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A Rennes les 22 et 23 mai 1975: 250 chercheurs à l'heure du bilan du VIème plan

30 juillet 1975 Paru dans le N°1 à la page 23 ( mots)
Rédigé par : Patrick PHILIP et Guy MARTIN

Le Colloque sur « L’eau, la recherche, l’environnement : Bilan des activités de Recherches dans le domaine de l’eau en relation avec l’Environnement durant le VIe Plan (1971-1975) » était placé sous la très haute autorité de M. André JARROT, ministre de la Qualité de la Vie, et conçu sous la forme de deux Journées nationales d’étude des 22 et 23 mai à Rennes. Il aura connu une réussite incontestable.

Organisé d’une manière exemplaire dans une étroite collaboration Ministère-Université, et sous la responsabilité déléguée de M. Patrick PHILIP, docteur ès sciences, chargé de mission à la Direction de la Prévention des Pollutions et Nuisances du ministère de la Qualité de la Vie, et de M. Guy MARTIN, professeur à l’École Nationale Supérieure de Chimie de Rennes — deux bons amis qui se révélèrent d’excellents organisateurs — il laissera dans la mémoire de chacun des participants un souvenir inoubliable.

Outre le jeune et souriant dynamisme de ces deux animateurs, tout concourut en effet au succès : la longue et mobilisatrice période de préparation — l’effective présence et l’active participation de quelque 250 chercheurs des plus qualifiés — une atmosphère exceptionnelle de fraternité entre Ministère, Université, Organismes publics et Industrie, accompagnée de l’expression attentive de la municipalité de Rennes — la chaleur de l’accueil de l’E.N.S.C.R. (dirigeants, professeurs et élèves-ingénieurs) — le prestige du cadre du Campus de l’Université de Rennes-Beaulieu et des installations de l’E.N.S.C.R. — et jusqu’au temps qui s’était mis de la partie : « on parlait assez d’eau sur terre à Rennes ces jours-là pour que l’eau du ciel n’eût pas besoin de se manifester », soulignait avec humour M. le Sénateur-Maire de Rennes dans son discours de clôture...

L’EAU À L’E.N.S.C.R.

Mais d’abord, pourquoi ces journées d’intérêt national à l’École Nationale Supérieure de Chimie de Rennes.

[Photo : M. Patrick PHILIP et M. Guy MARTIN, les deux grands organisateurs des Journées de Rennes]

préparées conjointement avec le ministère de la Qualité de la Vie par un des enseignants, le professeur Guy MARTIN ?

M. KERFANTO, directeur de l’E.N.S.C.R., rappelait dans son allocution d’ouverture

préparées conjointement avec le ministère de la Qualité de la Vie par un des enseignants, le professeur Guy MARTIN ?

M. KERFANTO, directeur de l’E.N.S.C.R., rappelait dans son allocution d’ouverture que l’Institut de Chimie de l’Université de Rennes (première promotion d’ingénieurs en 1921), transformé en École Nationale d’Ingénieurs en 1959, s’est intéressé aux problèmes de l’eau dès la fin de la dernière guerre, grâce en particulier à l’action du regretté recteur SCHMITT.

L’École Nationale Supérieure de Chimie est une des seize Universités d’Enseignement et de Recherche qui constituent l’Université de Rennes. L’E.N.S.C.R. offre à l’élève ingénieur-chimiste de troisième année quatre options dans lesquelles il va se spécialiser et s’initier à la recherche :

  • — la chimie minérale approfondie,
  • — la chimie organique approfondie,
  • — la chimie de l’eau et de l’environnement,
  • — les produits chimiques dans l’environnement : contraintes et nuisances.

Les cours et travaux pratiques sur la chimie des eaux, communs à tous les élèves-ingénieurs, sont une des originalités de l’E.N.S.C.R. Le service des recherches est constitué de quatre laboratoires et deux de ces laboratoires se consacrent à la chimie de l’eau et de l’environnement, qui constituent le second et plus récent centre d’intérêt de ce service.

