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Entreprises

Enviroconseil veut promouvoir un assainissement autonome vraiment durable

21 février 2019 Paru dans le N°419 à la page 24 ( mots)

Enviroconseil Assainissement est un bureau d’études spécialisé, indépendant et responsable, qui développe des solutions efficaces et durables dans le domaine de l’assainissement autonome en associant un réseau de partenaires collaboratifs avec une maitrise totale de toutes les étapes de chaque projet. L’objectif de ce nouveau réseau d’experts ? Créer un pôle d’excellence reconnu par les professionnels du secteur et par les clients. Rencontre avec Alain Hangen, Gérant-fondateur du réseau Enviroconseil.

Revue L’Eau, L’Industrie, Les Nuisances : Quelles sont les raisons qui vous ont poussé à créer Enviroconseil ?

Alain Hangen : J’ai créé le bureau d’études Enviroconseil en 2008, puis la société Enviroconseil SAS assainissement un peu plus tard. Jusqu’à 2008, j’avais travaillé dans les domaines de la dépollution atmosphérique et la dépollution de sols. Dès cette époque, travaillant beaucoup avec les fabricants Outre-Rhin, j’avais eu l’occasion d’apprécier le sérieux des solutions proposées par les fournisseurs et prestataires allemands dans le domaine de la dépollution. Amené à travailler dans le domaine de l’assainissement autonome, j’ai constaté que ce secteur n’obéissait pas à des règles permettant aux dispositifs installés de fonctionner efficacement. C’est ce qui a motivé mon engagement.

  

Revue EIN : Quel était votre constat à l’époque ?

A.H. : J’ai constaté qu’en France, les solutions proposées par la plupart des prestataires reposaient sur une obligation de moyens qui consistait à implanter un dispositif de traitement pour atteindre, peu ou prou, au moins au moment de son installation, les normes de rejets requises. A l’inverse, j’ai été séduit par la démarche qui prévalait en Allemagne et qui reposait, elle, sur des principes totalement différents car assis sur une obligation de résultats. Mon expérience professionnelle, autant que ma façon de travailler, m’ont incité à transposer cette culture du résultat au secteur de l’assainissement des eaux usées domestique par de petites unités autonome appelées couramment ANC.


« la télégestion constitue une réponse très concrète aux problèmes récurrents qui se posent au niveau de la mise en route d’une microstation, mais également tout au long de sa durée de vie. Elle permet d’assister l’installateur dans le cadre de la mise en œuvre, de s’assurer du fonctionnement correct de l’installation au démarrage, puis, via la télémaintenance, de vérifier, en continu, son bon fonctionnement ».


Revue EIN : Comment avez-vous procédé ?

A.H. : Nous avons rencontré quelques difficultés au départ, tant au niveau des partenaires prêts à jouer le jeu, qu’au niveau des clients qui n’étaient pas excessivement sensibilisés aux performances de l’installation qu’ils envisageaient d’acheter. Quant aux SPANC, dont beaucoup étaient encore en phase de montée en puissance, leurs positions comme leurs préconisations techniques étaient parfois hétérogènes d’un secteur géographique à un autre, ce qui ne facilitait pas l’émergence de règles communes permettant de promouvoir un assainissement autonome de qualité. Dans le domaine de l’ANC, la France a cumulé les handicaps en démarrant très tard et en laissant s’installer une sorte de culture du « laisser-faire ».

 

Revue EIN : Quelles solutions avez-vous développé ?

A.H. : Le développement d’une solution efficace et durable ne se conçoit pas sans recourir à des techniques de plus en plus sophistiquées. C’est l’une des raisons pour lesquelles notre choix s’est tourné vers les industriels d’Outre-Rhin qui maitrisent les techniques aujourd’hui considérées comme les plus avancées. C’est le cas du groupe Bergmann, qui dispose aujourd’hui de plus de 20 années de recul dans le domaine de l’assainissement non collectif. Ce groupe a su développer des réponses concrètes permettant de remédier aux difficultés que nous avions observé dans le domaine de l’ANC. D’abord en adjoignant systématiquement à chaque microstation une solution de télégestion permettant de suivre, de surveiller et corriger en continu, son bon fonctionnement. Ensuite en proposant le procédé épuratoire WSB®, technique MBBR (Moving bed biofilm reactor), capable de faire face aux phénomènes chroniques de sous-charge des microstations.

