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Actualités France

SARS-CoV-2 : le HCSP déconseille l’utilisation d’eaux issues du milieu naturel

11 mai 2020 Paru dans le N°432 à la page 4 ( mots)

Ne pouvant exclure la présence de virus SARS-CoV-2 dans les eaux naturelles, le Haut Conseil de la Santé Publique (HCSP) recommande l’utilisation d’eau destinée à la consommation humaine du réseau public pour les usages d’hygiène publique (nettoyage des espaces publics, des véhicules...) ainsi que l’irrigation et l’arrosage des espaces verts urbains et les alimentations des bassins et fontaines ou cascades décoratives. Le HCSP indique par ailleurs que les mesures réglementaires existantes protégeant les sites de baignade doivent être particulièrement appliquées et notamment le contrôle sanitaire des eaux qui doit être réalisé avant l’ouverture du site.

Saisi par la Direction générale de la santé (DGS) sur l’utilisation d’eaux issues du milieu naturel dans le cadre de la crise Covid-19 et sur la fréquentation des eaux de baignade, le HCSP recommande, autant que possible, et pendant la période de déconfinement, l’utilisation d’eau destinée à la consommation humaine du réseau public pour le nettoyage des espaces publics, de véhicules, l’irrigation et l’arrosage des espaces verts urbains voire des bassins et fontaines ou cascades décoratives. « Toutefois, en cas de pénurie d’eaux douces, et de mise en œuvre concomitante des dispositions prévues par les arrêtés préfectoraux, des rationalisations des usages devront être envisagées, la priorité étant de fournir de l’eau de consommation à la population », indique le Haut Conseil dans son avis. Le fonctionnement des fontaines, cascades et bassins décoratifs de taille réduite qui ne peuvent qu’être alimentés par de l’eau non potable, sera interrompu et devront être vidés durant cette période.

S’il ne peut être réalisé avec de l’eau du réseau public, le nettoyage des espaces publics peut être maintenu avec l’eau habituellement utilisée mais en excluant l’usage de générateurs d’aérosols et en utilisant des arrosages permettant de limiter les pulvérisations de fines gouttes. La programmation et la réalisation nocturnes de ces lavages devront être privilégiés. « Il convient également de vérifier que les stations de lavage des véhicules en libre-service sont toutes alimentées en eau du réseau public », précise le Haut Conseil.

Concernant les risques encourus par les baigneurs, le HCSP souligne que les signes de baignade peuvent être impactés par des problèmes de contamination microbienne, liés notamment à des incidents en matière d’assainissement, par exemple la défaillance d’un poste de relevage à proximité d’un site de baignade ou encore le débordement d’un déversoir d’orage. « Une attention particulière doit être portée, pendant la phase de déconfinement, sur la surveillance de la qualité des eaux de baignade en matière de contamination fécale, indique le Haut Conseil. En cas d’épisodes jugés significatifs de risques de contamination fécale la fermeture de la baignade sera décidée en concertation avec les agences régionales de santé ».  

Le HCSP recommande de porter une attention particulière, pendant la phase de déconfinement, à ces sites en augmentant la fréquence de surveillance de la qualité des eaux de baignade en matière de contamination fécale avec, si nécessaire, des mesures de fermeture anticipées pour les sites connus pour leur dégradation lors d’épisodes pluvieux (gestion des non-conformités, fermetures préventives, mesures associés à la dégradation de la qualité de l’eau…).

Il déconseille les baignades sur des sites ne faisant pas l’objet d’un contrôle sanitaire règlementaire. « Ces lieux de baignades, parfois non recensées, et ne faisant pas l’objet d’un contrôle sanitaire réglementaire, ne disposent pas d’un profil de vulnérabilité et peuvent être contaminés par des rejets d’eaux usées/pluviales quasiment imprévisibles et ingérables, précise-t-il. Il importe d’informer la population et de déconseiller ce type de baignade, dans l’attente de données complémentaires ».