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Actualités France

La FP2E présente 10 engagements des entreprises de l’eau

11 novembre 2025 Paru dans le N°486 ( mots)
© Géraldine Aresteanu – Estelle Grelier, présidente de la Fédération professionnelle des entreprises de l’eau (FP2E).

La Fédération professionnelle des entreprises de l’eau (FP2E) a dévoilé les « 10 engagements des entreprises de l’eau au service des territoires » pour accompagner les futures équipes municipales dans la mise en œuvre d’une gestion locale de l’eau performante, sobre et équitable.

À quelques mois des prochaines élections municipales, qui se dérouleront les 15 et 22 mars 2026, plusieurs groupes de représentants d’entreprises se mobilisent pour rappeler aux futures équipes municipales l’importance de leur secteur. C’est le cas, notamment, de la Fédération professionnelle des entreprises de l’eau (FP2E) qui a profité de l’organisation d’une rencontre-débat autour du thème de la valeur de l’eau pour dévoiler les résultats d’une étude menée par la société Kantar et ses « 10 engagements des entreprises de l’eau au service des territoires ».

« Contrairement aux dernières élections municipales, en 2020, qui s’étaient déroulées en pleine pandémie de Covid-19, il est aujourd’hui plus facile de porter des sujets de fond qui mobilisent toute la nation. Après les épisodes de sécheresse incroyables qui se sont produits en 2022, et qui ont amené le Président de la République à lancer le Plan Eau l’année suivante, le sujet de l’eau est devenu central, à la fois pour les collectivités dans leur politique d’aménagement, pour les citoyens qui sont très attachés à la qualité de l’eau et, de manière générale, pour l’environnement puisque nous devons limiter les impacts des services d’eau et d’assainissement sur ce dernier », explique Estelle Grelier (voir photographie), présidente de la FP2E.

Alors que les effets du changement climatique (sécheresses, inondations, pollution des ressources, hausse des coûts de traitement…) se font sentir sur tout le territoire, les Français sont formels : l’eau doit être mise à l’agenda politique des collectivités locales. Selon l’étude de Kantar pour la FP2E, 72 % des citoyens attendent des candidats qu’ils fassent de l’eau un axe central de leur programme. Parmi eux, 64 % pensent que la campagne électorale doit être l’occasion de parler des solutions pour agir contre les pollutions de l’eau (pollution émergente ou diffuse comme les PFAS et les nitrates) et 61 % d’échanger sur les moyens d’avoir une consommation plus responsable de l’eau.

Un levier d’emplois locaux et d’innovations

« Il y a une attente forte et transversale des Français sur la question de l’eau puisque 91 % d’entre eux estiment qu’il ne faut pas ralentir les investissements dans les services d’eau. Sa gestion ne relève plus du seul champ technique mais croise des enjeux environnementaux, économiques, sanitaires et de gouvernance locale. Les collectivités l’ont bien compris… même si les financements restent probablement une équation plus ou moins difficile en fonction des territoires. Il y a en effet un sous-investissement chronique qui cache toutefois de fortes disparités : les territoires ayant historiquement investi ne se retrouvent pas devant le même mur d’investissements que les territoires n’ayant pas fait le même effort », constate Estelle Grelier.

Toujours selon l’étude, les Français voient, dans la gestion de l’eau, une source d’emplois, d’innovations et de croissance durable : 79% reconnaissent en effet que les entreprises de l’eau créent des emplois locaux et non délocalisables, et 81 % sont même convaincus qu’elles développent des métiers à la pointe de l’innovation. Rappelons que les entreprises de l’eau regroupent au total 28 000 salariés intervenant dans près de 800 implantations locales. « Et l’innovation n’est pas un vain mot : nos entreprises accueillent 1 000 chercheurs R&D en France et l’Europe concentre 40 % des inventions mondiales liées à l’eau », se réjouit Estelle Grelier.

On en vient donc à la publication des dix engagements que l’on peut regrouper en trois thèmes principaux : la préservation de la ressource et de la qualité de l’eau, l’adaptation des services d’eau potable et d’assainissement au changement climatique, et le renforcement de la transparence et de la confiance dans le service pour les citoyens. « Il s’agit, par exemple, d’accompagner les collectivités dans leur stratégie de transition hydrique, sachant en que plus de la moitié des départements subissent des restrictions d’usage depuis 2015. Nous développons des partenariats pour une agriculture raisonnée, des solutions fondées sur la nature (SFN), etc. », indique Estelle Grelier.

Mais les collectivités sont confrontées des injonctions contradictoires car le modèle économique est presque exclusivement basé sur le nombre de mètre cube consommé : les citoyens sont invités à moins consommer pour préserver la ressource et il y a alors moins de recettes pour financer des investissements, alors même que le fonctionnement d’un service d’eau potable et d’assainissement représente à peu près 80 % de coûts fixes. « Nous comptons sur des contrats à la performance, qui décorrèlent la consommation des revenus et qui permettent de rétribuer l’opérateur sur la base d’indicateurs de performances », ajoute Estelle Grelier.

REUT, transition écologique, formation des salariés…

La présidente met en avant la priorisation des investissements en « aidant les collectivités à investir le bon euro au bon endroit dans un contexte de sous-investissement chronique, notamment dans les réseaux, chiffré aux alentours de 13 milliards d’euros par le Cercle français de l’eau ». Et l’arrivée de nouvelles réglementations comme la DERU 2 (directive Eaux résiduaires urbaines) va aussi se traduire par des investissements très importants pour rendre les stations d’épuration (STEP) neutres en termes d’empreinte carbone, par exemple. « En plus de leur sécurisation face aux crises, les menaces cybernétiques pèsent aussi sur les services et nous allons rentrer dans le champ de la nouvelle directive NIS 2 », alerte Estelle Grelier.

Parmi les autres priorités, la FP2E cite le renforcement de la confiance des citoyens – cela passera par faire de la pédagogie auprès de tous les publics, en rappelant que l’eau est le produit ingéré le plus contrôlé en France, et utiliser des outils numériques (télérelève) – , la réutilisation des eaux usées traitées (REUT) avec un objectif de 10 % à horizon 2030 (soit 1 000 projets), la performance des réseaux d’eau potable, la montée en compétence des salariés vers la biosurveillance ou l’ingénierie numérique, ainsi que la transition écologique. « Nous savons transformer des STEP en sites de production de valeur énergétique (biogaz) », affirme Estelle Grelier.