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Débitmètres, comment faire le bon choix ?

01 mars 2022 Paru dans le N°449 à la page 45 ( mots)
Rédigé par : Jacques-olivier BARUCH

De multiples technologies permettent de mesurer les débits des fluides habituels de l’industrie de l’eau. Mais suivant les caractéristiques physiques et chimiques de ceux-ci, certaines sont plus adaptées que d’autres. Revue de détail des possibilités.

Comme toutes les usines de son secteur, la brasserie bavaroise Hofbrauhaus de Freising doit suivre scrupuleusement les réglementations concernant ses rejets d’eaux usées. Elle doit prélever régulièrement des échantillons et les analyser. La durée entre deux échantillons dépend du débit des rejets de la brasserie. Elle a donc installé des débitmètres adaptés à ses besoins. Elle a choisi des modèles électromagnétiques Promag W 400 d’Endress+Hauser, mais elle aurait pu tout aussi bien acheter ses instruments chez Cometec, Isma, Eletta, Flexim, Kobold, Krohne, Nivus, Panametrics, Prisma Instruments, Tecfluid, ou les produits distribués par Engineering Mesures avec la marque Arkon. Auraient-ils conseillé le même type de débitmètres ? Pas certain. Car les technologies de débitmétrie sont légion.

L’électromagnétisme en tête

Comment choisir la bonne ? « Tout dépend de l’application, des caractéristiques du fluide qu’on veut mesurer et de la précision voulue, explique Damien Jacquier, responsable des divisions Eau/Environnement/Energie chez Krohne. Quand le fluide est conducteur, comme l’eau potable ou les eaux usées, la solution technico-économique la plus adaptée est l’électromagnétique ». Elle fonctionne suivant le principe de Faraday. On génère un champ électromagnétique à l’aide de 2 bobines situées des deux côtés du tube de mesure. Lorsque le liquide conducteur s’écoule à travers ce champ magnétique, il crée un champ électromagnétique dont deux électrodes, montées perpendiculairement sur la paroi interne de la conduite, mesurent la tension produite pendant la traversée du fluide. Cette tension induite mesurée est proportionnelle à la vitesse d’écoulement du fluide et, connaissant la section du tuyau, on calcule le débit volumique. C’est le principe du Promag W 10 ou du Picomag d’Endress+Hauser, des gammes Optiflux et Waterflux de Krohne ou des Sitrans F Mag de Siemens. « C’est le meilleur rapport qualité/prix », assure Christophe Bonnefoi, chef de produit instrumentation et développement environnementale chez Siemens. Évidemment, pour que la technique fonctionne, il faut que le fluide ait une conductivité minimale d’environ 10 µSiemens, ce qui est le cas de la plupart des eaux que l’on trouve dans l’industrie de l’eau hormis les eaux déminéralisées comme celles osmosées des usines de dessalement. Le prix varie aussi en fonction du diamètre de la conduite. « Au dessus de 1 000 mm, la technique électromagnétique revient trop chère », confie David Cohen, président d’Engineering Mesures, distributeur de nombreuses marques.
Le Venturi Isma à section exponentielle cumule l’avantage des VENTURI classiques (passage libre sans seuil) avec une plage de mesure beaucoup plus grande et surtout beaucoup plus précise à bas débit.

Dans la catégorie des débitmètres électromagnétiques à insertion, Hydreka propose HydrINS 2.1® dédié à la sectorisation des réseaux d’eau potable, la réalisation de diagnostic et suivi des débits, au comptage sur réservoir et station de traitement. De conception robuste, facile à installer sans interruption du réseau d’eau potable et à entretenir à moindre coût, le débitmètre HydrINS 2.1® s’adapte à une large gamme de canalisations allant de 100 à 2000 mm et permet d’améliorer les rendements d’eau potable grâce à sa grande précision de mesure même lors de faibles débits.

HydrINS 2.1® se connecte à l’automate autonome DTU2 4G/3G/2G qui est facilement déployable et programmable via le logiciel Winfluid NG, et qui permet entre autres de gérer des fonctionnalités d’alarmes et d’envoyer des données sur la majorité des systèmes de supervision.
Le TORPEE-MAG™ est un capteur électromagnétique pour conduit en charge, qui s’insère dans le conduit et réalise plusieurs mesures de vitesse du fluide à des points précis. 