L’un, dirigé par M. LEGUYADER, s’intéresse à l’eau potable et aux problèmes d’agressivité des eaux ; le second, dirigé par M. MARTIN, s’occupe des eaux usées et des recherches en matière de dépollution.

Les élèves-ingénieurs de l’E.N.S.C.R. concilient les nécessités de leur formation avec les recherches utiles à la collectivité. Des contrats sont conclus avec des organismes publics ou des sociétés privées. Les étudiants se préparent ainsi, en partant de leurs études théoriques et de la recherche pure, à leur fonction professionnelle de demain.

Ces Journées de Rennes auront permis à l’école, qui a si bien su accueillir les congressistes, de se faire mieux connaître et ont servi à coup sûr son prestige.

POURQUOI UNE TELLE MOBILISATION DE MATIÈRE GRISE ?

« Pourquoi une telle mobilisation d’énergie et de matière grise ? », s’étonnait M. KERFANTO en accueillant les congressistes, « hier il n’y avait pas de problème de l’eau, aujourd’hui il y en a… »

C’était une façon courtoise de saluer les quelque 250 chercheurs qui avaient répondu avec conviction à la convocation et qui se pressaient dans le grand Amphi de l’E.N.S.C.R., très attentifs et visiblement passionnés, représentants qualifiés de toute une population de savants, techniciens, ingénieurs de diverses disciplines qui, à différents niveaux, dans des organismes multiples publics, administratifs, universitaires ou dans l’industrie privée, œuvrent pour la recherche sur l’eau !

[Photo : Rarement un auditoire d’une telle qualité s’est trouvé réuni aussi nombreux]

« La République n’a pas besoin de savants ! », s’écriaient les révolutionnaires en envoyant LAVOISIER à la guillotine. « Aujourd’hui, les chercheurs doivent-ils être les boucs émissaires de la réaction antiscientifique ? », demandait à son tour M. CHAMPAUD, Président de l’Université de Rennes, prenant la parole après M. KERFANTO, pour rendre largement justice à l’œuvre des chimistes et des chercheurs.

LA TECHNIQUE FONDE LE DROIT…

Affirmait à son tour M. MOYEN, directeur-adjoint à la Direction de la Prévention des Pollutions et Nuisances du Ministère de la Qualité de la Vie, et « les problèmes d’environnement, faits majeurs de cette fin du XXe siècle, ne peuvent plus être la science des choses vagues. »

La justification du rôle du chercheur déborde les cadres purement techniques et scientifiques. La maîtrise des problèmes de l’eau, dans les prochaines années, ne peut se limiter à des interdictions ou à des prescriptions de procédés d’épuration plus ou moins efficaces.

Les responsables des choix politiques et économiques des futures législations doivent pouvoir s’appuyer sur des connaissances précises des données, sur une appréciation exacte des problèmes techniques, mais aussi sur une estimation des conséquences socio-économiques des décisions. La liaison est naturelle et nécessaire entre la science et le droit, entre la recherche et la réglementation.

« Au lieu de régler les problèmes des pollutions atmosphériques, il suffirait d’obliger les citoyens à demander une autorisation pour respirer lorsqu’ils en ont vraiment besoin », plaisantait un humoriste américain.

La tentation est grande donc d’interdire. Mais l’interdiction pure et simple est à l’évidence impossible, car ce serait l’arrêt de toutes les activités humaines essentielles. Ce qu’il faut en revanche réglementer, et de façon draconienne, c’est moins l’interdiction de rejet que les conditions de son évacuation. C’est dans cette voie du « Possible réalisable » que l’action conjuguée des juristes et des techniciens s’avère particulièrement utile et nécessaire. C’est pour répondre à ce nécessaire et fondamental besoin d’aller-retour entre la recherche et l’action, d’une part, et le droit d’autre part, que ce colloque a été organisé.

Il est le point de départ et la base de toute programmation au niveau de la recherche, a conclu M. Moyen.

