Aux plans technique, institutionnel et réglementaire, le secteur de l'assainissement non collectif a subi, plus qu'aucun autre secteur, de nombreuses et importantes mutations. Elles impactent profondément et durablement les pratiques qui peu à peu se normalisent et se professionnalisent. Pourtant, des impasses subsistent qui demandent à être redéfinies, précisées ou réglementées pour sécuriser la filière et ses acteurs et lui permettre de se développer plus harmonieusement.
Pris en tenaille entre des évolutions réglementaires décalées au regard des moyens mis en œuvre et un contexte économique de plus en plus contraint, le marché de l’ANC souffre... Et bien que sur le terrain les besoins soient considérables, bien que l’ensemble des solutions techniques proposées soient matures, rien ne laisse présager une quelconque amélioration dans les mois, voire les années à venir.
En cause, un contexte réglementaire ni vraiment incitatif, ni réellement coercitif, des financements largement insuffisants
et l'absence d'une volonté politique clairement affirmée.
Au plan réglementaire, les arrêtés de mars et avril 2012 entrés en vigueur le 1er juillet de la même année ont redessiné le paysage de l'ANC en affirmant trois principes : la mise en place d’installations neuves de qualité et conformes à la réglementation ; la réhabilitation prioritaire des installations existantes présentant un danger pour la santé ou un risque avéré pour l’environnement ; un appui sur les ventes pour accélérer le rythme de réhabilitation des installations existantes.
De quoi relancer le marché en créant une vraie dynamique à la condition que leur mise en œuvre soit assortie d’une démarche pédagogique auprès du public ainsi que de moyens de contrôle et de financement suffisants pour inciter les particuliers à agir. « Mais le simple fait de laisser, au niveau des arrêtés, la possibilité de ne réaliser qu'un simple contrôle tous les 10 ans démontre bien que l’ANC n’est pas, tant s’en faut, une priorité », déplore Luc Lary, Vice-Président de l’IFAA. Le public, qui n’est pas incité à s'engager sur le long terme dans une démarche de gestion raisonnée de son assainissement, l'a bien compris.
À l'instar de ce qui existe depuis des années dans bon nombre de régions d’Amérique du Nord, Laurent Jeanne, de l’Assainissement Autonome, cite l’exemple de l'Allemagne, nettement plus incitatif, qui contribue à dynamiser le marché. « Là-bas, explique-t-il, le particulier doit présenter un document attestant le bon entretien de son système d’assainissement pour obtenir un quitus de l’administration fiscale. »
défaut, il s'expose à une forte amende. Cela se traduit par une généralisation des contrats d’entretien et au total, par un meilleur fonctionnement des installations ».
Les arrêtés de 2012 se sont également appliqués à préciser les missions des services publics d’assainissement non collectif en réduisant les disparités en termes de contrôle qui peuvent exister d'une collectivité à l'autre et en facilitant le contact avec les usagers. Mais là encore, ils ne sont pas allés assez loin. Les disparités restent très importantes et les Spanc, cantonnés qu’ils sont à un contrôle des moyens et non des résultats, peinent à jouer sur le terrain le rôle qui pourrait être le leur. Les Spanc ne sont pas prescripteurs mais uniquement conseilleurs et contrôleurs. Les particuliers restent maîtres de leurs décisions. Or, il n’existe pas de système d’assainissement parfait, seulement des systèmes adaptés aux contraintes locales. Que ce choix soit inadapté car par exemple motivé par des considérations exclusivement financières et le Spanc, impuissant, ne pourra que constater les dégâts...
