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Actualités France

L?adaptation nécessaire de la gestion de l'eau au changement climatique

30 avril 2007 Paru dans le N°301 ( mots)
L?adaptation nécessaire de la gestion de l'eau au changement climatique Le premier rapport du GIEC (Groupe Intergouvernemental d'Experts sur l'évolution du Climat) présenté en février à Paris avait conclu avec quasi-certitude que le réchauffement climatique était bien provoqué par les activités humaines. Le second, publié en avril et dont on lira les principales conclusions dans les pages qui suivent, s'efforce de décrire les impacts et les conséquences d'un réchauffement avéré des températures moyennes compris entre 1,1°C à 6,4°C d'ici 2100. Au-delà des conséquences désormais établies de ce réchauffement, c'est maintenant la question de la vulnérabilité des systèmes écologiques, des secteurs socio-économiques, des écosystèmes et de la santé face à ces évolutions qui doit être posée. Car c'est devenu une certitude : toutes les régions du monde devront subir à un titre ou à un autre des effets négatifs du changement climatique. L?Europe elle-même n?est pas épargnée. Même si sa vulnérabilité semble a priori moins grande et ses capacités d'adaptations plus importantes que d'autres régions du monde, elle devra faire face elle aussi à des phénomènes hydrologiques extrêmes beaucoup plus fréquents (sécheresses, inondations') mais aussi à une modification des régimes et du volume des précipitations dans toute l'Europe. Ces modifications auront des conséquences sur la plupart des secteurs de l'économie : agriculture, santé, tourisme, assurances, industrie, habitat, etc' Elles sont susceptibles d'affecter la performance des infrastructures d'eau. D?où l'importance d'anticiper en s'engageant dans une démarche d'adaptation qui permettra de substituer une politique de gestion des risques à une politique de gestion des crises. En France, les services de l'eau et de l'assainissement n?échappent pas à cette nécessité. En organisant son 86ème congrès autour de cette problématique (voir p XX), L?ASTEE ne s'y est pas trompée. Certes, face aux sévères épisodes de sécheresse enregistrés ces dernières années, les services de l'eau et de l'assainissement ont su trouver les ressources nécessaires pour assurer la continuité du service. Mais en cas de réchauffement climatique important, ce n?est plus seulement à des difficultés météorologiques ponctuelles qu'il faudra faire face, mais à des mutations beaucoup plus importantes dans l'espace comme dans le temps et autrement plus complexes à gérer. Des exemples ? Une réduction sensible des consommations d'eau rendue nécessaire par une modification des comportements, par une sensibilisation du public ou par une raréfaction des ressources aurait des conséquences directes sur le fonctionnement des usines de production d'eau potable, sur le fonctionnement des réseaux qui pourraient devenir surdimensionnés générant de nouveaux risques sanitaires. Une concentration des effluents aurait aussi des conséquences importantes sur le fonctionnement des réseaux et des stations d'épuration. A ces difficultés techniques pourraient s'ajouter des évolutions importantes en terme d'aménagement des territoires. Ainsi, selon le GIEC, les hausses de température et les vagues de chaleur pourraient modifier les destinations habituelles du tourisme estival en Europe. De même, un enneigement devenu irrégulier ou insuffisant aurait fatalement un effet négatif sur le tourisme hivernal. En pareille hypothèse, certaines zones connaitraient une diminution importante de fréquentation au profit d'autres régions. En plus d'un déséquilibre entre l'offre et la demande en eau, c'est toutes les infrastructures liées à l'eau et à l'assainissement qu'il faudrait redimensionner dans les régions concernées. Nombreux sont ceux qui jugeront ces démarches prématurées, voire même infondées. Qu'ils soient simplement conscients que les efforts de réduction d'émissions les plus rigoureux ne pourront éviter d'importants changements climatiques dans les prochaine décennies, ce qui rend essentielle la nécessité d'anticiper pour répondre aux impacts à court-terme. Il est possible de limiter un grand nombre des impacts d'un réchauffement climatique en identifiant dès maintenant les vulnérabilités. C?est aussi cela le développement durable.