   

Revue EIN : Restons un moment sur cet aspect télégestion. En quoi cela constitue-t-il une réponse aux problèmes de fonctionnement d’une microstation ?

A.H. : La télégestion constitue une réponse très concrète aux problèmes récurrents qui se posent au niveau de la mise en route d’une microstation, mais également tout au long de sa durée de vie. Elle permet d’assister l’installateur dans le cadre de la mise en œuvre, de s’assurer du fonctionnement correct de l’installation au démarrage, puis, via la télémaintenance, de vérifier, en continu, son bon fonctionnement. A ce titre, la en œuvre l’obligation de résultat dont je parlais tout à l’heure. Quand je dis « nous », je parle du fabricant qui exploite les données recueillies : le groupe Bergmann, via sa plate-forme spécialisée, suit aujourd’hui plus de 50.000 microstations dans 25 pays du monde, ce qui lui permet d’une part de s’assurer de la qualité de leur télégestion est l’un des moyens qui nous permet de mettre très concrètement mise en œuvre, et d’autre part de s’engager dans une démarche d’amélioration continue grâce à l’analyse des données recueillies. Mais ce « nous » englobe également Enviroconseil et ses partenaires, qui peuvent ainsi suivre de près le bon fonctionnement de leur parc clients. De même, il est possible, pour les SPANC qui le souhaitent, d’obtenir un code d’accès leur permettant de vérifier que les stations fonctionnent correctement via certains paramètres fonctionnels comme l’oxygène dissous, le pH, l’ammonium et qu’elles sont suivies et entretenues de manière régulière.

Vous voyez donc bien que cette solution constitue une réponse à différents problèmes, notamment ceux liés à la mise en route et aux contrôles réguliers des équipements de traitement et de leurs accessoires périphériques.

 

Revue EIN : Quel est le coût d’un dispositif tel que celui-ci ?

A.H. : Le coût de ce dispositif de télégestion s’insère dans le cadre du contrôle technique annuel de l’installation qui est de 150 €. Chaque année, un technicien se déplace pour examiner les composants de la microstation, vérifier leur bon état de fonctionnement, et éventuellement remédier à une anomalie que la télégestion aurait pu révéler. Cette intervention fait l’objet d’une transcription dans un journal de bord digital, dématérialisé pour être accessible à distance. Toutes les microstations étant géolocalisées, la transparence et la traçabilité sont totales.

  

Revue EIN : Venons-en au process épuratoire. Quels sont les avantages du MBBR ?

A.H. : Le MBBR repose sur un traitement biologique breveté WSB® de type culture fixée, que le groupe Bergmann exploite depuis 1997. La biomasse est fixée sur un support synthétique de petite taille (9,1 mm) et de faible densité, maintenu en suspension par la fluidisation, le réacteur étant dimensionné selon l'importance de la charge de pollution à traiter. Cette technologie permet de traiter la pollution carbonée et azotée en allant bien au-delà des niveaux de rejets requis, de façon durable (les supports sont garantis 20 ans), et en consommant peu d’énergie. C’est donc un procédé performant et sobre. Il présente également l’avantage de répondre de manière efficace aux phénomènes chroniques de sous-charge : les microstations étant dimensionnées en fonction des capacités maximales d’une habitation, elles se trouvent, de facto, en sous-charge, dès lors que toutes les pièces de l’habitation ne sont pas occupées, ce qui est bien plus fréquent qu’on ne le pense. Le niveau d’effluents n’est alors plus suffisant pour alimenter efficacement la biomasse.


Revue EIN : Ces réponses techniques suffisent-elles à promouvoir un assainissement de qualité ?