Pour les conduits de DN100 jusqu’à DN2500, Cometec commercialise le Torpee-Mag, une sonde à insertion multipoints qui s’installe sur une conduite existante, à partir d’un simple collier de prise en charge, sans avoir besoin d’interrompre le débit. La sonde réalise plusieurs mesures de vitesse du fluide à des points précis et calcule le débit sur une large gamme de mesures, avec une excellente précision et une grande stabilité même à faible vitesse. « L’utilisation de plusieurs électrodes garantit des performances équivalentes à celles de manchettes électromagnétiques (± 0,5%), la sonde Torpee-Mag pouvant même être installée dans des conditions hydrauliques non idéales, souligne Olivier Paillard, directeur commercial. Selon l’application, deux types de sondes sont disponibles : monodirectionnelle pour une mesure standard ou bidirectionnelle pour comptabiliser flux et reflux. Le transmetteur fournit l’affichage, la sortie 4-20 mA et un contact de sortie. En option, il peut être équipé d’un port RS485 et est également disponible en version autonome, alimenté par piles avec une capacité supérieure à 2 ans d'autonomie ».

Le débitmètre électromagnétique Promag W est le capteur standard polyvalent pour l’industrie de l’eau et des eaux usées avec un concept unique de bride tournante pour une installation flexible, indépendante de l’orientation de la bride de conduite. Il offre une mesure précise des liquides pour une vaste gamme d’applications.

Doté d’une connectivité bidirectionnelle également, l'AquaMaster4 Mobile Comms d'ABB revendique la fourniture des données en quasi temps réel sur site et à distance. L’appareil permet l’automatisation des tâches.

Avec sa gamme de débitmètres à double fréquence ADMAG TI, Yokogawa vise toutes les applications possibles : des plus simples - telles que l’eau déminéralisée - aux applications plus exigeantes - les acides avec présence de particules métalliques ou boue - grâce aux revêtements disponibles et au choix des matériaux des électrodes.

L’ultrason ensuite

Au dessus de 1 000 mm, il faut donc se tourner vers d’autres technologies. En concurrence, on trouve les ultrasons. Ce qu’utilisent les Sitrans FUS de Siemens, les Prosonic Flow W d’Endress+Hauser, le 1U4000 (TT) ou le Portaflow D550 (Doppler) d’Engineering Mesures, la gamme Optisonic de Krohne, le Fluxus WD de Flexim ou encore le FLT 10 CO proposé par FLOWLAB Technologies. Le débitmètre est conçu alors autour de deux capteurs-émetteurs. Lorsque les ultrasons sont transmis entre un capteur en amont et un récepteur en aval, la vitesse à laquelle le son se déplace dans le liquide est légèrement amplifiée par la vitesse du liquide dans la conduite. Lorsque la fonction des deux capteurs est inversée, l’ultrason est transmis dans la direction opposée, le débit du liquide entraîne la décélération du son transmis. La différence de temps obtenue en conséquence est directement proportionnelle à la vitesse du débit dans la conduite. Si l’on a mesuré la vitesse de débit et si l’on connaît la section de la canalisation, on peut alors facilement calculer le débit volumétrique.
Le Mag X d’Arkon, distribué par Engineering Mesures, est un appareil flexible qui convient à la plupart des applications, des plus simples où la lecture est vérifiée visuellement aux plus exigeantes, celles qui nécessitent une solution technique de haut niveau.

« C’est la technologie qui a le plus progressé ces dernières années », reconnaît David Cohen. Auparavant les ultrasons mesuraient des vitesses d’écoulement grâce à l’effet Doppler, mais il faut que l’eau soit chargée et la précision avoisinait les 10 % car la localisation des particules dans l’eau influe sur la mesure : le débit est surévalué si elles sont au centre de la conduite, sous-évalué si les particules sont sur les bords. En mesurant aujourd’hui des temps de transit, la précision a gagné un facteur 10. « Elle est vendue avec une précision pouvant atteindre une précision de 0.5 % à 1 % dans des conditions de vitesses supérieures à 0,3 m/s et de respect du montage » assure Christophe Bonnefoi. Et ce, grâce à la mesure très fine de la vitesse des ultrasons. En effet le rapport entre la vitesse à l’aller et celle de retour est inférieur au millième.

