traiter. Et si la réglementation évolue, nous sommes capables de développer très rapidement des process pour compléter nos unités et s'adapter aux cas particuliers.
Mais nous ne nous limitons pas au concept de mobilité. Nous réalisons également, pour les installations atteignant une certaine dimension, des usines clés en mains que nous pouvons ou non exploiter. Dans ce cas, nos unités mobiles sont aussi un formidable atout ! Elles nous permettent d’aller valider en grandeur nature la chaîne de process que nous allons fournir à l’industriel. Cette validation nous permet de déterminer à l’avance les consommables, les coûts d’exploitation, les difficultés que l’on va rencontrer. Forts de ces enseignements, nous passons ensuite à la réalisation d’unités clés en main répondant parfaitement aux objectifs du client.
E.L.N. : Comment sont structurés vos marchés et qui sont vos clients ?
D.B. : Les trois grands groupes du déchet représentent à peu près 50 % de notre chiffre d'affaires. Les collectivités locales, les syndicats intercommunaux (SYCTOM, SIVOM…) en représentent à peu près 30 %. Les 20 % restants sont le fait d’industriels dans les secteurs de l’agroalimentaire, de la sidérurgie, etc.
Nous réalisons l’essentiel de notre chiffre en France. Mais l’international est un axe de développement important à développer. Nous avons par exemple travaillé sur le traitement des lixiviats de Caracas en 2000, puis au Portugal ainsi qu’en Pologne.
E.L.N. : Qu’est-ce qui fait la force de Biome ?
D.B. : La somme de nos expériences. Nous retirons de nos différentes expériences de terrain des enseignements très précieux. Chaque situation particulière nous impose de mettre en œuvre des techniques de traitement particulières. C’est là toute notre force.
Chaque mois, nos unités mobiles changent de site. Nous sommes donc sans cesse confrontés à des problématiques nouvelles qui enrichissent notre expérience et nos savoir-faire. Elles nous confèrent aussi une réactivité exceptionnelle : sur simple appel, nous pouvons être opérationnels sous quelques heures.
Nous retirons également de précieuses informations des unités fixes que nous exploitons.
Et puis Biome est une PME pointue, performante et réactive. Nous exploitons par exemple 7 jours sur 7. Si un problème survient un samedi ou un dimanche, nous serons présents sur le site. Nous avons d'ailleurs développé et associé des automatismes et des techniques de télécommunications qui nous permettent de manager, aussi bien par GSM que RTC, depuis n’importe quel endroit, toutes nos unités, qu’elles soient fixes ou mobiles.
Nous sommes donc capables de savoir, en temps réel, ce qu’il se passe sur l’ensemble de notre parc, de consulter les enregistrements de tous les paramètres de fonctionnement, de modifier les programmes, ou bien d'arrêter l'installation en cas de problème important.
E.L.N. : Quelles sont vos perspectives de développement pour les années à venir ?
D.B. : D’abord, nos marchés vont s'étendre géographiquement. L'Union Européenne va devenir notre principal marché. Notamment les pays candidats à l’accession qui vont devoir se mettre en conformité très rapidement. Les besoins sont immenses et Bruxelles propose des financements intéressants.
Parallèlement à cela, nos secteurs d'activités vont se diversifier. Des secteurs nouveaux s’offrent à nous. Nous intervenons par exemple de plus en plus fréquemment dans le domaine du traitement des eaux issues des sols pollués. Autre grande perspective de développement, c’est le traitement des effluents industriels, domaine dans lequel les besoins sont énormes et dans lequel nous avons un important savoir-faire.
Au plan technique, nous travaillons sur de nouvelles solu-
en solutions nouvelles
tions. Nous en explorons actuellement un certain nombre qui sont très prometteuses. Je pense par exemple aux nouvelles perspectives qu’offre l’oxydation catalytique par voie humide. Sur d’autres techniques, nous sommes encore plus avancés comme par exemple sur le développement d’une technique particulière d’évapo-concentration qui nous permet d’aller jusqu’à 30 % de matières sèches suivie d’une solution d’inertage, très novatrice, qui nous paraît promise à un grand avenir.
Au plan commercial, nous travaillons sur le développement de process plus légers, nécessitant des coûts d’investissements moins lourds. Car nous observons quotidiennement des différences très importantes dans l’application de la réglementation selon les régions ou les départements. Ces différences créent des distorsions économiques anormales. On laisse encore, dans certains endroits, les lixiviats aller vers des stations d’épuration… Savez-vous que les STEP absorbent encore 80 % du volume d’élimination des lixiviats contrairement à la réglementation qui ne permet pas ce genre de traitement, le lixiviat étant rarement biodégradable ? Les administrations de contrôle devraient toutes appliquer les mêmes normes, afin de ne pas créer de distorsions économiques. Il faut tirer vers le haut, mais à la condition que l’on élève tout le monde en même temps !
E.L.N. : Pourrez-vous soutenir tous ces axes de développement à la fois ?