LA RECHERCHE : la définition et le suivi d’un équilibre

M. PHILIP, chargé de mission au ministère de la Qualité de la Vie, déclarait par la suite :

« La recherche appliquée est une recherche pluridisciplinaire qui a une finalité – celle-ci est la même pour tous les chercheurs : la définition et le suivi d’un équilibre – équilibre qui conditionne la vie sous toutes ses formes et sous toutes ses activités. Il est bien sûr évolué et dynamique. Le chercheur va essayer de l’appréhender à la fois instantanément, mais également de le suivre, de le contrôler et de prévoir ce qu’il va devenir. »

L’eau est un milieu fondamental ; c’est un milieu essentiel à la vie, c’est le constituant majeur de la matière vivante. À ce titre, ce solvant aux propriétés très étranges est impliqué dans la quasi-totalité des mécanismes biologiques.

[Photo : Des congressistes attentifs et passionnés]

LA RECHERCHE ET L’ENVIRONNEMENT

Dans le domaine de l’environnement, les actions de recherche s’articulent de la manière suivante, d’une façon globale :

  • — réalisation d’un bilan de situation, c’est-à-dire les problèmes de méthodologie, d’appréciation des niveaux de contamination et du cheminement ;
  • — étude des effets sur l’homme et sur le milieu résultant de l’ensemble des phénomènes naturels et artificiels ;
  • — élaboration des remèdes préventifs et curatifs destinés à lutter contre les pollutions et nuisances ;
  • — évaluation de l’environnement, c’est-à-dire l’ensemble des aspects psycho-socio-économiques qui lui sont liés.

LES MOTIVATIONS DU COLLOQUE

Dans l’esprit des organisateurs du Colloque, ces deux Journées d’information sur la recherche et l’action dans le domaine de l’eau en matière d’environnement devaient permettre, à travers une large concertation des chercheurs et des spécialistes issus des secteurs industriels, universitaires, administratifs :

  • — de faire un bilan des recherches effectuées durant le XVIIIᵉ Plan ;
  • — d’obtenir une meilleure coordination des potentiels et des besoins au niveau de la préparation, de la diffusion et de la gestion des programmes de recherche ;
  • — de préciser les conditions d’application de la recherche ainsi que les moyens à mettre en œuvre systématiquement pour la diffuser et la valoriser.

LA RECHERCHE ET L’EAU

OBJET DES DIX THÈMES DU COLLOQUE

Le Colloque avait été précédé d'une vaste enquête, commencée en novembre dernier, qui a sollicité de la part des divers centres de recherches publics, universitaires ou privés, l'élaboration de « Fiches Techniques » présentant les résultats et conclusions de travaux de recherche dans un domaine déterminé de l’eau pendant le VIᵉ Plan.

Huit cents de ces Fiches Techniques ont été ainsi adressées aux organisateurs. Leur dépouillement et leur classement méticuleux permirent de tendre à un bilan des résultats rassemblés. Les bases de discussion et de réflexion qui se sont dégagées ont été divisées en dix thèmes pour chacun desquels un rapporteur a présenté aux congressistes au cours de la première journée une analyse globale des résultats.

Voici ces dix thèmes :

1) Les aspects quantitatifs des ressources en eaux. 2) Connaissance du milieu aquatique. 3) Les méthodes analytiques. 4) Les problèmes qualitatifs liés à la gestion des ressources en eau. 5) Les problèmes liés à la dispersion, à la contamination, à l'évolution et aux effets des polluants dans les eaux. 6) Les traitements des eaux en vue de leur utilisation *. 7) L'épuration des eaux usées **. 8) Les boues.

[Photo : M. CHAMPAUD, Président de l’Université de Rennes, accueille les congressistes]

9) Les technologies et procédés industriels propres. 10) Les aspects socio-économiques.

