L’édition 2025 du salon Pollutec, organisée du 7 au 10 octobre prochain à Eurexpo Lyon (Rhône) par RX, fera une nouvelle fois la part belle aux secteurs de l’eau et des sols. Les acteurs auront l’occasion de s’informer et d’échanger sur les grandes tendances et les innovations via le cycle de conférences et des débats, le Water Hub, etc., comme l’explique Anne-Manuèle Hébert, directrice de Pollutec.
L’Eau, L’Industrie, Les Nuisances : Dans quel contexte va s’ouvrir la prochaine édition de Pollutec ?
Anne-Manuèle Hébert : Dans le contexte actuel de repli environnemental et de désengagement, Pollutec s’inscrit dans les faits scientifiques et veut continuer à répondre aux enjeux des entreprises et des territoires, souhaitant opérer leur transition et limiter leur impact. Cette édition 2025 s’articulera ainsi autour de quatre thèmes principaux : la santé – mettre en lumière l’interdépendance entre santé et environnement, en repensant nos modes de vie pour construire un avenir plus sain et durable – , la décarbonation – explorer des solutions innovantes pour réduire notre empreinte carbone dans les industries comme dans les territoires – , la bioéconomie – s’émanciper des ressources fossiles en valorisant nos ressources locales et naturelles, et favoriser une économie régénérative fondée sur la nature – et la science – remettre la connaissance et la recherche scientifique au cœur des débats environnementaux.
Les grandes tendances du salon s’inscrivent dans les trois grands défis actuels auxquels nous faisons face, à savoir la pollution et les déchets, la perte de biodiversité et l’épuisement des ressources naturelles et, enfin, le changement climatique. Parmi celles émergentes, nous observons le traitement concret des PFAS, l’intégration des nouvelles technologies et l’utilisation des données, des solutions bluetech pour la mer et le littoral, la gestion du CO2 (captage, stockage, valorisation), ou encore les risques liés à la transition écologique.
Historiquement, l’eau est au cœur des enjeux de Pollutec, et notamment la gestion de la ressource en eau. Le domaine compte un grand panel d’acteurs, de la grande multinationale à la start-up ultraspécialisée. Nos conférences et les exposants présentent des solutions pour protéger la ressource, anticiper et s’adapter aux phénomènes extrêmes comme les inondations et sécheresses, ainsi que pour trouver de nouvelles sources d’eau via le dessalement ou la réutilisation des eaux usées traitées. Le sujet sera abordé au sein des nombreux espaces du salon (Water Hub, Village Travaux sans tranchée, Forum Eau et Assainissement, Journée Agriculture sur le Forum Filière, Forum Risque).
La thématique des sols, sujet montant de ces dernières années, sera au cœur de nombreux échanges et débats notamment sur La Tribune, salle plénière de salon, qui accueillera une table ronde officielle sur la protection et la santé des sols. Les sols seront également abordés sur le Forum Ville et Territoire durable, qui traitera de la question de la désartificialisation des sols pour une meilleure gestion de l’eau en milieu urbain.
L’Eau, L’Industrie, Les Nuisances : Avez-vous concocté des nouveautés par rapport à la précédente édition lyonnaise ?
Anne-Manuèle Hébert : Par rapport à l’édition lyonnaise précédente, de nouveaux espaces ont été imaginés pour mettre en lumière des solutions innovantes. Présentée pour la première fois sur Pollutec Paris, « Down to Earth – The Expo » fera son entrée à Lyon. Véritable zone immersive d’une surface de plus de 200 m², cette exposition fournira des clés essentielles à la compréhension des enjeux liés à l’environnement avant la découverte du salon et des solutions présentées. Un autre nouvel espace est le Forum Filières où seront déployées des journées thématiques sur l’agriculture, le textile et la mobilité, afin de créer des synergies entre des secteurs complémentaires.
L’Eau, L’Industrie, Les Nuisances : Quels seront les principaux temps forts de cette édition 2025 ?
Anne-Manuèle Hébert : Cette édition s’articulera autour de nombreux temps forts, et ce pendant les quatre jours du salon. Le Water Hub, qui est une collaboration entre Monreseaudeau.fr, l’Office international de l’eau (OiEau) et Pollutec, revient cette année avec un espace de démonstration et de sensibilisation grâce à la reproduction d’un réseau AEP (Alimentation en eau potable). L’espace, dédié au secteur de l’eau, aura pour objectif d’adresser les enjeux et interrogations sur la sobriété hydrique, la transition climatique, la perte d’eau par fuite, etc., tout en mettant en avant les innovations et nouveautés du secteur. Les temps forts découleront aussi d’une riche programmation, à l’envergure internationale, regroupant 400 conférences, 16 scènes de prises de paroles et les Pollutec Innovation Awards, sans oublier des rendez-vous d’affaires, les villages et les forums thématiques, le Talent Hub, des délégations internationales… Les thématiques retenues cette année (santé, science, décarbonation et bioéconomie) guideront et rythmeront également les échanges entre exposants, sur les stands et lors des différentes conférences, tout au long du salon.
L’Eau, L’Industrie, Les Nuisances : Quels sont les profils des exposants et des visiteurs de Pollutec, en particulier pour la partie liée à l’eau ?
Anne-Manuèle Hébert : Nous observons déjà qu’ils sont autant des exposants historiques, comme BWT ou Veolia, que de nouvelles pousses telles que Cactile, qui développe des solutions de stockage et gestion de l’eau de pluie pilotables et directement intégrées aux bâtiments. Mais nous sommes encore à quelques mois du salon, les profils du secteur de l’eau se préciseront dans les mois à venir. Pour ce qui est des visiteurs en lien avec le secteur de l’eau, la majorité est issue de structures publiques. Ils viennent principalement pour des thématiques liées à l’assainissement. Plus globalement, le profil des visiteurs est assez varié, ce sont autant des décideurs et prescripteurs, des experts de la transition écologique que des étudiants et de jeunes talents – 41 % de décideurs, 31 % de prescripteurs, 10 % de techniciens, les visiteurs venant pour 85 % du secteur privé et 15 % du public.
L’Eau, L’Industrie, Les Nuisances : Quels sont les objectifs que vous vous êtes fixés en termes de nombre d’exposants et de visiteurs ?
Anne-Manuèle Hébert : Pour l’édition 2025, nous attendons 2 000 exposants et plus de 50 000 participants. En 2023, à Lyon, Pollutec a vu plus de 200 start-up exposantes, 64 % des participants ont déclaré conclure des affaires dans les six mois suivant leur venue au salon et plus de 20 % des participants étaient internationaux. Ainsi, en 2025, nous souhaitons maintenir ces ambitions afin de démontrer que Pollutec, parce qu’il est en phase avec les enjeux des entreprises et des collectivités, continue d’être un catalyseur pour le secteur environnemental. D’abord dédié aux problématiques de dépollution, le salon se tourne désormais vers des questions d’atténuation, d’adaptation et de meilleure gestion de la ressource. Aujourd’hui, il s’agit de travailler sur l’efficacité hydrique, la compréhension des impacts de l’entreprise, la protection de la biodiversité, la gestion du CO2, l’intégration des nouvelles technologies et l’utilisation des données dans tous les domaines de l’environnement, ou encore les risques liés à la transition écologique, etc.