D.B. : Je le crois, à condition de s’en donner les moyens. Voyez par exemple nos efforts en matière de Recherche & Développement, qui sont considérables et qui mobilisent aujourd’hui la majeure partie de nos résultats. Entre 1999 et 2003, Biome a investi pas loin de deux millions d’euros dans la mise au point de technologies nouvelles ! Mais c’est vrai, le développement d’une structure aussi pointue que Biome nécessite des moyens financiers très conséquents. C’est pourquoi je n’exclus pas que son développement passe par une évolution importante de son capital.
E.L.N. : Vous détenez aujourd’hui l’intégralité du capital de Biome. Envisagez-vous de vous adosser à un grand groupe ?
D.B. : Non. Simplement, des négociations sont en cours actuellement sur une entrée éventuelle d’investisseurs privés au capital de Biome. Nous en saurons plus à la fin de l’année. Mais je crois que cette opération, si elle se concrétisait, lui donnerait les moyens que nécessite son développement.
E.L.N. : Vous passeriez la main, si ce projet se concrétisait ?
D.B. : Nous n’en sommes pas là. La notoriété de Biome, tant au niveau technique que commercial, repose encore largement sur une petite équipe que je dirige. Mais j’ai 55 ans et je n’ai pas envie de manager une grande structure. Ce qui m’intéresse, ce sont les innovations technologiques. La gestion administrative, le développement du chiffre d’affaires, le management des équipes m’éloignent un peu trop de tout cela.
C’est pourquoi je travaille à la mise en place de partenariats croisés avec LEA qui va changer de raison sociale et devenir IES (Industrie Environnement Systèmes). IES, dont je pourrais prendre la présidence prochainement, dispose de belles références en industrie. Cette répartition des tâches entre IES et Biome est nécessaire, car Biome est parfois handicapée d’une connotation de spécialistes des déchets qui n’est pas forcément bien acceptée par certains industriels et vice-versa. Beaucoup d’industriels doivent faire face au traitement d’effluents qui se caractérisent par des coûts d’élimination élevés sur lesquels nous pouvons intervenir. Nous sommes à même de leur offrir une concentration de facteur 5 à 10, parfois 20, qui leur permet de conserver un coût de destruction très raisonnable. C’est une perspective de développement importante et complémentaire à mon expérience actuelle.
E.L.N. : Quelles sont vos perspectives pour les 5 ans à venir ?
D.B. : Biome devrait tripler son chiffre d’affaires dans les cinq ans. L’année 2003 sera un excellent millésime. Nous avons vendu deux usines clés en mains qui représentent plus de 2 millions d’euros de chiffre d’affaires qui vont venir en complément de notre chiffre récurrent dans le domaine des prestations de services. Au mois de septembre, notre CA était déjà supérieur à ce qu’il était en 2002 !
Nous souhaitons développer Biome France pour en faire, à échéance de 5 ans, un acteur majeur du secteur. À condition de miser sur la créativité et l’innovation. Cela tombe bien, c’est ce qui me passionne !
NORMES DE REJET ATTEINTES PAR UNITE QUADR’O
Paramètres (mg/l) | Rivière 1B | Milieu naturel K2 | Résultats de BIOME |
---|---|---|---|
MES | < 30 | < 35 | < 30 |
T° | 20 à 22 °C | 20 à 30 °C | |
pH | 6,5-8,5 | 6,5-8,5 | |
DBO5 | < 5 | < 25 | < 20 |
DCO | 20 à 25 | < 30 | < 20 |
COT | < 5 | < 3 | < 1 |
NGL | < 0,3 | < 3 | < 1 |
NH4 | 0,1 à 0,5 | < 1 | < 1 |
P total | 0,1 à 0,25 | < 0,5 | < 0,1 |
Phénols | 0,01 à 0,5 | < 0,1 | < 0,01 |
Chrome hexavalent | < 0,05 | < 0,01 | |
Cyanure | < 0,02 | < 0,05 | |
Plomb | < 0,5 | < 0,5 | |
Cuivre | 0,02 à 0,05 | < 0,5 | |
Nickel | < 0,1 | < 0,5 | |
Zinc | 0,5 à 1 | < 2,5 | |
Manganèse | 0,1 à 0,5 | < 0,5 | |
Étain | < 0,1 | < 0,1 | |
Fer | 0,5 à 1 | < 1 | |
Arsenic | < 0,01 | < 0,1 | |
Aluminium | < 0,2 | < 0,5 | |
Cadmium | < 0,005 | < 0,01 | |
Mercure | < 0,0005 | < 0,05 | |
Métaux totaux | < 0,1 | < 0,5 | |
AOX | < 0,1 | < 0,02 | |
Hydrocarbures | < 0,2 | < 0,2 | |
Fluor | < 0,07 | < 1,5 | |
Chlorures | 100 à 200 | < 50 | |
Conductivité µS | 400 à 750 | < 200 |