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Actualités France

Entre confiance et prise de conscience de la notion de service de l’eau

23 novembre 2020 Paru dans le N°436 à la page 8 ( mots)

Effet de l’épidémie de Covid-19 ? Si l’on en croit les résultats de l’édition 2020 du baromètre Kantar- Centre d’Information sur l’eau (C.I.eau) « Les Français et l’eau », 89% des Français jugent que les professionnels de l’eau ont joué un rôle essentiel en assurant la continuité de service de l’eau.

Dans ce contexte inédit, ou près d’un Français sur deux (48%) admet être stressé, contre 13% qui se disent sereins, les résultats du baromètre du Centre d'information sur l'eau (C.I.Eau) affichent un renforcement de la confiance des consommateurs envers le service de l’eau. Le score de satisfaction du service de l’eau atteint cette année son score le plus haut, depuis la première édition du baromètre en 1995, avec 89% contre 87% en 2019. Ainsi, près de 9 Français sur 10 se disent satisfaits du service. Quand on analyse ce résultat plus en détail, le score des « totalement convaincus » s’élève à 93% chez les 18-24 ans et dans les régions Bourgogne-Franche Comté (93%) et Auvergne-Rhône Alpes (92%) ; celui des « pas du tout convaincus » n’atteint que 1%. 

Confiance envers l’eau du robinet

Le niveau de confiance envers l’eau du robinet augmente lui aussi de 2 points cette année avec un taux de 85% de satisfaction des consommateurs. Un score d’autant plus remarquable qu’il intervient trois mois (1) après le début de la pandémie COVID.  

Ce taux de confiance en l’eau du robinet est corrélé à trois éléments essentiels : 

  • Le respect des normes de qualité qui convainc cette année plus de 87% Français
  • Le crédit accordé aux traitements : 85% lui accordent une totale confiance
  • La crédibilité accordée à la filière pour garantir la qualité de l’eau du robinet : dans cette étude, les autorités sanitaires atteignent un taux de confiance de 85%, les communes 80%, les entreprises qui interviennent en service de distribution de l’eau potable, ou d’exploitation de l’assainissement 76%, soit une augmentation de 4 points comparée à 2019.

L’eau du robinet est reconnue pour sa disponibilité par la quasi-totalité (92%) des Français. 83% lui accordent des vertus écologiques. Une forte majorité (78%) affirme que c’est une eau qui peut être bue sans danger pour la santé. 

Restent les motifs d’insatisfaction, qui varient assez peu d’une édition du baromètre à l’autre, en tête desquels on retrouve la présence de calcaire (69%), l'odeur et le goût de chlore (58%).  

Prix du service de l'eau

Le baromètre enregistre une baisse significative des Français qui trouvent le prix du service de l’eau « plutôt cher ». 46% considèrent que l’eau est « plutôt bon marché », contre 54% qui estiment qu’elle est « plutôt chère ». Il s’agit du taux le plus haut depuis le début de l’enquête. 

Ce résultat semble confirmer la tendance à la hausse de la perception d’un prix du service de l’eau « plutôt bon marché » observée depuis 2013, même si près des deux tiers (63%) ignorent le prix du m3 d’eau. Comparés aux autres services du quotidien, le baromètre rappelle que l’eau apparaît, encore, comme une dépense plus élevée que celles consacrées au téléphone, mais dans une moindre proportion que l’an dernier (45% vs 49% en 2019) et à internet (37% vs 41%).

Le pronostic d'une augmentation du prix du service de l'eau, dans l'avenir, reste élevé puisqu’une très forte majorité des Français (82%) s’attend à payer le service de l’eau plus cher dans les années à venir. Notamment en raison du coût des traitements, de l’augmentation du coût de la vie, et de la rareté des ressources en eau, ainsi que la pollution qui justifieraient, selon eux, un service de l’eau plus onéreux.

Une méconnaissance persistante du cycle de l'eau domestique, en France

 « Que deviennent les eaux usées ? » : pour 51 %, l’eau fonctionne en « circuit fermé » ce qui témoigne d’une méconnaissance des modalités de la dépollution des eaux usées et de la production d’eau potable, qui se font dans deux usines distinctes.  42 % des personnes interrogées savent, qu’en France, les eaux usées sont collectées puis nettoyées dans une usine de dépollution avant d’être réinjectées dans le milieu naturel. 7 % pensent qu’elles sont « rejetées telles quelles dans la nature ». Les Français sont pourtant bien conscients qu’il est impératif de dépolluer les eaux usées pour protéger les ressources en eau.

Réutilisation des eaux usées traitées, une adhésion qui se stabilise, après une forte progression ces dernières années

Dans un objectif de préservation de la ressource en eau, la réutilisation d’eaux usées traitées est une alternative qui pourrait s’envisager au-delà de l’irrigation ou de l’arrosage. Interrogés pour savoir s’ils seraient prêts à adopter de nouvelles façons de consommer l’eau, le taux d’adhésion des Français varie toujours en fonction des propositions. 

Tout comme en 2019, la plupart des Français (87%) accepterait d’utiliser une eau du robinet issue du recyclage des eaux usées pour leurs usages domestiques (hygiène, sanitaire, nettoyage...). La proportion de Français disposés à consommer des légumes arrosés avec des eaux usées dépolluées, baisse de 3 points cette année vs 2019 (78% vs 81% en 2019). Plus d’un sur deux (55%) boirait une eau du robinet issue du recyclage des eaux usées.

L'eau de pluie, un risque sanitaire relativement bien évalué pour les usages domestiques

Dans leur très grande majorité, les Français seraient prêts à utiliser l’eau de pluie pour des usages sans rapport avec l’alimentation (évacuation des toilettes, lavage de la voiture voire du linge). En revanche, ils savent qu’il est risqué de l’utiliser pour la boire (73%) ou pour cuisiner (65%).  Près d’un Français sur deux (48%) pense que l’eau de pluie peut être utilisée sans risque, pour des usages domestiques (jardinage, voiture, évacuation des toilettes).

Tous les résultats du baromètre sont accessibles : https://www.cieau.com/barometre-kantarc-i-eau-les-francais-et-leau-retour-sur-une-annee-exceptionnelle/

(1) Interviews menées par Online, via l’Access Panel de KANTAR. Dates de recueil : Du 17 juin au 15 juillet 2020. 3495 individus âgés de 18 ans et plus, issus d’un échantillon national représentatif de la population française métropolitaine. Sur quotas (sexe, âge, profession et catégorie socioprofessionnelle du chef de ménage) et après stratification (régions UDA 13, catégorie d’agglomération).