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Actualités France

Premiers coups de pelle sur l’Arc à Roquefavour

29 février 2024 Paru dans le N°470 ( mots)
© Kévin Ouassel-Menelik

Menelik, l’établissement public d’aménagement et de gestion de l’eau (ÉPAGE) de l’Arc, la Cadière, la Touloubre et du Pourtour de Berre, entame la restauration morphologique du fleuve.

Après plusieurs années d’études et de préparation, la restauration de l’Arc, qui prend sa source au pied du mont Aurélien et se jette dans l’étang de Berre, est entrée dans sa phase active. Première étape : l’effacement d’une digue en remblais longue de 700 mètres, construite en 1978 pour protéger un champ cultivé des débordements du fleuve. Fin février 2024, les premiers coups de pelleteuse ont été donnés. Il s’agit de creuser quatre brèches dans la digue plutôt que l’arraser complètement, une solution adoptée afin de préserver des arbres remarquables qui s’étaient installés avec le temps sur cette butte de terre.

Il fallait intervenir car ces ouvrages d’endiguement engendrent des perturbations à l’aval. Les crues font en effet partie du fonctionnement naturel d’un cours d’eau. Il s’agit donc de reconquérir les zones d’expansion de crue à l’amont, dans des espaces non urbanisés, pour ralentir l’écoulement des eaux et atténuer le risque inondation à l’aval (le fleuve baigne Aix-en-Provence, entre autres). Une stratégie de solidarité à l’échelle d’un bassin versant.

La deuxième étape s’attaquera au barrage de Roquefavour, un mur maçonné infranchissable pour les espèces aquatiques et les sédiments. C’est le huitième - et dernier - seuil aménagé sur le fleuve. Six autres ont déjà été rendus franchissables entre 2016 et 2019. Cet ouvrage aujourd’hui sans fonction, et déstabilisé par le temps, a lui aussi vocation à être « effacé » afin de restaurer la continuité écologique du cours d’eau. Il s’agit de laisser poissons - en particulier les anguilles - et sédiments circuler librement. Le barrage de Roquefavour présente cependant un intérêt patrimonial et est resté un lieu prisé des randonneurs et promeneurs. Menelik a donc opté pour un aménagement (par exemple une rampe à poissons) destiné à le rendre franchissable plutôt qu’une destruction pure et simple. Les modalités et le type d’aménagement seront décidés à l’issue d’un laboratoire participatif co-construit avec cabinet Autrement Dit et l’Atelier Mira.