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Actualités France

Techniques membranaires : la station d'épuration de Grasse Roumiguieres a été inaugurée

30 mars 2007 Paru dans le N°300 ( mots)

Pour préserver un environnement sensible, la ville de Grasse s'est dotée d'une usine de traitement des eaux usées basée sur la technologie Ultrafor de Degrémont. En associant un traitement biologique à une filtration des eaux usées à travers des membranes organiques, cette technologie offre une réponse séduisante à la sévérisation des normes de rejets en milieu sensible et ouvre la voie à la réutilisation des eaux usées.

La station d'épuration de Grasse Roumiguieres est la première en France à s'être équipée de cette technologie qui met en oeuvre un procédé biologique de traitement des eaux dans lequel la clarification conventionnelle est remplacée par de l'ultrafiltration. Ce procédé offre donc une combinaison de deux technologies : le traitement biologique et la filtration par membranes. Le principe d'Ultrafor®, préconisé par Degrémont et retenu par la ville de Grasse et son maître d'?uvre le Cabinet Merlin, consiste à filtrer la liqueur biologique grâce à une membrane organique dotée d'un seuil de coupure largement inférieur à ceux des media de filtration classique et offrant une meilleure rétention des matières en suspension incluant les colloïdes, les bactéries, une bonne partie des virus et même certains acides humiques. Les membranes, disposées en modules, sont immergées directement dans le bassin ou dans une cuve annexe. La membrane organique d'ultrafiltration Zenon est de type fibre creuse à peau externe enrobant un support. La filtration se fait donc par passage de l'eau à travers la membrane de l'extérieur vers l'intérieur de la fibre grâce à une différence de pression créée par une pompe de succion (0,07 à 0,55 bar). L?eau brute, après une étape de pré-traitement est introduite dans le bassin biologique aéré où sont éliminées les pollutions carbonée, azotée et phosphorée. La filtration membranaire permet de séparer l'eau épurée et les boues produites dans le bassin d'aération. L?eau traitée est ensuite pompée et les boues en excès sont extraites du bassin puis déshydratées. Le maintien de la perméabilité des membranes est maîtrisé en combinant et en adaptant les opérations d'aération cyclique, de rétrolavage, et de lavage de maintenance et de régénération. Les réactifs de lavage sont choisis en fonction de la nature de l'eau à traiter. À Grasse Roumiguières, la clarification et la désinfection sont assurées par 4 lignes de 2 cassettes de membranes Zenon de dernière génération, soit plus de 10 000 m² de surface filtrante. Les eaux épurées s'écoulent en surface par surverse avant de rejoindre le vallon Saint Antoine. Ce procédé présente plusieurs avantages. Il est compact puisque l'Ultrafor peut s'installer dans des bassins biologiques jusqu'à deux fois plus petits que les bassins traditionnels, ce qui réduit d'autant le génie civil global de la station. Il est aussi modulaire, dans la mesure où il est facile d'ajouter des modules et cassettes au fur à mesure des besoins sur une installation hydrauliquement conçue pour un débit final plus important. Mais il présente surtout l'avantage de permettre une dépollution plus poussée que les solutions classiques. La qualité de l'eau traitée est telle qu'elle pourrait être réutilisée sans traitement supplémentaire, par exemple à des fins d'arrosage d'espaces verts ou d'irrigation. A ce titre, le procédé fait partie des technologies permettant la réutilisation des eaux usées, en particulier dans les régions confrontées à des périodes de sécheresse. C?est tout ce qui fait son intérêt au moment ou dans le cadre des nouveaux projets d'assainissement, les collectivités sont de plus en plus souvent tentées par des usines équipées de membranes d'ultrafiltration. L?objectif est de préserver les ressources en eau en recyclant les eaux usées et les eaux pluviales vers des utilisations agricoles et/ou industrielles. En assurant une ressource alternative à moindre coût tout en limitant les pénuries d'eau et en préservant les ressources naturelles, la réutilisation de l'eau s'inscrit parfaitement dans une logique de développement durable. Elle devrait donc se généraliser en France dans les prochaines années, même dans les régions où la ressource n?est pas rare.