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Actualités France

Fuites des réseaux d’eau potable : une nouvelle carte des points noirs

20 mars 2024 Paru dans le N°470 ( mots)
© Axeau

A l’avant-veille de la Journée mondiale de l’eau, Intercommunalités de France publie une cartographie de 198 services d’eau potable dont le taux de fuite du réseau égale ou dépasse 50%.

En France, le rendement moyen des quelque 900 000 kilomètres de canalisations d’eau potable avoisine les 80%, avec de fortes disparités. A côté de grands réseaux atteignant voire dépassant 90%, il existe en effet des « points noirs », des services d’eau dont le réseau est fuyard à plus de 50%. En mars 2023, à l’occasion de son Plan Eau, le gouvernement en recensait 170. Mercredi 20 mars 2024, Intercommunalités de France -fédération nationale réunissant métropoles, agglomérations, communautés urbaines et communautés de communes- en relevait donc 198, sur base des dernières données de l’Observatoire national des services d’eau et d’assainissement. Le chiffre en lui-même n’a guère d’importance: il est de toute façon certainement sous-estimé puisque les petites communes ne sont pas tenues d’alimenter cette base.

L’important réside plutôt dans la localisation -essentiellement l’Est et le Sud de la France- et la typologie de ces services. En 2024 comme en 2023, la majorité de ces points noirs concerne de petites communes assumant seules l’approvisionnement en eau potable : 151 sont des régies municipales, 22 sont gérés en intercommunalité et 25 dépendent de syndicats des eaux.

Intercommunalités de France y voit un argument de plus pour inciter à mutualiser les ressources. A l’heure actuelle, et même si en 2026 plus aucune commune ne devrait gérer seule son eau (ni son assainissement collectif), seules 48% des Intercommunalités ont aujourd’hui la compétence Eau. Certains maires restent en effet réticents à s’en défaire…

Reste la question du financement des énormes investissements nécessaires pour la remise à niveau des réseaux. Intercommunalités de France évoque 3 à 4,6 milliards annuels au niveau national (au lieu de 2,3 milliards actuellement), et plaide pour un réexamen du modèle économique des services d’eau et d’assainissement.