* Par traitement, on entend ici toutes les opérations ou toutes les techniques qui doivent être mises en œuvre sur des eaux suivant leurs différents usages. ** Par épuration, on entend ici toutes les opérations ou toutes les techniques sur des effluents industriels (et/ou) domestiques, avant leur rejet dans les milieux naturels. Par technologies industrielles propres, on entend ici toutes les modifications des procédés industriels de fabrication en vue de les rendre moins polluants.

[Photo : M. KERFANTO, Directeur de l’E.N.S.C.R., pendant son allocution]

LES ATELIERS THÉMATIQUES

Après avoir reçu ces orientations et ces consignes ministérielles tout à fait explicites, les congressistes se répartissaient pour la seconde journée en trois séries d’« Ateliers Thématiques », suivant leur obédience ou leurs affinités, de façon à confronter et discuter leurs points de vue suivant des axes de réflexion proposés aux participants de chaque thème, que nous reprenons ici en respectant la présentation originale de chacun d’eux. L’ensemble constitue un document impressionnant dont on appréciera toute l'importance.

À noter que de nombreux élèves-ingénieurs se joignirent avec enthousiasme à leurs aînés pour assister à ces discussions.

THÈME 1 : ASPECTS QUANTITATIFS DE RESSOURCES EN EAUX

1) Discussion d'une proposition de grille de classification des actions de recherches en hydrologie. 2) Relation entre les résultats des recherches et leur mise en application pratique. 3) Prospectives des besoins de recherches notamment pour le VIIᵉ Plan. Appréciation des niveaux de recherches menées en France par rapport aux activités de recherches des pays étrangers.

THÈME 2 : CONNAISSANCE DU MILIEU AQUATIQUE

Dans l’atelier thématique (les sujets étant traités dans d'autres ateliers, en particulier dans les ateliers 3, 4 et 6).

THÈME 3 : LES MÉTHODES ANALYTIQUES

1) Les micropolluants organiques Le fait de la pollution croissante, malgré les progrès techniques concernant le traitement des eaux destinées à la consommation, celles-ci peuvent renfermer des micro-traces de substances organiques appelées « micropolluants ». Il est indispensable de disposer de techniques permettant d'extraire ces micropolluants en évitant de les dénaturer ou de les contaminer, de les identifier et d'étudier leurs effets physiologiques. L'application de ces techniques permettra dans l’avenir d’établir un inventaire concernant la qualité des eaux et de mettre en œuvre des législations et des procédés de traitement efficaces.

2) Biodégradabilité Lorsqu'une substance organique est rejetée dans l’environnement, éventuellement après passage par une station d'épuration, elle est l'objet, au sein des eaux ou des sols, de nombreuses transformations physiques, chimiques et surtout biochimiques. Si elle est biodégradable, elle subit une série de modifications successives ayant pour but sa minéralisation ou sa transformation en matière vivante. Il est indispensable de pouvoir évaluer la biodégradabilité d'une substance dans des conditions arbitrairement définies de façon à voir si elle va rapidement disparaître dans l'environnement ou au contraire persister. Diverses techniques statiques ou dynamiques sont actuellement proposées pour évaluer la biodégradabilité primaire ou la biodégradabilité totale d'une molécule, mais beaucoup de travail reste encore à faire avant d’aboutir à des techniques fiables.

3) Analyse des métaux De nombreuses industries sont responsables du rejet d'effluents renfermant des métaux susceptibles d’apparaître dans les milieux récepteurs et de s'accumuler par l'intermédiaire des chaînes trophodynamiques. Les métaux présents fournissant des propriétés toxiques vis-à-vis des organismes vivants, il est indispensable de pouvoir les doser avec précision dans différents milieux, éventuellement en présence de matières organiques. Au cours de ces dernières années, des progrès importants ont été faits dans ce domaine en ce qui concerne la sélectivité et l'augmentation de la sensibilité des techniques proposées.

