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Entreprises

ROULEPUR : tester l’efficacité des parkings drainants pour dépolluer les eaux pluviales

06 avril 2021 Paru dans le N°441 à la page 12 ( mots)
© Ecovegetal

Les conclusions du programme d’évaluation ROULEPUR, financé par l’agence de l’eau Seine-Normandie, l’Office Français de la Biodiversité (OFB) et Ecovegetal montrent, qu’à l’échelle annuelle, les parkings perméables retiennent jusqu’à 90% des eaux pluviales et réduisent de plus de 80 % la majorité des polluants présents.

Le programme de recherche ROULEPUR (2014-2020) avait pour but d’évaluer en conditions réelles la performance de solutions de rétention et de réduction à la source des polluants liés aux eaux de voiries et de parking. Chaque année, c’est plus de 3,5 millions de m2 qui sont goudronnés et donc imperméabilisés et plus de 3 millions de m3 d’eaux pluviales, non traitées ou trop rarement, qui sont rejetées dans les rivières et à la mer.

Dans le cadre de ROULEPUR, plusieurs expériences, complémentaires ont été mises en place par l’ensemble des partenaires techniques du programme. Parmi celles-ci, l’expérience menée par Ecovegetal, le LEESU et le CEREMA, qui avait pour but de mesurer les capacités de rétention et de traitement des eaux pluviales polluées de différents types de systèmes de parkings perméables (végétalisés ou non) versus un parking imperméable.

Lucie Varnède, docteure et ingénieure recherche chez Ecovegetal, a réalisé sa thèse dans le cadre du programme ROULEPUR. Elle explique les moyens matériels mis en place pour la mesure : « Nous étudions un parking Ecovegetal à Villeneuve-le-Roi réalisé il y a 7 ans, le parking perméable de l’entreprise Ecovegetal et des maquettes de simulation. »

Pour les 20 % d’événements où de l’eau s’écoule des drains des parkings perméables, la percolation de l’eau de pluie à travers les parkings perméables Ecovegetal permet d’écrêter les débits et de réduire significativement les débits de pointe en sortie de drains (entre 84 et 89 %). Ecovegetal réalise la plupart des parkings perméables sans drains pour infiltrer la totalité des pluies. Pour l’expérience, les parkings lieux des mesures, ont été équipés de drains.

L’évapotranspiration est aussi un élément important à prendre en compte dans la capacité des parkings perméables à gérer les eaux de pluies, avec des coefficients de ruissellement très faibles voire nuls en période estivale.

L’étude ROULEPUR montre que pour la plupart des parkings perméables en France, il est possible d’infiltrer la totalité des pluies reçues, cela permettra une réalimentation des nappes phréatiques en milieu urbain.

En ce qui concerne le traitement des polluants liés à l’écoulement des eaux pluviales, on observe que les parkings perméables permettent d’abattre plus de 80 % des masses annuelles de 51 polluants. On pense, en particulier, aux concentrations en hydrocarbure aromatique polycyclique (HAP) lourds (générés, notamment, par la combustion des moteurs) et aux phtalates (utilisés essentiellement dans les plastiques en PVC). Les parkings perméables apportent également une solution pour le traitement de certains polluants comme les nonylphénol (4) ou encore le Bisphénol A (5), avec un abattement compris entre 20 et 80 % selon les polluants.

Selon Pierre Georgel – fondateur d’Ecovegetal, « Voilà autant de polluants que nous pourrions retenir pour éviter de polluer nos rivières et, par conséquence, la mer et les océans. Le développement des sols perméables est une urgence de premier plan pour gérer les eaux pluviales, réalimenter les nappes phréatiques et contribuer efficacement au rafraichissement du climat de nos villes. »