L’agence de l’eau Seine-Normandie mobilise 124,76 M€ pour 731 projets en faveur de l’eau, de la biodiversité et de l’adaptation au changement climatique, que ce soit dans la Marne, dans les vallées d’Oise, en Île-de-France, etc.
Dans le cadre de son 12ᵉ programme Eau, Climat & Biodiversité (2025-2030), la commission des aides de l’agence de l’eau Seine-Normandie, réunie sous la présidence de François Cholley (voir photographie), a examiné 731 dossiers soumis par des collectivités, entreprises, agriculteurs et associations impliqués dans la préservation de la ressource en eau, représentant un montant total de 124,76 millions d’euros d’aides (subventions et avances).
Les stations d’épuration (STEP) et les réseaux d’assainissement concentrent la majorité des aides attribuées, respectivement 24,05 et 24,47 M€, mais c’est du côté des travaux de désimperméabilisation des sols et d’infiltration des eaux pluviales (17,56 M€) et de la restauration des milieux aquatiques (16,56 M€) que la dynamique et le niveau d’investissement sont, en proportion, particulièrement importants.
Afin d’offrir aux maîtres d’ouvrage une visibilité pluriannuelle sur le soutien financier pouvant être apportée à la réalisation de leurs actions les plus utiles pour la ressource en eau, l’agence de l’eau propose la signature de contrats qui explicitent la stratégie du porteur de projets ainsi que la programmation des actions associées. La commission a pris connaissance de 14 contrats de territoire, qui illustrent la mobilisation des collectivités autour des enjeux liés à l’eau, à la biodiversité et à l’adaptation au changement climatique.
Trois nouveaux contrats dans la Marne
Dans les vallées de la Marne, trois nouveaux contrats – avec les communautés de communes Vitry Champagne et Der, Sézanne Sud-Ouest Marnais et Paysages de la Champagne – visent à sécuriser la ressource en eau, à réduire les nitrates et métabolites de pesticides, et à poursuivre les démarches de gestion durable des aires d’alimentation de captages. Dans les vallées d’Oise, quatre contrats engagent les collectivités (Soissonnais-Valois, Pays de Valois, Pays de Bray et Plaine du Canada et vallée du Thérain amont [agglomération du Beauvaisis]) autour de la protection des captages et de la sobriété. Ces projets associent les acteurs agricoles, les élus et les syndicats d’eau dans une approche territoriale.
Sur le territoire francilien, deux contrats d’envergure confortent la politique de l’eau à grande échelle : le contrat Marne Confluence, conduit par le syndicat mixte Marne Vive, mobilise 365 M€ pour restaurer les milieux, développer la gestion à la source des eaux pluviales et soutenir l’objectif de baignade en Marne. Le contrat de territoire SIAAP[1] 2025-2030 comporte un montant prévisionnel de 421 M€ d’aides. Le contrat vise à consolider les investissements réalisés dans le cadre de la première directive européenne sur les eaux résiduaires urbaines (DERU) et à se préparer aux nouvelles exigences de la DERU 2, qui renforceront les obligations en matière de réduction des déversements, de traitement des micropolluants et de performance énergétique.
En Seine-Aval, cinq contrats confirment la mobilisation des collectivités normandes : Andelle (SYMA), Eure aval et Oison (agglomération Seine-Eure), Risle-Charentonne (intercommunalité Bernay Terres de Normandie), Six Vallées (syndicat mixte Austreberthe-Saffimbec) et Epte (syndicat mixte du bassin de l’Epte). Ces contrats traduisent la montée en puissance d’une gestion intégrée de l’eau, fondée sur la restauration des milieux, la lutte contre l’érosion et la reconquête de la biodiversité.
Accompagner des entreprises artisanales
La commission a par ailleurs pris connaissance du contrat de partenariat 2025-2030 avec l’agence Rhône-Méditerranée-Corse et la Confédération nationale de l’artisanat des métiers et des services (CNAMS). Ce dernier vise à soutenir les entreprises artisanales dans la réduction de leurs pollutions et leur adaptation au changement climatique, en encourageant la mise en place de pratiques respectueuses de l’eau et des milieux.
Sur les territoires de la Marne, de la Haute-Marne, de la Meuse, de l’Aube et des Ardennes, la CNAMS interviendra auprès d’environ 450 établissements des métiers de la réparation mécanique et de la carrosserie, du travail des métaux, de l’imprimerie, du bois et de la restauration. 225 d’entre eux bénéficieront d’un accompagnement complet, de la phase de diagnostic jusqu’à la réalisation des travaux. Ces interventions viseront notamment la gestion à la source des eaux de pluie, la réduction des substances dangereuses, les économies d’eau et la prévention des pollutions accidentelles.
L’agence de l’eau financera 50 % des actions, sur la base d’un coût unitaire défini selon la nature des opérations (pré-diagnostics, accompagnements techniques, vérification de l’efficacité des travaux ou actions de sensibilisation). Les coûts de référence sont de 900 € pour un pré-diagnostic comprenant les volets eau et pollution, 1 800 € pour un accompagnement complet de projet et 650 € pour les vérifications de travaux réalisés. Le nouveau contrat consolide cette dynamique en renforçant la présence d’animateurs territoriaux et en développant la coopération avec les collectivités. Il prévoit un suivi après travaux pour vérifier la bonne mise en œuvre des installations et capitaliser sur les retours d’expérience.

