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Entreprises

Kuhlmann Europe célèbre ses 200 ans en 2025

25 septembre 2025 Paru dans le N°485 ( mots)
© Kuhlmann Europe – Éric Delhuielle, directeur général de Kuhlmann Europe.

Dans un contexte difficile pour la chimie, le fabricant de produits pour la purification et le traitement de l’eau ne cesse d’investir et d’innover pour maintenir une « croissance durable ». En 2025, la société renouvelle ses colonnes de chloration, se connecte au réseau électrique THT et construit une route sur le site de Loos.

En cette année 2025, Kuhlmann Europe (groupe Tessenderlo) célèbre son bicentenaire ! Rares sont les entreprises qui peuvent prétendre à une si longue expérience, dans le domaine de la chimie en ce qui concerne la société. « À Loos (Nord), situé dans la métropole lilloise, nous travaillons sur l’un des tout premiers sites chimiques créés en France, en 1825, année de création des Établissements Kuhlmann par Frédéric Kuhlmann », indique souligne Éric Delhuielle (voir photographie), directeur général de Kuhlmann Europe.

Aujourd’hui, la société, qui emploie 180 personnes dont 150 en France pour un chiffre d’affaires de 150 millions d’euros en 2025, fabrique des substances (chlorure ferrique, javel, soude caustique…) – environ 500 000 t de produits par an sur le site de Loos – essentielles à la purification et au traitement de l’eau dans les stations industrielles et municipales, notamment de grandes métropoles européennes. En 2024, le volume d’eau traité par les produits de la société représentait l’équivalent de 4 millions de piscines olympiques.

Preuve de son savoir-faire en chimie minérale, « Kuhlmann Europe produit d’ailleurs deux des 15 molécules stratégiques pour garantir la souveraineté chimique de l’Europe, à savoir le dichlore et l’hydroxyde de sodium, qui sont à la base de tous nos produits de traitement de l’eau. En début d’année 2025, six entreprises étaient encore capables de produire ces deux molécules en France. Il n’y a désormais plus que quatre acteurs ayant cette compétence, et nous sommes les seuls à l’appliquer exclusivement à la protection de la ressource en eau », constate Éric Delhuielle.

Une croissance basée sur cinq piliers

Si l’entreprise est toujours là et continuer d’investir et d’innover, elle le doit en grande partie à sa stratégie. « Cette dernière repose sur cinq piliers : une équipe engagée et gagnante, un axe de technologie et d’innovation durable, une supply chain fiable et résiliente – le traitement de l’eau doit être assuré 24h/24 7j/7 – , une structure de coûts compétitive et, le pilier principal, une croissance responsable », résume Éric Delhuielle.

« Le premier pilier s’appuie sur deux axes pour soutenir la croissance et l’innovation : la Kuhlmann Academy, une politique de recrutement dynamique et attractive – arrivée de 68 nouveaux salariés en trois ans (+21 % de nos effectifs), ré-internalisation de nos compétences stratégiques, notamment en maintenance, partenariat avec les écoles, etc. – et le collectif. Il s’agit de faire en sorte que chacun puisse trouver sa place en s’épanouissant dans son poste », explique Laurence Cornier, Human Resources Manager chez Kuhlmann Europe.

Pour Denis Perruchot, directeur commercial de la société, « en tant qu’entreprise électro-intensive, nous avons internalisé beaucoup de projets et de process pour mettre en pratique les technologies les plus efficaces. Cela se traduit notamment par la réduction de l’empreinte carbone qui est désormais quatre fois inférieure à celle de nos concurrents. En parallèle, nous nous engageons, d’ici 2032, à baisser de 42 % nos émissions de CO2 (scopes 1 et 2) grâce à des initiatives technologiques et au développement de boucles d’économie circulaire avec des aciéries, l’industrie du recyclage du PVC ».

Dans un contexte difficile pour la chimie, où les crises s’enchaînent les unes après les autres (Covid-19, crise énergétique, guerre en Ukraine, droits de douane…), Kuhlmann Europe cherche l’amélioration continue en termes de matières premières, d’énergie, de transport, etc. et s’aide aussi de l’intelligence artificielle (IA) pour aider ses salariés dans la conduite des services. La société veut continuer à développer dans l’IA. Enfin, le cinquième pilier prend la forme par exemple du développement, il y a 1,5 an, du laboratoire applicatif. « Il nous permet de mesurer la performance de nos produits, de regarder de nouvelles molécules par rapport aux problématiques liées aux micropolluants à venir, de s’interroger sur les services et produits du futur », indique Éric Delhuielle.

55 M€ investis en 2025

Les projets d’investissements chez Kuhlmann Europe ne s’arrêtent pas là. La société a basculé en 2018 son installation d’électrolyse à mercure vers une technologie membranaire et a lancé, en 2025, trois projets pour un montant total de 55 M€. Il s’agit du renouvellement des colonnes de chloration (35 M€), qui vise à accroître la production de chlorure ferrique annuelle de 60 000 t, la connexion au réseau électrique THT à partir de janvier 2027 (15,5 M€), afin de contribuer à l’indépendance énergétique et à la réduction de l’empreinte carbone – « la décarbonation passera forcément par l’électrification du site », affirme Éric Delhuielle – , ainsi que la construction d’une route sur le site de Loos, afin de fluidifier les flux logistiques et renforcer la sécurité.

À ces trois projets s’ajoute un investissement de plus de 20 M€ par an sur cinq années. Kuhlmann Europe souhaite mettre au point de nouvelles molécules pour encore améliorer le traitement et la purification de l’eau, en facilitant notamment l’élimination des micropolluants et PFAS. La société envisage également de mettre à profit ses 15 ha de terrains industriels disponibles, sur un total de 33 ha, pour le développement de nouvelles activités, ainsi que de travailler sur la réduction de son empreinte carbone « scope 3 ».


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