Les différents guides proposés par les ministères et les multiples comparatifs établis par les Conseils généraux, Satese et autres Spanc participent toutefois à un choix plus conscient des propriétaires. Côté financements, la situation n'est pas plus brillante, démontrant que l’ANC est encore bien loin de figurer au rang des priorités des pouvoirs publics. Les aides débloquées par les agences de l’eau — moins de 500 M€ sur 6 ans — laissent augurer un nombre de réhabilitation très bas (35 000), bien inférieur à 1 % des installations recensées. Et l’enveloppe pourrait bien se réduire un peu plus, Bercy lorgnant ostensiblement sur le budget des agences, sans parler des préconisations du Conseil des prélèvements obligatoires (CPO) qui prône un plafonnement des redevances pour réduire la pression fiscale locale. Dans un contexte économique dégradé et incertain, sujets à une pression fiscale croissante, les particuliers se retrouvent donc seuls et en première ligne pour financer intégralement leurs obligations nouvelles qu'ils comprennent et/ou n’acceptent que difficilement. Grande est donc la tentation de jouer la montre. D’autant que la fiscalité qui pèse sur les résidences secondaires, malgré son infléchissement récent, ne suffit pas à fluidifier le marché du renouvellement.
Pour tenter d’accélérer les travaux de mise aux normes des installations d’assainissement non collectif, lors des ventes, seul moment où l'usager ne peut pas invoquer un manque de moyens financiers, le Comité national de l'eau réfléchit à certaines mesures comme par exemple l’instauration d'une mise sous séquestre d'une somme de 10 000 €, ponctionnée au vendeur qui ne lui serait restituée que lorsque
Les travaux sont effectués. Pour Stéphane Bavavéas, Eparco, cette disposition est l'un des moyens, si ce n’est le meilleur, de solvabiliser une partie de la demande. « N'oublions pas que la mise aux normes au moment des ventes est déjà une obligation légale, peu respectée. Le séquestre serait un bon moyen d’y remédier », souligne-t-il. Certains souhaitent aller encore plus loin. « Les notaires devraient avoir l'obligation de transmettre au SPANC un dossier faisant état d’une non-conformité d'une installation ANC lorsque celle-ci est constatée et consignée dans le rapport des contrôles obligatoires en cas de vente, indique Phillipe Reymond chez Stradal. Ce serait une réelle avancée ». Mais ces mesures, qui nécessiteraient du courage politique, n'ont que peu de chances d'aboutir.
Si bien qu’un consensus émerge peu à peu sur le fait que le secteur n’échappera pas à une nouvelle remise à plat pour que les ambitions affichées coïncident enfin avec les moyens disponibles et commencent à trouver un début de traduction sur le terrain.
Au plan technique, le cadre est cependant stabilisé. Filières traditionnelles, phyto-épuration, filtres compacts, micro-stations, le large panel de solutions disponibles permet de répondre à toutes les configurations rencontrées. L'essentiel des enjeux consiste, dans un contexte financier durablement tendu, à intégrer une approche coût global sans que celle-ci ne prime sur les contraintes locales et les besoins.
Intégrer une approche coût global sans que celle-ci ne prime sur les contraintes et les besoins
5,5 millions d’installations, 12 millions de Français concernés, un marché de la maison individuelle florissant, un objectif de réhabilitation des installations existantes fixé entre 200 000 et 250 000 par an, l’ouverture du marché aux filières dites alternatives sont autant d'éléments qui ont pu donner un temps, entre 2006 et 2008, le sentiment que le marché de l'ANC devenait un véritable eldorado attirant par la même de nombreux acteurs. Mais la crise et une évaluation plus réaliste des moyens financiers dont disposaient les particuliers ont conduit à des réévaluations douloureuses avant d’exacerber une vive concurrence entre les acteurs du secteur et les dispositifs proposés. Le marquage CE puis l’agrément ont créé les conditions d’une concurrence relativement équilibrée tout en déplaçant le débat vers les coûts et en particulier vers le coût d’investissement initial. Laurent Jeanne, de l'Assainissement Autonome, précise que la décision d’achat d’une filière ANC, dans le contexte actuel, ne se joue qu’à quelques centaines, voire dizaines d’euros sans que ne soient pris en compte ni le coût de l'installation, ni l’exploitation qui influent tous deux considérablement sur le coût global de l’assainissement. « Les pressions qui pèsent sur le pouvoir d’achat des particuliers semblent se traduire par une concentration des préoccupations sur l’achat initial au détriment de l'installation, de l’exploitation et finalement du coût global de l’installation dont la notion semble actuellement régresser », explique-t-il.
