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Actualités France

Les zones de rejets végétalisées améliorent-elles la qualité des eaux traitées ?

30 avril 2016 Paru dans le N°391 ( mots)

Forts d'une expertise de 10 ans dans l'évaluation des procédés d'assainissement des petites et moyennes collectivités, Irstea et l'Onema viennent d'inaugurer le site expérimental "Biostation Clos de Hilde" près de Bègles. Objectif : étudier l'impact des zones de rejets végétalisées (ZRV) situées à proximité des stations d'épuration sur la qualité des eaux traitées.

Produits industriels, détergents, cosmétiques, médicaments, hormones' Tous ces micropolluants issus des activités humaines sont déversés dans les réseaux d'assainissement et acheminés vers les 18.880 stations d'épuration Françaises, considérées comme l'une des principales sources émettrices de micropolluants vers les milieux aquatiques. Même à des concentrations très faibles, certains polluants auraient des effets sur la qualité des milieux aquatiques mais également sur la santé humaine. Plus de 110.000 substances ont été recensées par la réglementation européenne. Une étude coordonnée par Irstea a permis de mettre en évidence que, sur une centaine de micropolluants quantifiés en entrée de station d'épuration, environ la moitié était éliminée des eaux usées. Le projet de recherche ARMISTIQ, mené par Irstea, a montré qu'il est possible d'augmenter les rendements d'élimination des micropolluants dans les stations d'épuration et d'optimiser les procédés existants en ajoutant un procédé de traitement complémentaire. Une des pistes évoquées est la mise en place d'aménagements appelés « Zone de rejets végétalisée » (ZRV). Plus de 500 stations d'épuration en sont équipées mais l'efficacité de ces ZRV n?a jamais été étudiée. Irstea et l'Onema pilotent un programme de recherche sur les ZRV s'intéressant plus particulièrement à la réduction des volumes d'effluents rejetés, des nutriments (azote et phosphore), de micropolluants et à la réduction des germes liés à la contamination fécale mais également à la rétention des matières en suspension et à la diminution des coûts d'investissement. Dans le cadre du projet de recherche Biotrytis et en partenariat avec Bordeaux Métropole, Irstea a mis en place une ZRV plantée de roseaux, alimentée par les eaux usées traitées de la station d'épuration Clos de Hilde (environ 10% du rejet total). L?originalité du projet est d'étudier simultanément, trois types de ZRV (fossé, prairie, autres) à travers les interactions entre l'eau, le sol et les plantes. Un suivi continu est prévu sur 3 ans pour déterminer le transfert, la réduction et la rétention des micropolluants mais également des nutriments (azote et phosphore) par les ZRV. Le projet permet ainsi d'évaluer les performances d'élimination de ces matières polluantes, de hiérarchiser les mécanismes qui influencent le comportement des polluants et de définir l'impact de l'eau sur le milieu. Une première campagne de prélèvement a eu lieu en novembre 2015. D?ores et déjà, 250 micropolluants sont en cours d'analyse par Irstea et l'Université de Bordeaux. Des recommandations devraient pouvoir accompagner les décideurs publics et les gestionnaires dans la mise en ?uvre de ZRV d'efficacité optimale en termes de conception, de dimensionnement, d'exploitation et d'optimisation des installations à l'horizon 2018.