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Edito

Oublié l’Accord de Paris ?

05 decembre 2022 Paru dans le N°456 à la page 3 ( mots)
© Climate Chance

Le 12 décembre 2015, les changements climatiques constituaient une urgence mondiale qui dépassaient les frontières nationales. Des solutions coordonnées à tous les niveaux ainsi qu’une coopération internationale pour que les pays soient en mesure de passer à une économie à faible émission de carbone étaient convoquées. Pour la première fois, 194 parties ratifiaient l’Accord de Paris.

Sept ans plus tard, à l’issue de la 27ème Conférence des Parties (COP27) qui s’est tenue à Charm el-Cheikh en Egypte et a réuni plus de 110 dirigeants mondiaux, 30 000 représentants de gouvernement, collectivités et d’acteurs non étatiques (ONG, entreprises…) pendant deux semaines, les pays signataires n’ont pas choisi de placer la lutte contre le changement climatique et ses effets au cœur des stratégies d’adaptation.

Dénonçant la faiblesse de la mobilisation des pays riches et l'absence de volonté politique pour la mise en œuvre d’un mécanisme de compensation, les parties ont toutefois fini par adopter la création de nouveaux outils de financement sur les pertes et préjudices subis par les pays dits vulnérables. L’accord prévoit ainsi la création d’un bouclier global contre les risques climatiques auquel l’Allemagne, le Canada, le Danemark, les Etats-Unis, la France et l’Irlande contribuent ensemble à hauteur de 210 millions d’euros. D’autres pays annonceront plus tard des contributions.

Science-fiction ? Oui, vraiment...

Selon le nouveau rapport sur la situation de l’eau potable dans le monde que publient conjointement le 25 octobre dernier, l’Organisation mondiale de la santé (OMS), le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (Unicef) et la Banque mondiale, les répercussions des effets du changement climatique sur l’accès à l’eau potable représentent une menace pour les progrès réalisés ces vingt dernières années. Les experts estiment qu’environ 4 milliards de personnes sur les 7,8 milliards que compte la planète connaissent une grave pénurie d’eau durant au moins un mois par an. Pour sortir de la crise de l’eau et de l’assainissement dans le monde, le coût d’investissement total de l’accès universel a été estimé à 37,6 milliards de dollars par an entre 2015 et 2030, soit un total de 564 milliards de dollars, si tous les utilisateurs passaient directement à des services d’eau potable gérés en toute sécurité.

Le chiffre peut paraître important, mais replacé dans le contexte du cortège de catastrophes climatiques, il doit avant tout renvoyer à la case départ : avoir une vision politique claire sur l’ impérieuse nécessité d’accélérer la lutte contre le réchauffement climatique. « L’amélioration de l’accès à l’eau potable a permis de sauver de nombreuses vies, dont la plupart sont des enfants. Mais le changement climatique est en train d’effacer ces acquis. Nous devons accélérer nos efforts pour que chaque personne ait un accès fiable à l’eau potable, ce qui est un droit humain et non un luxe » réaffirme Dr Maria Neira, OMS, directrice du département, Environnement, changement climatique et santé.

Pascale Meeschaert