D’autre part, la volonté de développement de la ville de Toulouse et de son agglomération, ainsi que le désir de préserver l'environnement ont conduit la Ville, l'Agence de l’Eau Adour-Garonne et le Conseil Général à financer un projet d’extension à 550 000 EH de la station.
Le projet — avec pour finalité l’élimination des nuisances olfactives existantes — a été conçu en deux parties :
- • la tranche existante de 400 000 EH, qui a fait l'objet d’une réhabilitation et d'une désodorisation,
- • une nouvelle tranche de 150 000 EH, qui a été réalisée simultanément.
Nos services ont été retenus pour réaliser l’ensemble des installations électriques et des automatismes, ceux-ci étant adaptés au processus de traitement spécifique mis en œuvre dans l'usine et son extension.
Les objectifs de l'extension
Ils sont de trois sortes, que nous examinerons ci-dessous.
Le traitement des eaux
Les objectifs sont différents suivant la tranche considérée.
1re tranche
L’amélioration de la chaîne existante de 400 000 EH comporte la construction de nouveaux ouvrages de prétraitement et de décantation primaire permettant une désodorisation.
Les différentes étapes comprennent :
- • le prétraitement, qui consiste à éliminer les matières grossières, les sables et les graisses.
Un pont dessableur/dégraisseur sépare les graisses des boues des eaux usées. Une partie des graisses est détruite, le reste est utilisé pour la lombriculture. Les boues sont transformées en méthane dans des digesteurs.
L'automatisation du pont dessableur est assurée par un automate TSX 27.
- • la décantation lamellaire (traitement primaire)
Les eaux dégraissées et dessablées sont stockées dans trois bassins de décantation constitués de panneaux de matière plastique alvéolée qui filtrent le reste des matières organiques. Trois ponts mobiles brassent l’eau ainsi traitée et trois automates TSX 27 assurent l'automatisation du processus.
- • le traitement secondaire
Il s’opère en deux phases :
- — l’aération, qui consiste à insuffler de l'air dans les eaux à traiter, pour favoriser la formation des bactéries et accélérer le processus de décomposition. Les matières en suspension se transforment en flocs facilement décantables.
- — la clarification : elle permet de procéder à la décantation des flocs et à leur séparation de l'eau épurée, laquelle peut ainsi être rejetée dans la Garonne.
Les matières extraites au cours de ces différentes étapes sont détruites ou valorisées. Les boues fraîches sont épaissies par décantation, les boues biologiques par centrifugation.
Elles sont ensuite traitées par un procédé de digestion et de déshydratation pour obtenir un produit valorisable appelé « terre nouvelle » utilisé en agriculture.
[Photo : La station d’épuration de Ginestous.]
[Photo : La décantation.]
Une armoire générale électrique alimente les installations en puissance et envoie les commandes à l’ensemble, sous le contrôle d’un automate TSX 47.
2ᵉ tranche
Elle comprend la construction d’une nouvelle chaîne basée sur un mode de traitement biologique qui s’opère en trois étapes :
— prétraitement : il consiste, comme dans la 1ʳᵉ tranche en un dessablage et un dégraissage des eaux usées. Le pont dessableur/dégraisseur est géré par un automate TSX 27.
— traitement biologique à culture libre (1ʳᵉ étage) : il permet d’éliminer une partie de la pollution non décantable et d’obtenir une bonne clarification.
Les eaux usées, débarrassées de leurs boues, sont brassées par 3 turbines.
Une armoire électrique regroupe l’alimentation et la commande des moteurs ; elle est gérée par un automate TSX 47.
— traitement biologique à cultures fixées (2ᵉ étage) : il s’effectue par filtration biologique sur biolite. Le filtre fonctionne à co-courant ascendant. Des surpresseurs d’air amènent l’eau propre en surface, l’eau sale retournant vers le premier étage en clarification. Un logiciel sophistiqué a été implanté dans l’automate TSX 47 qui gère ce processus.
Les matières extraites au cours des deux étages de traitement biologique sont soutirées dans le bassin d’aération. La séparation des phases liquides et solides se fait par le procédé de flottation par pressurisation. Un automate TSX 47 gère ce processus.
L’intégration dans l’environnement
L’intégration dans le site des zones proches de l’installation a eu pour objet d’éliminer les nuisances olfactives, sonores ou visuelles :
— désodorisation : les odeurs générées par les ouvrages de prétraitement et de flottation sont supprimées pour cette nouvelle tranche par la couverture des installations, leur ventilation et l’extraction permanente de l’air intérieur, lequel est ensuite désodorisé par lavage ;
— nuisances sonores et visuelles : elles sont évitées par la compacité et la couverture des ouvrages.
Facilité et fiabilité de l’exploitation
Les solutions mises en place pour atteindre cet objectif comprennent :
— l’automatisation du fonctionnement,
— l’amélioration du suivi du fonctionnement grâce à la gestion des opérations d’entretien des équipements, la détection et la localisation des pannes, la conduite centralisée de l’installation.
Des capteurs reliés à un contrôle centralisé permettent de recueillir trois types d’information :
• les comptes rendus du fonctionnement de l’ensemble,
• les alarmes : un synoptique permet leur localisation et facilite les interventions du personnel de maintenance,
• les mesures opérées aux divers niveaux.
Une imprimante située dans la salle de contrôle édite :
— un cahier de fonctionnement, qui enregistre les comptes rendus de fonctionnement et les alarmes,
— un cahier des pannes qui récapitule à heures fixes les pannes toujours actives et leur date d’apparition,
— un cahier d’entretien avec la liste des équipements dont le temps de fonctionnement a dépassé le seuil fixé,
— un cahier des travaux réalisés comprenant la liste des équipements édités sur le cahier précédent et ayant fait l’objet d’un entretien,
— un bilan des mesures de débit et des analyses de laboratoire,
— un cahier de poste sur lequel figure le compte rendu des opérations effectuées par le personnel en poste.
[Photo : Les armoires de commande des installations de pré-traitement.]
[Photo : La commande des installations de filtration biologique.]
Résultats
La réalisation du projet a permis de résoudre certaines carences du système épuratoire existant, tout en respectant les objectifs de traitement et d'intégration dans le site.
L'informatisation des moyens d'exploitation permet d’optimiser le fonctionnement de l’usine sans accroissement de personnel. De plus, le poste de contrôle centralisé offre une conduite aisée de l'ensemble des équipements.
Ainsi, malgré l'étendue de l’installation et la diversité des équipements de traitement, des solutions fiables ont pu être mises en œuvre afin que l’usine de Ginestous puisse assurer un service de qualité.
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