Le Sitrans FS230 de Siemens est un système de débit à ultrasons clamp-on compatible avec des diamètres de tuyaux de DN10 à DN10.000. Le transmetteur Sitrans FST030 avec les capteurs FSS200 est conçu pour les applications difficiles et l’utilisation dans les zones Ex.

Le FLT 10 CO proposé par FLOWLAB Technologies est un convertisseur de débit qui fonctionne aux ultrasons en monocorde ou en bicorde. La solution offre ainsi une capacité d’enregistrement et de mémorisation des débits avec datation de quelques 20 000 événements. « Cette mesure est réalisée par une ou plusieurs cordes ultrasonores. Dans le même temps, le débitmètre va réaliser une mesure de la hauteur de l’écoulement par l’intermédiaire d’un télémètre ultrasons ou radar. Cette hauteur permet de définir à tout moment la section de passage du fluide car lors du paramétrage l’utilisateur aura configuré dans le convertisseur FLT10 CO les couples hauteur/largeur du canal. La section de passage et la vitesse moyenne de l’écoulement permettent de calculer avec une grande précision le débit, souligne Robert Galluffo, directeur FLOWLAB Technologies. D’une grande précision, l’instrument est pratiquement insensible à la salissure et n’utilise dans son calcul aucun coefficient d’ajustement. Il est doté d’un logger interne d’une capacité de 80 000 évènements, de sorties MODBUS RTU et TCPIP ». Argument de poids souligné par Georges Martins, Key Account Manager chez Panametrics de Baker Hughes, la rangeabilité : « qu’aucune autre technologie ne permet de mesurer sur des échelles aussi larges, d’autant que la précision donnée par un débitmètre à ultrasons porte sur la valeur affichée et non pas sur l’étendue de mesure. En clair, alors que pour un débitmètre électromagnétique, l’utilisateur doit choisir une manchette avec un diamètre spécifique, identifier une échelle spécifique et une précision liée à cette échelle, le débitmètre à ultrasons s’adapte à tout types de diamètre, mesure le débit sans problème d’échelle, n’apporte aucune perte de charge dans la conduite (en version non-intrusive), ce qui lui permet d’offrir une précision entre 0.5 % et 2 % (en fonction des longueurs droites disponibles notamment) de la mesure affichée ». Pour le domaine de l’eau, Panametrics propose deux modèles en version portable et poste fixe de dernière génération : le TransPort PT900. En capitalisant sur les performances du PT878, les améliorations les plus importantes du système reposent sur une fixation redessinée et une interface utilisateur simplifiée sur tablette Android. « Avec un vaste choix de transducteurs adaptés à la plupart des applications, le PT900 constitue la réponse la plus aboutie à ce jour aux demandes des utilisateurs en appareils de mesure de débit » assure Georges Marins.

Pas de travaux internes

Surtout la technologie à ultrasons permet une mesure extérieure à la conduite. Avec le système clamp on (ou non-intrusif, en français), pas besoin d’installer le débitmètre dans la conduite. « C’est un gros avantage, avoue David Cohen, car l’installation ne demande ni l’arrêt des process, ni l’arrêt du débit d’eau avec laquelle les capteurs ne sont pas en contact ». Le prix est plus élevé que celui des débitmètres électromagnétiques, si on ne compte pas le coût de leur installation dans les conduites. Mais au final, le coût de l’ultrason non intrusif est équivalent à celui d’un débitmètre électromagnétique.
HydrINS 2.1® se connecte à l’automate autonome DTU2 4G/3G/2G facilement déployable et programmable via le logiciel Winfluid NG et permet entre autres  de gérer des fonctionnalités d’alarmes et d’envoyer des données sur la majorité  des systèmes de supervision.

Reste que les ultrasons sont sensibles à toute impureté qui surnage dans l’eau et fausse donc la mesure. Si la précision n’est pas importante, la technologie de remplacement la plus simple est le “bulle à bulle” comme le Bul’R de Cometec ou le capteur bulle à bulle du DLK102 d’Isma. « Quand nous sommes confrontés à des effluents industriels qui produisent de la mousse comme dans l’agroalimentaire, nous proposons un capteur bulle à bulle en lieu et place du capteur à ultrasons », déclare Christophe Lichtle, gérant d’Isma.