De fait, les spécificités de la parcelle, la nature des sols, leur surface, leur inclinaison, voire l'étude pédologique sont dans bien des cas passés au second plan quand elles n’ont pas complètement disparu au profit de considérations exclusivement financières créant par la même de fortes tensions sur les prix. Tensions que les fabricants de filtres compacts, par exemple, parmi lesquels Eparco, Simop, Premier Tech, Stoc Environnement, l’Assainissement Autonome, Biotec Environnement, TecBio ou encore Ouest Environnement, soumis à la forte concurrence des micro-stations, s’efforcent de réduire. Avec succès si l’on en croit par exemple le guide de choix établi par le Satese du Calvados sur la base des guides…
Techniques des constructeurs et des visites réalisées sur le terrain (http://www.calvados.fr/cms/accueil-calvados/actions-departement/). Avec un coût estimé de 10 228 € HT sur 15 ans (56,80 € HT/mois), Eparco, qui revendique un parc de 15 000 filtres compacts installés, se place largement mieux que bien des micro-stations. Même constat pour Epanbloc de Sotralentz (9 620 € HT, 53 € HT/mois sur 15 ans) qui se positionne plus favorablement que la moins chère des micro-stations. La tendance est encore plus marquée chez Premier Tech. Après des années de R&D, avec des milliers d’installations réalisées et suivies annuellement par une politique d’amélioration continue, Premier Tech propose le nouvel Ecoflo : 9 707 € TTC sur 15 ans (réajustement tarifaire début 2013).
Au-delà de l’investissement initial, ces chiffres intègrent les coûts de fonctionnement relativement bas de ces équipements dont leur compacité rend toutefois légèrement plus chers qu’une filière traditionnelle (9 100 € TTC sur 15 ans pour un filtre à sable vertical drainé par exemple). Ils constituent cependant un indicateur supplémentaire qui se banalise mais qui ne doit pas se substituer à une utilisation adéquate de ces équipements. Reste que, selon l’enquête menée par le Conseil général du Calvados, les micro-stations représentent 68 % des dispositifs actuellement mis en place au détriment des filtres compacts (32 %).
Privilégier une utilisation adéquate des équipements
Au-delà d’un coût susceptible d’être jugé attractif, le système sélectionné ne donnera satisfaction que s’il est mis en œuvre à bon escient.
Il n’existe pas, a priori, de contre-indication à la mise en œuvre d’un filtre compact, même si la place ne fait pas défaut. Mais, pour protéger les médias filtrants, qu’ils soient de type minéral ou organique et éviter tout phénomène de colmatage, il convient d’accorder une attention particulière à la fosse toutes eaux pour assurer une bonne décantation. Éviter, par exemple, l’usage de broyeurs susceptibles de générer des particules indécantables susceptibles de colmater les filtres.
Il n’en va pas de même pour les micro-stations qui supportent mal certaines conditions de fonctionnement. « Des températures trop basses sur de longues périodes peuvent perturber gravement leur fonctionnement…
tionnement » souligne ainsi Laurent Jeanne.
Autre problème, l’intermittence qui n’est par ailleurs pas clairement définie, ni par les organismes notifiés, ni par le ministère, lequel soumet la possibilité d’un fonctionnement intermittent à une mention expresse figurant dans l’agrément. Encore faut-il s’entendre sur le sens du mot intermittent... Pour Luc Lary, Sebico, « Une station qui a été arrêtée 3 mois ne peut pas être remise en marche sans intervention ni sans délai de montée en charge. Dès lors que la coupure de l’alimentation électrique excède une semaine, la microstation sera difficile à rattraper ».