THÈME 4 : LES PROBLÈMES QUALITATIFS LIÉS À LA GESTION DES RESSOURCES EN EAU

1) Aménagement des petits cours d'eau Après une période d’abandon presque général, on entreprend de nouveau des opérations d'aménagement dans les petits cours d'eau. L'emploi de matériels lourds de terrassement a permis depuis quelques années la mise en œuvre de redressements et de recalibrages destinés à assurer une évacuation aussi rapide que possible des eaux, mais dont les effets sont souvent apparus catastrophiques pour les biocénoses aquatiques. Quels sont les principaux inconvénients observés ? Quelles sont les répercussions sur la qualité des eaux ? Quels éléments principaux doivent être pris en compte pour un aménagement rationnel ?

[Photo : L'attention était à la hauteur des sujets traités...]

2) On évalue assez bien maintenant l'importance des apports domestiques et industriels, mais les éléments sont encore insuffisants pour juger de l'impact des eaux de ruissellement sur la pollution des eaux de surface. — Que sait-on sur ce sujet pour les eaux de ruissellement urbain ? — Même question en milieu rural.

3) Au choix : 3-1. La gestion des eaux d'une réserve artificielle se fait en général en fonction des besoins pour la satisfaction desquels la réserve a été créée (énergie, irrigation, etc.), qui apparaissent prioritaires, cependant on évalue mieux maintenant les conséquences pour le milieu aval. — Comment est-il possible d'aménager le cours d'eau à l'aval de la retenue pour en compenser les effets de la création de la retenue ? 3-2. Quelle méthodologie suivre pour la fixation des critères de potabilité des eaux de distribution publique ?

[Photo : Les Ateliers thématiques furent très suivis...]

THEME 5 : LES PROBLÈMES LIÉS À LA DISPERSION, À LA CONTAMINATION, À L’ÉVOLUTION ET AUX EFFETS DES POLLUANTS DANS LES EAUX

1) Effets thermiques

Altération de la potentialité d’auto-épuration.

Variabilité des effets sur la biocénose en fonction de la rapidité des variations thermiques et de leur durée.

Évolution de la pathogénicité des bactéries et des virus.

Synergie de la température avec les polluants chimiques.

2) Chaîne trophodynamique

Méthodologie.

Apport dans l’étude de la décontamination du milieu.

3) Pollution des nappes par les hydrocarbures

Dispersion.

Transfert.

Dépollution.

THEME 6 : LES TRAITEMENTS DES EAUX EN VUE DE LEUR UTILISATION

1) Problème des nitrates

L’élimination de l’ammoniaque est généralement abordée par le biais de l’oxydation qui conduit, par voie biologique, à la production de nitrates. Or, le niveau du nitrate dans les eaux utilisées en vue de la production d’eau potable va en augmentant. Le problème de l’élimination de l’azote est donc posé. Où et comment ? Coût ?

2) Élimination de l’azote

Beaucoup de recherches ont été faites dans le monde tant en épuration biologique qu’en épuration chimique, mais il y a peu de réalisations assurant une élimination complète de l’azote. Pourquoi ?

Quelles sont les zones d’application des procédés physico-chimiques et biologiques ?

Dans les procédés biologiques, quels sont les paramètres qui influent sur la nitrification et la dénitrification, les connaissons-nous tous ?

Nitrification et dénitrification semblent obligatoirement concomitantes, comment les contrôler ?

3) Procédés rustiques

Les procédés rustiques les plus connus sont l’épandage ou l’infiltration dans le sol et le lagunage naturel. Peut-on en envisager d’autres ?

Peut-on généraliser l’emploi de l’épandage ?

Quelles précautions doit-on prendre, connaît-on bien les capacités d’absorption des sols selon les régions, les climats, les façons culturales et la nature des rejets ?

Est-on maître des contaminations de l’environnement par les polluants et les germes pathogènes ?

Le lagunage naturel est-il raisonnablement envisageable sous nos climats et dans le contexte d’un pays dense, fortement urbanisé et où le terrain coûte cher ?