Considérée comme la référence en appareils de mesure de niveau en canal ouvert fonctionnant sur le principe du bulle à bulle, la société grenobloise Hydrologic a ainsi créé toute une gamme d’appareils de mesure de débit d’eau, portables ou fixes, monoparamètre ou associés aux canaux Venturi, aux seuils Jaugeurs, aux contraflux ou au Pollubac, destinés au secteur de l’assainissement.

Coriolis ou Vortex ?

Autre élément déterminant, la pression maximale des eaux que doivent mesurer les deux technologies phares (électromagnétique et ultrason) doit être inférieure à 15 bars. « En vérité, tout va dépendre du diamètre. Le Vortex sera préféré pour des applications sous pression pour des « petits » diamètres à cause du prix essentiellement. Il est donc tout à fait possible de mesurer le débit dans des canalisations sous pression avec la technologie ultrasons, nuance Georges Martins. C’est même l'avantage face à la technologie électromagnétique d’une version non-intrusive, qui peut s’installer sur tout type de canalisation même sous pression. Chez Panametrics, nous dédions surtout la gamme de débitmètre vortex aux sites industriels dont les canalisations ne sont pas homogènes : les eaux surchauffées des chaudières ou les eaux osmosées, issues des usines de dessalement dont la pression dépasse les 40 bars ».
L’Optisonic 3400 propose un large éventail de diamètres : de DN25 / 1¨ pour les applications de dosage, à DN3000 / 120¨ pour les canalisations de transport d’eau.

Le principe de mesure est basé sur l’observation d’un détachement de tourbillons après un obstacle placé dans un écoulement, par exemple un pilier de pont.

Un débitmètre à effet vortex utilise la génération de tourbillons, lorsqu’un fluide rencontre un corps non profilé, comme en aval des piles d’un pont. Cela engendre des zones de pression variable, détectées par un capteur capacitif. La fréquence de génération des tourbillons est directement proportionnelle à la vitesse du fluide. Là encore connaissant la section de la conduite, on obtient le débit.
Le TransPort PT900 représente la dernière génération de débitmètres à capteurs externes de la gamme de débitmètres à ultrasons Panametrics de Baker Hughes. Il fournit un tout nouveau niveau d’utilisation intuitive et conviviale basé sur la technologie actuelle.

En plus d’être adaptés aux hautes pressions, ils permettent aussi de mesurer des débits de fluides à haute température. Endress+Hauser propose ainsi son Proline Prowirl, Yokogawa, leader mondial sur les application gaz par débitmètre vortex, sa série Yewlo, tandis que Krohne a sorti en juillet 2020 son Optiswirl 5080 dont le fluide peut atteindre 430 °C. « On les conseille sur les applications vapeur, les pertes liées à l'élément de mesure sont minimes », reconnaît Matthieu Bauer, responsable de la division Eau chez Endress+Hauser.

Le débitmètre AquaMaster4 Mobile Comms détecte aussi l’état de la batterie et peut être reconfiguré sur un mode d’alimentation approprié. L’appareil  permet l’automatisation des tâches.

Dans les bassins de décantation des stations d’épuration, la quantité de boues varie fortement dans le temps. Les débitmètres à ultrasons ou électromagnétiques sont alors remplacés par des débitmètres Coriolis qui mesurent la déformation des conduites sous le passage du fluide. « Quand on ne connaît pas la densité ou qu’elle évolue fortement dans le temps, c’est la meilleure solution technique, même si elle reste chère pour ce type d’application », déclare Matthieu Bauer. « La boue est spéciale, car dans une centrifugeuse, la siccité peut atteindre 30 % en fonction de sa provenance. Le Coriolis est la solution à privilégier pour mesurer correctement le débit ainsi que la concentration précise », renchérit Damien Jacquier, responsable des divisions Eau/Environnement/Energie chez Krohne. « C’est le plus cher, environ le triple d’un débitmètre électromagnétisme, mais aussi le plus précis avec 0,1 % d’erreur contre 0,2 % pour l’électromagnétique au-delà d’un débit de 0,3 m/s », ajoute David Cohen. Ils sont également largement développés par CT Platon, Emerson Process Management ou encore par Bürkert Fluid Control Systems.

