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Actualités internationales

Canada : une solution naturelle pour décontaminer les sols

15 février 2023 Paru dans le N°459 à la page 4 ( mots)
© Mitacs

Une chercheuse met au point un cocktail de microbes qui dégradent les contaminants aux hydrocarbures

Une chercheuse postdoctorale au Département de génie chimique et de chimie appliquée de l’Université de Toronto — a aidé à mettre au point des cultures microbiennes anaérobies (mélanges de bactéries et d’autres micro-organismes qui se développent en l’absence d’oxygène) qui décomposent complètement une catégorie toxique d’hydrocarbures pétroliers appelée BTEX (benzène, toluène, éthylbenzène, xylène). Cette technologie novatrice qui table sur des dizaines d’années de recherche est en cours de déploiement dans les sites contaminés où l’oxygène est limité, notamment dans les sols profonds et les eaux souterraines. Au Canada, on compte par milliers les sites contaminés par le pétrole, comme les vieilles stations-service et les puits de pétrole abandonnés.

« Là où l’on utilise des produits pétroliers, il y a un risque de contamination aux hydrocarbures. Les BTEX sont particulièrement dangereux lorsqu’ils pénètrent dans les systèmes aquifères, car ils peuvent se propager très loin de la source de contamination. Pour protéger la santé humaine et celle de l’environnement, il nous faut des solutions de nettoyage abordables et durables», affirme Courtney Toth. « Et c’est là que nos cultures se démarquent. »

Après avoir mené des douzaines d’expériences en laboratoire, Courtney Toth et son équipe ont démontré que les cultures développées peuvent décomposer de manière fiable les BTEX et qu’elles peuvent être utilisées de manière sécuritaire dans l’environnement. L’équipe a ensuite intensifié la production des cultures pour les déployer sur le terrain. Du matériel de forage spécialisé est utilisé pour injecter les cultures en profondeur dans le sol dans les masses de contamination d’hydrocarbures.

«Tout ce que nous faisons, cest augmenter le nombre de microbes actifs aptes à décomposer les BTEX», explique la chercheuse, ajoutant que ces derniers continuent de grandir et de se « nourrir » des contaminants jusqu’à leur élimination totale. «Cest lune des méthodes de traitement de site les moins intrusives. »

Les cultures sont actuellement produites et distribuées par l’entreprise de dépollution de Guelph SiREM, sous le nom DGGMC Plus, en hommage au microbiologiste Dunja Grbić-Galić, pionnier du domaine de la décomposition anaérobique des hydrocarbures. Des tests de terrain sont en cours dans cinq sites contaminés en Amérique du Nord, et les données préliminaires indiquent que les résultats sont semblables à ceux en laboratoire.

Source  https://www.mitacs.ca/fr/impact/une-solution-naturelle-protege-sol-et-eaux-souterraines-de-substances-toxiques