Est-on assuré de la pérennité de ce type de traitement ? Quels en sont les frais d’exploitation réels ?

2) Aspect microbiologique du traitement de l’eau : désinfection

Élimination des micro-organismes : bactéries – Désinfection – Oxydation par chlore et ozone – Autres procédés de désinfection – Contrôle de la désinfection – Coût.

3) Stockage d’eau brute

Intérêt d’un stockage d’eau brute vis-à-vis de la pollution éventuelle de la source d’eau – Écrêtement des pointes et amélioration de la qualité d’eau.

THEME 7 : L’ÉPURATION DES EAUX USÉES

1) Régulation des procédés physico-chimiques

La connaissance des débits, les mesures de pollution globale en continu (DCO) ne permettent pas de déterminer de manière fine l’aptitude d’une eau très polluée à être floculée. Si une régulation amont est donc peu sûre, une régulation par l’aval n’est envisageable que si le procédé a une réponse rapide ; c’est le cas de tous les processus purement chimiques (neutralisation, oxydation, décarbonatation-coagulation), récupération de coagulants, conditionnement chimique, épaississement, déshydratation, traitement en station d’épuration d’eaux usées urbaines.

THEME 8 : LES BOUES

Sous-thème n° 1 : « La valorisation agricole des boues »

Mots clés : valeur intrinsèque, innocuité, aspects psychologiques, manutention et mise en œuvre.

Sous-thème n° 1 bis : « La valorisation industrielle des boues »

Mots clés : récupération des métaux, récupération d’énergie, récupération de matières organiques (autres que pour valorisation agricole).

Sous-thème n° 2 : « Destination des boues issues du traitement des eaux de surface en préparation d’eaux d’alimentation »

Mots clés : nature et caractérisation de ces boues.

THEME 9 : LES TECHNOLOGIES ET PROCÉDÉS INDUSTRIELS PROPRES

1) Intérêt d’obtenir des effluents plus concentrés vis-à-vis :

– des possibilités de valorisation,

– d’une épuration biologique,

– d’une épuration physico-chimique,

– d’une destruction par d’autres moyens (oxydation, incinération, etc.).

2) Comment envisager la valorisation d’un sous-produit ?

– détermination de ses propriétés,

– détermination des usages possibles,

– détermination des possibilités du marché : niveau de consommation, prix pratiqués.

3) Conséquences du passage aux technologies propres

– domaines d’application de ces techniques,

– matières premières et réactifs,

– unités de production,

– incidences financières.

[Photo : De gauche à droite, pendant le discours de M. TAILLEFER, Directeur régional de la CGE, membre du conseil d’administration de l’ENSCA ; M. DESPOINT, Président du Conseil de l’ENSCR ; M. COLAS Louis, Directeur des laboratoires de l’ENSCM ; M. MARTIN Guy, Professeur ENSMP ; M. PRL (Eau) ; représentant du Ministère de la Qualité de la Vie ; M. CHAMPAUD, Président de l’Université de Rennes ; M. DABAR, Vice-président de l’Université ; M. MARTINEZ, Inspecteur général de l’Environnement.]

THEME 10 : LES ASPECTS SOCIO-ÉCONOMIQUES

La valeur de l’eau

La construction d’un barrage ou la pollution d’une rivière posent le problème de la valeur économique de l’eau. Des solutions y sont données dans la pratique, mais il arrive assez souvent que les différents agents ne soient pas d’accord sur cette valeur.

C’est qu’en effet les solutions données reposent sur des concepts théoriques différents et qui, de plus, ne sont pas acceptés par tous. Si l’on veut pousser plus loin la recherche théorique sur ce sujet, il serait nécessaire de savoir si l’eau est un facteur de production ou un bien foncier ou bien un bien collectif.

Si l’on considère l’eau comme un facteur de production, on peut y appliquer les critères anglo-saxons de la « willingness to pay ». Mais on ne parviendra pas à résoudre certains problèmes liés aux inégalités de revenus : un prix élevé pourrait exclure les ménages les moins favorisés.