A.H. : Ces réponses sont nécessaires mais elles ne suffisent pas. L'originalité de notre démarche ne concerne pas seulement les produits, les procédés ou les services, mais aussi notre propre organisation qui, à l’ère du numérique, est devenue un facteur-clé de la compétitivité. C’est pourquoi nous avons opté pour un modèle de développement en réseau qui s'appuie sur l’expertise de chacune des entreprises qui le compose pour dépasser les habitudes et promouvoir un assainissement plus raisonné. C’est ainsi que Enviroconseil Assainissement se présente sous la forme d’un guichet unique qui maitrise toutes les étapes de chaque projet, de l’étude préalable jusqu’à la mise en route des installations de traitement. Son expertise repose sur la capacité des entreprises à collaborer ensemble, de manière à additionner les expertises et garantir au client les résultats qu’il est en droit d’obtenir.

 

 

Revue EIN : Un assainissement plus raisonné, c’est un assainissement mieux mis en œuvre ?

A.H. : Mieux mis en œuvre sur la base de produits sélectionnés de qualité, durables, suivis et contrôlés dans le temps. Mais c’est aussi un assainissement plus adapté, mieux pensé, plus réfléchi, en un mot plus durable. Je le dis souvent aux élus et aux techniciens que je rencontre : il faut penser plus souvent à regrouper les projets autour du petit collectif. C’est à la fois plus efficace et moins cher. Ainsi, au niveau d’un lotissement, regrouper une trentaine d’habitations autour de 2 ou 3 petites stations s’avère bien plus pertinent que de laisser les habitants s’équiper d’équipements individuels hétérogènes que le SPANC aura ensuite le plus grand mal à suivre dans le temps…

  

Revue EIN : Mais c’est aussi plus compliqué, plus lourd à gérer, et les prestataires capables de s’engager sur de tels projets sont peu nombreux….

A.H. : C’est vrai et c’est la raison pour laquelle je suis en train de réfléchir à un nouveau projet qui consiste à former de vrais professionnels au sein d’une nouvelle association qui regroupera des économistes de l’assainissement et des bureaux d’études qui souhaitent faire autre chose que des études de sols. L’idée consiste à former des jeunes qui soient capables de prendre des engagements et qui soient désireux de promouvoir un assainissement vraiment durable sans se cacher derrière une assurance décennale. Il s’agit de mettre un terme à la spirale du « moins disant » qui conduit aujourd’hui à vendre des microstations comme on vends des machines à laver. Il s’agit de professionnaliser les pratiques, de gagner en transparence, et de travailler de concert avec les collectivités territoriales et les agences, pour promouvoir un assainissement vraiment durable. Et pour ceci, il faut changer les méthodes et les habitudes, ce qui passe par la formation de véritables spécialistes.

 

Revue EIN : C’est une œuvre de longue haleine….

A.H. : Oui, mais les choses avancent rapidement, nous sommes en train de constituer une équipe. Nous allons prochainement ouvrir une agence à La Baule, nous serons ainsi présents en Bretagne, sur le Grand Est, sur la région Rhône-Alpes et bientôt également dans le Sud-ouest. La proximité est aussi un élément clé de la qualité.

 

 

Revue EIN : Promouvoir un assainissement plus performant, ce n’est pas aller vers un assainissement plus cher, à l’heure ou bien des particuliers jugent déjà l’investissement de départ élevé ?

A.H. : Nullement. A la condition, comme nous le faisons, de conserver la maitrise complète des opérations. Car même si, dans le cadre d’une opération classique, 70% du travail est réalisé par notre société, nous conservons 100% des prises de décision et assumons 100% des responsabilités. La performance s’exprime par une capacité à atteindre une finalité. Bien évidemment, cette finalité, dont vous avez compris qu’elle consiste à atteindre un assainissement performant et vraiment durable, ne doit pas entrainer de plus-value financière.

 

 

Propos recueillis par Vincent Johanet 

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