Un an après le projet de travaux porté par la Régie des eaux du Pays d’Aix, la Zone de rejet végétalisée (ZRV) d’Aix Ouest confirme son rôle en faveur de la biodiversité.
Un an après les travaux de réhabilitation de la Zone de rejet végétalisée (ZRV) de la station d’épuration (STEP) d’Aix Ouest[1], le bilan écologique de ce projet porté par la Régie des eaux du Pays d’Aix est positif. Les indicateurs montrent en effet une trajectoire écologique encourageante avec 85 % de reprise des arbres plantés en 2024 (saules, peupliers, aulnes…), le développement significatif d’un couvert végétal typique de zones humides (menthe aquatique, cresson, véronique d’eau, massettes, roseaux), l’installation d’une prairie fleurie sur les espaces terrestres, à la suite d’une seule fauche tardive en 2024.
Parmi les autres indicateurs positifs, la régie mentionne le retour des amphibiens dans les bassins et l’observation d’espèces végétales typiques de zones humides et soumises à la pression anthropique, comme la renoncule scélérate ou le populage des marais. Ces résultats confirment que la ZRV suit une trajectoire écologique conforme aux attentes, et qu’elle a désormais la capacité de jouer pleinement son rôle de réservoir de biodiversité.
« L’enjeu dépasse les aspects hydraulique et réglementaire en termes de traitements (optimisation de la qualité du rejet d’eau épurée) pour inclure des dimensions écologiques majeures. Avec cette ZRV repensée, nous souhaitons contribuer à freiner l’érosion de la biodiversité et la raréfaction des zones humides », indique François Laurent, directeur général de la Régie des eaux du Pays d’Aix.
Le bilan du projet met toutefois en lumière plusieurs points de vigilance. L’un est la couverture ponctuelle jusqu’à 100 % de certains bassins par l’Azolle fausse-fougère. Si cette plante aquatique invasive présente un intérêt pour l’épuration, sa prolifération excessive peut créer des déséquilibres (anoxie, obstruction des seuils). Des actions de récolte mécanique ponctuelle sont ainsi préconisées. Les deux autres points de vigilance sont l’observation du ragondin, déjà présent avant les travaux – une régulation de l’espèce est nécessaire pour en limiter les impacts – et la possible régulation de la tortue de Floride, espèce exotique envahissante, en lien avec des retours d’expérience menés ailleurs (étang de Mauguio, programme LIFE+).
[1] Mise en service en 2011, la STEP traitait les eaux usées de près de 30 000 équivalents-habitants (EH), avec un débit moyen de 3 800 m3/jour, en 2024.