Grâce à des plages de mesure et de régulation élevées et un point zéro stable, les nouveaux débitmètres et régulateurs massiques (MFM et MFC Type 8756) se distinguent par une précision de mesure du débit particulièrement élevée de ± 0,2 % de la plage de mesure, soit ± 0,0014 kg/h et fonctionnent avec une très grande répétabilité, même à des débits très faibles. Le capteur couvre une plage de débit allant jusqu'à 25 kg/h pour de l'eau ou des fluides de viscosité dynamique similaire et propose une large plage de mesure. Outre le débit massique, le MFC type 8756 mesure également la température et la densité du fluide. Ce qui permet de tirer des conclusions sur le milieu réel. Enfin, une électrovanne Bürkert peut être intégrée au MFM pour un dosage compact par bâchés.

Une géométrie des conduites adaptée

Les capteurs des débitmètres doivent aussi être adaptés à la conduite dans laquelle le fluide circule. Ainsi le débitmètre à ultrasons Micronics U3000 aura besoin d’un capteur A-ST pour une conduite entre 13 et 115 mm, d’un capteur B-ST pour un diamètre entre 50 et 2 000 mm ou un capteur D pour un diamètre entre 1,5 et 5 m. Mais autant les deux premiers acceptent des températures entre -20 °C et 135 °C, autant le capteur D ne peut pas être installé si le fluide dépasse les 50 °C.
Les débitmètres électromagnétiques de la gamme ADMAG TI permettent une mesure de débit précise (jusqu’à ± 0.15% de 1 à 10 m/s) sur tout type de fluide dès 1 µs/cm de conductivité.

Un autre critère est la géométrie des conduites. Qu’ils soient électromagnétiques, à ultrasons ou autres Coriolis, tous les débitmètres auront besoin d’être installés dans des conduites droites à une certaine distance d’un coude en amont et en aval du débitmètre. Sinon, la mesure est faussée par les turbulences issues de ces variations de forme.

Endress+Hauser dispose d'une version 0DN de ces débitmètres électromagnétiques Promag W 10 et 400, qui s'affranchissent des longueurs droites nécessaires en amont et en aval, contrairement aux appareils standard.
Les débitmètres électromagnétiques Tecfluid sont  disponibles avec le convertisseur  autonome MBC-1, alimenté par 2 ou 4 piles 3.6v 19 Ah avec une autonomie de 5 ou 10 ans. Une source d’alimentation 12..30Vdc est également disponible. 

Chez Techfluid les Flomid et Flomat et chez Flexim les Fluxus, sont dotés d’un autodiagnostic et d’une surveillance en permanence du capteur et des circuits électroniques du convertisseur qui servent aussi bien au diagnostic, au contrôle de production qu’à la maintenance, sur les canalisations de tous diamètres jusqu’à 6 m. Dotés de transducteurs clamp-on, ils permettent en outre de faire des mesures non intrusives qui ne nécessitent pas l’arrêt du process ou sur la conduite.

Dans des conduites pleines, les NivuFlow Mobile 600 de Nivus ou le Seflow 400 de Sewerin, grâce à des algorithmes de mesure à efficacité énergétique et des capteurs à puissance optimisée permettent une utilisation même dans des conditions extrêmes, toujours avec une grande précision.
De son côté, Hydreka propose sa gamme de débitmètres à ultrasons ChonoFlo, adaptés pour les interventions de terrain réalisées dans des conditions difficiles. Outre son électronique entièrement résinée, ses connecteurs aux normes militaires, il contient un data logger de grande capacité.
Le débitmètre à ultrasons FLT10 CO proposé par Flow-Lab Technologies est  doté d’un logger interne d’une capacité de 80 000 évènements, de sorties  MODBUS RTU et TCPIP.

« Il existe également des solutions de mesure de débit tous fluides précises (± 0,5 % de la valeur lue), répétables (± 0,1 %) avec une dynamique de mesure de 1 à 20 dont une qui n’est pas très connue et que nous avons dans la gamme : le V-cône, avance Antonio d'Artagnan, directeur général du groupe Instruments & Controls, spécialisée dans les secteurs oil & gaz, chimie et industrie notamment. C’est un organe déprimogène qui grâce profil de cône en V centré dans son tube de mesure fonctionne sur le principe de la pression différentielle. Il autorise des longueurs droite amont-aval excessivement limitées (de l’ordre de 3 diamètres en amont et 1 diamètre en aval) et est donc parfait pour des conditions de mesure difficiles. L’instrument se monte classiquement en ligne comme un débitmètre électromagnétique. Il est même possible, mais c’est beaucoup plus rare, de le mettre en insertion afin de s’affranchir des gros diamètres de tuyauterie ».