Il existe cependant des procédés susceptibles de tenir plus longtemps dès lors qu’ils restent alimentés en énergie. « Ceux qui sont dotés d’un système de recirculation des boues » précise Luc Lary. C’est par exemple le cas de la Topaze® chez Neve Environnement et de l’Oxyfiltre de Stoc Environnement, première gamme de micro-stations agréées intégrant le fonctionnement par intermittence de 2 à 17 EH grâce à son filtroz qui absorbe les variations de charge. Pour les autres microstations, même si un redémarrage est techniquement possible, un délai difficile à évaluer de remontée en charge est nécessaire pour retrouver un équilibre qui ne s’accorde pas toujours bien avec les besoins immédiats des utilisateurs.
« En habitation principale, ces systèmes peuvent présenter un intérêt, estime Luc Lary, mais en résidence secondaire, la coupure électrique, quasi systématique, n’est pas compatible avec ces équipements ».
L’intermittence “légère” en résidence principale peut donc se gérer via les processus auto-régulateurs naturels des cultures fixées ou les “modes vacances” proposés par Tricel, Graf, Sebico, Eloy, NDG Eau, Neve Environnement, Hydrheco, Obio, Biotec Environnement (Aquatec) ou encore Sotralentz. Laurent Jeanne souligne toutefois les risques d’instabilité générés par une charge trop faible sur une longue période.
Le débat n’est cependant pas clos. Eloy Water a en effet financé une étude, en collaboration avec le Centre Belge d’Étude et de Documentation de l’Eaux, organisme reconnu en France et dans le monde entier, qui démontre objectivement, selon Julien Hans, Eloy Water « la capacité d’une microstation à fonctionner correctement en situation d’intermittence dès lors que certaines précautions sont respectées ».
Ces résultats devraient être publiés prochainement. « Ils devraient interpeller bon nombre d’acteurs de la filière, dans la mesure où la décision de ne pas autoriser l’utilisation de microstations en conditions d’intermittence n’est fondée sur aucune analyse scientifique et n’est décrite dans aucun texte officiel » souligne Julien Hans.
L’intermittence semble mieux gérée sur les filtres compacts. « Il en va de même lorsqu’il faut traiter des effluents dilués, par exemple dans les écoles, campings, salles de sports » souligne Laurent Jeanne. Dans tous les cas de figure, une clarification sur la nature de l’intermittence que les différents types de microstations peuvent supporter reste nécessaire.
Chez Premier Tech Aqua, tous les systèmes avec filtre coco sont reconnus par les professionnels pour être fiables et “rustiques”, assurant un traitement sans énergie ni appareil électromécanique, en usage permanent comme intermittent. « Les fragments de coco représentent un milieu filtrant non affecté par les variations d’utilisation saisonnière ou les contraintes climatiques. Cela se voit acté dans nos différents agréments ministériels en France, et confirmé dans toutes les autres certifications de nos technologies reçues à travers le monde » souligne Christian Emmanuel, Directeur technique et R&D chez Premier Tech Aqua à St Malo.
Naturel, renouvelable et réutilisable pour le compost, le filtre coco de Premier Tech a été développé pour assurer une grande capacité d’absorption qui maximise les perfor-
mances en toutes conditions d'utilisation. « De nombreux brevets ont été déposés par Premier Tech sur cette technologie qui capitalise sur une longue et vaste expérience, reposant sur plus de 60 000 installations en Amérique du Nord et Europe ».
Autre point sensible qui concerne les microstations, la fréquence de vidange des boues. Tous les 6 mois, chaque année, tous les 2 ans, voire 4 ans ? Les chiffres les plus divers circulent rendant difficile, voire impossible, l’établissement d’un bilan d’exploitation chiffré.
