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Actualités internationales

Le conflit entre l’Inde et le Pakistan se transforme en guerre de l’eau

07 mai 2025 Paru dans le N°482 ( mots)

À la suite d’un attentat dans une ville du Cachemire indien fin avril 2025, Narendra Modi a annoncé que l’Inde va « couper l’eau » des fleuves qui prennent leur source sur son territoire et qui irriguent le Pakistan.

Les tensions entre l’Inde et le Pakistan sont montées d’un cran en ce début de mois de mai. Si les relations entre les deux pays du sous-continent indien connaissent des hauts et des bas depuis leur création en 1947 à la suite de l’indépendance sur l’Empire britannique, le premier ministre indien Narendra Modi a annoncé, le 6 mai 2025, que son pays va « couper l’eau » des fleuves qui prennent leur source sur son territoire et qui irriguent le Pakistan.

Pour New Delhi, il s’agit de représailles à l’attentat qui a fait 26 morts, le 22 avril 2025, dans la ville touristique de Pahalgam, dans le Cachemire indien, même si l’attaque n'a pas été officiellement revendiquée. Toujours ce 6 mai, le Pakistan a accusé son voisin de modifier le débit du fleuve Chenab. « On a remarqué des changements sur le Chenab qui n’ont rien de naturel (...) le débit du fleuve, normal, a été considérablement réduit du jour au lendemain », a déclaré, à l’AFP, Kazim Pirzada, ministre de l’Irrigation du Pendjab.

Par ailleurs, l’Inde a suspendu unilatéralement sa participation à un traité de partage des eaux avec son voisin. Signé en 1960 par les deux pays, ce traité partage le contrôle du bassin de six cours d’eau du Cachemire, qui se rejoignent en aval pour grossir l’Indus sur le territoire pakistanais : celui des trois fleuves orientaux (Ravi, Beas et Sutlej) revient à l’Inde et celui des trois situés plus à l’ouest (Indus, Jhelum et Chenab) – ils traversent la partie indienne du Cachemire et représentent, à eux seuls, 80 % du volume total d’eau du bassin – revient au Pakistan, comme le rappelle notre confrère Huffington Post sur son site Internet.

Le document accorde à New Delhi le droit d’utiliser les fleuves partagés pour ses barrages ou ses cultures, mais lui interdit de détourner des cours d’eau ou d’altérer le volume d’eau en aval, selon notre confrère Le Figaro sur son site Internet. Pour les experts, le débit des fleuves ne peut pas être interrompu à long terme. Selon le centre de réflexion pakistanais Jinnah Institute, toutefois, « même de légers changements dans le calendrier – plutôt que dans le volume – des lâchers d’eau peuvent perturber la saison des semis et réduire les rendements agricoles ».