Si l’on considère au contraire que toutes les catégories d’usagers, même les moins favorisées, doivent bénéficier des biens collectifs, il est nécessaire d’aboutir à une théorie donnant une valeur économique à l’eau permettant d’atteindre l’optimum social.

Mots clés : prix de l’eau, bien collectif.

Politiques de l’eau et de l’aménagement du territoire

Dans un rapport destiné au Conseil économique et social de Bourgogne, il est indiqué que le maintien d’une qualité de l’eau satisfaisante est indispensable au développement industriel de la région.

Bassin ? En sens inverse, des objectifs de qualité élevés sur un cours d’eau ne risquent-ils pas d’avoir des conséquences néfastes sur le développement régional (ex. suppressions d’emplois par suite de coûts de traitement territoriaux des eaux trop élevés).

Mais cela : aménagement du territoire, objectifs de qualité.

RENNES, CITÉ PRIVILÉGIÉE

La séance de clôture rassembla une dernière fois les congressistes dans le grand amphithéâtre de l’E.N.S.C.R., pour entendre un discours de M. FREYVILLE, sénateur-maire de Rennes, lequel apporta au Colloque, non pas sa fiche technique certes, mais le témoignage du propre problème de sa cité en matière d’eaux potables.

La progression de consommation et la responsabilité dans le volume d’eaux potables mises à la disposition de Rennes et des 26 communes avoisinantes y sont visibles.

De « Rennes 1 » à « Rennes 4 », c’est toute l’histoire d’une extension continue — et sans défaillance des moyens de production, et à Rennes « cité privilégiée » l’offre d’eau est toujours en avance sur la demande d’eau.

Il ne manquait même pas au discours de M. le Maire la référence à la recherche puisque M. FREYVILLE citait (avec une certaine fierté) les « pilotes » accrochés par les installations urbaines rennaises, ceci dans le cadre de son enseignement à l’E.N.S.C.R. Heureux étudiants rennais !

[Photo : Le déjeuner en commun au restaurant universitaire du campus de Rennes-Beaulieu.]

CONCLUSION :

RENNES : un bilan, mais aussi un nouveau départ…

À l’heure toujours un peu nostalgique de la séparation après un rassemblement aussi intense — d’une durée un peu trop courte selon certains, pour un tel ordre du jour — chacun sentait que ces deux Journées de Rennes auraient de profondes et prochaines répercussions.

Les organisateurs — Ministère de la Qualité de la Vie et l’E.N.S.C.R. — et il faut une dernière fois féliciter conjointement les deux personnalités qui furent « l’âme » de ce Colloque si réussi, M. Patrick PHILIP et M. le Professeur Guy MARTIN, avaient voulu sortir un bilan.

Les cellules de recherche françaises œuvrant dans tous les domaines de l’eau ont élaboré et adressé 800 fiches techniques, et les congressistes se sont consacrés avec passion à leurs ateliers thématiques respectifs. C’est dire que les chercheurs sollicités ont répondu présents « tous azimuts », et se sont mobilisés avec entrain.

En ce sens, et nous le disions déjà au début du présent article, Rennes fut un succès incontestable et laissera un profond souvenir.

Nous allons suivre maintenant avec intérêt la publication très prochaine de ce bilan de résultats. Tout ceci terminera le VIᵉ Plan (1971-1975).

Mais demain c’est le VIIᵉ Plan qui arrive (1976-1980) et les problèmes d’eaux y tiendront une large place, pour le départ du Colloque en soi, certes ; M. PHILIP lui-même, en ce sens, créera de nouveaux outils pour mieux gérer les ressources en eaux.

La détermination du Ministère de la Qualité de la Vie est digne d’éloges en tous cas, à tous ceux qui ont planifié, et puis, quoi… est-ce de retrouver leurs vingt ans assis sur les bancs de l’Université?

… À Rennes en tout cas, le cœur y était!

A. WAUQUIER.

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