SMVE a réalisé il y a 11 ans un programme de rénovation et d’assainissement autonome sur la commune de Malbrans dans le Doubs. Ce programme a permis d'installer 42 micro-stations de type EYVI 7. « Assurant les entretiens annuels de ces systèmes en collaboration avec la mairie et le Spanc, notre recul sur ces nombreuses années fait ressortir une fréquence de vidange moyenne de 14 mois minimum et de 36 mois maximum » indique José Parga, Directeur Général Adjoint de SMVE.
Certains procédés sont censés produire moins de boues mais quel peut être le gain escompté et comment le calculer, si gain il y a ? Une chose est certaine : « Quel que soit le procédé de traitement mis en œuvre, la fréquence de vidange est intimement liée au volume de stockage des boues, souligne Luc Lary. C’est un critère essentiel et facile à vérifier. Plus ce volume est important, plus sa capacité de rétention sera élevée et plus les besoins en termes de vidanges seront espacés. De plus, un volume important favorise l'entrée des boues en autodigestion ce qui permet d'espacer davantage encore les vidanges ».
Problème : l’avantage d'un volume important au plan technique se transforme en handicap au plan commercial. Luc Lary cite l’exemple de l’Aquameris 5 EH développée sur la base de deux cuves, l'une dédiée au prétraitement et au stockage d'un volume de 3 m³ et un volume de traitement de 1 m³ avec un retour de boues. Des volumes généreux donc, mais qui ont un coût. « Nous devons lutter en permanence contre des produits monocuves de 1,5 ou 2 m³, meilleur marché, et qui ont bien souvent la préférence des poseurs qui jugeront plus simple de poser une monocuve en “oubliant” de parler à leur client du volet exploitation ».
Au plan technique, abaisser notablement la fréquence de vidange d'une microstation ne présente donc aucun problème. Mais cela revient à renoncer à d’importantes parts de marché. Les fabricants sont donc constamment à la recherche d’un équilibre permettant de conserver un avantage concurrentiel tout en offrant à l'utilisateur une exploitation avantageuse. Marcel Hartenstein d’Epur Biofrance, qui revendique la mise en service de 250 000 microstations depuis 25 ans, constate, sur la base de statistiques établies sur 50 000 de ses microstations (5 EH), une fréquence de vidange voisine de 2 ans.
Autre sujet appelé à gagner en importance dans les mois et les années qui viennent, la maintenance des équipements, qui conditionne leur bon fonctionnement. Pour ceci, de nouvelles entités se créent telles que AMI, nouvelle structure nationale pour l'entretien des micro-stations et filières compactes.
La maintenance conditionne le bon fonctionnement des équipements
Les filières traditionnelles comme les filtres compacts ne nécessitent pas de maintenance particulière, si ce n’est pour certains d’entre eux, une scarification annuelle, un nettoyage des rampes de répartition et un changement de média filtrant selon une périodicité variable : de 8 à 25 ans selon les constructeurs, les configurations et le média. Le Satese du Calvados cite de 4 à 10 ans pour la laine de roche, autour de 10 ans pour les médias à base de fibres de coco et 25 ans pour la zéolithe. « Sur nos systèmes Compacto® ST et Compacto® ST2, sur lesquels nous disposons d’un recul d’une quinzaine d’années, nous observons une durée de vie moyenne autour de 6 ans en fonction du taux d’occupation de l’habitation, indique Laurent Jeanne de l’Assainissement Autonome. C’est une durée de vie a priori moindre que celles d’autres média (zéolithe, sable, coco, etc.). Mais son renouvellement est plus économique, plus rapide et ne nécessite, comme c’est le cas pour tous les autres média de filtration, ni travaux de terrassement, ni engins ou équipements particuliers plus coûteux. » Les fabricants utilisateurs du média à base de coco insistent quant à eux sur le caractère recyclable de ce matériau (compostage) facilement extractible par simple vidange (tous les 10 ans environ, suivant utilisation), via les larges couvercles accessibles depuis la surface. De plus, le coco Premier Tech est organique et naturel, et peut être valorisé par la suite pour du compost à haute valeur ajoutée pour le végétal. Tout est géré directement par le fabricant et ses partenaires de service.