De son côté, Bürkert propose un appareil compact Type 8026, équipé d’un capteur à ailette, décliné en version longue ou courte (fonction du DN du raccord utilisé). Non démontable, le capteur est assemblé par une goupille au boîtier avec couvercle contenant le module électronique. Un afficheur amovible complète ce transmetteur.

Peu de maintenance

Les débitmètres sont robustes mais doivent être changés régulièrement, notamment dans le cadre des règles applicables en matière de vérification périodique des compteurs d’eau. Certains ont des durées de vie exceptionnelles comme le M960 de Krohne qui, après 30 ans de bons et loyaux services, vient d’être remplacé à Duisbourg, en Allemagne, par un Optiflux 2300W. Mais en moyenne, un débitmètre est renouvelé tous les 7 à 10 ans. Ainsi, quand on sait qu’il s’en vend environ 20 000 par an, on évalue le parc national à environ 200 000, les petits compteurs individuels domestiques n’étant pas inclus dans ce compte. C’est donc un instrument très répandu. À tel point qu’Endress+Hauser vient de produire son trois millionième exemplaire de débitmètre électromagnétique.
Le type 8756 est disponible comme débitmètre pur (MFM) ou comme régulateur de débit massique (MFC) intégrant une micro pompe à engrenages ou autre organes de régulation. Le MFC est capable de réajuster tout écart par rapport à la valeur de consigne en moins d'une seconde.

Ces instruments sont la plupart du temps installés en station où ils bénéficient de l’électricité pour fonctionner, mais certains sites isolés en sont dépourvus. C’est pourquoi certains fabricants proposent des débitmètres autonomes. Le débitmètre à ultrasons DLK302 d’Isma est livré avec un panneau solaire. Autre solution, les piles avec le DLK301 d’Isma, le Proline Promag W 800 d’Endress+Hauser, le Mag B d’Arkon, distribué par Engineering Mesures ou le Sitrans F M Mag 8000 de Siemens, qui est raccordé à la télégestion. La durée de vie de ces piles dépend de la périodicité des prises de mesures. « Il faut changer les piles une fois par an, si on prend une mesure chaque minute », assure Christophe Lichtle, gérant d’Isma. Avec une prise de mesure tous les quarts d’heures, l’autonomie peut atteindre jusqu’à 15 ans.

Mesure du débit et de la température de l’eau avec le WD de Flexim.

Là ou Panametrics se différencie, outre l’électronique et la fonction diagnostic, « c’est l’interface via l’application gratuite (iOS ou Android) dont dispose l'ensemble de la gamme, clamp-on, intrusifs, ou sous forme de manchettes pour permettre d'intervenir dans des conditions parfois très difficiles », conclut Georges Martins. La gamme Admag TI de Yokogawa offre également un ensemble d’autodiagnostics couplés à un logiciel de communication Hart afin de réaliser des tests (vérifications des caractéristiques des bobines, simulation des sorties, contrôle de l’affichage…) et d’éditer un rapport visant à garantir le niveau de précision sur la mesure.

Ainsi, le choix du bon débitmètre dépend de nombreux facteurs, caractéristiques du fluide, géométrie des conduites, coûts, précision demandée. Pour aider les futurs clients à déterminer la solution la plus adaptée, Endress+Hauser met à leur disposition son logiciel Applicator disponible tout simplement en ligne. Ils choisissent le domaine d’application (dans le domaine de l’eau ce sont les eaux potables ou usées), le type d’instrument (débitmètre), la protection demandée (IP 66, IP 67, IP68, IP69 ou enterré), le type d’environnement (zone non Ex, zone 1, zone 2), le type d’installation (mesure non intrusive, versions in-line ou à insertion) et la version compact ou séparée de l’appareil. Mais ce n’est qu’une première étape prévient Endress+Hauser. Un contact en direct avec les fabricants ou les distributeurs reste toujours indispensable pour mieux affiner la demande, voire un test sur site comme le propose Flexim. 
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