L’objectif de cet outil cartographique élaboré par le BRGM pour le ministère de la Transition écologique est de contribuer à réduire la présence des PFAS dans l’environnement et l’exposition directe à ces produits au quotidien.
Une journée se passe sans que des articles de presse, des reportages à la télévision et à la radio parlent de la présence des PFAS (les substances per- et polyfluoroalkylées, également désignées polluant éternels) dans l’eau potable, et des risques pour la santé. Dans le cadre du renforcement de la lutte contre la pollution liée à ces PFAS, la ministre de la Transition écologique, de la Biodiversité, de la Forêt, de la Mer et de la Pêche, Agnès Pannier-Runacher, a annoncé, le 31 juillet 2025, la mise en ligne d’un nouvel outil de visualisation cartographique.
Élaboré par le Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM), cet outil, inédit en France et en Europe, réunit, sur une seule plateforme en open data, les données de surveillance des PFAS dans les eaux françaises, aussi bien les eaux douces (cours d’eau, nappes phréatiques, lacs) et les eaux potables que les eaux industrielles. Cela représente les résultats de plus de 2,3 millions d’analyses. Accessible à tous, cette première cartographie permet à chacun de consulter la répartition des points de surveillance et d’accéder, en un clic, à leurs résultats.
Deux projets de décrets en consultation
Une mise à jour régulière de l’outil est prévue pour accompagner les évolutions réglementaires : à partir de janvier 2026, la surveillance des PFAS dans l’eau potable deviendra en effet généralisée conformément à la directive européenne transposée en droit français. « Dans la continuité du plan de réduction de la pollution aux PFAS que je porte, je lancerai également la consultation du public sur deux projets de décrets en application de la loi du 27 février 2025 visant à protéger la population des risques liés aux substances PFAS », poursuit Agnès Pannier-Runacher.
Cette loi fixe le principe d’interdire l’usage des PFAS dans les cosmétiques, les farts et les textiles (à l’exception de certains textiles aux usages spécifiques). Son entrée en vigueur nécessite toutefois un décret qui détermine les seuils de concentration à partir desquels l’interdiction s’applique, ainsi que la liste plus précise des produits textiles exemptés de ces interdictions. La même loi prévoit également l’adoption d’une trajectoire nationale de réduction des rejets industriels de PFAS dans l’eau, qui doit tendre vers zéro d’ici cinq ans. Le deuxième projet de décret définit cette trajectoire annuelle et progressive pour l’ensemble du parc industriel. Il ne se substitue toutefois pas à l’action des préfets et de l’inspection des installations classées sur le terrain.