Le suivi nécessaire au bon fonctionnement des microstations semble plus conséquent. Point délicat, la procédure de vidange doit être scrupuleusement respectée, en conformité avec les prescriptions définies par les constructeurs, faute de quoi la responsabilité du vidangeur pourrait être engagée notamment si un équipement électromécanique venait à être endommagé. « Les microstations embarquent beaucoup d’équipements, ce ne sont pas de simples fosses », souligne Luc Lary. Il faut ensuite entretenir les équipements qui composent la microstation et veiller à leur bon fonctionnement, les remplacer le cas échéant. Problème : que devient l’agrément lorsqu’à la suite de changements successifs, le compresseur, les diffuseurs fines bulles, les électrovannes… etc., n’ont plus grand-chose à voir avec les pièces d’origine préconisées par le constructeur ? La question a son importance, la durée de vie moyenne de ses organes oscillant entre 6 et 10 ans…
Pour assurer le bon fonctionnement dans la durée de leurs systèmes d’assainissement, l’IFAA, l’APMS et beaucoup de fabricants poussent à une professionnalisation de l’après-vente en proposant notamment des contrats de maintenance dont le prix varie substantiellement : entre 100 et 250 €/an. Sont inclus dans ces contrats, les frais de déplacement de la visite (le plus souvent annuelle) et la vérification du bon fonctionnement du filtre compact ou de la station et de ses organes. Mais les pièces de rechange, les interventions intermédiaires et les vidanges en sont exclues. « La maintenance d’une microstation à culture fixée, simple de conception pour la plupart d’entre elles, peut être effectuée par l’usager, signale François Le Lan, directeur général chez Tricel, même si pour des raisons de fiabilité, de garantie et de longévité du dispositif, nous recommandons le
recours à un professionnel ».
Les fabricants de micro-stations comme de filtres compacts font de gros efforts. Active dans le domaine de l’ANC depuis plus de 10 ans en Belgique, Eloy Water déploie maintenant son service exploitation en France. Grâce à la carte d’identité qui accompagne chaque produit, le client peut s’enregistrer et recevoir une proposition de contrat d’entretien adaptée à sa micro-station. Cet entretien est effectué par un prestataire agréé, formé directement par le fabricant. Ses prestations sont contrôlées et identiques dans tout le pays. Il est également en contact direct avec le service technique Eloy Water. « La micro-station Oxyfix requiert peu de maintenance et certaines opérations simples peuvent être effectuées par le particulier, notamment les opérations de contrôles, souligne Julien Hans, l’œil averti du technicien et son équipement spécifique (sonde oxygène, sonde pH, sonde à voile de boues) lui permettront de donner au propriétaire un conseil parfaitement adapté pour une bonne utilisation de sa micro-station. L’opération de vidange, ainsi que le remplacement des membranes du surpresseur, sont deux opérations aléatoires (en moyenne tous les 3 à 5 ans selon les statistiques récoltées sur l’ensemble de notre parc), mais dont les coûts mesurés ne pénalisent pas la compétitivité de la filière sur le long terme ».
Pour faciliter l’entretien de ses filtres compacts Compacto® ST et Compacto® ST2, L’Assainissement Autonome a développé et breveté un dispositif de mesure de perte de charge qui alerte l’usager lorsque le niveau d’eau dans le fond du filtre devient critique.
Hybrido® : fruit de l’alliance de deux technologies dont les complémentarités ont été associées
Hybrido® (21 à 1 000 EH), fruit d’un partenariat entre STOC Environnement et RECYCL’EAU, est une solution hybride de traitement des eaux usées (micro-station + filtre planté horizontal multi-espèces) qui permet un traitement optimisé grâce à un rendement épuratoire élevé, une bonne gestion des variations de charge, une intégration paysagère parfaite et la possibilité de réutiliser l’eau traitée.
Parmi les multiples avantages d’Hybrido® : une intégration paysagère parfaite.
