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Librairie

Le fleuve qui voulait écrire. Sous la direction de Camille de Toledo

29 juin 2021 Paru dans le N°443 ( mots)
© Les liens qui libèrent

Voici un ouvrage historique. Pour la première fois en Europe, un fleuve a la possibilité de s’exprimer et de défendre ses intérêts à travers un système de représentation inter espèces.

Le fleuve qui voulait écrire déploie un récit : celui d’un soulèvement légal terrestre où une commission constituante se voit confier la charge d’accueillir les éléments de la nature (fleuves, lacs, rivières, forêts, vallées, océans…) dans nos enceintes de décision politique. Il suit une expérience collective, celle des « Auditions pour un parlement de Loire » qui, entre l’automne 2019 et le printemps 2021, a cherché : 1. à rendre compte d’un tournant légal mondial. 2. à réfléchir aux conditions dans lesquelles les êtres de la nature, en l’occurrence, un fleuve français, peuvent accéder à la personnalité juridique.

Ce livre présente ce processus instituant – ce théâtre des métamorphoses – pour établir un plus vaste souverain, à la fois humain et plus qu’humain. On peut y suivre les débats annonciateurs, en cours, d’une réécriture juridique du monde, d’un avenir où, dans le sillon de la loi néo-zélandaise faisant de la rivière Wanghanui un sujet de droit, les éléments de la nature participeront à l’élaboration des règles de la vie commune, non plus en tant qu’objets, mais en tant que personnes légales. Il s’agit donc d’hybrider le droit moderne pour permettre aux entités de la nature de se défendre et faire face aux Entreprises-sujets-de-droit ou États sujets-de-droit.

Les auditions pour le parlement de Loire font dialoguer des archéologues, sociologues, anthropologues, philosophes, chercheurs, artistes, architectes, urbanistes pour qu’émerge une langue du vivant, pour qu’enfin on puisse écouter les écosystèmes. Travail pour un imaginaire institutionnel, livre-processus pour des territoires abimés, éprouvés, blessés, en quête de nouvelles formes d’habitation ; traité d’usage de la fiction pour une transformation juridique et politique… Le fleuve qui voulait écrire est aussi un livre d’espoir pour nos collectifs malmenés par des siècles d’exploitation, de destruction des milieux et des espèces. Il cherche à établir un horizon d’attente, pour le XXIe siècle, vers lequel tendre et pour lequel lutter.

Un ouvrage qui accompagnera la présentation du Parlement de Loire, au Polau, le 11 septembre 2021.

Editeur : LLL Les liens qui libèrent

Date de parution : 8 septembre 2021