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Entreprises

Covid-19 : comment préserver la conformité d’une installation d’eau potable ?

28 avril 2020 Paru dans le N°432 ( mots)

La pandémie du Covid-19 a imposé la fermeture de nombreux établissements publics et d’entreprises, ainsi que l’arrêt momentané de sites de production ou, a minima, une nette diminution de l’activité des collaborateurs. Le ralentissement de l’activité a des conséquences directes sur les installations d’eau potable. Une telle situation peut engendrer une stagnation de l’eau et donc un risque de prolifération de germes. Les exploitants doivent tout mettre en œuvre pour garantir une utilisation conforme des installations d’eau potable en prenant les mesures adéquates. L’enjeu est de taille : protéger l’eau potable des charges microbiennes et éviter des coûts induits potentiellement très élevés. Viega, spécialisé dans les systèmes techniques pour le bâtiment et la préservation de la qualité de l’eau potable, pointe les risques et propose des solutions.

Si les mesures de confinements impliquent une fermeture administrative du bâtiment, l’exploitant de l’installation d’eau potable doit toutefois garantir un fonctionnement conforme. Il est notamment indispensable d’ouvrir l’ensemble des points d’eau au minimum tous les trois jours, manuellement ou automatiquement, afin de procéder à un échange complet de l’eau présente dans les tuyauteries.

Lors d’une interruption plus longue de l’utilisation, l’exploitant doit se conformer à l’arrêté du 30 novembre 2005, modifiant l'arrêté du 23 juin 1978 relatif aux installations fixes destinées au chauffage et à l'alimentation en eau chaude sanitaire des bâtiments d'habitation, des locaux de travail ou des locaux recevant du public. La circulaire DGS n°98-771 du 31 décembre 1998 rappelle également la nécessité de mettre en œuvre les bonnes pratiques d’entretien des réseaux d’eau. Elle recommande notamment d’évaluer la qualité de l’entretien en recherchant la bactérie Legionella.

 

Mettre en place un plan de rinçage

Un arrêt de l’installation d’eau potable, même momentané, peut engendrer des coûts importants lors de la remise en route : rinçage, désinfection ou encore prélèvements d’échantillons. Selon l’ancienneté de l’installation, le processus de redémarrage peut aussi mener à une défaillance de l’ensemble de l’installation d’eau potable du bâtiment, nécessitant un coût élevé de rénovation. La mise en œuvre d’un plan de rinçage adéquat évite aux exploitants de procéder à une plus longue interruption. Des techniciens, formés en conséquence, peuvent maintenir manuellement un fonctionnement conforme de l’installation d’eau potable. Seule contrainte : fournir une documentation détaillée de la procédure.

 

Maintenir la production d’eau chaude

Il n’est pas non plus conseillé d’arrêter la production d’eau chaude, même si la perspective d’économiser de l’énergie pendant la fermeture de l’entreprise est tentante. Les réservoirs d’eau potable contiennent par exemple de grandes quantités d’eau stagnante, qui ne pourront pas être échangées de manière satisfaisante avec de simples mesures de rinçage. L’arrêt des installations ne permet plus de maintenir la température de fonctionnement de 60 °C exigée par l’arrêté du 30 novembre 2005 relatif aux installations fixes destinées au chauffage et à l'alimentation en eau chaude sanitaire des bâtiments d'habitation, des locaux de travail ou des locaux recevant du public. À basse température, le risque d’un développement des légionelles est réel. Maintenir la production d’eau chaude est ainsi nettement plus économique et hygiénique que l’effet aléatoire des économies d’énergie à court terme.

Il n’est pas pour autant recommandé d’augmenter le dosage de produits chimiques de désinfection pendant une phase d’interruption ou de réduction de l’utilisation de l’installation d’eau potable. Une telle intervention contreviendrait au décret n°2001-1220 du 20 décembre 2001 (consolidé le 23 avril 2020) sur l’eau potable et engendrerait également un risque accru de corrosion des installations.

 

Des conseils pour la remise en route

Si l’arrêt d’une installation d’eau potable est inévitable dans un bâtiment, l’exploitant doit s’assurer qu’elle reste remplie d’eau potable et fermée au niveau du robinet d’arrêt principal du bâtiment. S’il est nécessaire de couper l’alimentation d’un appartement et non de l’immeuble entier, il suffit de fermer le robinet d’arrêt de l’appartement.

Lors de la remise en route de l’installation d’eau potable, il suffit en général d’ouvrir tous les points d’eau et de laisser couler l’eau jusqu’à la stabilisation de la température. Si l’installation d’eau potable a été vidée ou n’a pas été utilisée pendant plus de six mois, il est préférable de mandater une entreprise spécialisée pour une remise en route sécurisée. Ce redémarrage comprend notamment un rinçage approfondi de l’ensemble de la tuyauterie conformément à la fiche technique et une prise d’échantillon microbiologique.

Vous trouverez d’autres conseils au sujet de la remise en fonction professionnelle des installations d’eau potable dans les fiches techniques appropriées de la circulaire de la Direction générale de la Santé (DGS) n°97-311 du 24 avril 1997 relative à la surveillance et à la prévention de la légionellose. Elle incite, dans un premier temps, les professionnels de santé à mieux diagnostiquer les cas puis à les déclarer, et favorise, dans un second temps, la mise en œuvre de bonnes pratiques sanitaires. Ces fiches expliquent les mesures d’entretien préventives et curatives des différentes installations à risque.

 

 

 

 

 

 

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