Fruit de l’alliance de deux technologies dont les complémentarités ont été associées, Hybrido® permet de répondre à des problématiques récurrentes : variation de charge, rejet en milieu sensible, traitement global et traitement de molécules spécifiques, pics de population, affinement des rendements... Cette solution de traitement repose sur un engagement de résultats et non de moyens. Elle est également applicable à d’autres types d’effluents orphelins de solutions tels que les eaux blanches par exemple.
Les variations de charge sont absorbées via le filtre planté en sortie de micro-station par un phénomène bien connu en écologie : la plasticité écologique du milieu. En effet, la nature, confrontée à un apport plus important de nutriments, s’adapte essentiellement par le biais d’une croissance forte de la biomasse bactérienne en quelques heures. L’absorption végétale s’en trouve décuplée dans ce même laps de temps.
Cette solution hybride apporte de nombreux avantages. La première partie du traitement en aération forcée permet d’accélérer le processus de dégradation des matières carbonées. De plus, la phase de décantation prévue au sein de la micro-station permet un abattement important des MES afin de ne laisser à traiter au filtre que les micropolluants restants sous forme de sels dissous dans l’eau de sortie. Ceci permet de garantir un résultat de très haut niveau.
La micro-station d’épuration et son oxygénation forcée garantissent également une solution sans odeurs. Pas d’odeur non plus au niveau du filtre planté, l’eau se trouvant en sous-face du filtre.
Cette solution hybride permet également de traiter de façon spécifique certaines molécules (phosphore, matières azotées, etc.). L’un des atouts d’Hybrido® et de son filtre est d’être composé de plusieurs espèces, ce qui permet de traiter différentes molécules compte tenu des variétés de plantes exploitées. Selon les besoins spécifiques de traitement de certaines molécules, les ingénieurs hydro-écologues sont susceptibles de concevoir un filtre adapté (variété de plantes et de surfaces).
Hybrido® compense également certaines faiblesses des FPR. Le filtre vertical supporte mal l’absence ou le manque d’alimentation : les plantes ne sont pas alimentées correctement en eau et finissent par dépérir. Avec la micro-station en amont, il sera continuellement alimenté. Autre problème : sur un terrain plat, pas d’ubiquité ; il faut ajouter au dispositif un relevage pour irriguer totalement le filtre. La micro-station située en amont du filtre planté permet une alimentation complète et totale du filtre. Cette solution hybride optimise donc tout à la fois le traitement et l’intégration paysagère.
L’investissement est moindre qu’une STEP classique avec l’avantage de pouvoir réutiliser l’eau et donc de prévoir un retour sur investissement rapide.
trop important. « Ce dispositif prévient l’usager qu’un changement du média filtrant doit être envisagé » indique Laurent Jeanne. Les fosses des stations compactes Eparco sont quant à elles équipées depuis 10 ans d’un système d’alerte automatique de vidange.
Stradal qui propose une large gamme de produits permettant de répondre à toutes les configurations aussi bien pour des installations neuves que pour la réhabilitation (gamme Epurba®, Stratepur® et Kokopur®) propose un contrat d’assistance technique pour les installations semi-regroupées qui sont réalisées par son partenaire PTA et également systématiquement un contrat de mise en service avec chaque filière Coco vendue afin d’assurer le suivi et la pérennité des installations mises en place.
De son côté, Stoc Environnement a récemment lancé une nouvelle structure, totalement indépendante et spécialisée sur l’ensemble du territoire national dans l’entretien des microstations et filières compactes.
AMI, est également vidangeur agréé et propose en une seule visite, une vidange des boues, l’entretien de la microstation quelle que soit sa marque, et la vérification du bon fonctionnement de l’ensemble de ses composants, sans oublier, s’il y a lieu, l’entretien du poste de relevage associé.
À l’issue de la visite, un certificat indiquant que le système est en bon état et fonctionne convenablement est établi et remis à l’utilisateur.